Ce basket qu’on aime (ou pas) – Remember the Name
« What these young bloods have to understand is that this game has always been, and will always be, about buckets. » – Bill Russell
C’est lors les temps de troubles que l’on reconnaît les héros valereux. Portant les valeurs de la nation en péril, l’homme preux se distingue dans la plus grande dignité, symbole d’une gloire d’antan presque perdue, et portant plus haut que jamais l’étendard d’un code d’honneur que le commun des mortels, tombé dans la folie, à délaissé au profit d’une vie de débauche.
C’est la décadence. A l’heure des tweets dévergondés, des poster dunks sacralisés et des fondamentaux délaissés, certains hommes osent encore se dresser face à cette tyranie de la pensée. Deux groupes de résistants, officiant sur chacune des rives du Mississipi, s’élèvent parmi tous comme les derniers héritier d’un passé bien trop souvent oublié. « The essence of the Game ». Du sang, de la sueur et des larmes. Le respect des traditions. Et les titans qui ont fait ce jeu. Bill, Wilt, Kareem, Willis, Moses, Hakeem, David, Patrick, Shaquille.
La ligue court à sa perte, et plus préoccupant encore, le jeu court à sa perte. Des années de splendeur partent peu à peu en fumée, à l’heure où l’on apprend désormais aux intérieurs à effectuer un step back jump shot ou à réaliser un crossover encore mieux qu’un arrière ne pourrait le faire. Ô légendes du temps passé, pardonnez leur cette infamie. Le passé ne nous a-t-il rien appris ? C’est dans les plus belles années de la ligue, durant l’âge d’or que furent les 1960’s et les 1970’s, qu’il faut se replonger. 21 trophées de MVP ont terminé dans les mains de pivots au cours des 28 premières années d’existence de la récompense. Et combien d’équipes championnes sans un présence dominante dans la raquette ? Aucune. Michael Jordan a tué ce jeu, et Lebron James est en train de le tuer, ce beau basket qu’on ne pourra plus apprécier. Ce vrai basket.
Mais la résistance s’organise. Grizzlies et Pacers se sont élevés comme derniers garants de décennies perdues. Et comme un symbole, le bien triomphe toujours du mal : rien de surprenant quand au fait de les retrouver dans le dernier carré, luttant pour se rencontrer au plus haut niveau de compétition possible, la Finale NBA. Memphis contre Indiana, il n’y a que ça pour sauver la NBA du sort qu’il l’attend très prochainement, si personne n’ose interférer dans ce cercle vicieux de la décadence.
Les mécréants passent désormais leurs journées à tenter de reproduire ces stupides highlights, qu’ils ont pu voir sur ce cancer du jeu qu’est devenu ESPN, plutôt que bosser leurs fondamentaux sur le terrain. Ce sont ces même ignorants qui jouent de plus en plus petits en alignant des cinq small ball incohérents. Les deux génies incompris que sont Lionel Hollins et Frank Vogel l’ont bien compris eux, l’important pour réussir, et l’un comme l’autre sont parvenus à bâtir deux formations dignes d’une place dans la Conférence Est de 1974.
A la base donc, une paire d’intérieurs dominants, constituée d’une montagne de muscle sous les paniers, excellent dans du jeu au poste et le couteau entre les dents pour aller au rebond (Zach Randolph et Roy Hibbert), et d’un intérieur intelligent, aux mains habiles et capable d’évoluer plus loin du cercle (Marc Gasol et David West). Pour parfaire cette grosse force de frappe au rebond, il fallait bien un bleu de chauffe, scoreur occasionnel, à vocation défensive, avec donc cette très grosse activité sous les panneaux (Tony Allen et Lance Stephenson). En n’oubliant évidement pas un jeune playmaker plein de talent, et au potentiel non négligeable, chargé de faire tourner cette belle affaire (Mike Conley et Paul George), et un dernier maillon assez complet, capable d’apporter autant en attaque qu’en défense, le tout avec une mentalité assez sobre (Tayshaun Prince et George Hill).
Alors que la majorité des équipes essayent d’étirer les défenses en ajoutant toujours plus de shooteurs sur le terrain en même temps, Hollins et Vogel ont décidé de prendre à revers cette tendance pour se la jouer Old School, en jouant avec deux menaces intérieures en même temps. Et ce n’est vraiment pas inconnu au fait que l’on retrouve des bribes du jeu en triangle dans le répertoire des deux entraîneurs. De plus, puisqu’il fallait bien s’adapter à cette atrocité que fut l’instauration de la ligne à trois points en 1979, il fallait bien avoir sur le banc des joueurs capables d’exceller dans ce domaine. Que ce soit grâce à un meneur remplaçant qui apporte son énergie et son scoring (Jerryd Bayless et DJ Augustin), ou même pas un role player défenseur également beaucoup apprécié pour ses services défensifs (Quincy Pondexter et Sam Young). Sans non plus oublier une bonne paire d’intérieurs remplaçants pour aider les talentueux titulaires (Darrell Arthur et Ed David, Tyler Hansbrough et Ian Mahinmi). On n’a jamais trop de viande à mettre dans la raquette.
