Stanley Johnson au sujet d’une discussion avec Masai Ujiri : « J’ai joué au basket toute ma vie, et me dire que je suis mauvais, ce n’est pas facile »
Comme beaucoup de joueurs, Stanley Johnson a récemment profité de la situation complexe en NBA pour signer des contrats de 10 jours avec les Lakers. Quand l’on se rappelle des attentes que l’on avait envers lui étant jeune, notamment sa bonne défense sur LeBron James en playoffs en tant que rookie, il peut paraître surprenant de voir que l’ailier galère autant aujourd’hui à se faire une vraie place dans la grande ligue. Ça l’est encore plus lorsque l’on voit l’impact qu’il a eu il y a quelques jours dans la victoire des Californiens face au Jazz avec 15 points, 5 rebonds et 2 contres en sortie de banc.
“La NBA est une ligue d’opportunités. Plus vous recevez d’opportunités et plus vous obtenez de chances de faire quelque chose de bien. C’est à ça que je crois : plus j’ai d’opportunités et plus j’ai de chances de performer. » Stanley Johnson
Pour le moment, alors qu’il enchaîne sur son troisième contrat de dix jours, Johnson, en 11 matchs avec les Lakers, tourne à 6,2 points et 2,6 rebonds par match. Rien n’est encore garanti pour lui, dans la mesure où à l’issue de ce deal, la franchise or et pourpre n’aura plus le choix : il faudra soit le signer jusqu’à la fin de la saison, soit le laisser partir. Frank Vogel lui, semble savoir ce qu’il veut.
“Ce que j’ai vu avec Stanley, c’est qu’il est l’un de nos meilleurs défenseurs. Il apporte de l’énergie, de la dureté, du combat, du physique et de la polyvalence défensive. Il peut jouer pivot dans un dispositif small-ball et peut switcher au périmètre. Il gêne les pick-and-rolls adverses et ça permet un peu de changer le cours d’un match. Il apporte beaucoup de choses en défense.” Frank Vogel
Ce qui change avec lui, c’est qu’il semble avoir mûri depuis l’expérience vécue en début de carrière avec les Pistons, puis avec les Raptors. Aujourd’hui, il semble être conscient de ce qu’il est capable d’apporter et arrive à le faire de la bonne façon.
“Je pense que j’aurais pu être meilleur à pas mal d’occasions en communiquant mieux sans avoir peur de demander de l’aide quand j’en avais besoin. Quand vous arrivez à Detroit à 19 ou 20 ans, c’est difficile de s’entourer des bonnes personnes et de se concentrer sur les bonnes choses tout le temps, surtout dans une équipe pleine de jeunes joueurs qui manque de vétérans pour apporter leurs voix.” Stanley Johnson
Sans guide à Detroit, Johnson pense que beaucoup pensaient s’entraîner de la bonne façon alors que ce n’était pas le cas. On peut comprendre que ce soit compliqué pour un gamin tout juste débarqué dans la ligue la plus compétitive du monde. C’est ainsi que quand il est arrivé à Toronto, Masai Ujiri lui a dit sans aucun filtre qu’il n’était pas au niveau.
“C’était une conversation très honnête et c’est ce que j’avais besoin d’entendre. En NBA ce n’est pas souvent que les gens osent vous dire de telles choses et ce n’est pas facile d’avoir un tel discours envers des joueurs censés être des professionnels. J’ai joué au basket toute ma vie, je sais que je suis bon là-dedans alors me dire que je suis mauvais, ce n’est pas facile.” Stanley Johnson
Et le plus compliqué sûrement c’est de savoir rebondir après ça. Prendre les critiques de façon constructive et non pas pessimiste n’est pas donné à tout le monde. Johnson, lui, a eu du mal, et après une nouvelle expérience peu concluante chez les Bulls, son avenir en NBA s’inscrivait en pointillés. De plus, la situation liée au virus et une entrée dans le protocole COVID ne l’a pas aidé à saisir les opportunités. Cependant, aujourd’hui à Los Angeles, il a enfin l’occasion de montrer qui il est, et à 25 ans, il semble prêt à tout donner pour prouver qu’il est au niveau, conscient que jouer à un tel niveau représente une chance que peu de joueurs peuvent saisir.
“Même dans les jours les plus difficiles j’étais toujours conscient que j’étais chanceux. Qui aurait pu penser que j’aurais pu faire ce job pendant plusieurs années ? J’ai rencontré des gens incroyables grâce au basket et je ne peux pas considérer ça comme quelque chose de négatif. C’est la plus belle chose que j’ai pu vivre dans ma vie et j’en tire plein de positif. Bien sûr que tout ne s’est pas déroulé comme je l’espérais, mais je ne rentrerai jamais chez moi en envoyant tout balader et en me disant que je veux abandonner. Les faits sont quand même là : je suis toujours payé pour m’entraîner et jouer au basket.” Stanley Johnson
Aujourd’hui, à Los Angeles, il a même la bénédiction du King, qui comme on le disait, avait déjà eu l’occasion de le voir à l’œuvre défensivement, face à lui, dès ses débuts.
“Les gens oublient qu’il était dans le top 10 de la draft et qu’aujourd’hui, il n’a que 25 ans. Il est un joueur affamé qui veut prouver qu’il a sa place en NBA. Il essaie de coller à ce que nous faisons aussi pour aussi longtemps qu’il le peut.” LeBron James
Russell Westbrook lui aussi, paraît complètement le valider et tous ces discours paraissent de bon augure pour la suite.
“Durant sa carrière, il a connu des hauts et des bas. Le voir s’épanouir comme ça est quelque chose d’important, pas juste pour lui, mais aussi pour sa confiance, pour lui montrer qu’il est capable de surmonter les difficultés liées aux batailles qu’il a dû vivre depuis le début de sa carrière.” Russell Westbrook
Aujourd’hui, les jours de Stanley Johnson chez les Lakers sont peut-être comptés. Même si les dirigeants de Los Angeles pourraient décider de s’en séparer pour garder de la flexibilité, il a au moins réussi à convaincre Frank Vogel, LeBron James et Russell Westbrook, ce n’est pas rien. Alors même si la suite de sa carrière n’a pas lieu à LA, l’ailier de 25 ans aura au moins marqué de bons points pour, dans le pire des cas, dégoter une opportunité ailleurs.
Via The Undefeated