Obi Toppin gâche l’anniversaire de Tyrese Maxey
Dans la rencontre d’hier soir entre Sixers et Knicks dans la ville de l’amour fraternel opposant deux équipes qui sortaient d’au moins une défaite, ce furent les hommes de Doc Rivers pourtant privés de Joel Embiid et James Harden qui prirent le meilleur départ. Deux joueurs étaient attendus au tournant dans cette situation : Tyrese Maxey et Tobias Harris sur qui beaucoup de responsabilités reposaient. Avec 16 points inscrits sur les 20 premiers, ils ont répondu présents, et Philly a rapidement laissé les Knicks dans le rétro, même s’ils ne se montraient pas non plus totalement distancés. Beaucoup d’erreurs techniques et des difficultés au moment de l’entrée en jeu de la 2nd unit ont empêché la team de Philly de prendre le large et à la fin de la première période, le score se montrait toujours ultra-serré (22-21). Et ça, ça ne changera pas au cours du 2e quart, les deux équipes ne se décollant pas. RJ Barrett, Julius Randle et Jalen Brunson (13 points chacun) tiennent la baraque du côté des Knicks, et les deux teams, très maladroites et commettant beaucoup de déchets, restent dans un mouchoir de poche.
Mais encore une fois dans les dernières minutes de cette première mi-temps, avec des Sixers qui manquaient de rotation, ce fut compliqué de tenir. Évidemment, ce fut le moment idéal qu’ont choisi les Knicks pour creuser leur premier écart du match, en retournant au vestiaire sur le score de 58 à 53. Néanmoins, pendant la pause, nous apprenions l’absence d’un Mitchell Robinson solide dans la protection de cercle, pour tout le restant du match en raison d’une douleur au genou. L’occasion était belle pour les Sixers d’attaquer le cercle davantage pour revenir au score. Et ça, Maxey ne s’en prive pas, avec deux drives coup sur coup et deux triples qui permettent à Philly de prendre l’avantage 69-66 devant un public tout acquis à la cause de l’arrière qui déjà, affiche 27 points à son compteur. Une bonne façon de fêter ses 22 ans !
« Ils arrivaient à nous sortir de ce que nous voulions faire. Et à partir du moment où ils ont fait ça, j’ai réussi à trouver des moyens d’obtenir des shoots aux gars, tout en me mettant moi-même dans de bonnes situations. Je pouvais attaquer la peinture et ressortir sur les shooteurs. » Tyrese Maxey
Le souci pour l’équipe locale, c’est qu’Isaiah Hartenstein prend bien le relai de Robinson, posant deux contres sur De’Anthony Melton tandis que Julius Randle lui aussi augmente son niveau défensif. Sur un and-1 de Montrezl Harrell le Wells Fargo se chauffe et dans les dernières minutes du 3e quart, l’ambiance est déjà irrespirable. La défense est rude des deux côtés, Paul Reed multiplie les interceptions, les Knicks répondent bien collectivement, chaque panier inscrit représente une mission, et à ce moment-là de la rencontre, difficile de prédire qui finira vainqueur.
« Tout part toujours d’une bonne défense. À partir de là, nous avons pu mieux bouger avec la balle et nous avons réussi à accéder à la peinture. Nous avions besoin que tout le monde fasse son job et ça a été le cas. » Jalen Brunson
Néanmoins du côté de Philadelphie, c’est au tour de Harris d’assurer le scoring, pendant qu’à New York, l’adresse extérieure est aux abonnés absents (6 sur 26 à la fin du 3e quart). Malgré son effectif diminué, à la fin de la période, grâce notamment à la folie de Maxey, Philadelphie mène toujours et s’est même créé un bon petit matelas de 9 points d’avance.
Notons que Tom Thibodeau ne fait que très peu jouer Evan Fournier qui en plus d’avoir débuté sur le banc, n’est pas loin d’être invisible jusque-là, avec aucun point inscrit et seulement deux petits tirs de pris dans ce dispositif où il est essentiellement utilisé comme un spot-up shooter. Heureusement, dès le début du 4e quart, il se montre autrement, notamment en envoyant une magnifique passe en alley-oop pour Obi Toppin avant de scorer ses 2 premiers points sur un spin move dans la peinture. En parallèle, Toppin justement continue à faire le spectacle, calme plusieurs fois la foule avec 2-3 tomars et quelques bombes longues distance bien senties, et discrètement, les Knicks comblent leur retard, revenant à -4 à moins de 5 minutes du terme. C’est ensuite lui qui prend ses responsabilités dans le money-time sur un nouveau tir à 3-points qui fait repasser les Knicks devant pour la première fois depuis le 3e quart, à 2 minutes de la fin. L’intérieur sophomore est juste en train de prendre un coup de chaud monumental.
« La façon dont Obi shoote à 3-points est un vrai plus pour nous. On avait parlé de l’intégrer davantage dans la rotation offensive si l’opportunité se présentait et ce soir, ça a été le cas. » Tom Thibodeau
La salle est en ébullition et au plus mauvais moment, les Sixers connaissent à leur tour une panne d’adresse qui s’avère fatale. Après un 1 sur 2 aux lancers de Barrett, les Knicks affichent une avance de 3 points à 32 secondes du terme, c’est le moment d’avoir des cojones d’un côté comme de l’autre. Et justement : PJ Tucker rate son 2e lancer-franc, Matisse Thybulle prend le rebond offensif et ressort la gonfle pour un Maxey qui jusque-là est l’homme du match. Sauf que sa tentative à 3-points se transforme en brique d’anniversaire, l’occasion est loupée et les espoirs du public pennsylvanien s’effondrent. Le meneur aura beau marquer 2 lancers-francs de plus par la suite pour porter son total à 31 points, Toppin (13 points dans le dernier quart) est venu gâcher la fête.
« Ils ont joué petit et ils ont switché sur tout. On a arrêté d’attaquer et on a arrêté d’y croire. Nos efforts ont été bons ce soir, mais nous devons faire mieux dans l’exécution. Dans le 4e quart-temps, on pensait que nous allions gagner. Nous avons voulu garder la balle et ça nous a pénalisés. On a manqué de joueurs capables de faire la différence. C’est ce qu’il se passe quand il vous manque Joel Embiid et James Harden. » Doc Rivers
Les Knicks malgré une tentative désespérée de Melton sur la dernière possession interrompent donc leur série de défaites en s’imposant 106-104 tandis que les Sixers eux, enchaînent un 2e revers consécutif à domicile. L’absence des deux All-Stars s’est finalement largement fait ressentir et le retour de Joel Embiid prévu ces prochains jours pourrait faire un bien fou.
Propos recueillis à Philadelphie par Guillaume Graciano