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Bam Adebayo : « Nous étions cassés »

Erik Spoelstra le coach du Heat, peut se targuer cette année, d’être à la tête d’une véritable armada pour aller chercher le titre. Et s’il est difficile de détacher un leader particulier, on peut par contre relever un Big Three très net, Bam Adebayo, Jimmy Butler et Kyle Lowry. Et le premier nommé continue sa courbe ascendante en attendant peut-être d’un jour prendre le leadership. Avec ses meilleures moyennes en carrière aux points (19,7), rebonds (11,) et interceptions (1,4), le pivot est déterminant dans le bon début de saison du Heat, premier à l’Est avec 11 victoires et 5 défaites. Et Pour Spoelstra, les progrès de son jeune joueur sont liés à sa participation aux JO cet été. Une aventure collective qui ne se présente que quelques fois tout au plus dans la carrière d’un joueur.

« Vous jouez sur cette scène pour ce genre de défi, vous faites partie d’une équipe avec des attentes énormes et qui a rencontré une adversité dont vous n’avez même pas idée. » Erik Spoelstra

Et par adversité, il n’y a pas que le simple fait d’affronter des équipes européennes au jeu totalement différent et celui de s’adapter aux règles FIBA. Car il n’y a malheureusement pas que le sportif. Il y a aussi le fait de devoir faire taire les plus sceptiques et les plus lâches après la défaite face à la France. Parmi eux Bam Adebayo garde ainsi en mémoire un tweet, une vidéo d’un journaliste d’une chaîne de télé d’extrême droite américaine. Dans cette vidéo, les joueurs de Team USA sont raillés parce qu’ils sont trop payés, qualifiés de « justiciers sociaux » qui mettent le logo des USA sur leur maillot, mais qui ne respectent pas l’hymne. Ce même journaliste appelle d’ailleurs à ce que quelqu’un leur enlève le drapeau de leur torse. Des attaques qui n’ont évidemment pas plu à Adebayo et ses coéquipiers qui y voient aussi une raison plus profonde à cela, et d’autant plus grave.

« Parfois, quand vous entendez certains reporters parler et que vous entendez certaines choses, ça devient personnel parce que ça donne l’impression qu’ils se fichent de nous parce nous sommes noirs. Vous voulez juste qu’on gagne, mais le fait que l’on ne gagne pas et que l’on soit noir cause un problème encore plus grand. C’était juste dingue de voir tant de gens avoir l’arrogance de dire ce qu’ils veulent, ce qu’ils ressentent alors qu’ils ne font rien du tout pour leur pays, ils ne se battent pas. Lorsqu’on a gagné, ça signifiait beaucoup plus pour nous, à cause des critiques. » Bam Adebayo

Il est clair que si les JO ont donc renforcé le basketteur, ils ont aussi renforcé l’homme, touché et énervé de ces comportements. Alors il s’attache à prouver sur le terrain que les critiques extérieures sont bien souvent inconscientes de ce dont elles parlent. Comme pour le Heat l’année dernière par exemple. Si ce n’est clairement pas dans les habitudes de la franchise de se chercher des excuses, les critiques sur la saison compliquée de Miami l’année dernière, ont de bonnes justifications selon Adebayo, pas le dernier à se faire mal pour gagner un match. Et l’année dernière, le Heat a été l’une des équipes franchement handicapées par le Covid, se présentant avec des effectifs plus que réduits pour de nombreux matchs. Alors quand l’équipe est arrivée en playoffs pour la revanche des dernières finales de conférence face aux Bucks, mais cette fois-ci au premier tour, le sweep semblait inexorable face aux futurs champions.

« Nous essayons plus de trouver des solutions et de trouver un moyen de faire le boulot plutôt que de dire ‘Voici nos excuses qui expliquent pourquoi nous n’avons pas gagné.’ Mais après la saison, en regardant en arrière, c’était : ‘nous étions cassés. » Bam Adebayo

Pourtant, Adebayo sortait de la meilleure saison de sa carrière avec 18,7 points, 9 rebonds et 5,4 passes (Il s’est toutefois montré décevant en playoffs). Mais la marche était trop haute pour le All-Star 2020 et ses coéquipiers, éreintés par une saison plus qu’éprouvante. Mais cette année, Adebayo débute son deal de 163$ millions sur 5 ans signé grâce à une extension de son contrat rookie. Et si le pivot est reparti de plus belle cette saison, c’est tout Miami qui en profite comme le confirme Jimmy Butler.

