Entre Caruso et les Lakers, quelques millions qui ont tout changé, « Il y avait un sentiment étrange »
Hier soir, hormis la très grosse victoire des Bulls sur le terrain des Lakers, un joueur de Chicago avait autre chose a célébré. Ce joueur c’est Alex Caruso dont le départ cet été a été vécu comme un déchirement pour de nombreux fans et dont c’était le premier retour au Staples Center depuis son départ pour les taureaux durant l’intersaison. Un départ chaotique et assez flou sur lequel s’est exprimé Caruso, invité du podcast de J.J Redick. Et son explication de sa free-agency a provoqué un tollé sur les réseaux sociaux. À tel point que le joueur des Bulls s’en est de nouveau expliqué et que l’on en sait désormais un peu plus sur les négociations qui ont eu lieu cet été. Mais il avoue aussi quelque peu désabusé ne pas comprendre comment cela a-t-il pu prendre autant d’ampleur.
« J’étais là à me dire, merde ! J’avais oublié à quel point cela importe vraiment les gens. Qu’est-ce qu’il y a entre moi et les réseaux sociaux qui fait qu’ils s’enflamment toujours ? » Alex Caruso
Signataire d’un contrat à 37$ millions sur 4 ans avec la franchise de l’Illinois, il a ainsi révélé à l’ancien snpier NBA que les Lakers lui avaient offert moins qu’un contrat de 15$ millions sur deux ans. Le début de la polémique que Caruso souhaite rapidement éteindre puisqu’il ne veut pas rentrer dans une quelconque guerre médiatique.
« Je pense que le truc, c’est que les gens cherchent à trouver du négatif dans tout cela. Et je pense vraiment que c’est plus une histoire sur les réseaux sociaux de fans qui me regrettent peut-être. Je n’ai pas dit que les Lakers ne voulaient plus ou que je ne voulais revenir. Nous avons gagné un titre ensemble. De le refaire serait génial. » Alex Caruso
Alors le 3ème meilleur intercepteur de la ligue actuellement (2,5 par match), qui vit pour l’instant la meilleure saison de sa carrière dans quasiment toutes les catégories statistiques, est revenu sur le déroulé des négociations. Et ce, dès le premier coup de fil de la free agency qu’il a reçu avec son agent, Greg Lawrence. Un coup de fil pas vraiment à la hauteur des attentes deux hommes puisque les Lakers proposaient une offre de 7$ millions par an sur 3 ans soit un total de 21$ millions. Mais un total surtout bien élevé de celui espéré par le joueur et son représentant qui attendaient plutôt un total de 40$ millions sur 4 ans correspondant à la mid-level exception. Ce que le clan du joueur a fait savoir à la franchise californienne, arguant qu’il allait encore s’améliorer et que l’offre pouvait augmenter. D’un autre côté, les Bulls et les Wolves étaient aussi sur le coup avec de meilleures offres, notamment celle que l’on connaît et qui est son contrat actuel aux Bulls de 37$ millions sur 4 ans. Sauf que les Lakers, s’ils étaient disposés à s’aligner sur la taxpayer mid-level exception de 5.89 millions de dollars qu’avaient certains prétendants comme les Warriors, Bucks et Clippers, afin qu’il leur échappe, ils ne l’étaient pas pour atteindre les 10$ millions réclamés par le joueur, qui de son côté était séduit par l’offre des Bulls, lui présentant par ailleurs un solide roster avec ça. Mais Caruso est attaché aux Lakers, alors avant d’accepter l’offre de Chicago, il en propose une dernière aux Lakers. Un contrat à 10$ millions par an, mais seulement sur 2 ans. Un deal honnête, mais qui prouve surtout la volonté du joueur de tout faire rester à Los Angeles. Une proposition qui restera sans réponse positive.
