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Alex English : « J’ai été le meilleur scoreur d’une décennie entière »

Alors que Klay Thompson n’a clairement pas apprécié d’être absent de la liste des meilleurs joueurs de l’histoire de la ligue pour ses 75 ans, que la France et l’Espagne ne comprennent pas comment Tony Parker et Pau Gasol ont pu être oubliés, d’autres légendes sont aussi restées sur le carreau. C’est le cas du meilleur scoreur de l’histoire des Nuggets, Alex English, aussi 20ème meilleur scoreur de l’histoire de la ligue. C’est d’ailleurs le seul joueur de l’histoire à avoir réalisé huit saisons de suite à plus de 2000 points avec Karl Malone en plus de ses 8 sélections au All-Star Game. Absent de la liste des 50 ans en 1997, il regrette de nouveau son absence.  S’il a joué en NBA entre 1976 et 1991, il a bien conscience que les nouvelles générations ne l’ont pas forcément vu jouer, même en vidéo. Alors il tient à rappeler à quoi pouvait ressembler son jeu, même si pour lui, chaque joueur est unique.

« Le basket est tellement unique et magnifique, que vous ne voyiez pas de joueurs répliquer les autres talents. Ils peuvent s’en rapprocher. Kobe Bryant avait beaucoup de Michael Jordan en lui, mais c’était toujours Kobe. C’était un joueur totalement différent. Peut-être que celui qui me ressemble le plus physiquement, c’est Kevin Durant. Concernant mon jeu mi-distance, je dirais que Kawhi Leonard sait comment se mettre à ce spot et prendre un bon tir jump shot ouvert. Autrement, il y a tellement de joueurs uniques. C’est la beauté du jeu. Vous voyez des choses différentes de la part de tout le monde dès qu’ils entrent sur le parquet. » Alex English

Surtout, il se définit comme un véritable amoureux du jeu. Un amour qui l’a toujours poussé dans sa carrière.

« J’aimais le jeu. Quand j’allais jouer, chaque soir, j’étais si excité et je voulais jouer et gagner. C’est parce que j’aimais tellement le basket. J’aimais ce que je faisais. Lorsque vous avez cette passion pour quelque chose, vous allez être bon dedans. J’avais cette passion chaque soir. » Alex English

Il rappelle aussi qu’il est le meilleur scoreur de la décennie des années 80. C’est d’ailleurs le seul meilleur scoreur sur une décennie absent de la liste des 75 ans. Surtout quand ils voient certains des joueurs ajoutés, il ne voit pas ce qu’il a de moins qu’eux.

« Je pensais que peut-être certaines personnes réaliseraient que c’était une erreur de ne pas me mettre dans la liste des 50 ans. J’avais l’impression que j’aurai dû être dans cette liste. Mais j’ai été encore plus touché cette fois parce qu’ils ont ajouté 25 joueurs de plus. Ils auraient pu garder les 50 premiers noms et m’ajouter. Ils ont ajouté Dominique Wilkins et Bob McAdoo qui étaient aussi des scoreurs. Donc pour quelle raison n’ai-je pas été inclus ? C’est parce que Dominique était un grand dunkeur ? Je pense qu’il mérite aussi d’être dans la liste. Tout comme McAdoo. Ils étaient excellents. Mais mon travail l’était tout autant. Ce que j’ai fait durant la période où j’ai joué, personne n’a scoré autant de points. Tous les ans, nous étions en playoffs. C’était juste décevant ( de ne pas être dans la liste). » Alex English

Pour lui qui a appris la nouvelle à la télévision, la nouvelle fut donc difficile à avaler. Notamment au vue de l’adversité qu’il a rencontré durant sa carrière, bien fournie en joueurs légendaires.

« J’ai été le meilleur scoreur d’une décennie entière. Cette décennie a vu certains des meilleurs joueurs de l’histoire. Nous avions Magic Johnson, Larry Bird, Michael Jordan, Kareem Abdul-Jabbar. J’ai joué contre certains des meilleurs joueurs tous les soirs et je ne suis toujours pas inclus dans la liste. Ça pique. Mes paires savent. Les gens contre qui j’ai joué savent ce qu’Alex English peut faire. Ils l’ont vu tous les soirs. » Alex English

Et le problème pour lui, c’est que beaucoup des votants ne savent pas de quoi il était capable, étant trop jeunes pour cela. Ainsi des joueurs comme lui ou Bernard King sont passés à la trappe de par leur ancienneté. Pour autant, English souhaite passer à autre chose, car ce n’est après tout qu’une simple liste. Même s’il ne cherche pas à cacher une quelconque déception.

« Je sais que le style de basket que je jouais n’est pas celui que les gens regardent et trouvent très excitant. Je ne dunkais pas ou ne tirait pas à trois points. Mon jeu était celui d’un travailleur. J’aimais jouer entre la ligne à trois points et le panier. Beaucoup de gens regardent ma carrière et me parlent des points. Mais si vous regardez plus en profondeur, c’était bien plus que ça. Jusqu’aux passes, interceptions, contres et rebonds, si vous regardez ceux qui ont joué à mon poste, je suis l’un des meilleurs dans chaque catégorie. Donc j’étais plus qu’un scoreur. Je ne peux pas dire que je ne suis pas déçu de ne pas être dans la liste, mais je sais que mon travail en est à la hauteur, voire mieux. Ce n’est pas quelque chose que je peux continuer à évoquer ou dont je veux parler. C’est ma dernière conversation à ce propos si je peux l’éviter. Je veux passer à autre chose. J’étais déçu. Je passe à autre chose. Ma vie continue. Je la vis toujours. Pour moi la vie va au-delà que ma carrière de basketteur. Je ne veux pas paraître comme quelqu’un d’aigri. Ça ne sera pas le cas. Je suis passé à autre chose. Le basket a été une partie de ma vie, mais j’ai toute une vie aussi. »

Quoiqu’il arrive, chaque liste faite un jour dans le passé ou dans le futur sera sujette à discussion et il y aura toujours absents plus ou moins évidents à chaque fois. Comme le dit English, rien n’effacera sa carrière et lui sait ce qu’il a réalisé. D’autant qu’il y a beaucoup d’autres choses dans la vie et l’importance de cette liste est toute relative.

Via HoopsHype

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