Rudy Gobert pousse un coup de gueule : « Je frapperais bien dans un mur, mais qu’est-ce que ça ferait ? »
Le Jazz n’y arrive pas. Désireux de finir la saison en boulet de canon, de construire de bonnes habitudes, l’équipe continue avec ses mauvaises habitudes, notamment celle de s’écrouler. Cette nuit face aux Clippers ils ont compté 25 points d’avance, mais ont trouvé le moyen de s’incliner… Rudy Gobert était passablement agacé en conférence de presse.
« C’est juste que ça se répète. Encore et encore. Et de la même manière. Il y a beaucoup de choses à regarder : j’ai raté cinq lancers francs, il y a eu quelques mauvais coups de sifflet, mais c’est l’essence même de notre façon de jouer, je pense, qui nous revient en pleine figure à chaque fois. Je pense que nous le ressentons tous quand ça arrive. C’est comme si on laissait tomber. Nous devons juste continuer à jouer de la bonne façon, de la même façon, pendant 48 minutes. »
Il endosse sa part de responsabilité, pas à la hauteur dans les duels et l’intensité, le gros souci du Jazz selon lui. L’équipe est tout simplement trop soft. Puis l’attaque s’enraye bien trop facilement.
Nous sommes déconnectés. On arrête de jouer. Nous perdons les valeurs de cette équipe, qui est de faire circuler la balle. Et ça affecte vraiment notre défense. C’est comme si tout s’écoulait et nous sommes de plus en plus déconnectés. Puis l’autre équipe a l’impression de faire quelque chose de bien, elle sait comment nous mettre dans cette position, nous faire arriver à ce point. Lorsque vous perdez le momentum, que vous leur donnez des points sur contre-attaque, des rebonds offensifs, des secondes chances, ils ont l’impression que rien ne peut leur arriver.
Personne ne rentre dans personne. On ne se salit pas les mains. On ne se salit jamais les mains. Nous sommes une très bonne équipe de basket, mais je me fais secouer tous les soirs, et les gars me battent littéralement tous les soirs, comme ils le devraient. C’est le basket, c’est un jeu physique. Mais nous devons arriver au point où nous aussi nous rentrons dans l’équipe adverse. Mais les équipes n’attendent pas vraiment cela de nous. Nous sommes une très bonne équipe de basket, je pense que nous avons de grands joueurs de basket des deux côtés du terrain. Nous devons juste trouver un moyen d’avoir cet état d’esprit, de faire plus de choses les uns pour les autres et de le faire pendant 48 minutes, et de le faire même encore plus. Et quand ça devient difficile, nous devons le faire encore plus.
Quand ça devient difficile, on fait le contraire. Nous sommes déconnectés, et cela affecte notre défense. Je pense qu’on va s’en sortir, mais il faut qu’à un moment donné, ça fasse suffisamment mal pour qu’on se dise : « Tant pis, on n’a rien à perdre ». Nous devons juste avoir cet état d’esprit.
Que veut-il dire par se salir les mains ?
« Cela fait partie du jeu, mais vous ne gagnez pas sans être – vous pouvez être aussi bon que vous voulez, mais c’est mental. Et ça part de moi. Par exemple, quand les gars m’attaquent et qu’ils marquent, ça affecte toute l’équipe. Et quand je laisse un rebond offensif ou quelque chose comme ça – en tant que leaders de cette équipe, nous devons donner le ton, et ensuite les gars vont nous suivre. Mais ça part de nous, nous devons être plus durs.
Et nous le faisons – nous commençons le match de la bonne manière, nous jouons de la bonne manière, nous menons de 20 points, et cette année c’est arrivé plusieurs fois. On mène de 20 à la fin du troisième quart, ou de 15, et puis on est déconnectés. C’est comme si quelque chose se passait et que nous ne faisions plus circuler le ballon, que nous cédions des rebonds offensifs, que nous cédions des points en transition et que nous donnions vie à des équipes qui ne devraient plus être en vie. Si nous voulons être une équipe championne, nous devons trouver une solution, mais elle doit venir de nous tous.
Puis cette défaite, c’est encore une fois face aux Clippers, ce qui doit réveiller de vieux démons.
Je veux dire, ça fait mal. Ça fait mal pour être honnête. Je ne peux pas parler pour tout le monde, mais me concernant, ça fait mal. Je frapperais bien dans un mur, mais qu’est-ce que ça ferait ? Rien. Donc ça fait mal, mais nous devons apprendre. La seule façon d’avancer, c’est d’aller de l’avant. Et à un moment donné, si ça répète, c’est pour une raison. C’est presque mieux de perdre que de gagner d’un ou deux points. Ça fait combien de fois ? Quand allons-nous apprendre et corriger ces choses ? Il nous reste sept ou huit matchs, et nous devons les utiliser pour apprendre à jouer 48 minutes de la même manière. Et à la fin du match, nous devons élever notre niveau, élever notre intensité physique, et nous salir les mains quand ça compte vraiment. Parce que les équipes se salissent les mains sur nous, je peux vous le dire.
S’il prend une part de responsabilité, encore une fois, difficile de ne pas penser que Rudy vise certains coéquipiers, Donovan Mitchell sans doute, toujours pas au niveau défensivement, voire Jordan Clarkson, les deux ayant tendance à faire aussi stagner l’attaque. Une chose est certaine, le Jazz n’ira pas bien loin sans régler tous ces soucis, les mêmes depuis plusieurs saisons. Toutefois, cette fois cela ressemble à la dernière chance.
Via Jazz.com