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D’une enfance traumatisante jusqu’au All-Star Game, retour sur le fabuleux destin de Fred VanVleet

Alors âgé de seulement 5 ans, le jeune Fred VanVleet vit, déjà, un premier traumatisme. Son père décède des suites de blessures par balle et s’en suit, forcément, une enfance chamboulée, laquelle va lui forger un mental d’acier. Passant par des moments difficiles à l’université il se frayera ensuite un chemin jusqu’à la NBA et malgré des débuts compliqués il atteindra jusqu’alors sa plus belle prouesse individuelle jusque-là, celle de décrocher sa première sélection All-Star. Retour sur la carrière d’un joueur pas comme les autres.

Le jeune Fred VanVleet naît en 1994 à Rockford, Illinois. Il grandit dans une famille amoureuse du basket, notamment grâce à son père absolument addict de la balle orange, une passion qu’il transmettra au fiston, mais attention, rien ne prédestinait Van Vleet à devenir le bonhomme qu’il est aujourd’hui. En effet, en 1999, la famille VanVleet vit un évènement tragique. Lors d’un deal de drogue qui tourne mal, Fred Manning (le père de Fred VanVleet) se fait tirer dessus et les balles auront raison de lui puisqu’il meurt sur le coup. Cet évènement marquera un tournant dans l’esprit du Raptor. Son père aurait pu jouer au basket à haut niveau, mais la drogue a pris le pas sur le sport et a foutu en l’air sa vie, au propre comme au figuré. Et Fred ne veut pas suivre la même voix.

« Mon père était l’exemple vivant de ce genre d’histoire. C’était un gars de 2 mètres, il aurait pu être plus que ce qu’il était. Mais en un claquement de doigts il est parti. J’en ai eu marre d’entendre toutes ces histoires de ‘ce type aurait dû réussir, mais il avait dix enfants’. Ou alors ‘ce gars aurait pu aller en NBA, mais il a commencé à vendre de la drogue’. Je ne voulais pas qu’il y ait un ‘mais…’ attaché à mon histoire. Je ne voulais pas être une personne de plus dans ce cas-là. » – Fred VanVleet

À partir de ce moment-là, le meneur va consacrer sa vie au basket, et un homme va l’aider très fort pour continuer dans cette direction : son beau-père Joe Danforth, officier de police et ancien de l’US Army, autant dire qu’on était élevé à la dure chez les VanVleet. Avec son beau-père, c’était debout à 5 heures du matin pour parfaire son jeu et Joe l’a pris sous son aile pour qu’il devienne le meilleur joueur et la meilleure personne possible, dans le but de lui offrir un meilleur destin que son père, surtout que le voisinage des Danforth / VanVleet était alors gangrené par des gangs comme les Vice-Lords ou les Wacos,

« Tu ne vas pas t’asseoir et être un bon à rien. Tu ne vas pas être dans la moyenne. Tout le monde peut être moyen. Tu vas devenir quelqu’un. » – Joe Danforth à Fred VanVleet

« Il pouvait être si méchant. Il faisait claquer le fouet sur moi et mes frères, et je ne comprenais pas toujours. Je voulais juste être un enfant. Je ne souriais probablement pas beaucoup à l’époque. » – Fred VanVleet

Le traitement qu’a subi FVV n’a visiblement pas été simple à vivre. De prime abord, le comportement du beau-père peut paraître relativement dictatorial, mais l’éthique de travail qu’il a imposé aux enfants VanVleet aura finalement payé. En 2012, il intègre l’université de Wichita State, un cursus de 4 ans qui lui aura permis d’évoluer en tant que personne, de  sortir de l’environnement dangereux dans lequel il a grandi où le crime sévit à chaque coin de rue. Malgré le comportement parfois violent de son beau-père, il rapportait pourtant en 2014 qu’il était heureux de la manière dont se sont déroulés les choses.

« Il s’est avéré être une bénédiction. S’il n’était pas arrivé, qui sait ce qui me serait arrivé. » – Fred VanVleet à propos de son beau père

« C’est devenu un travail pour eux. Ils avaient vu beaucoup d’enfants avec un tel potentiel se faire aspirer par les gangs, la drogue ou autre. Ils ne savaient pas comment s’en sortir. – Susan VanVleet (mère de Fred) à propos de Wichita State

En effet, la fac de Wichita State a vu beaucoup de jeunes essayer de sortir de la misère, et le traitement apporté aux joueurs va donc en conséquence. En quatre ans passés là-bas, Freddy aura en tout cas démontré toutes ses qualités de basketteur. Mais, petite université oblige, son nom ne fait pas partie des prospects les plus attrayants en vue de la Draft 2016, malgré des qualités de basketteur reconnu, son parcours ne faisant de lui qu’un bon joueur parmi d’autres. Désillusion à venir, aucune des trente franchises NBA ne le sélectionne, FVV n’a plus le choix : il va falloir rentrer par la petite porte, parfait du haut de ses 185 centimètres. Ce sont les Raptors qui ont eu le flair pour avoir tenté le coup Fred VanVleet, et rien ne pouvait les laisser envisager un tel avenir à l’époque.

