Rudy Gobert : « Si n’importe qui d’autre que moi avait l’impact défensif que j’ai cette année, il serait le grand favori pour le DPOY »
Si le trophée de MVP n’a pas été aussi disputé depuis bien longtemps, c’est la même chose pour celui de DPOY. Si en début de saison, Rudy Gobert, Draymond Green et Giannis Antetokounmpo semblaient largement favoris, d’autres joueurs aujourd’hui, comme Marcus Smart rentrent très, très sérieusement dans la conversation. Le pivot français donne son sentiment à ce propos.
“Vous savez, il y a beaucoup de supers défenseurs dans cette ligue et je trouve ça bien que beaucoup de gars veuillent gagner cet award. Cependant, je pense que dans cette discussion, il faut parler d’impact. Qui sont les joueurs qui ont le plus d’impact dans leurs équipes respectives ? Au fil des années, j’ai essayé de faire en sorte qu’à chaque fois que je rentre sur le terrain, je puisse transformer ce que je fais en victoires. Je veux avoir un impact positif sur mon équipe en défense et cette année encore, vous voyez que nous sommes là.” Rudy Gobert
Pourtant le Jazz connaît une saison plutôt décevante. Après une première place la saison passée, puis une élimination prématurée au 2e tour des playoffs, Utah peine à faire à nouveau partie des top teams de la ligue, en ne s’affichant aujourd’hui qu’à la 5e place de l’Ouest. En parallèle, l’équipe n’a plus que le 11e meilleur defensive rating en NBA alors que dans ce domaine, elle se classait 4e la saison dernière. C’est beaucoup moins bien, et pourtant, ces chiffres semblent convenir à Rudy.
“C’est vrai que collectivement, nous ne sommes pas aussi performants que l’an dernier, mais nous restons tout de même une très bonne équipe défensive. Quand vous regardez les chiffres, ils ne mentent pas, ils parlent pour eux-mêmes.” Rudy Gobert
Le pivot en carrière a déjà remporté trois fois le trophée de DPOY. En en gagnant un 4e, il rejoindrait deux légendes de la défense : Dikembe Mutombo et Ben Wallace. Personne n’a remporté plus de fois ce trophées que ces deux joueurs et forcément, on imagine que Gobert aimerait beaucoup rentrer dans ce cercle très fermé. De plus, pour lui, cela devient encore plus difficile d’être élu pour cette distinction vu comment souvent, dans ses votes, la ligue aime se renouveler.
“C’est sûr ! Quand quelqu’un fait la même chose année après année et qu’il est très régulier là-dedans, c’est la nature humaine de s’en lasser et de prendre ça pour acquis. Je savais que ça aurait lieu, mais cette année, j’ai l’impression que les gens sont vraiment en mode : ‘ok, Rudy fait ça, on le sait, alors regardons plutôt ce que les autres proposent, arrêtons de regarder les chiffres, arrêtons de regarder l’impact et trouvons une meilleure histoire à raconter’. Je ne peux pas leur en vouloir pour ça, mais je trouve ça injuste.” Rudy Gobert
Il est vrai que cette histoire de récit, de narrative est toujours très importante en NBA lorsque l’on décerne les trophées. Peut-être qu’également, Gobert n’est pas assez spectaculaire, du moins, il n’est pas celui qui se met le plus en avant sur le terrain et donc pas celui qui fait le plus vibrer les fans.
“Je ne sais pas si je suis le défenseur le plus excitant et je sais très bien que je ne suis pas le joueur le plus fun à regarder, c’est sûr. Mais encore une fois, les chiffres ne mentent pas. Ce qui est important c’est ce que vous faites chaque soir pour votre équipe. Vous savez, il y a beaucoup de highlights que vous pouvez montrer, beaucoup d’histoires que vous pouvez raconter, mais au final, les données parlent d’elles-mêmes. Si n’importe qui d’autre que moi avait l’impact défensif que j’ai cette année, il serait le grand favori pour le DPOY. Alors pourquoi devrais-je être pénalisé d’être si régulier année après année ?” Rudy Gobert
Nous saurons en tout cas dans quelques semaines si comme le dit si bien Rudy, les chiffres parlent d’eux-mêmes, lui qui tourne à 2,1 contres, 0,7 interception, et qui domine la ligue en termes de dissuasion sous le panier.
Via NBA Today