« Ils n’ont pas proposé un dollar ou un centime de plus. Il n’y a pas de compteur ou quoi. Je pense que c’est juste tout ce qu’ils avaient. Et à ce moment je me suis dit que c’était ok mais qu’il fallait que je prenne une décision basée sur la vie réelle. » Alex Caruso
Le problème réside dans la luxury tax, que les Lakers payent déjà à hauteur de 44$ millions et qu’ils auraient vu grimper de 17,5 millions en cas de signature de Caruso au prix réclamé. Alors le joueur a fait son choix, et révèle que cela n’a pas été facile, découlant même sur un sentiment bizarre. Surtout au moment de l’annoncer à sa famille.
« Il y avait un sentiment étrange. Je ne dirai pas étrange ni dans un sens positif ni négatif, mais juste dans le sens de l’inconnu que je n’arrive pas à décrire, mais c’est juste… étrange. » Alex Caruso
Aujourd’hui, Caruso joue 28,6 minutes par match et est un élément essentiel de la rotation des Bulls. Il n’avait jamais joué plus de 21 minutes en carrière. Pour son agent Greg Lawrence, c’est tout sauf une surprise de le voir aussi bon à Chicago. Lui qui malgré un parcours un peu chaotique a toujours su relever les défis, passant de G-League à OKC, au contrat two-way avec les Lakers, avant de signer son premier vrai contrat en 2019.
« Il n’a pas eu un chemin facile. Mais à chaque fois, il se reconcentrait. « Okay, qu’y a-t-il après ? » et il y allait avec la bonne attitude. Il y a eu de la déception, je pense, avec la façon dont se sont passées les choses avec les Lakers à la free agency, mais lorsque c’est devenu évident que cette relation allait se terminer, je pense qu’il a tout de suite été emballé et s’est concentré sur Chicago. Et depuis, c’est vraiment un bon mariage. » Greg Lawrence
Un très bon mariage même. Le second cinq le plus utilisé des Bulls cette saison comprend 4 titulaires et Caruso, et il possède un rating de +10,1 points sur 100 possessions lorsqu’il est réuni sur le parquet. Le joueur flambe à Chicago, tandis que son absence et sa présence physique et énergétique se fait quant à elle remarquer aux Lakers. Pour un joueur qui avait commencé la saison 2019/2020 en restant sur le banc durant 48 minutes et en la terminant titulaire lors du Game 6 des finales NBA, l’importance vis-à-vis de l’équipe est dure à décrire. Mais le vice-président des opérations basket, Rob Pelinka a eu un discours différent de ce que Caruso a décrit au sujet des négociations, expliquant que les Lakers lui ont fait une offre agressive
« C’est ce qu’il se passe avec la free agency. Vous êtes dans l’équation, mais c’est le joueur qui contrôle le choix final. Alex était incroyable ici. C’est un joueur qui a été champion et nous serons toujours reconnaissants pour ses contributions et son développement. De le voir passer de la G-League, à un contrat two-way, à un jouer d’élite, c’est quelque chose dont nous serons toujours fiers. Mais il a fait des choix, il a choisi une autre équipe. » Rob Pelinka
Une autre équipe avec laquelle il s’éclate et trône à la deuxième place de la conférence Est avec 10 victoires et 4 défaites. Surtout, il sait qu’ils peuvent encore s’améliorer.
« Nous avons juste des joueurs excitants, avec tous ces joueurs explosifs à highlights, un groupe de gars qui connaissent leur rôle, qui jouent dur. Et vous savez, je ne pense même pas que nous jouons si bien actuellement. Mais nous trouvons des moyens pour gagner et c’est généralement, la marque d’une bonne équipe. » Alex Caruso
En attendant, il prend le temps d’appréhender sa nouvelle vie, dans une ville bien différente, où la neige a par exemple, déjà fait son apparition.
» Quatre ans à un endroit, c’est beaucoup de temps. Je m’habitue toujours à être un joueur des Bulls. »
Un joueur des Bulls à la place et l’impact prépondérants. Et ça tombe bien, c’est tout ce que Caruso est venu chercher à Chicago.
