Draymond Green rend un magnifique hommage à Adreian Payne, son ancien camarade de chambre
Lundi soir après la rencontre entre les Warriors et les Grizzlies, Draymond Green était trop ému pour évoquer le décès de son ancien coéquipier à Michigan State. Il avait expliqué qu’il le ferait lors de son podcast et voici le bel hommage qu’il lui a rendu.
J’aimerais prendre un moment, peut-être un peu plus qu’un moment, et parler d’un frère à moi, un coéquipier à la fac, mon camarade de chambre à la fac pendant deux ans et demi : Adreian Payne.
Un ami cher…C’est une perte tragique. Et je me suis réveillé ce matin avec ma mère qui m’a appelé en pleurant. Ma mère ne m’appelle jamais si tôt et c’était un peu bizarre, car je n’entends jamais mon téléphone vibrer quand je dors. Elle m’a annoncé la nouvelle.
[…] Tous ceux qui connaissaient Adreian savent qu’il était inoffensif et une incroyable personne. Il se souciait des gens plus qu’il ne se souciait de lui. Et quand je dis inoffensif, il a perdu la vie en aidant quelqu’un.
[…] Le grand frère en moi, aimerait appeler Adreian maintenant et l’injurier et lui dire : ‘Mec, je sais que tu veux aider, mais envoies peut-être quelqu’un pour aider. Appelle la police pour aider, car c’est leur mission, ils sont entraînés pour ça’ et j’aimerais l’appeler pour lui dire ça, malhreusement je n’aurais jamais cette opportunité.
C’était vraiment génial de le côtoyer. Il avait toujours une super énergie. Il était marrant, hilarant. Nous l’appelions tous Big player. Il nous appelait player, ses little players.
Pour vous donner un peu le contexte – J’ai eu coach Dwayne Stevens (assistant à Michigan State) ce matin et il m’a raconté exactement ce qu’il s’est passé. La première chose que je lui ai dite c’était : ‘qui va payer ses funérailles ?’ Adreian a perdu sa mère lorsqu’il avait 13 ans. Elle est morte dans ses bras. Il n’a pas réussi à trouver son inhalateur. Imaginez vivre avec ce poids dans votre cœur, ce fardeau de se dire : ‘Si seulement j’avais pu trouver l’inhalateur, j’aurais pu lui sauver la vie.’ Est-ce que c’est vrai ? On ne sait pas, on ne pourra jamais savoir. Mais ce qui est vrai, c’est qu’Adreian a vécu avec ce fardeau pour le reste de sa vie, qui a tragiquement pris fin 18 ans après, à 31 ans. Il a été élevé par sa grand-mère, qui est décédée lorsqu’il allait entamer sa saison sophomore à la fac. Donc je me demande qui va payer ses funérailles. C’est une inquiétude légitime. Adreian a un fil de 3-4 ans, qui s’appelle Amari, puis il avait eu récemment un autre fils – et Adreian était un père incroyable. Récemment son second fils, lors des 8-9 derniers mois a été opéré du cerveau. Et AP était à ses côtés. Son fils qui l’aimait tant et qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau va devoir grandir sans son père.
[…] Mon espoir et ce pour quoi je prie c’est que son fils sait à quel point il l’aimait, à quel point il se souciait de lui, et qu’il aurait fait n’importe quoi pour lui et ses enfants.
Ça semble tellement évident qu’il ait perdu sa vie en aidant celle d’une autre. Car c’est exactement comme ça qu’AP agissait. C’était tout lui. S’il y avait des options pour choisir sa mort, AP aurait choisi celle-là, car il était comme ça.
[…] Je pourrais raconter d’innombrables histoires avec lui. Je pourrais parler de lui pendant des heures, car nous avons passé énormément de temps ensemble.
Draymond Green a confirmé qu’il donnerait 100 000$ à une association au nom de Payne et qu’il aimerait surtout qu’à Michigan State, un bâtiment, où un endroit porte son nom, « avec une grande photo de lui portant du vert et du blanc » pour que ses fils puissent la voir.
Repose en paix Adreian, je t’aime frère. Tu étais incroyable. Tu as déjoué les pronostics, tu es sorti de Dayton, Ohio, alors qu’ils t’ont dit que tu ne dépasserais pas l’école élémentaire en raison de tes troubles d’apprentissage. Non seulement tu es allé plus loin que l’école élémentaire, non seulement tu es allé plus loin que le collège, non seulement tu es allé plus loin que le lycée, non seulement tu es allé à la fac, mais en plus tu as eu ton diplôme. Alors qu’ils disaient que tu ne pourrais pas. Comme lorsqu’ils disaient que tu ne pourrais pas jouer au basket à haut niveau, car tu ne pouvais pas courir et shooter en même temps, parce que tu ne pouvais pas courir et mâcher un chewing-gum en même temps. Mais tu as déjoué les pronostics et tu es arrivé en NBA. C’est ce dont on rêve tous quand on joue au basket, et tu as réussi.
À mon frère : je t’aime, jusqu’à ce qu’on se retrouve, tu as ma parole que je veillerai toujours sur ceux que tu aimais, tes enfants, et je les aiderais par tous les moyens possibles. Je t’aime mon frère.