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Le diamant Alperen Sengun : « Hakeem Olajuwon m’a dit : ‘Je vais t’apprendre quelques trucs' »

Drafté en 16ème position par le Thunder lors de la dernière draft, Alperen Sengun avait directement été envoyé du côté de Houston, chez des Rockets qui le suivaient depuis un bout de temps déjà. Et depuis le début de saison, pas sûr que les texans ne regrettent grand-chose. A l’image de son superbe match à 13 points, 4 rebonds, 2 interceptions, et 1 contre en 16 minutes pour stopper la série de défaites des siens contre les Bulls il y a plusieurs semaines, Sengun commence doucement, mais sûrement à s’imposer dans la rotation de son équipe, mettant de plus en plus en danger les minutes de Daniel Theis. Et pour commencer, si Sengun est aujourd’hui plus à l’aise, c’est peut-être aussi parce qu’il sait maintenant se débrouiller en anglais, lui qui est suivi par un traducteur en quasi-permanence.

« Oui je suis meilleur. Je parle avec mes amis, les anciens et mes coéquipiers. Je comprends mieux qu’avant. Actuellement, ça va Je veux juste apprendre quelques mots supplémentaires et plus tard, je serai meilleur. J’ai besoin de temps. » Alperen Sengun

Et en plus de maintenant parler anglais de façon à peu près correcte, il dispose d’un mentor de qualité et de qui il est très proche, John Lucas.

« J’aime John parce qu’il est comme mon père. Il est plus vieux, mais c’est un super coach. Il est fou, mais il est génial. Il sait tout sur le basket, il est très intelligent. Il est vraiment comme mon père. » Alperen Sengun

Un coach qui aime bien lui tirer les oreilles quand il le faut, car il attend beaucoup de Sengun.

« Je le tiens. On parle la même langue grâce à son interprète. Quand je m’énerve sur lui à la mi-temps, je dis à son interprète de lui dire ce que je dis. Et c’est souvent un mot de quatre lettres. » John Lucas

Et si Lucas s’énerve sur lui, c’est aussi parce qu’il est conscient des qualités du bonhomme, tout comme Rafael Stone, le GM des Rockets, qui se montrait élogieux envers le joueur qu’il a sélectionné lors de la dernière draft.

« C’est quelqu’un pour qui le jeu est facile. Ce qui est ressorti quand on l’a vu jouer c’est à quel point il est bon au basket. Ce n’était pas simple, c’était plutôt qu’il arrivait où il voulait si fréquemment. Il avait toutes les composantes du jeu en attaque et même en défense, son anticipation. Plus nous le regardions jouer, plus nous étions impressionnés. » Rafael Stone

Mais si Sengun a pris un peu de temps à montrer l’étendue de ses qualités, c’est aussi parce qu’il était en souffrance au niveau physique. Alors il a changé ses habitudes de vies, sa nourriture, son sommeil.

« Au début de la saison, il y a eu une période d’adaptation. J’ai eu quelques moments compliqués, mais je me sens mieux. Je me sens aussi mieux physiquement, mon corps s’est ajusté au basket NBA et à ma préparation physique, donc je me sens mieux. »

Avec 9,5 points, 4,8 rebonds et 2,7 passes en 18 minutes à 50% d’adresse générale, il a un impact assez incroyable au niveau des statistiques individuelles, mais aussi collectives. En effet, lorsqu’il est sur le terrain, son équipe marque 11,4 points de plus qu’en moyenne sur 100 possessions. Et lorsqu’il a plus de temps de jeu, il est sait se montrer, comme contre Cleveland où il réalisé un match il a mis 19 points, 11 rebonds, 5 passes en 28 minutes

« Alperen sent très bien le jeu. Il sait où il va se mettre. Une fois qu’il commencera à vraiment avoir confiance dans son tir à trois points, ça va ouvrir son jeu parce que sa qualité de passe est déjà d’élite. » John Lucas

La qualité de passe est effectivement un sacré atout pour Sengun qui fait même partie des meilleurs passeurs du championnat parmi les meilleurs pivots de la ligue. Quand il est sur le terrain, il est même responsable de 22% des passes décisives de son équipe. Et avec la confiance de son coach et de toute l’équipe, il n’hésite pas à prendre ses responsabilités.

