Florent Piétrus : « Le basket mérite plus de considération »
Suite du feuilleton concernant l’organisation de la première phrase du tournoi olympique de basket à Paris en 2024. Evan Fournier est celui qui est la voix des basketteurs pour le moment, et n’y va pas par 4 chemins depuis qu’il a appris que le tournoi devait commencer au Hall 6 du Parc des expositions de la porte de Versailles, mais tous ou presque lui ont emboité le pas. Il y a une autre voix qui pourrait être importante, c’est celle de Florent Piétrus. Le champion d’Europe 2013, est en effet membre de la commission des athlètes du CNOSF et il a confié à L’Equipe « qu’il espère échanger avec Martin Fourcade. » Le biathlète est le président du comité d’organisation, et il a été le premier à répondre à Evan Fournier, réponse qui a encore plus énervé les joueurs de l’équipe de France.
« Je pense que l’ensemble du basket français ressent exactement la même chose qu’Evan Fournier. J’adore Evan, son franc-parler, et je suis d’accord avec lui sur le fond, peut-être un tout petit peu moins sur la forme (rires). Mais il a parlé sous le coup de l’émotion et de la frustration. » Déclare Florent Piétrus à L’Equipe.
Martin Fourcade expliquait ce choix de faire jouer le tournoi de basket dans ce Hall 6 au plafond très bas, et non dans une salle dédiée au basket (qui sera occupée notamment pas le badminton), car « c’est un site mutualisé avec d’autres disciplines (volley, tennis de table et haltérophilie), qui répond aux enjeux en termes budgétaire et écologique » et à la volonté « de proposer un modèle de Jeux plus vertueux, plus en phase avec les attentes de tout le monde. » Mais il y a des limites…
« De mon point de vue, on ne peut pas ignorer que le basket, depuis 1992 et la Dream Team américaine, est un sport phare, un emblème des Jeux, très attendu et toujours très regardé lors des JO, » confie Florent Piétrus. « En plus d’un enjeu sportif, il y a aussi un enjeu d’image pour l’organisation. C’est triste à dire, mais j’ai juste l’impression qu’il y a eu un jeu de chaises musicales et que le basket en a fait les frais. […] J’aimerais que les organisateurs comprennent que ce qui est proposé pour l’instant n’est pas à la hauteur des enjeux pour un sport aussi important. J’ai fait deux olympiades, beaucoup de phases finales internationales, et on n’a jamais évolué dans une salle qui aurait eu 9 mètres de hauteur de plafond. C’étaient à chaque fois des enceintes dignes de ce nom. »
Pour l’instant le comité d’organisation ne semble pas décidé à changer le lieu du premier tour, ce qui ne devrait pas calmer les basketteurs. Iront-ils jusqu’à menacer de boycott ? Florent Piétrus n’y crois pas
« Je ne crois pas au boycott et cela serait excessif, » déclare Florent Piétrus. « On parle des Jeux Olympiques ! Mais on a l’obligation de porter notre voix, de dire ce que l’on pense. Et en tant qu’ancien membre de l’équipe de France, j’estime que le basket mérite plus de considération. Pas juste l’équipe de France, mais toutes les nations qui représentent ce sport universel. J’espère que Martin Fourcade et les autres nous entendront. »