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[Interview 2/2] Kevin Seraphin « Tony m’a dit, je ne comprends pas »

Après un été très compliqué où il a faillir partir de la NBA – à la surprise de plusieurs joueurs Français – le Guyanais a repris du service aux Pacers, qu’il décortique pour Basket-Infos, tout en donnant ses impressions sur cette saison qui commence et des équipes qu’il connaît bien : Knicks et Wizards, sans oublier les incontournables Warriors.

Retrouvez la première partie de l’interview ici

Tu nous disais à la fin de la saison passée que tu travaillais pour évoluer aussi au poste 4. C’est toujours le cas ?

Oui, mais je suis plutôt 5. Nate McMillan m’a fait jouer 4 récemment, un peu. Ça dépend avec qui je joue. Avec Myles (Turner), je vais être 4, avec Lavoy (Allen), je suis 5. Je pense être capable de faire les deux, mais je ne me concentre pas trop là-dessus.

L’équipe était la 16e attaque l’an passé, du coup vous vous êtes bien renforcés dans ce secteur cette année, mais en perdant des atouts défensifs, dont Ian Mahinmi et George Hill. Doit-on s’attendre à une attaque à outrance ?

Il va falloir défendre quand même. Tu as des coaches en NBA qui veulent marquer 131 points tous les soirs et si l’adversaire marque 130 points on s’en fout, mais nous non… On veut défendre, faire des stops. Surtout si tu veux jouer en transition, up-tempo. Si tu ne fais pas de stops, tu ne peux pas avoir de contre-attaque. A l’entrainement, il y a beaucoup de défense. Nate (McMillan) ne nous lâche pas. Et il a été très clair avec nous : « On est là pour gagner, il n’y a rien d’autre à comprendre. Si vous n’avez pas compris ça, vous n’avez rien compris ». On sait que pour gagner il faut que l’on défende, il faut que l’on court et il faut que l’on joue ensemble.

Comment vois-tu la conférence Est se profiler ?

Cleveland va dominer. Boston a l’air très, très bon cette année. Je pense qu’on peut être très bon aussi. Maintenant, derrière, cette année, je ne peux pas deviner. Avec Sébastien (Morin, son préparateur physique), chaque année on fait une petite preview, et là cette année je ne pouvais pas pronostiquer.

Qu’est-ce qui te fait penser que les Pacers peuvent aller loin ?

Parce qu’on a une deuxième « unit » qui est très, très bien, et même derrière il y a d’autres joueurs qui peuvent assurer. Il y a de la profondeur. Tout le monde est capable de te donner 20 points par exemple ! On a du monde en fait, avec des joueurs confirmés. Donc c’est une très bonne équipe.

« Ian m’a dit de ne pas m’inquiéter »

Tu as eu un interlocuteur de choix pour parler d’Indiana : Ian Mahinmi. Que t’a-t-il dit ?

Il m’a dit que c’est un process. Il n’a pas eu tant de jeu que cela au début non plus. Mais à un moment il s’est retrouvé titulaire et derrière il a joué toute la saison. Il m’a dit aussi que l’équipe allait être honnête avec moi. Qu’il ne fallait pas que je m’inquiète à ce niveau, et que c’est à moi d’enchaîner. Il m’a dit que la culture était différente, il faut gagner, tous les soirs, ce que je n’ai pas connu avant.

D’autres Français de NBA t’ont parlé cet été ?

Je ne les ai pas forcément appelé mais j’ai croisé beaucoup de joueurs. Ça a choqué un peu tout le monde. Tony (Parker) le premier. Il m’a dit : « je ne comprends pas, je vois tous les contrats qui partent et je me dis comment ça se fait que Kevin il ne trouve pas ». Tony s’est entraîné avec moi, donc il a conscience de mon potentiel. C’est la même chose avec Ronny, il m’a dit de prendre mon temps, de ne pas lâcher. Il y a des fois où je m’énervais et Ronny a toujours été un très bon vétéran avec moi.

Comment vois-tu les Knicks cette année ?

Je comprends le projet. Maintenant, ils ont 6 joueurs. J’ai regardé tout le match contre Cleveland. Quand le cinq est sur le terrain, ça se passe bien, et dès qu’ils enlèvent le cinq, ça devient compliqué… C’est un peu la vérité, donc il n’y a rien d’autre à dire.

Et les Wizards ?

J’aime bien. Je trouve que même le banc n’est pas mauvais du tout. Quand il reviendra tu auras Ian (Mahinmi) et (Andrew) Nicholson qui sortent du banc. T’as Kelly Oubre Jr qui sort du banc, puisque Otto (Porter) commence. Je les ai vu jouer contre les Knicks, c’est pas mauvais. Ils ont une équipe qui a un caractère, du jeu. Moi j’aime bien.

Pour finir, difficile de ne pas parler des Warriors… Comment anticipe-t-on jouer une telle armada ?

Ça va être compliqué. Ils ont les deux derniers MVP. Durant, je l’impression qu’on a un peu oublié à quel point il est bon. Ils ont Klay Thompson, Draymond Green… Zaza (Pachulia) pour remplacer (Andrew) Bogut, je ne sais pas ce que ça va donner. Javale (McGee) a une carte à jouer. Il peut faire des choses. Je connais le joueur, beaucoup de gens pensent au « Shaqtin’ a fool ». Mais s’il arrive à se mettre dans le projet et qu’il réfléchit un peu… Pour moi, c’est le top cinq des gars les plus athlétiques dans cette ligue. Moi je l’ai vu faire des choses incroyables, même si c’était il y a quelque temps, aux Wizards. Mais c’est un grand capable de bouger, il court… Son manque de concentration et la façon dont il joue lui porte préjudice. Mais s’il se met en place, il peut leur donner un style, faire des contres, prendre des rebonds…

Propos recueillis par Antoine Bancharel, à New York.

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