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[Interview 2/3] Joffrey Lauvergne : « J’ai évolué sur ma façon de voir le basket »

Suite de notre interview avec l’intérieur des Nuggets et des Bleus. Sa non-fascination pour la NBA, ce qu’il « kiffe » dans le jeu européen et moins chez certains de ses entraineurs, ses coéquipiers

On a l’impression que, contrairement à d’autres, tu n’es pas complètement fasciné par la NBA. C’est juste ?

J’étais très fasciné au début quand j’étais vraiment jeune. Après, j’ai évolué un peu sur ma façon de voir les choses et le basket en général. Donc du coup je l’étais moins.

Tu as plus tourné ton regard vers le basket européen ?

Oui, bien sûr. C’est ça. (Il prend une courte pause) C’est ça. Il y a eu des clubs après qui m’ont fait rêver, comme le Partizan. Le Panathinaïkos à la grande époque. Voilà, tout ça c’est vraiment des choses qui m’ont fait rêver. Qui m’ont vraiment donné envie de jouer dans ces équipes-là et à ce niveau-là.

Qu’est-ce qui t’attirait chez eux ?

C’était plus les fans et le fait que c’étaient des clubs historiques. Et puis le jeu européen. La dureté, tout ça. Moi, le jeu européen, c’est quelque chose qui me fait kiffer. Le jeu est quand même différent ici. On joue beaucoup plus vite, il y a plus de prises de risques. Les règles aussi sont un peu différentes, donc il faut un peu de temps pour s’adapter.

Tu parles de dureté en Europe, mais il y a dû y avoir une phase d’adaptation à l’intensité physique en NBA aussi, non ?

Oui, car ce n’est pas qu’une question de dureté. Parce qu’en Europe, tu as des joueurs qui sont très durs, mais qui ne sont pas costauds comme certains joueurs NBA. En NBA, tu as de sacrés bœufs hein ! Donc même si des fois ils sont moins durs ou moins méchants, ça reste des monstres physiquement. Donc, si tu veux, c’est différent, mais c’est aussi très dur.

Tu penses pouvoir surprendre les Américains, avec ton jeu un peu différent du moule NBA ?

Oh, il y a quand même beaucoup d’Européens. On est pas mal en NBA. En plus, nous, dans notre équipe, il y avait Kostas Papanikolaou qui était là (jusqu’au 7 janvier), il y a (Nikola) Jokic, il y a « Gallo » (Danilo Gallinari) il y a (Jusuf) Nurkic. Donc bon, ça va. Je pense honnêtement que c’est plus un truc de fans ou d’observateurs. Le basket, ça reste assez universel. Tu dois mettre la balle dans le panier et empêcher l’adversaire de marquer. Donc au final, ce genre de nuances compte peu sur le terrain.

Alterner les postes 4 et 5, ça te va ?

C’est un truc qui me plait. J’aurais aimé à certains moments de la saison avoir la possibilité d’alterner encore plus. Mais avec les blessures, je n’ai pas pu jouer autant que je voulais. Moi, je préfère alterner les deux postes. Mais si je dois faire un choix, je préfère 4. Déjà, c’est plus facile pour moi puisque j’ai un avantage physique que je n’ai pas au poste 5. Donc si je dois choisir, je préfère jouer 4

Ça a l’air de bien se passer avec ton nouveau coach, Mike Malone…

Oui, très bon coach. C’est le fait de s’entrainer plus cette année qui fait la différence. Ce qu’il demande, c’est précis. Ce n’est pas juste « tu fais un peu ce que tu veux et voilà ». C’est vraiment assez sérieux, c’est un bon coach. Et même si je ne joue plus autant que je ne jouais au début, ça ne change pas ce que je pense de lui. (Il marque une pause) Bon, tout le monde sait que je n’ai pas toujours apprécié tous les coaches pour qui j’ai joué. Mais c’est un bon entraineur, une bonne personne. Même si cela n’a pas été évident des fois. De passer du 5 de départ – jouer tout le temps, tout ça – à ne plus jouer du tout, ou jouer une fois sur trois… Ce n’est pas évident. Tu n’as pas l’impression d’évoluer. Tu as l’impression que ça stagne, voire que ça part dans l’autre sens, tu vois. Mais bon, j’ai envie de leur faire confiance pour l’instant. On verra si j’avais raison après.

L’ambiance est bonne aussi généralement dans cette franchise, ou en tout cas c’est comme cela qu’on le sent. Tu confirmes ?

Dans le vestiaire, oui. Surtout avec Nikola (Jokic). Nurkic vient de revenir et donc je m’entends moins bien avec lui. Mais avec Nikola, on s’entend vraiment bien. La première fois qu’il a joué en tant que professionnel, c’était contre nous. Il devait avoir 16 ou 17 ans. Donc c’est marrant de le voir évoluer comme ça. Il était déjà bon, mais là c’est en train de devenir autre chose. On s’est joués en Ligue adriatique et en Ligue serbe. Donc on a joué plusieurs fois l’un contre l’autre tous les ans. Surtout que la première année où je suis arrivée au Partizan, on ne jouait pas l’Euroligue. Enfin, l’équipe s’était fait éliminer donc on ne jouait pas le top 16. Du coup, on n’avait qu’un match par semaine. Et vu qu’on ne pouvait pas jouer contre l’Etoile rouge en match amical, on jouait contre eux à chaque fois. Donc on a vraiment joué beaucoup de fois… (Le Serbe nous a d’ailleurs confié peu après qu’il haïssait le Français à l’époque du coup).

Propos recueillis par Antoine Bancharel, à New York

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