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Le (presque) inconnu de la semaine: Khris Middleton

Vous qui regardez les boxscores NBA tous les matins, vous vous êtes forcément retrouvés devant ce phénomène: des bonnes stats en face d’un nom de joueur qui vous dit vaguement quelque chose, mais sans plus. « D’où il sort, celui-là? » « Il était pas à Houston? Ou à Milwaukee? » : Basket Infos vous propose, cette saison, de donner vie à ces noms, en opérant chaque semaine un gros plan sur un joueur peu connu qui s’est illustré sur les parquets. Aujourd’hui, l’ailier des Bucks Khris Middleton.

 

Pourquoi on en parle ?

Parce qu’il profite des blessures et du bilan ridicule des Bucks pour être un titulaire solide de l’équipe de Larry Drew, à l’aile. Ses moyennes sont plus qu’honorables (10.7 pts, 3.8 rbds, 1.5 pds en 27 minutes), et son pourcentage d’adresse est assez remarquable : 45.9 % général, 47.4% à 3 pts et 88.2% sur la ligne. Il s’est même permis de vrais cartons, le dernier en date contre Washington le week-end dernier : 29 pts et 7 rbds ! On notera aussi un match à 19 pts, 8 rbds, 4 pds et 3 stls contre Orlando, ou une pointe à 20 unités contre Charlotte. Bref, un vrai starter NBA, efficace statistiquement (malgré un gros loupé mercredi soir contre les Spurs: 1/7 en 15 minutes) à défaut de faire partie d’une équipe qui gagne. Le tout sans qu’on ait vraiment entendu parler de lui l’an dernier.

 

D’où vient-il ?

Khris (avec un h, attention!) Middleton est né le 12 août 1991 à Charleston, en Caroline du Sud. S’il n’a rien à voir, sauf révélation à venir, avec la femme du futur roi d’Angleterre, il est en revanche le cousin de Josh Powell, double champion NBA avec les Lakers (2009 et 2010). C’est moins glamour, mais ça compte quand même. Middleton est vite repéré comme l’un des joueurs à suivre dans son état, au point d’être nominé au McDonald’s All-American Boys Game, sorte de All-Star Game pour les lycéens en fin de cursus. A ses côtés, DeMarcus Cousins, Avery Bradley, Derrick Favors ou encore Lance Stephenson. Ca en jette, mais Middleton ne sera finalement pas choisi dans la sélection finale. Classé 64e prospect du pays, il choisit de s’inscrire en 2009 à l’université Texas A&M, où vient de passer un certain DeAndre Jordan et qui est surtout connu pour ses résultats en football américain.

Recruté pour être le shooteur extérieur de l’équipe, Middleton commence sa carrière universitaire par un affreux 1/12 sur ses trois premiers matchs. Heureusement pour lui, la crise ne dure pas et le freshman prend peu à peu plus d’importance dans l’attaque des Aggies, devenant même starter après la blessure de Derrick Roland. Lors du premier tour de la March Madness, il participe grandement à la victoire de son équipe en signant son meilleur total en carrière, 19 pts. Texas A&M se fait sortir au tour suivant et Middleton finit sa saison sur des moyennes de 7.2 pts et 3.7 rbds.

L’année suivante est celle de l’explosion. Middleton devient le leader offensif de l’équipe, par la grâce de cartons à 31 pts contre Arkansas ou 28 contre Missouri. Comme il le reconnaît, ce n’est pas seulement en attaque qu’il progresse, mais dans tous les domaines :

Je n’étais vraiment pas bon en défense. En arrivant à la fac, j’étais à peu près en tout et pour tout un spot-up shooteur. J’ai beaucoup amélioré mon jeu, j’ai appris à créer mon shoot en sortie de dribble. J’ai appris à défendre en équipe et en un-contre-un.

Avec 14.4 pts et 5.2 rbds de moyenne, il espère mener son équipe le plus loin possible dans le tournoi NCAA, malheureusement, les Aggies se font sortir dès le premier tour. Middleton se console en étant nommé dans la deuxième équipe de sa conférence (Big 12), aux côtés de Perry Jones, Tristan Thompson ou Markieff Morris. Il décide de repartir pour une saison universitaire, mais se blesse malheureusement au genou dès le début de la saison, manque 7 matchs, revient et fait des matchs moyens, se reblesse et revient enfin en forme en février pour les 7 derniers matchs de la saison, où il plante deux fois de suite 23 pts à Kansas. Après 6 participations consécutives, Texas A&M n’est pas retenu pour le tournoi NCAA, et la carrière universitaire de Middleton s’arrête sur cette frustration.