« Il est l’une des principales raisons pour lesquelles on gagne. » Jimmy Butler

Pourtant, Abdebayo n’est pas le meilleur scoreur de l’équipe, Jimmy Butler et Tyler Herro occupent ce rôle, ni même le meilleur passeur puisque Kyle Lowry donne 7,3 passes par match. Mais Adebayo est la pierre angulaire d’un cinq majeur qui compte aussi Duncan Robinson et PJ Tucker, Herro sortant du banc. D’ailleurs, PJ Tucker n’est pas le seul champion vétéran à avoir atterri en Floride cet été. En effet, il a été accompagné par Markieff Morris qui a signé pour un an avec le Heat, dans l’espoir de décrocher une deuxième bague, après celle obtenue avec les Lakers.De quoi apporter un peu d’expérience supplémentaire à l’équipe. Alors si Bam est le ciment de cet effectif, l’architecte n’est autre que le président de la franchise, Pat Riley. A qui Adebayo rend hommage.

« Je regarde toujours l’équipe en me disant qu’il y a un plan encore plus gros de prévu. Et je pense que c’est comme ça que Pat (Riley) pense. Il veut toujours le prochain phénomène, il en veut aussi toujours plus. Donc au cours de ces dernières années, il a modelé notre équipe, il nous a obtenu un paquet de vétérans qui ont déjà gagné, qui ont l’expérience de la victoire, qui savent ce que cela nécessite pour gagner, et vous avez aussi plein de gars qui sont allés en finale. Et puis vous avez les jeunes joueurs qui s’en inspirent pour devenir les joueurs qu’ils veulent être et qui veulent eux aussi retourner en finales. » Bam Adebayo

Et comme évoqué, parmi ces recrues se trouvent le meilleur passeur du Heat cette saison, Kyle Lowry. Moins scoreur qu’avec les Raptors, il dirige par contre beaucoup plus le jeu du Heat, ce qui soulage de la création un Bam Adebayo qui affichait des chiffres excellents à la passe pour un pivot. Alors qu’il a réalisé cette année sa 1000ème passe en carrière, Adebayo devrait atteindre les 2000 en beaucoup plus de temps si la transformation du jeu du Heat perdure. D’autant que selon Spoelstra, Lowry facilite le jeu pour tout le monde, lui rappelant un certain John Stockton quant à sa capacité à aider à scorer même sans le ballon en posant des écrans ultras décisifs et efficaces.

« Il permettrait aux gens d’être ouverts et c’était comme un écran/passe décisive. Kyle fait cela à une autre époque. » Erik Spoelstra

Mais ce qui est peut-être encore plus positif, c’est que Kyle Lowry voit en Adebayo un peu de deux intérieurs bien particuliers. Marc Gasol et Serge Ibaka. En somme, ceux avec qui il est devenu champion en 2019 avec Toronto. De bon augure.

« J’ai joué avec Marc Gasol qui était très cérébral, intelligent, qui pouvait passer la balle. Bam peut faire ça. Serge Ibaka peut mettre des tirs à 4m50, 5m, Bam peut le faire. Athlétiquement, c’est l’un des pivots les plus athlétiques que j’ai côtoyé. J’essaie de lui rendre le jeu plus facile pour qu’il n’ait rien d’autre à penser que de continuellement s’améliorer sur ce shoot à 4/5m, parce que je vais attaquer la défense. » Kyle Lowry

Surtout, en vétéran, Lowry va pouvoir continuer à développer l’apprentissage du pivot qui n’ encore que 24 ans et qui a pourtant déjà appris auprès des plus grands comme Dwyane Wade qui lui a appris à apprécier le jeu, en arrêtant de se précipiter, notamment lorsque la défense le doublait.

« Il avait l’habitude de toujours me dire, « Hey, va plus doucement ». Maintenant, ça fait partie de mon jeu. Je peux ressentir le jeu maintenant. » Bam Adebayo

Et ce même Lowry aura de quoi lui apprendre, car si l’on écoute Jimmy Butler, la marge de progression est infinie et les conseils ne seront jamais de trop tant Adebayo sait comment se perfectionner en permanence.

« On ne peut pas lui donner de limite, ou même mettre une limite à son talent, parce qu’il s’améliore encore et encore chaque année. Et je pense que c’est le meilleur aspect de son jeu. C’est qu’il ajoute toujours quelque chose, et il devient toujours de plus en plus à l’aise dans chaque situation où vous le mettez. » Jimmy Butler

Avec son gros début de saison et des résultats collectifs qui suivent, Bam Adebayo confirme en tout cas sa progression linéaire depuis son arrivée dans la ligue.

Via The Athletic

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