Vince Carter sur le Dunk Contest 2000 : « Là je me suis dit ‘Ok, ils sont dans la merde’ »
Lancé sur le sujet du Dunk Contest d’Oakland – auquel il a participé en compagnie de son cousin Tracy McGrady – par Darius Miles dans le Knuckleheads Podcast, Vince Carter s’est révélé inarrêtable, comme lors de ce soir du 12 février 2000, qui l’a vu devenir une icône du dunk :
« Il (T-Mac) voulait le faire, il raconte la moitié de l’histoire. Il voulait le faire pendant un long moment. Et puis alors qu’on était à la salle d’entraînement à San Antonio pour s’entraîner sur des dunks, et là il me dit ‘Cousin, je n’ai pas envie de le faire’. Comment ça tu ne veux pas le faire ? Il a dit qu’il savait qu’il allait dunker pour la 2e place. Mais je savais ce qu’il était capable de faire, et je savais que ça allait me pousser à faire encore mieux. Je savais ce que Ricky Davis pouvait faire aussi. Je savais qu’ils avaient du jump. Niveau créativité je ne savais pas, enfin pour T-Mac si. Il était capable de gagner, et je savais que si je n’étais pas au top niveau, il gagnerait. Et je me suis rendu compte après que Steve Francis aurait gagné aussi. Il y a beaucoup de gars dans la ligue où tu te dis ‘Wow, il a du jump’. Mais est-ce qu’ils ont la créativité ? On arrive à San Francisco. Jour du concours. On cherche notre voiture. Il y en a partout. On ne la trouve pas. Pas de voiture. On – moi, Mac et deux de mes gars qui faisaient pas loin de 130 kg chacun – a fini par convaincre un gars de nous prendre dans sa berline. On était censés récupérer un SUV. De San Francisco à Oakland comme ça, et dans le trafic. C’est le All-Star weekend. On arrive enfin. On rate l’heure pour notre entraînement au concours. Et moi le Dunk Contest c’était LE truc que je voulais faire, hormis le fait d’être drafté. J’avais les cassettes, gamin je me suis entraîné à soulever le trophée, à serrer la main de David Stern, tous ces trucs. C’est le Dunk Contest ! Au All-Star weekend les gens viennent voir la soirée du samedi. Le dimanche était cool aussi, mais là c’était ma scène.
Et T-Mac avait répété nan je vais pas le faire. Pour quoi faire ? Je ne vais pas gagner ! Je lui ai dit ‘Mais quelle attitude négative ! Tu es censé croire en toi ! Tu as aussi ta chance. En quelque sorte… (rire)’. On arrive là, on voit tous les dunkeurs sortir, en sueur. Le concours à 3-points est terminé. C’état étirements et go time. Il ne voulait pas le faire. Moi je commence à me concentrer, je suis genre ‘Ok, fais ce que tu veux’. J’ai dû faire mon échauffement devant tout le monde avant le concours, sans trop en montrer. Donc j’ai commencé à sauter, à voir comment je me sentais. Il y en a un qu’ils n’ont jamais montré où j’ai sauté le plus haut possible avec le bras tendu en essayant de mettre le ballon au-dessus de la planche avant de la claquer. Là j’ai réalisé que j’étais bien, que je planais, et j’ai laissé tomber tout ce que j’avais prévu de faire. Je ne me souviens même plus de ce que j’allais faire. Mais ce n’était pas assez bon. Je suis arrivé, j’ai observé autour de moi, j’ai vu tout le monde assis au bord du terrain, et je me suis dit ‘Tu ne vas pas gagner avec ça’. Le windmill ça ne suffit pas, le reverse comme j’avais fait au lycée non plus. C’est du déjà vu. J’avais l’habitude d’enregistrer tous les concours de dunks. Tous. Et je me posais des questions : ‘Pourquoi il fait ça ? Qu’est-ce qu’il essayait de faire là ?’. Je regardais les choses d’un œil un peu différent des autres. Tout le monde faisait le 360 normal. La plupart des gars. Et y a les gars qui te disent ‘Ouais tu te tournes déjà avant, c’est de la triche, c’est un 180’. Donc j’ai dit ok, je vais essayer de le faire dans l’autre sens. Et j’ai mis du temps à réussir à trouver l’anneau derrière en tournant dans ce sens. Mon corps se tournait mais mes yeux avaient du mal à suivre. C’était le cas pendant les entraînements à San Antonio. Et tout d’un coup c’est venu, boum. Et je l’ai tellement répété que maintenant je ne peux plus le faire dans le sens normal.
Et plus tard dans ma carrière les gens étaient toujours étonnés de me voir dunker, mais c’était comme une seconde nature pour moi. Bien sûr tu peux faire un petit dunk stupide à un pied, mais je ne crois pas à ça. Et après ce dunk, que ne j’arrivais même pas à passer avant, je me suis dit ‘Ok, ils sont dans la mer**’. Le coude dans le cercle en s’accrochant je ne l’avais jamais fait de ma vie. Qui fait ça ? Si tu tombes tu te casses le bras. Je voulais montrer aux gens à quelle hauteur je pouvais monter. Je voulais qu’il y ait un silence dans la salle après mon dunk. C’est là que j’ai dit ‘it’s over’ : j’improvise mes dunks et je les mets, c’est mort les gars, désolé. »