L’avantage de faire honneur au basketball en jouant de cette manière, c’est que c’est l’adversaire qui doit s’adapter à autant de taille, pas l’inverse. Mais qu’importe, une fois sorti de son registre, et forcé à faire certaines choses qu’il n’aime pas, cet adversaire devient rapidement une proie facile, il ne faut pas longtemps pour que le vrai basket s’impose. On ne bat pas Memphis dans la bataille du rebond, on arrête pas Indiana dans la peinture, et vice versa. Les formations de shooteurs d’Atlanta et New York ont pu s’en rendre compte contre les Pacers, tout comme celles des Clippers ou du Thunder face aux Grizzlies. L’adage « Defense Wins Championship » n’a jamais été aussi correct, au sujet de ces deux cylindrées qui ne sont rien de moins que les deux meilleures défense de la ligue.
La reconquête du jeu ne sera certainement pas aisée, mais la qualité première de tout bon héros est sa persévérance, son intégrité, et sa remarquable force de conviction. Cette ligue va mal, très mal, et a besoin d’être évangélisée de nouveau. Aucun secret, c’est à force de volonté, de travail, et surtout de fondamentaux que le basket qu’on aime triomphera, pour cette saison comme pour l’avenir. Le grand public ne le sait pas encore, mais cette Finale NBA Grizzlies – Pacers qui se dessine est la meilleure qu’il lui sera donnée de voir depuis presque trente ans. Memphis Grizzlies & Indiana Pacers 2013, Remember the Name.
« This is ten percent luck, twenty percent skill
Fifteen percent concentrated power of will
Five percent pleasure, fifty percent pain
And a hundred percent reason to remember the name »
Ce jeu "old school" a des chances de triompher et si c'est le cas ça ne sera pas grâce aux Grizzlies ou aux Pacers mais plutôt aux Spurs
Le jeu des Spurs n'a rien à voir avec du jeu Old School malgrés les apparences, c'est diamétralement opposé avec ce que proposent Memphis et Indiana.
Autant de trois points, autant de pick & roll, et aussi peu de jeu de jeu au poste alors que tu as deux vrais intérieur, c'est au contraire tout l'opposé d'un jeu Old School.
Forcément la ligne à trois points n'existait pas ^^
Pour moi c'est du jeu old school sans aucun doute. Après le old school tu lui donnes la définition que tu souhaites comme il n'y a pas de définition du old school. Je n'ai pas vu beaucoup de matchs des Celtics des 60's 70's mais je doute que leur fond de jeu c''était le jeu au poste. Les points venaient de leurs extérieurs.
POur moi le jeu old school c'est les fondamentaux, une bonne défense, un bonne attaque, une exécution des systèmes offensifs et ça ça correspond mieux aux Spurs.
Ah non, c'est pas une question d'interprétation, mais de définition. Ligne à trois points 1979, et pick & roll années 90's, donc si tu veut étant donné que ça représente 95% du fond de commerce des Spurs, ben voilà quoi.
C'est ta définition qui n'est pas bonne. Exécution des systèmes, bonne attaque, bonne défense, ça n'a rien à voir, tu sais que des mauvaises équipes y en avait même dans les 60's et les 70's hein.
Après, si c'est pour dire que San Antonio a plus de chances pour le titre, ça d'accord tu peut le dire. Mais tu peut pas adapter la définition de "Old School" pour faire coller au Spurs ^^
quelle est la définition exacte alors? (et elle sort d'où?) et quelles sont les équipes qui proposaient du jeu old school?
Les 6 premières attaques des Grizzlies lors du match 1 c'est du pick-and-roll et je me suis arrêté là…
Et les Spurs c'est pas 95% de PIck and roll, cf. l'article de coaching d'hier.
Nice troll :D
Mais si l'auteur est sérieux, j'ai envide de dire chacun son avis, on peut ne pas aimer la tournure que prend le style du jeu mais il ne faut pas imposer son opinion aux autres. Dans le match 1 entre spurs et grizzlies, quel régal pour moi de voir une belle circulation de balle qui finit sur un tir ouvert à 3pts. Et puis tu fais l'apologie du jeu dans la raquette avec les pivots des Grizz mais bon, Randolph a pas touché une cacahuète et Gasol, qui a été le seul à surnager, a marqué la quasi totalité de ses points en tête de raquette sur des shoots ouverts… Le jeu au poste dos au panier je l'ai pas vu perso …
JE partage également cet avis. Pour moi il n'y a pas basket plus spectaculaire que le 1er quart des Spurs. ça vaut 100 fois un bon gros dunk.
Sur le match 1, il y a eu un peu de poste haut avec Gasol et c'est tout, Z-Bo n'a en effet pas eu le ballon. Et Gasol et Randolph ne sont pas dominants comme certaines paires pouvaient l'être dans le basket old school (aucun des 2 ne tourne à 20 points/10 rebonds déjà, et c'est un minimum), ce n'est pas comparable pour moi. Je doute que Matt Bonner et Boris Diaw auraient pu contenir comme ils l'ont fait les intérieurs dominants des 60's – 70's
Après évidement, Old School ça dépend à quelle période tu fait référence.
