Les Warriors ont préparé leur futur avec des rookies déjà champions
Les champions NBA 2022 sont donc les Golden State Warriors, offrant donc une 4ème bague de champion aux joueurs expérimentés que sont Stephen Curry, Klay Thompson, Draymond Green ou Andre Iguodala. Mais d’autres joueurs beaucoup plus jeunes, comme Jonathan Kuminga et Moses Moody, viennent eux, de décrocher leur premier titre NBA dès leur saison rookie. Cela fait d’eux, le premier duo rookie de lottery picks à jouer en finale NBA et les plus jeunes coéquipiers à gagner un titre. Kuminga est né le 6 octobre 2022, quant à Moody, il a fêté ses 20 ans le 31 mai dernier. Il est très rare de voir une équipe contender prendre le temps de former des jeunes en même temps qu’elle tente de gagner un titre. Pour Bob Myers, le GM des Warriors, c’est une vraie chance pour eux de pouvoir vivre une telle expérience, de vivre un run de playoffs jusqu’en finale NBA.
« Ils vont devoir éventuellement tracer leur propre chemin, et mener leur propre combat, ils ont de la chance de pouvoir voir à quoi ça ressemble. Steph, Klay et Draymond n’avaient jamais eu la chance d’avoir cet aperçu de ce qu’est l’expérience des Finales et des playoffs. Ils ont dû trouver leur chemin. C’est pourquoi c’est énorme pour les jeunes gars de simplement goûter à tout ça, de le voir et, espérons-le, d’en avoir envie ensuite. »
C’est sûr et certain que c’est un luxe de se faire drafter par la dynastie actuelle, d’autant plus lorsque vous êtes un choix de loterie et que vous aspirez donc à une grande carrière. Après seulement un an dans la ligue, Moody et Kuminga se retrouvent avec une bague de champion, une bague que certaines légendes de ce sport n’ont jamais portée. Et pour leur coéquipier vétéran, Andre Iguodala, il faut faire attention à ce succès, qui est peut-être trop rapide pour eux.
« Ce sont des jeunes de 19 ans », a déclaré Andre Iguodala, qui a commencé sa carrière professionnelle en 2004, soit deux ans après la naissance des deux rookies. « Ils sont censés être sur les campus universitaires en train d’apprendre à se connaître eux-mêmes, à savoir qui ils sont en tant que personnes, ce qu’ils aiment, au lieu d’être ces gars qui gagnent plus de 5 millions de dollars par an, qui subissent toutes les pressions, la folie d’avoir de l’argent et d’être sous les projecteurs. Vous pouvez devenir blasé. Vous pouvez commencer à prendre ces choses pour acquises. »
Andre Iguodala a disputé 7 finales, mais il a dû jouer 11 ans dans la ligue avant de pouvoir gouter au Graal de la NBA. Il est donc bien placé pour savoir à quel point la tâche est ardue, il n’a donc pas oublié de répéter à Kuminga et Moody qu’ils devaient graver ces moments dans leurs mémoires, et s’en servir pour leur future carrière. Leur coach, Steve Kerr, sait parfaitement comment gérer sa rotation et c’est pourquoi ils ont pu jouer quelques minutes dans ces finales NBA. Ils ont respectivement joué 8 minutes pour Jonathan Kuminga et 10 minutes pour Moses Moody, une chance inouïe pour des joueurs d’à peine 20 ans. Et quand on écoute le discours du jeune ailier congolais, on voit qu’il est conscient de cette opportunité.
« Je ne m’inquiète jamais vraiment de savoir si nous allons jouer ou non. Tant que je suis toujours ici, à apprendre, à m’améliorer chaque jour. Quand j’aurai des opportunités, je sais que je serai prêt. […] Tout le monde ici m’aide, bien plus que n’importe quel rookie, où qu’ils soient en ce moment. »
Les deux jeunes joueurs semblent engranger de l’expérience à chaque minute passée aux côtés de leurs vétérans. C’est ce qu’on comprend lorsque l’on écoute Stephen Curry, qui soulignait l’étonnante routine et approche qu’avait Moses Moody. Il expliquait que le jeune shooteur se prépare comme un vétéran expérimenté, tous les jours avec la même intensité, peu importe le temps de jeux qui en découle. Pour le MVP des finales 2022, la régularité de Moody est l’une de ses plus grandes forces.
« C’est incroyable de voir le résultat de son travail en une seule petite année. Il est arrivé dans une série de playoffs au milieu des finales de la Conférence Ouest et il a directement eu un impact. C’est le genre de choses dont il se souviendra et dont il sera fier, car il y a beaucoup d’instabilité dans cette ligue. Tout le monde n’a pas l’infrastructure et la présence nécessaires pour faire progresser des gars comme ça. »
La franchise californienne est en effet l’une des mieux structurées depuis quelques années, il y’a maintenant une culture de la gagne qui coule dans vos veines dès que vous jouez pour cette équipe. C’est en tout cas ce qui ressort du discours de Moses Moody.
« Si tu donnes un pancake à un cochon, alors il voudra du sirop dessus », a dit Moody. « Une fois que tu gagnes le titre, tu en veux encore plus. »
Avec cette mentalité, le futur des Warriors semble être entre de bonnes mains. En plus de ces deux rookies, on peut rajouter le n°2 de la draft 2020, le pivot James Wiseman mais également la surprise de cette année, Jordan Poole, le jeune scoreur de 23 ans a prouvé qu’il faudra également compter sur lui dans le futur. Les champions en titre ont souvent pour habitude de récupérer encore plus de joueurs expérimentés pour défendre leur titre. Pour les Warriors, ce sera l’inverse, puisque l’an prochain sera une nouvelle année de formation pour tous ces jeunes joueurs, avant de peut-être reprendre le flambeau un jour.
Via ESPN