« C’est l’une des choses dont j’avais hâte lorsque j’ai pris ma décision d’aller à Chicago. Je savais que j’allais pouvoir me pousser à un point où j’allais devoir grandir, où, pour gagner des matchs et réussir en tant que joueur et en tant qu’équipe, j’allais être mis dans ces situations où ça allait exiger plus de moi. » Alex Caruso
Mais il n’en oublie pas pour autant les Lakers, qui à sa place, ont pu signer Talen Horton-Tucker pour 31$ millions sur 3 ans et Kendrick Nunn pour 10$ millions sur 2 ans, via la mid-level exception. Des paris pas encore payants pour l’instant (Nunn n’a pas joué) même si THT revient tout juste de blessure et se montre performant depuis. Surtout, Caruso est convaincu que si les Lakers avaient pu le payer plus, ils l’auraient fait. Mais il comprend la part de business dans cette free agency où les Lakers ont engagé énormément d’argent dans les stars.
« Je suis sûr que si cela avait été sur un terrain équitable, et qu’ils avaient pu m’offrir autant d’argent, nous serions repartis pour un tour pour tenter de remporter un nouveau titre. Mais la NBA n’est pas un monde parfait. » Alex Caruso
Et dans un monde parfait, les Lakers seraient peut-être même potentiellement allés chercher un deuxième titre consécutif. Car selon Caruso, la blessure d’Anthony Davis au premier tour, a tout bouleversé.
« Si A.D. est en forme, je pense que l’on bat Phoenix au premier tour. » Alex Caruso
Mais il sait aussi que les blessures et la chance font partie du jeu et n’exprime pas de regret, se montrant lucide sur la saison précédente.
« C’est la chance de la NBA. C’est comme l’année du COVID où nous sommes allés dans la bulle, nous avons eu de la chance et nous avons eu tous nos gars en forme. Nous nous sommes battus malgré toutes les péripéties traversées durant tout l’été. Et ensuite, l’année d’après, nous avons été malchanceux. » Alex Caruso
Lorsque Caruso évoque la malchance, il pense évidemment à l’absence durant la moitié de la saison régulière de Davis, aux 26 matchs manqués de LeBron James, aux COVID douloureux contractés par Marc Gasol et Denis Schröder soir encore à des recrues parfois pas assez en forme pour s’intégrer comme Andre Drummond. Et pour lui, la coupure entre les deux saisons a peut-être été trop courte.
« Nous n’avons pas réussi à être tous en bonne santé et ça a en partie été dû à la reprise rapide après la bulle. Par exemple, je ne pense pas qu’AD soit vraiment revenu en pleine forme après les Finals. Je ne sais même pas si ça a été le cas de ‘Bron. Il l’a mieux caché. » Alex Caruso
Et il insiste sur Anthony Davis. En évoquant notamment les failles défensives d’AD qui selon lui n’ont rien à voir avec le niveau du joueur, mais plutôt à l’état de son physique. Surtout lorsqu’il voyait Davis défendre sur un arrière.
« Ok, c’est tout bon, pas besoin d’aide. C’est Anthony Davis, il va faire le stop.’ Il y a certains joueurs, qui sont de bons arrières NBA, mais qui ne doivent probablement pas réussir à scorer sur Anthony Davis en un contre un en le jouant, en allant au panier. Donc c’est là que j’ai su que quelque chose n’allait pas. »
Alors si les Lakers repartent pour un tour cette année avec une armada de vétérans et de joueurs de complément, Caruso ne leur souhaite que le meilleur, lui qui confie continuer à regarder les matchs de son ancienne équipe.
« Mon côté émotionnel est toujours attaché à L.A » Alex Caruso
Les prochaines retrouvailles pour Caruso sont prévues le 19 décembre, au United Center de Chicago. Pour retrouver de nouveau les Fans des Lakers, il faudra attendre la saison prochaine, ou se rencontrer en finales NBA !
L'hommage des Lakers à Alex Caruso : pic.twitter.com/8LQTgNPfIW
— Basket-Infos (@Basket_Infos) November 16, 2021
Via The Athletic