Vanessa Nygaard, coach du Mercury : « Si c’était LeBron James, il serait à la maison, non ? »
Alors que son procès vient de commencer, Brittney Griner, qui avait été arrêtée à l’aéroport de Sheremetyevo -près de Moscou- le 17 février dernier, car des cartouches de cigarettes électroniques contenant de l’huile de cannabis avaient été trouvées dans ses valises, a fait appel au Président Joe Biden. Elle a écrit une lettre dans laquelle elle le supplie de faire ce qui est en son pouvoir pour qu’elle puisse revenir aux États-Unis et confie : « Je suis terrifiée à l’idée de rester ici pour toujours. »
« Je réalise que vous devez gérer tant de choses, mais s’il vous plaît n’oubliez pas moi et les autres détenus », a écrit Brittney Griner. « S’il vous plaît, faites tout ce que vous pouvez pour nous ramener à la maison. »
Hier, Karine Jean-Pierre, Porte-parole de la Maison-Blanche a déclaré :
« Le président a lu la lettre. Ce sujet est une priorité pour le président » et il « fait tout ce qu’il peut. »
En mai, le département d’État américain a officiellement classé Griner comme étant détenue à tort, et l’ancien ambassadeur des USA à l’ONU, Bill Richardson, qui travaille à titre privé depuis des années en tant que négociateur international d’otages avait accepté de travailler sur le cas Griner. Mais dans la situation actuelle, les négociations ne semblent pas avancer. La Russie a indiqué qu’elle était prête à négocier sa libération, et les procédures judiciaires ne sont qu’un prétexte pour donner une certaine légitimité à cette saga.
Les médias russes ont évoqué à plusieurs reprises la possibilité qu’elle soit échangée contre le marchand d’armes russe Viktor Bout, surnommé « le marchand de mort », qui purge une peine de 25 ans de prison pour conspiration en vue de tuer des citoyens américains et pour avoir fourni une aide à une organisation terroriste. La Russie demande la libération de Bout depuis des années. Mais au vu des accusations disproportionnées entre les deux dossiers, pas certain que les États-Unis soient prêts à un tel échange.
D’autres ont suggéré qu’elle pourrait être échangée en compagnie de l’ancien Marine et directeur de la sécurité Paul Whelan, qui purge une peine de 16 ans pour espionnage, ce qui est selon les États-Unis est un comme un coup monté.
Pour Vanessa Nygaard, coach du Phoenix Mercury, l’équipe de Griner, les États-Unis ne font pas le maximum.
« Si c’était LeBron, il serait à la maison, non ? », s’est interrogée Nygaard. « Ça en dit long sur la valeur des femmes. Ça en dit long la valeur d’une personne noire. Ça en dit long sur la valeur d’une personne gay. Toutes choses, nous le savons, et c’est ce qui fait encore un peu plus mal. »
Même son de cloche venant de sa coéquipière Sophie Cunningham.
« Si c’était LeBron James ou Tom Brady cela ferait les gros titres tous les jours »