La routine contagieuse de Nikola Jokic
On a beau sourire quand on voit ses 2,11 m tractés par une charrette en pleine campagne serbe, ou danser autour d’un feu au milieu de ses écuries, Nikola Jokic n’en est pas moins un double MVP en titre, et le joueur qui à ce jour a signé le plus contrat de l’histoire de la NBA.
De 10 points, 7 rebonds et 2 passes de moyenne par match lors de sa première saison en 2015-16, il est passé à 27.1 points, 13.8 rebonds et 7.9 passes par rencontre cette année. Il y a 3 ans, il adopté une nouvelle routine dans sa préparation, partagée par BasketNews. Les jours de match, l’équipe se retrouve pour le shootaround du matin, où on parle systèmes, défense, adversaires et plan de jeu. Chaque joueur part ensuite effectuer un workout individuel.
Après le shootaround, les joueurs rentrent à l’hôtel et reviennent à la salle 3 à 4 heures avant le début du match. Chaque joueur a sa propre routine d’avant-match, avec un coach. Celui de Jokic s’occupe max de 3 joueurs durant la saison, et travaille avec le Serbe pendant 20 à 30 minutes. Un autre joueur prend ensuite sa place sur le terrain et lui s’assoit avec son coach personnel pour 15 à 20 minutes d’analyse vidéo. Le match terminé, Jokic fait systématiquement une séance physique supplémentaire -et ce quel que soit son nombre de minutes jouées – avec bande de résistance et haltères, avant de terminer sur des étirements.
« Il a commencé cette routine il y a 3 ans. Après chaque match, il fait son travail avec les préparateurs physiques. Il n’a pas sauté une seule fois sa routine ces 3 dernières années. Les gens pensent que c’est juste du talent. Oui, il a du talent, mais il travaille aussi très dur. Et quand ton meilleur joueur se comporte ainsi après chaque match, c’est contagieux. Maintenant quand j’arrive, la moitié de l’équipe bosse en plus aussi, ça fait partie de notre culture maintenant. » Martynas Pocius, ancien joueur de Duke et de Madrid et Assistant Director of Pro Personnel à Denve
Aux Nuggets, 9 personnes sont employées à plein temps en tant que ‘individual skills coaches’ (ils ne se sont souvent même pas derrière le banc de l’équipe). Selon Pocius, chaque franchise en compte entre 5 à 8, voire parfois plus.
« C’est l’un des postes les plus importants dans les équipes NBA. Le principe même du développement aussi rapide des joueurs en NBA repose sur le travail individuel des joueurs avec les coachs de développement, pas sur les entraînements collectifs (calendrier oblige). Avant, tu pouvais te créer le meilleur tir possible après quelques passes et un écran. Maintenant, tout est basé sur les qualités individuelles et la capacité à se créer son shoot. Les équipes switchent de plus en plus en défense. Il y a peu de coachs comme ça en Europe, et je pense que c’est un énorme problème. » Martynas Pocius