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Chris Webber : « Les gens pensent que le temps-mort m’a fait du mal, mais ce n’est pas le cas »

Premier choix de la draft 1993, Chris Webber a fait rêver les fans du monde entier avec son jeu très spectaculaire. Mais assez paradoxalement, son action la plus connue est probablement une de NCAA, où il n’est pas à son avantage : le fameux temps mort. Alors que son équipe de Michigan est menée 73-71 par North Carolina en finale de la March Madness, l’ailier fort récupère un rebond et se projette en contre-attaque. Mais bloqué par la défense adverse, il n’a pas de solution, et demande un temps mort. Sauf que son équipe n’en a plus, et North Carolina obtient deux lancers, et garde la possession de la balle, tuant le match au passage.

« Je pense que les gens se disent que ça m’a fait du mal, probablement parce Jalen Rose (qui faisait aussi partie du Fab Five de Michigan ndlr) a dit que ça nous avait éloignés, mais ce n’est pas vrai. Je fais des conférences, je parle à des milliers de personnes chaque année, et je parle à chaque fois de cette action. Les gens qui me connaissent savent que ça m’a renforcé. C’était entre moi et Dieu, ça m’a fait devenir quelqu’un qui bosse dur, une meilleure personne. Donc ce n’est pas quelque chose que je n’ai pas su gérer. C’était dur, clairement, mais j’étais le premier choix de la draft 60 jours plus tard. Il faut être prêt. Ce n’était pas la fin du monde. C’était un titre, quelque chose après laquelle j’ai toujours couru oui. Mais je ne serais pas ici si ça m’avait affecté. Quand vous regardez les autres qui ont fait de grosses gaffes dans le sport, vous ne les revoyez plus après. Moi ? Vous me voyez tous les jours. Il faut que vous vous rendiez compte que la fin n’est pas triste. C’était dur, et on parle toujours de ce qui est dur. Mais le quartier d’où je venais, où mes parents ont vécu, ça l’était aussi. Donc je rigole quand les gens disent ce genre de choses, parce qu’ils ne savent pas d’où je viens, et à quel point ça aurait été un manque de respect de rester déprimé à cause de ça. La grâce de Dieu m’a aidé dans cette épreuve. J’ai été construit pour ça. J’étais le leader, le meilleur de l’équipe. J’ai fait cette erreur. J’ai eu un super papa qui m’a entrainé pour ce moment, et même si ce n’était pas juste, énervant, que je voulais faire une dépression, vous ne pouvez pas quand vous êtes élevé dans la foi et que vous savez que votre famille a traversé 100 fois pire. La question, ce n’est pas de savoir comment on gagne, mais comment on gère les défaites. J’ai été entrainé pour comprendre ça. Malheureusement pour ceux qui veulent rendre ce moment romantique… C’était vraiment difficile pendant 50 jours. On m’a appris à pleurer sur le coup et à passer à autre chose, ou alors à pleurer plus tard et à travailler au milieu. Donc je ne me suis jamais caché cette douleur parce que je ne veux pas que des choses me contrôlent. Je ne souhaite pas ça à mon pire ennemi. Mais comme je dis aux gens quand je leur parle lors de mes conférences, vous pouvez vous sortir de ce genre de moment. Personnellement, je m’en sers comme d’une inspiration. Après cette action, je suis retourné chez moi. J’avais besoin d’amour, et je suis retourné à la maison de mes parents. Je suis tombé dans la dépression, profité de la cuisine de ma mère, toutes ces choses. Trois jours après, ma mère est venue me voir avec une plaque d’immatriculation où était marquée l’inscription  « temps mort ». Elle a commencé une fondation et on aide les jeunes enfants à aller à l’école. Je n’ai jamais côtoyé des gens qui me laissaient s’apitoyer sur mon sort. Mon père m’a dit : « Tu vas être le premier choix, pourquoi tu t’apitoyer sur ton sort ? »  Je suis fier de ça. S’il y a une chose que je devais montrer à mes enfants, ce serait ce match. Parce que j’ai très bien joué : j’ai mis 23 points et pris 11 rebonds, j’étais le meilleur joueur sur le terrain. Et le pire moment de ma vie est arrivé. Malgré tout, j’étais toujours un bad man. Je leur aurais dit que je veux qu’ils étudient ce match, pour qu’ils puissent voir à quel point j’avais dû être fort pour amener mon équipe jusque-là, et qu’ensuite ça ne m’a pas arrêté de continuer à être fort. Donc non, je me suis battu pour m’assurer que cette action puisse être un exemple pour ceux qui viennent après moi, que ça puisse inspirer d’autres gens. J’ai toujours essayé de garder ça en perspective en même temps que j’acceptais la douleur. » Chris Webber.

Effectivement, ce moment n’a pas tué sa carrière NBA, puisqu’il a tourné 20,7 points et 9,3 rebonds par match. De quoi être sélectionné au Hall of Fame. Mais ça aurait pu aussi retarder son arrivée en NBA, comme il le raconte lui-même.

« Après l’action, je voulais revenir pour un an supplémentaire (il en était à sa deuxième année d’université ndlr) et j’ai été encouragé par mes gars à ne pas le faire. Ils m’ont demandé : « Qu’est-ce que tu fais ? Arrête de ressasser. C’est bon, on a accompli de belles choses. » On ne voyait pas les choses de la même manière à l’époque, on pensait qu’il fallait absolument faire une troisième année. Shaquille O’Neal est arrivé en NBA un an avant moi, après sa saison junior et il était le premier choix. Donc je ne pensais pas que j’allais partir comme ça. » Chris Webber.

Via The Athletic et ESPN.

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