La lettre ouverte de Derek Fisher à propos de Matt Barnes et des Knicks

Sports Illustrated aime régulièrement proposer une tribune libre aux personnalités du monde du sport professionnel. Derek Fisher en a ainsi profiter pour rédiger une longue lettre, agrémentée de quelques passages expliquant sa version des faits concernant son histoire avec Matt Barnes.

Cela fait quelques semaines que j’ai été renvoyé des New York Knicks. Pendant le temps que j’ai passé là-bas, il y a eu beaucoup de choses dites à mon sujet. La plupart ne s’appuie sur aucun fait et font seulement partie de l’ordre de la rumeur. Alors que ces histoires prenaient de l’ampleur, il ne manquait qu’une seule chose : ma version des faits. Je veux désormais être sûr d’être entendu. Je veux que les gens comprennent qu’ils ne peuvent pas laisser ces choses s’étendre sans avoir la totalité des informations. Leur interprétation est mauvaise et ce qui est dit sur moi est plutôt offensant.

La réalité est que beaucoup de coachs sont renvoyés pour toutes sortes de raisons. Des coachs qui étaient en poste depuis plus longtemps que moi, tout en connaissant davantage de succès, ont eux aussi été virés. Quand la franchise m’a informé de sa décision, la conversation a été courte. Le message entre les lignes était que les choses ne fonctionnaient pas aussi bien qu’ils le voulaient. Je les ai remerciés de l’opportunité que j’ai eue et nous en sommes restés là. Personne lors de cette rencontre n’a parlé des histoires de ma vie personnelle qui m’auraient éloigné de ma tâche. Plus important encore : aucun des joueurs n’a dit au management qu’il avait perdu confiance en moi.

Voici pourquoi j’ai été choqué en lisant les médias. Nous traversions une période difficile et n’avions gagné qu’une seule fois sur dix rencontres, mais toute l’équipe était encore à l’écoute de mon leadership, de mes décisions et de mon coaching. Ils ne m’avaient pas abandonné. Ils n’ont jamais questionné mon intégrité. Mes relations avec les joueurs étaient bonnes et sont devenues de plus en plus fortes.

Malheureusement quand les Knicks ont pris la décision de se séparer de moi, certaines personnes, en particulier les médias, ont décidé de parler de ce qu’il se passait dans ma vie personnelle pour s’en servir de justification à leur décision. Les cancans font vendre du papier et permettent des clics, mais j’ai le droit de me défendre. Parlons donc de ma relation avec Gloria Govan et comment elle implique Matt Barnes.

Pour commencer j’ai été vraiment déçu de la façon dont les médias ont traité Gloria. Après les malheureux incidents de Los Angeles l’an dernier elle a été très mal considérée alors qu’elle est une mère indépendante et forte. Elle est capable de prendre ses propres décisions. Matt Barnes a exagéré les faits. Lorsque nous étions coéquipiers aux Lakers nous n’avions jamais eu de problèmes, même si nous n’avions pas vraiment de relation en dehors du terrain. Nos enfants ne se voyaient pas, nos familles non plus, il n’y avait pas de fêtes d’anniversaire communes, pas de repas après les matchs. Nous n’étions pas amis et nous n’avions aucun ami en commun.

Quand j’ai rencontré Gloria, Matt Barnes et elle étaient déjà séparés et n’habitaient plus ensemble depuis plus d’un an. C’était la même chose pour moi, séparé de ma femme qui vivait à Los Angeles pendant que je vivais à New York. Matt et Gloria n’essayaient pas de se remettre ensemble et je ne la voyais pas en secret, dans le dos de Matt. Cette relation n’était pas quelque chose que je voulais public, mais je n’essayais pas de la cacher non plus, il n’y avait pas de raison.

Je ne sais pas ce qui a traversé l’esprit de Matt ce soir d’octobre quand il s’est montré à la maison de Gloria et a commencé à s’exciter. Je n’ai pas compris. Personne n’a rajouté d’huile sur le feu et tout le monde a essayé de le calmer car leurs enfants étaient présents, mais il n’y a pas eu de bagarre. Il ne s’est rien passé de plus. Je ne voulais rien dire et je ne voulais pas que cet incident devienne public. Quand ça l’est devenu, j’ai voulu laisser les choses se tasser et me concentrer sur mon job de coach. Je sais mieux que personne que ce qu’il se passe en dehors du terrain peut avoir des incidences sur beaucoup de monde en plus de moi. Puis, ils ont parlé de bagarre dans les médias. Je vous laisse deviner qui leur a raconté ça et la nature de sa personnalité. Ma réputation parle pour moi.

Je sais que je ne suis pas parfait. Je suis humain et je fais des erreurs comme tout le monde, mais ça fait plus de 20 ans que je suis en NBA et les gens me connaissent bien. Ils connaissent mon caractère. Je n’aurais jamais eu l’occasion de coacher une équipe sans l’intégrité que je possède. Je remercie les fans et les gens qui me soutiennent et savent qui je suis. J’ai appris beaucoup dans cette transition de joueur à coach. Mon expérience a New York a été très constructive et je sais qu’elle me sera bénéfique pour aller de l’avant. »

Derek Fisher

A vous de vous faire votre idée désormais. En espérant que maintenant, on en a définitivement fini avec cette affaire.