Khris décide en effet de s’inscrire à la draft 2012, un an avant la fin de son cursus. Annoncé en fin de premier tour, il voit pourtant sa cote chuter, en partie parce qu’il ne participe pas à la March Madness. Le 28 juin, il est choisi en 39e position par les Detroit Pistons, où, visiblement, on ne compte pas du tout sur lui : sur les trois premiers mois de la saison, Middleton ne joue ainsi que 12 minutes ! Il est même envoyé en D-League une petite semaine. La chance lui sourit néanmoins fin janvier, lorsque les Pistons se débarrassent de Tayshaun Prince et Austin Daye dans le cadre du transfert de Rudy Gay, sans recruter d’autre ailier pour compenser ces départs. Middleton en profite et commence d’un coup à gagner du temps de jeu, alignant quelques belles performances, avec notamment 8 matchs à plus de 10 pts. A la fin de la saison, Khris a joué 27 matchs et tourné à 6.1 pts en 17.6 minutes, mais n’a pas complètement convaincu dans le rôle du shooteur, avec seulement 31% de réussite derrière l’arc.

 

Comment en est-il arrivé là ?

Les Pistons, ambitieux, recrutent cet été, pile-poil aux postes où Middleton peut jouer : le rookie Kentavious Caldwell-Pope à l’arrière, le gros contrat de Josh Smith à l’aile, ça fait beaucoup de concurrence pour Khris. Ca sent le trade à plein nez, et le 31 juillet, il est envoyé aux Bucks avec Brandon Knight et Viacheslav Kravstsov en échange de Brandon jennings. Fin de l’aventure à Motown pour Middleton, et début d’une nouvelle, dans une équipe des Bucks en pleine reconstruction, où s’alignent les joueurs en quête de rebond (Mayo, Knight), les stars capricieuses (Sanders) ou les rookies mystérieux (Antetokounmpo). La concurrence à l’aile ? Le gars du pays Caron Butler, revenu pour être le leader de l’équipe, le rookie grec Giannis Antetokounmpo, et le vétéran Carlos Delfino. De manière un peu surprenante, Larry Drew l’aligne d’entrée aux côtés de Caron Butler, dans un 5 small ball avec un seul véritable intérieur.2 pts à 1/4, 3 fautes, l’expérience est peu concluante. Retour sur le banc pour le deuxième match contre Boston, où Khris saisit sa chance : le match affreux des titulaires lui offre 27 minutes de jeu, qu’il met à profit en marquant 13 pts à 5/8. La situation reste ainsi quelques matchs, mais les blessures (Carlos Delfino out pour la saison, Butler également sur le flanc), ainsi que la gestion erratique de la rotation par Larry Drew, le propulsent titulaire, pour le résultat que l’on connaît.

 

Et maintenant ?

Les rotations changent vite chez les Bucks, mais Middleton étant l’une des rares satisfactions de Milwaukee cette saison, il y a peu de chance qu’il perde sa place du jour au lendemain. D’autant que son équipe n’a absolument rien d’autre à jouer que le meilleur pick possible lors de la draft. Larry Drew, d’ailleurs, est séduit par son joueur, même s’il souhaite le voir plus actif en défense :

Il a montré qu’il avait sa place dans la ligue. Du point de vue des stats, c’est un de mes gars les plus efficaces, et je vais continuer à lui donner des responsabiltés supplémentaires. Il a montré qu’il pouvait mettre des paniers, mais il doit être plus dissuasif en défense, c’est sur ce point que je veux le stimuler le plus.

Pas un souci pour Middleton, prêt à bosser pour garder sa place, même lorsque Caron Butler sera de retour. Bien intégré dans l’équipe, sérieux, le garçon a de quoi se construire une jolie carrière. A plus long terme, en revanche, rien ne dit que le front office des Bucks le considère comme un joueur clé. Antetokounmpo est à l’affût et, surtout, Milwaukee semble bien parti pour se mêler à la course au Wiggins ou au Jabari Parker, deux ailiers annoncés comme des superstars. Mais demain est un autre jour, et Khris a au moins une saison pour confirmer ce qu’il montre en ce moment.

 

Les citations sont extraites de l’article de Truman Reed disponible sur le blog Bucks Beat.

 

Pour découvrir d’autres (presque) inconnus, c’est par ici: Miles Plumlee, Cartier Martin, Matthew Dellavedova, Draymond Green, Hollis Thompson

Une réflexion sur “Le (presque) inconnu de la semaine: Khris Middleton

  • WARRIORBLACKKID

    K.Middleton

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