Après une première saison en bout de rotation à Toronto et chez les Raptors 905 en G League où il affichera une moyenne bien discrète de 2,9 points en 8 minutes de jeu en NBA, et de 17 points et presque 8 passes dans la ligue mineur, il commence néanmoins à prendre un petit peu plus d’ampleur lors de la saison 2017-2018 chez les Dinos de DeMar DeRozan et Kyle Lowry, où son rôle en sortie de banc va grandissant. 20 minutes de jeu pour 9 points par match, ça commence à donner quelque chose de sérieux. Sa saison 2018-2019 sera à peu près similaire, enfin presque. La saison régulière elle l’est, mais ses Playoffs 2019 le feront passer dans une nouvelle dimension. Avant le Game 4 des Finales de Conférence face aux Bucks, Fred sera d’un niveau catastrophique, en témoigne ses stats : 4 points par match, 26% au tir dont 20% du parking et 71% aux lancers. Puis un heureux évènement vient chambouler sa vie d’homme et, par extension, sa carrière de basketteur. En effet, le 20 mai 2019, Fred VanVleet devient père pour la première fois. Fred va tout simplement se transformer en un incendie humain avec des moyennes qui passent à 15 points en 51/53/86. Il sera l’un des grands artisans du sacre des Raptors en 2019, aux côtés de Kyle Lowry et Kawhi Leonard.

Dès le début de l’exercice 2019-2020, Fred VanVleet est transfiguré, il n’est plus la même personne et il va envoyer du lourd. Tous les soirs c’est 20 points et 6 passes, le tout en prenant des shoots à des distances lillardesque. Le backcourt qu’il forme avec Kyle Lowry est l’un des plus compliqués à attaquer puisque les deux sont des experts du vice et de la provocation de passage en force. Les deux ont connu une belle épopée en 2020 dans la bulle, en poussant les Celtics en 7 matchs en demi-finale de conférence. La paire qu’il a formée avec Lowry l’a aidé à grandir en tant que joueur et à développer considérablement son leadership.

« Il était juste le professionnel ultime. J’ai beaucoup appris de Kyle… comment bouger, gérer le business, gérer ma famille, comment s’entraîner. Il pensait tellement à moi. » FVV

Lorsque l’on voit aujourd’hui évoluer le meneur, on sent que Kyle Lowry est passé par la et après le départ de Kyle à l’été 2021, le rôle de franchise player est passé naturellement entre les mains de Fred. Une attitude irréprochable sur le terrain, un leader vocal, un guide pour les jeunes : c’est ce qu’est devenu Fred VanVleet, comme en témoignent ses dires à propos de sa façon de communiquer aux petits nouveaux.

« Tu dois être un malade, mec. Tu dois être ce gars dont les gens parlent mal… Tu dois juste avoir ce sentiment inébranlable. » FVV

Son statut à changé sur le terrain, mais aussi au niveau de son salaire. Le front office comprenant que le meneur serait le futur patron de l’équipe, décide à l’intersaison 2020 de sortir le chéquier pour faire signer un contrat de 90 millions de dollars sur 4 ans (du jamais vu pour un joueur non drafté). Si des doutes pouvaient subsister sur la somme mise par les dirigeants lors de sa signature. La qualité de ce contrat ne fait aujourd’hui aucun doute. Effectivement, jusque-là habitué du banc depuis le début de sa carrière (28 fois titulaires sur ses 177 premiers matchs en NBA), il ne connaîtra désormais que des titularisations, jusqu’à la date du 20 février 2022, date du All-Star Game. En effet, Fred VanVleet a connu cette saison sa toute première sélection au match des étoiles. Une sélection plus que méritée pour un bonhomme qui a traversé des moments tellement difficiles au cours de sa vie avant de devenir un franchise player dans la plus grande ligue au monde. Bet on yourself (parie sur toi-même) avait tweeté Fred VanVleet en 2016 au moment de sa non draft, et aujourd’hui cette phrase est plus que jamais d’actualité.

Personne ne le voyait venir, sauf peut-être lui-même, mais aujourd’hui Fred VanVleet est une star NBA, et même un All-Star. Le tragique décès de son père aura bouleversé sa vie puisque pour se sortir de la misère, le basket était une option plus que plausible. L’entrée dans sa vie de Joe Danforth aura tout changé, inscrire de la rigueur à ce gamin pour qu’il ne finisse pas entre les mains d’un gang eut été la mission de son beau-père, et le moins que l’on puisse dire c’est que la mission est plus qu’accomplie.

Source : ForbesBleacher Report, The Athletic, RaptorsRapture 

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