« Pour moi, c’est comme l’instinct. Je ressens le jeu, je peux sentir le jeu. Mon coach me donne aussi de la confiance. C’est pour ça que je suis à l’aise sur le terrain. Je peux faire différentes choses parce que j’ai cette confiance de mes coéquipiers et de mon coach. Il faut impliquer les autres coéquipiers dans le match. Je pense que l’équipe doit aussi se partager la balle. Nous jouons mieux lorsque nous partageons la balle, donc c’est ma mission principale. » Alperen Sengun

Offensivement, son jeu ne s’arrête pas qu’à la passe tant son jeu au poste bas est bon. Il n’en finit d’ailleurs pas d’impressionner son coach Stephen Silas à ce niveau-là.

« Évidemment, on a joué au poste bien plus que je ne l’imaginais. Et plus je le vois faire, plus je lui donne la possibilité de le faire. Il aime avoir la balle côté gauche et je lui ai fait avoir la balle à droite et il s’est montré bon là aussi. On a lancé des systèmes en sortie de temps morts pour lui au poste, avec des poses d’écran pour le libérer. J’en reviens à mes vieux cahiers de jeu avec Elden Campbell et Jamal Mashburn et tous ces gars, à jouer au poste. Je n’avais pas anticipé de jouer autant au post que nous le faisons, mais il l’a mérité. » Stephen Silas

Et cela devrait encore aller de plus belle puisqu’il pourrait s’entraîner avec la légende Hakeem Olajuwon.

« Je travaillais dessus dans les équipes de jeunes en Turquie, » confie Sengun au sujet de son footwork. « J’observais beaucoup. Lorsque je regarde, j’apprends rapidement et ça m’aide beaucoup. Mais j’aimerais aussi travailler avec Hakeem Olajuwon sur mon footwork. On va travailler ensemble dans le futur. Il m’a dit, « Je vais t’apprendre quelques trucs ». C’est bon pour moi. J’attends. »

Enfin, John Lucas aimerait le voir travailler encore plus sur son tir extérieur. Car si les défenses s’adaptent à son jeu, il devra faire mieux que ses 31,3% longue distance et de ne tenter que 1,2 tir par match. Lucas le souligne, Sengun va devoir améliorer son arsenal offensif en permanence s’il veut devenir dur à défendre.

« Si vous avez remarqué, il est comme un meneur pour nous. Je dois continuer à trouver des moyens de le challenger pour qu’il s’améliore. Le reste de la ligue sait ce qu’il est. On doit continuer à faire évoluer et grandir son jeu, parce que dans cette ligue, ça ne prend pas longtemps pour que les équipes s’adaptent à vous. »

Toutefois, l’aspect défensif sera à travailler dans les semaines et mois à venir. Car comme beaucoup de jeunes joueurs, Sengun se frustre relativement facilement, lorsqu’il rate des choses en défense et peu parfois perdre sa concentration. Il a tendance aussi à facilement mordre aux feintes et à faire des fautes. Mais surtout, son équipe concède 5 points de plus lorsqu’il est sur le terrain. Un problème qu’il va rapidement chercher à régler et qui s’explique par des responsabilités différentes par le passé, qui ne mettaient clairement pas en priorité la défense.

« Dans le passé, j’avais plus de responsabilités en attaque. C’est pour cela que je défendais un peu moins avant. Mais maintenant je peux me concentrer sur la défense. »

A 19 ans, Alperen Sengun a encore beaucoup de points à travailler dans son jeu, mais il est déjà capable de réaliser certaines actions de grande classe, de peser sur un match, d’impliquer tous ses coéquipiers ou de dominer beaucoup de monde au poste. En somme, il semble bien être la pépite annoncée lorsqu’il a été élu MVP du championnat turc à seulement 18 ans l’année dernière.

Via The Athletic

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