JJ Redick évoque l’équipe avec laquelle il a pris le plus de plaisir et celle où ils ont « manqué une opportunité »
Après 15 saisons en NBA, JJ Redick a pris sa retraite il y a peu et est souvent disponible pour parler NBA et raconter des anecdotes sur sa carrière ou sur la ligue. Il a été invité par Draymond Green pour participer à un podcast où les deux joueurs son revenu sur sa carrière. L’intérieur des Warriors s’est intéressé à savoir la meilleure équipe pour laquelle Redick ait jamais joué. Son meilleur roster. Et pour l’ancien sniper, le regard se tourne vers Los Angeles.
« Lorsque je regarde en arrière sur ma carrière, les années où je me suis le plus amusé sont les années aux Clippers, pour plusieurs raisons. Tout d’abord parce que nous étions bons. Ensuite, parce que c’était vraiment le type de basket que j’aime. Tu avais cinq gars sur le terrain, quasiment en permanence (malgré les rotations), qui se complétaient entre eux . C’est ce qui rend ton équipe si bonne, c’est ce qui rend les Warriors si forts. Les joueurs se complétaient, ils allaient ensemble. Surtout les deux premières années, où nous avions Matt (Barnes), avec qui nous nous complétions parfaitement. Et il y avait cette intelligence requise pour jouer contre nous, il fallait être intelligent pour nous affronter. Nous étions très très intelligents, nous nous faisions des clins d’œil, des hochements de tête pour communiquer, après chaque temps mort, après chaque lancer franc, nous avions une parade pour chaque action. C’est du basket fun à jouer, d’utiliser un peu son cerveau pour jouer. » JJ Redick
Mais s’il y a peut-être bien une équipe avec qui il pense avoir loupé le coche, c’est avec le Magic. Non pas l’année de la défaite en finale face aux Lakers en 2009, mais l’année d’après, en 2010. Alors que le Magic arrivait lancé pleine balle en playoffs après avoir terminé la saison sur un 33-8, il a continué sur sa lancé lors des deux premiers tours en sweepant Charlotte et Atlanta. De quoi arriver en finale de conférence avec le deuxième meilleur bilan de la saison à l’Est face à Boston, quatrième. Mais malgré l’avantage du terrain, le Magic a perdu les deux premiers matchs avant de s’incliner 4-2. Sûrement l’une des plus grandes déceptions de JJ Redick.
« Pour moi, cette équipe, c’est une opportunité manquée. » Avant de s’adresser directement à Draymond Green, « Quand tu regardes en arrière, peut-être que tu n’as pas ce sentiment parce que vous avez gagné, mais je suis sûr que tu peux regarder en arrière, et te dire que vous avez laissé passer une chance, peut-être 2016 pour vous ( le 3-1 gâché en finale NBA face aux Cavs). » JJ Redick
Ce à quoi Green répond de façon positive et évoquant ses regrets de n’avoir pas pu réaliser la meilleure saison de l’histoire jusqu’au bout. Les deux hommes évoquent ainsi les Clippers composés de Blake Griffin, de Chris Paul, de Redick ou de Deandre Jordan. Et Redick soulève alors la question de la chance pour gagner un titre en NBA . S’appuyant sur les propos de Doc Rivers, alors coach des Clippers, qui avait déclaré en 2015 que son équipe avait manqué de chance et que celle-ci était nécessaire pour aller jusqu’au trophée Larry O’Brien. Une déclaration qui s’était plutôt retournée contre lui, les observateurs qualifiant plutôt cela comme de la mauvaise foi après la défaite. Mais Redick soutient cette idée et développe même son propos grâce aux nombreux exemples de sa carrière et notamment sa période aux Clippers.
« Vous avez besoin de chance, vous avez besoin d’avoir certains éléments qui tournent en votre faveur. Si l’on regarde la série que l’on perd avec les Sixers et le shoot de Kawhi, c’est un rebond malchanceux sur l’arceau, vraiment malchanceux. » Il s’adresse à Green. « En 2016, vous êtes devant 3-1, LeBron te marche par dessus et tu réagis. On peut dire que c’est malchanceux que tu aies été suspendu. Andrew Bogut qui se blesse, on peut appeler ça de la malchance. LeBron et Kyrie jouent un basket d’un autre monde pendant trois matchs, LeBron réalise l’un des plus gros contre de l’histoire de la NBA… Et ce sont des choses qui sont allées contre vous, mais en leur faveur. Et au final vous perdez quasiment d’un buzzer beater. Il y a tellement de choses requises en votre faveur qui sont nécessaires pour gagner. Et lorsque ce genre de choses arrivent durant une série en 7 matchs, tu peux perdre. Et selon moi c’est ce qui nous est arrivé à répétition avec les Clippers. En 2014, nous jouons le match 5 contre OKC et nous sommes devant de 9 ou 11 points avec 4 minutes à jouer. Et Chris (Paul) réalise trois actions que ne l’ai jamais vu faire et il finit sur une perte de balle. Je ne l’ai jamais vu faire ce genre d’erreur. Ensuite en 2015, nous sommes devant 3-1 dans la série. On est à la maison, on mène de 19 points à la mi-temps et Josh Smith met trois 3 points dans le quatrième quart temps, Corey Brewer 2 et on perd ce match. En 2016, Steph se blesse au genou […], il y avait cette fenêtre juste avant le match 4 où on aurait pu espérer faire quelque chose dans la série. Et au bout de 10 minutes en deuxième mi-temps, Blake a déchire son quadriceps et CP se casse le poignet. L’année d’après, au premier tour on est devant 2-1 contre Utah et Blake se blesse au pied. C’est le genre d’inconnu que tu ne peux pas surmonter si tu veux gagner un titre. » JJ Redick
Si JJ Redick souligne volontiers l’importance de posséder un joueur hors-norme dans son équipe, il insiste encore une fois sur ce besoin de chance, que personne ne niera.
« Il faut certes avoir un Steph Curry, un LeBron James, un Kevin Durant ou un Kawhi Leonard pour gagner un titre. Mais il faut nécessairement certains éléments de chance en ta faveur en playoffs. » JJ Redick
Et à Draymond Green de terminer en reconnaissant effectivement qu’à l’époque, Doc Rivers avait entièrement raison, mais que la rivalité Clippers/Warriors avait surpassé cela et que les débats entre les deux équipes avaient fait passer cela pour de l’aigreur plus qu’autre chose.
Via The Volume