Omer Yurtseven pointe le bout de son nez au Heat, « Il a un sens du jeu que vous ne pouvez pas vraiment apprendre »
Non drafté à sa sortie de Georgetown en 2020, Omer Yurtseven, qui a commencé sa carrière au Fenerbahçe à l’âge de 16 ans, a pris son temps avant de rejoindre la NBA. Passé par la bulle G-League l’année dernière, il a signé au Heat juste avant les playoffs l’année dernière. S’il n’a pas joué, il était toutefois avec l’équipe pendant le premier tour, au premier rang des matchs. Et depuis 6 matchs, il se montre directement en NBA avec autant de matchs en double figure au rebond et deux double-doubles sur ses deux dernières sorties. Une confirmation qu’il a une opportunité à saisir avec le Heat.
« Je suis béni d’avoir eu cette opportunité. J’étais à Miami à m’entraîner après la bulle d’Orlando en G-League, et j’aime juste la ville et les gens. C’était vraiment le bon choix au bon moment et tout s’est parfaitement imbriqué. Je ne dirai pas que c’était une coïncidence, c’était une bénédiction. C’était une opportunité au début, puis il fallait que je fasse tout ce qui était nécessaire : transformer cela en une bénédiction encore plus grande. » Omer Yurtseven
Dans les faits, Yurtseven a négocié avec son agent pour signer l’année dernière un contrat de deux ans avec une team option sur la deuxième année. Ces derniers, conscients et confiants dans le potentiel du pivot, on même demandé au Heat de décliner cette team option pour laisser une chance au joueur de son montrer ses qualités lors de la Summer League, avant de négocier un nouveau contrat. Un véritable pari sur lui-même pour Yurtseven. Résultat, trois matchs à Vegas et des moyennes de 20 points, 9,7 rebonds et 2,7 contres, le tout en voyant ses moyennes chuter à cause d’ampoules. Avant ça, deux matchs lors du California Classic à Sacramento, pour 27 points et 19 rebonds lors de son premier match et 25 points lors du deuxième. Le genre de performance d’un joueur déterminé.
« Mes performances ont un peu chuté, mais j’ai voulu jouer malgré ça parce que je voulais jouer autant de minutes que possible en étant impliqué dans le système, comprendre comment les choses fonctionnent, comment fonctionnent les rotations et comment fonctionne l’attaque. Évidemment, c’est différent avec des joueurs comme Kyle Lowry et Jimmy Butler – le simple fait d’être aux côtés de ces gars change tout – mais c’était pour avoir un premier aperçu du système, de la façon dont les coachs veulent que les systèmes soient lancés et les schémas défensifs. Je voulais juste saisir cette opportunité et c’est ce que j’ai fait. J’ai joué malgré les obstacles. » Omer Yurtseven
Bien lui en a pris, puisqu’il a signé cet été un contrat de deux ans et 3,24$ millions, dont la première année de salaire est 100% garantie tandis ce que la deuxième le deviendra s’il est toujours sous contrat jusqu’au 29 juin. Fidèle au Heat, il avait pourtant reçu des offres d’autres équipes après son brillant été.
Ben Bellucci, coach basket basé à Miami et qui a travaillé pendant plusieurs années avec Yurtseven avance d’ailleurs que le joueur « bosse déjà sur le troisième contrat » et que l’union entre le Heat et le joueur n’aurait pas pu mieux tomber. Car le turc est un sacré bosseur.
« Écoutez, Pat Riley ne va pas signer quelqu’un qui ne va pas travailler. Il ne font pas venir des gars qui vont être des problèmes sur et en dehors du terrain. Je pense que c’est un fit parfait, sur le plan de la personnalité et sur celui de la culture et de l’état d’esprit. Je ne pense pas qu’il aurait pu aller à un meilleur endroit qui le pousse vraiment. » Ben Belluci
Alors que le Heat s’est fait une réputation ces dernières années de révéler certains joueurs comme Kendrick Nunn, Duncan Robinson ou même Hassan Whiteside qui ont tous explosé à South Beach, Yourtseven veut lui aussi écrire son nom à ce chapitre. Et à écouter le coach Erik Spoelstra, il est sur la bonne voie.
« Omer est unique grâce à sa panoplie technique, à son toucher de balle près du panier et à distance. Il a un sens du jeu que vous ne pouvez pas vraiment apprendre. Il a de bons instincts au rebond. » Erik Spoelstra
Mais le joueur de 23 ans sait que le chemin est encore long et qu’il lui reste du travail pour arriver à un niveau supérieur.
« Je pense qu’il s’agit seulement de suivre les conseils des coachs et des vétérans. De tout prendre et de tout absorber. Ils font un super travail pour développer les joueurs et ils ont cette réputation grâce à leur système. Croire en ce système et s’y impliquer à 100% sera la chose la plus importante. Je pense qu’ils font un super travail grâce à la dévotion que les joueurs ont et leur capacité à combiner des entraînements intenses avec une grande connaissance du basket, la façon dont ils savent qu’un joueur pourra s’imbriquer dans leur système. » Omer Yurtseven
Comme beaucoup aujourd’hui, Yurtseven est aussi un grand fan de vidéos. Et pour cela, il peut s’inspirer de nombreux joueurs internationaux comme lui, à l’image de Joel Embiid ou de Nikola Jokic. Mais selon ses propres dires, il s’inspire aussi de joueurs tels que Carmelo Anthony ou Hakeem Olajuwon. De quoi s’inspirer de certains des meilleurs mooves. C’est en tout cas une bête de travail de travail pour son entraîneur, qui considère que son poulain prend environ 20 000 shoots par mois et qui vise carrément à terme le All-Star Game.
« C’est un gamin qui veut s’améliorer. Il n’est jamais satisfait. Lorsque vous le mettez dans une culture avec la même mentalité, c’est dur pour moi de vous dire que ce gamin n’a pas une chance de devenir All-Star. Il a l’éthique de travail et la mentalité. Pour devenir un grand joueur, vous devez toujours vous demander, « Que puis-je faire ensuite ? Comment puis-je m’améliorer ? Qu’est-ce que je peux ajouter à mon jeu ? » Et au Heat, vous n’avez pas le choix ! Vous venez pour travailler. » Ben Belluci
Au sein d’une équipe du Heat qui fonctionne plutôt bien, Yurtseven sait au moins qu’il dans le parfait environnement pour progresser. Motivé par les joueurs non draftés qui ont signé de gros contrats en s’imposant dans la ligue, il ne compte rien lâcher.
« Je sais dans quel programme et quelle position je suis en étant non drafté, mais je pense que j’ai le talent pour jouer à ce niveau, j’ai l’éthique de travail et la discipline. Lorsque vous avez tout ça, ça correspond parfaitement avec la culture du Miami Heat. Et comme je l’ai dit, je ne pense pas que ce soit simplement une coïncidence que tout se soit assemblé de cette façon. J’ai maintenant l’opportunité d’être l’un de ces inspirations. » Omer Yurtseven