Detroit Pistons - NBADossiers

Intersaison 2013: focus sur les Detroit Pistons

Les playoffs battent leur plein, mais l’intersaison a déjà commencé pour les équipes éliminées en saison régulière, qui sont déjà tournées vers l’année prochaine. Choix de draft, gestion de la masse salariale, carences de l’effectif, … les dossiers sont nombreux pour les GM. On vous propose donc de se mettre à leur place en faisant un point, chaque soir, sur la situation salariale de chaque équipe, et les conséquences possibles sur le recrutement à venir cet été. Aujourd’hui, place à Detroit.

 

Le monde des finances NBA étant un univers pour le moins complexe, voici une petite explication des termes utilisés:

RFA: Restricted Free Agent. Se dit d’un joueur arrivant en fin de contrat, mais dont l’équipe peut s’aligner sur n’importe quelle offre. Dans la grande majorité, ce statut concerne les joueurs arrivés au terme de leur contrat rookie (soit à la fin de leur 4e année). C’était le cas, par exemple, de Nicolas Batum: Minnesota lui avait offert un gros contrat, sur lequel Portland s’est aligné, ce qui a obligé le Français à rester.

UFA: Unrestricted Free Agent. Joueur en fin de contrat sans aucune restriction: il peut signer où il le souhaite.

Player Option: il s’agit d’une clause présente dans certains contrats, permettant à un joueur de mettre fin à son contrat avant son terme. Par exemple, Monta Ellis a encore un an de contrat à Milwaukee, mais peut décider d’y renoncer pour tester le marché, devenant ainsi UFA.

Contrat non-garanti: la majorité des contrats NBA est garantie, ce qui signifie qu’une équipe qui déciderait de couper un joueur continuerait à voir son contrat peser dans la masse salariale. Mais certains contrats possèdent une ou deux années non-garanties, ou alors de manière partielle. Contrairement à la Player Option, c’est dans ce cas là l’équipe qui a la liberté de mettre un terme au contrat.

Rappelons par ailleurs que la NBA fonctionne selon un système de limitation salariale: le salary cap est depuis quelques saisons fixes autour de 58 M, c’est la valeur que nous prendrons en compte. Une équipe ne peut recruter un free agent d’une autre équipe qu’en restant en-dessous de cette limite. Par exemple, une équipe voulant recruter Al Jefferson et ayant une masse salariale de 49 M ne pourrait offrir plus de 9M au joueur, ce qui l’inciterait sans doute à aller voir ailleurs.

En revanche, toute une série d’exceptions permettent à une équipe de resigner ses propres joueurs, ce qui explique que la plupart des équipes soient au-dessus du salary cap. Dans le cas d’Al Jefferson, Utah pourrait ainsi le resigner en dépassant la barre des 58M.

 

Detroit Pistons (29-53)

Encore une saison déprimante pour les Pistons, englués pour la quatrième année d’affilée autour des 30 victoires. L’avenir se construit petit à petit avec la draft, mais les fans doivent trouver le temps bien long. Qu’ils se rassurent, ça va bouger cet été: avec beaucoup de gros contrats qui se terminent, un GM sur la sellette et un entraîneur viré, on peut s’attendre à du remue-ménage. Phil Jackson a été engagé pour donner un coup de main, saura-t-il redonner son mojo à Motown?

Situation salariale

Masse salariale cette année : 69 M.

UFA: José Calderon, Corey Maggette, Will Bynum, Jason Maxiell

RFA: –

Player option: Charlie Villanueva

Contrat non-garanti: Rodney Stuckey (garanti pour 4M), Slava Kravtsov, Kim English

Contrat garanti: Greg Monroe, Andre Drummond, Brandon Knight, Jonas Jerebko, Khris Middleton, Kyle Singler

Rien que les deux contrats de Calderon et Maggette pèsent 22 M dans les caisses de Pistons. Ajoutés aux fins de contrat de Bynum et Maxiell, ce ne sont pas moins de 30 M que peut libérer Detroit cet été! Le contrat de Villanueva pèse lourd (plus de 8M), mais il est peu probable que le vétéran n’active pas sa player option; une solution probable: utiliser l’amnesty pour couper un joueur qui n’a jamais trouvé sa place dans la franchise. Libéré de tous ces boulets financiers, Joe Dumars – ou son successeur – aura toute latitude pour reconstruire autour de ses jeunes. En laissant partir tous les free agents et en amnistiant Villanueva, Detroit pourrait se retrouver avec… 30M d’espace sous le salary cap!

Qui garder?

L’avenir des Pistons se construit autour des derniers choix de draft Monroe, Drummond et Knight. Ils seront donc là l’an prochain, comme Kyle Singler, très satisfaisant. Jonas Jerebko, très peu utilisé, pourrait servir de monnaie d’échange dans un trade, sauf s’il entre plus dans les plans du nouveau coach que dans ceux de Lawrence Frank. Middleton pourrait rester, mais il n’est qu’une rotation lointaine.

