Karl-Anthony Towns : « Je dois gagner pour montrer pourquoi je mérite ma place dans l’histoire des Wolves »
Depuis sa sélection en première position de la draft 2015, Karl-Anthony Towns est brillant. Il tourne en carrière à 22,9 points, 11,6 rebonds et 3 passes décisives par match, le tout avec des pourcentages plus que bons : 53% aux tirs, dont 39% à trois points. Sauf que les résultats collectifs ne suivent pas. Le pivot de 25 ans a participé une seule fois aux playoffs, quand Jimmy Butler était dans l’effectif, et Minnesota accumule les choix de draft dans la lottery. De quoi laisser planer des doutes sur son envie de gagner ? Pour certains oui, mais Towns balaye ces critiques d’un revers du bras.
« J’ai toujours dit que je voulais gagner. Je ne sais pas si les gens me croient quand je le dis, mais je le pense vraiment. Et je veux gagner ici. » Karl-Anthony Towns.
Dans une ligue tournée vers les stars, où un joueur dans une équipe peut complètement changer le sort de celle-ci, Towns a bien souvent été sous le feu des projecteurs, pour le meilleur et pour le pire. Il a gagné le trophée de Rookie de l’année haut la main, n’a pas manqué de rencontres lors de ses trois premières saisons, et a été désigné à deux reprises par les General Managers comme étant le joueur qu’ils prendraient pour construire une franchise autour.
« Je ne pense pas que j’exagère si je dis que c’est un des cinq meilleurs talents de la ligue. Il peut marquer à tous les niveaux, et vous pouvez faire tellement de choses avec lui. C’est un luxe incroyable d’avoir ce gars dans l’équipe. » Chris Finch, le coach des Wolves.
Reste à voir si le problème au niveau des résultats des Wolves vient de lui ou de l’environnement. Compliqué à répondre pour le moment, tant l’instabilité règne dans la franchise. Exemple : le président Gersson Rosas a été viré à la surprise de tout le monde il y a quelques semaines (parce qu’il aurait mis en place un environnement de travail toxique dans le front office ndlr). Sur le terrain, ce n’est pas vraiment mieux puisque le pivot a joué avec 65 coéquipiers différents dans ses six premières saisons, et seuls six d’entre eux sont restés trois ans consécutifs.
« J’ai traversé beaucoup de choses. Dont la mort du coach qui m’a donné cette opportunité de jouer à Minnesota (Flip Saunders ndlr). Je suis vraiment reconnaissant envers la famille Saunders, je leur dois ma vie d’une certaine manière. J’ai connu beaucoup de front offices différents… J’ai eu la chance de jouer avec plein de coéquipiers, mais je n’ai pas pu construire de vraies relations avec eux parce qu’il y avait toujours du changement. » Karl-Anthony Towns.
Beaucoup de coéquipiers, mais pas vraiment de joueurs évoluant à un haut niveau. Au final, le seul All-Star établi qu’il a côtoyé est Jimmy Butler. Cette année-là, les Wolves ont squatté le podium de la conf Ouest une belle partie de la saison, avant de s’écrouler quand l’ailier s’est blessé et de se qualifier tout juste pour les playoffs, où ils se sont fait éliminer par Houston au premier tour. La suite ? Butler a mis le boxon, et s’est fait trader (à sa demande). Towns a alors été sous le feu des critiques, on l’accusait d’être soft et paresseux. En partie à cause de Butler et une de ses sorties dans les médias.
« J’ai été diffamé par mes coéquipiers, j’ai été un bouc émissaire pour les gens… et j’ai eu des problèmes dans ma vie personnelle (le décès de sa mère du Covid par exemple et de nombreux membres de sa famille, ndlr). Ce que je veux dire, c’est que ça n’a pas été facile depuis que je suis ici, mais la seule chose qui ne change pas est que je reste pro malgré tout. Je ne changerai jamais pour m’adapter à ce que les gens veulent que je sois. Je vais toujours continuer à être moi, et au bout du compte, je vais toujours continuer à être un professionnel dans tout ça. » Karl-Anthony Towns.
Un professionnel qui restera à Minnesota ? C’est en tout cas ce qu’il semble vouloir vu ses déclarations.
« Je prends la route la plus compliquée, parce que j’aime prendre le chemin qui est le plus gratifiant. J’aime être avec l’équipe nationale de République Dominicaine, parce qu’il y a plein de choses qu’ils n’ont pas faites, et je peux changer ça (pour l’instant il n’a jamais joué avec eux lors de compétitions importantes, ndlr). J’ai toujours adoré les challenges. Je suis venu aux Wolves et je voulais gagner. Pour le moment, je suis juste un super talent que Minnesota a récupéré. Je n’ai pas fait quelque chose qui m’a permis de mériter ma place dans l’histoire des Wolves. Je dois gagner des matchs et des séries de playoffs pour montrer pourquoi je le mérite. » Karl-Anthony Towns.
Reste à voir si, comme Damian Lillard, il ne va pas finir par être soulé des mauvais résultats de sa franchise. Pour l’instant en tout cas, la saison commence bien puisque les Wolves ont remporté trois de leurs quatre matchs de présaison. Mais le pivot ne veut pas s’enflammer.
« Ça a l’air génial pour le moment. Mais combien d’années on a entendu la même chose ? C’est à nous d’aller sur le terrain et de prouver ce qu’on peut faire. » Karl-Anthony Towns.
Les Wolves commenceront leur saison le 21 octobre contre les Rockets.