En l'occurrence, je parle des 60's et 70's, l'époque où tu construisait ton jeu et ton équipe autour d'un pivot dominant au poste. Après la notion est insaisissable, et évidement que tu n'auras pas une équipe en NBA aujourd'hui qui jouera exactement comme avant, m'enfin si ça commence à chipoter.
Les Grizzlies et les Pacers n'ont pas un intérieur dominant au poste, en tout cas pas des deux côtés du terrain. Les Spurs par contre c'est plus discutable.
C'est toi qui a chipoté avec le % de pick-and-roll ^^
Bah si tu te base sur un match, évidement là y a pas de débat, mais si tu regardes Indiana et Memphis toute la saison c'est différent.
Non mais, je pensais pas avoir à le préciser, c'est à prendre au second degré hein.
Si tu veut chipoter sur des stats, te baser sur un match ou quoi, bah là je sais pas quoi dire. L'idée c'est simplement de dire que Indiana et Memphis jouent avec deux vraies bonnes menaces au poste, chose que plus personne ne fait en NBA (même pas les Spurs), et que c'est vraiment pas commun sur ces dernières années.
En dehors de ça, tu trouvera toujours à redire, oui Memphis a aussi un bon pick & roll en plus du jeu au poste, oui Indiana peut se montrer efficace à trois points ce qui équilibre énormément le secteur intérieur. Mais bon, je sais pas quel est l'intêret de chercher le petit détail là dessus, ni même de se baser sur le mauvais Game 1 en fait, si ce n'est pour dire que les Spurs sont fort encore..ce qui n'est pas du tout le thème de l'article.
95% je te dis ça comme ça, mais la très grande majorité c'est du pick & roll ou du drive & kick hein. Tu mettras le chiffre que tu veut, 80, 85 ou quoi, je voulais dire : beaucoup ^^
Ah ouais non mais si tu penses qu'il n'y a pas de joueurs dominants au poste, là…
T'es pas obligé de faire 35 points 15 rebonds pour être un vrai bon joueur du poste. En l'occurence, West Hibbert Randolph Gasol c'est parmi les tous meilleurs joueurs de NBA au poste, ça c'est un fait.
Pour moi Duncan et Splitter c'est tout aussi bon. Duncan est bien plus dominateur au poste que les 4 cités.
Ou que si les Spurs ont deux menaces au poste. Et tu sous-estimes comme beaucoup Tiago Splitter, un excellent joueur au poste. Et ça c’est n’est pas un détail pour moi. Si tu considères que Memphis et Indiana c’est du old school alors en t’appuyant sur ces critères il faut également considérer les Spurs.
Hibbert n’est pas une vraie bonne menace au poste pour moi, du moins pas encore. 12 points à 45% on a vu mieux
N'importe quoi cet article ! D'ou tu sors cette expression de "jeu old school" ! Avoir 2 intérieurs dominants, jouer sur les intérieurs plus souvent…bah c'est le reve de chaque franchise NBA, faut il avoir des intérieurs compétents.
Ce qui fait gagner des titres NBA c'est la défense et le jeu collectif, ce que propose San Antonio depuis une dizaine d'année, Miami depuis 2 saisons, Boston depuis une dizaine d'années, Memphis et Indiana depuis 2 saisons, Detroit en 2004…La NBA ne va pas mal ! bref des picks & roll et passe et va y'en a toujours eu en NBA et en Euroleague, et meme dans les années 70/80/90 les matchs étaient chiants.
Je ne pense pas que le but de cet article soit de donner la recette miracle pour gagner un titre. Je peux me tromper mais je crois que tu n’as pas tout saisi et notamment le ton de l’article
Ah oui, je comprends qu'on puisse le aussi prendre mal si on lit ça au premier degré… :)
Ce n'est évidement pas à prendre au pied de la lettre hein.
Bah, je pourrais pas te faire changer d'avis, sur le fait que tu considère le duo Splitter Duncan aussi dominant que celui d'Indiana a qui a mangé tout cru New York, ou celui de Memphis qui a fait plié Clippers et OKC avec des matchs splendides et des très grosses stats même si tu veut t'y attarder.
Je ne pourrais pas te faire changer d'avis sur le fait que le nombre de système pour Splitter au poste est tellement négligeable et infime par rapport aux autres, ni qu'il a un temps de jeu très limité, que Duncan n'est plus aussi flamboyant qu'avant et ne va plus aussi souvent au poste.
Ni que San Antonio adore étirer le terrain, jouer du drive & kick et évoluer avec parfois 4 shooteurs dans le périmètre. Ni que la première force de frappe des Spurs c'est Tony Parker, et pas la paire d'intérieur, au contraire que Memphis et Indy.
Tout ça je pourrais pas te faire changer d'avis, m'enfin… :) C'est vraiment pas du tout la même mentalité et le même fond de jeu que Pacers et Grizzlies.
Gasol/Howard ça prouve que ça marche pas à tout les coups