Le grand enjeu de l’été est donc la gestion des free-agents. Corey Maggette, cher et absolument non rentable, n’a aucune raison de rester, et Detroit n’a aucune raison de le garder. Bynum et Maxiell sont des rotations utiles et pourraient rester; on a tout de même un doute sur Maxiell, qui est au club depuis longtemps et a peut-être envie de voir autre chose; il y a peu de chance que les Pistons le retiennent, en tout cas; Bynum, qui s’entend à merveille avec Drummond sur pick and roll, a une carte à jouer. Les deux cas les plus importants sont ceux de Calderon et Stuckey. Le meneur espagnol apporte incontestablement à l’équipe, mais il recherchera sûrement un beau contrat, que Detroit n’est pas forcément disposé à offrir à un joueur de 31 ans; si l’on ajoute à cela la possibilité que les Pistons draftent Trey Burke, on se dit que la meilleure solution est peut-être de ne pas prolonger l’expérience Calderon. Pour Rodney Stuckey, la situation est un peu différente: la moitié de son contrat est garantie pour l’an prochain, ce qui signifie que les Pistons libéreraient moins de 5 M en se séparant de lui: vu la marge financère dont ils disposent, et l’apport toujours intéressant de Stuckey, Detroit aurait sans doute meilleur compte de garder leur combo guard comme joker offensif pour une saison de plus.

Ce qui nous donnerait:

PG: Stuckey, Bynum

SG: Knight, Middleton

SF: Singler, Jerebko (?)

PF: Monroe

C: Drummond, Kravtsov

Qui recruter?

Il y a une forte probabilité pour que Detroit tente de drafter un meneur avec leur pick, qui sera dans le top 10. Selon l’ordre de la lottery, leur choix pourrait se porter vers Trey Burke ou Michael Carter-Williams, les deux meilleurs meneurs de la draft. Avec Knight, Stuckey et Bynum (dans l’hypothèse où ces deux derniers resignent), les lignes arrières seraient bien fournies. Resterait à trouver de quoi muscler les ailes, bien légères. L’impression générale est que les Pistons ne sont pas partis pour être particulièrement agressifs durant la free agency, l’arrivée d’un Millsap ou d’un Josh Smith serait donc une vraie surprise. Le souvenir de la dernière grosse free agency menée à Detroit reste cuisant: c’était en 2010, et Joe Dumars avait fait exploser le compteur (et plombé ses finances) en signant Ben Gordon et Charlie Villanueva pour une fortune. Prudence, prudence, donc, d’autant que la classe des free agents n’est pas franchement exceptionnelle. Pas sûr que le jeu en vaille la chandelle.

On peut en revanche imaginer que plusieurs bon role players débarquent dans le Michigan pour étoffer cet effectif très jeune, notamment à l’intérieur: des vétérans comme Elton Brand ou Samuel Dalembert, par exemple, pourraient apporter leur expérience à Monroe et Drummond. Un défenseur extérieur du type de Tony Allen – que tout le monde va vouloir recruter – ou Corey Brewer ferait également l’affaire sur l’aile.

Une possibilité intéressante pour le GM serait également d’utiliser Jerebko et Stuckey comme monnaie d’échange pour récupérer un scoreur extérieur fiable, ce qui manque cruellement à l’équipe. Mais en définitive, c’est sans doute la décision prise le soir de la draft qui définira la politique menée par la suite.

Conclusion

En se débarrassant des derniers contrats qui plombaient l’effectif, les Pistons entérineraient leur changement d’ère. La meilleure solution pour la franchise paraît d’accompagner sagement les progrès de leurs jeunes pousses, en les entourant de joueurs d’expériences au salaire acceptable et en draftant avec discernement. Les bourgeons sont là, ce serait trop bête d’entraver leur éclosion. Et, comme beaucoup, Detroit a en tête la draft 2014 (Wiggins, Parker, Randle, …): encore une année où il ne vaudrait mieux pas trop gagner, finalement…

 

Les focus précédents:

Charlotte Bobcats

Orlando Magic

Cleveland Cavaliers

Phoenix Suns

New Orleans Pelicans

Sacramento Kings

Washington Wizards

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3 réflexions sur “Intersaison 2013: focus sur les Detroit Pistons

  • Guillaume (BI.com)

    Encore une fois, je suis vraiment pas convaincu comme tout le monde par ces "jeunes pousses". Avec un franchise player autour d'accord, mais je ne vois pas Greg Monroe être un leader d'avenir, et encore moins Drummond.

    Tu parles de Tony Allen, je pense pas qu'il soit intéressé, mais Detroit va pouvoir drafter Victor Oladipo je pense. Aussi bon défensivement, et moins cher du coup, beaucoup moins cher

  • Rapha

    Je pense pas non plus pour Allen. Effectivement Oladipo serait un bon choix.
    Je ne pense pas non plus que ça suffise Monroe-Drummond, mais c'est déjà un bon début. Ensuite je les vois pas du tout en playoffs l'an prochain.

  • Guillaume (BI.com)

    Drummond c'est le nouveau DeAndre Jordan, son physique de monstre laisse penser qu'il y a un fabuleux potentiel, et c'est comme ça qu'il a été drafté haut, mais j'en voudrait pas comme mon leader.

    Dans le meilleur des cas, il peut devenir un pivot défensif correct, mais le grand public ne s'en rendra pas compte avant quelques années je pense. Comme pour Jordan ^^

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