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[Interview] Rudy Gobert : « Je scorais plus quand Boris jouait »

L’homme qui valait 100 millions nous explique ce que permet son nouveau contrat pour le Jazz, nous emmène dans son match contre les Knicks dimanche – dont son duel avec Joakim Noah et le dunk sur Kristaps Porzingis – raconte sa relation avec Boris Diaw et décrit son addiction à la salle d’entrainement…

La victoire face aux Knicks vous a permis de repasser à 4-3, dans le positif donc. Ça fait du bien ?

Déjà, c’est sûr qu’on essaie de gagner chaque match. Mais c’est vrai qu’on a eu un calendrier pas très simple au début. On a joué deux fois les Spurs et on en a pris un, on a joué à Portland, aux Clippers… On essaie de prendre match après match, mais c’est bien d’avoir cette victoire aujourd’hui.

On imagine que tu aurais aimé rester un peu plus sur le terrain ce dimanche…

Ouais, bien sûr ! J’aurais aimé finir le match déjà (il a été expulsé pour 6 fautes un peu avant le terme face aux Knicks, et a été limité avant), mais ce sont des choses que l’on ne peut pas toujours contrôler. J’ai essayé d’aider au mieux mon équipe. C’est bien qu’on ait la victoire quand même. J’ai profité de mes dernières secondes sur le terrain en tout cas (avec un gros tomar sur Kristaps Porzingis, main gauche, qui a fini premier du top 10, et un beau contre juste avant de sortir).

Surpris ou pas de voir Kristaps défendre sur toi au début ?

Je savais qu’ils allaient faire ça. Peu importe de toute façon entre Joakim ou Porzingis. Ils font tous les deux 2m10. Je me disais qu’ils allaient mettre Joakim sur Derrick (Favors), parce que Derrick « post » plus.

Et le duel avec Joakim à d’autres moments ? Ça avait l’air intense…

J’aime bien, j’aime bien Joakim. C’est un bon gars, donc c’est toujours fun de jouer contre lui. Il est intense, ça c’est clair ouais. Il m’a poussé dans le dos deux fois d’ailleurs ! J’ai eu le coup de sifflet une fois, pas le deuxième, mais bon, c’est comme ça, c’est ce qu’il fait (il sourit). J’aime bien jouer contre lui. On se parle souvent avant les matchs, mais je n’ai jamais fait de campagne en équipe de France avec lui. Ni joué dans la même équipe NBA. Du coup on ne se parle que quand on se voit.

Gordon Hayward m’a dit : « maintenant on peut construire »

 

Et d’avoir Boris dans ton équipe maintenant ?

C’est top d’avoir Boris ! J’espère qu’il va revenir bientôt là, qu’il ne va pas être en costard toute la saison… (rires). Non, vraiment, c’est top de l’avoir à la fois en dehors et sur le terrain. Il me parle beaucoup, surtout sur le terrain, au niveau du placement. Il me dit bien où il veut que je me place, comment il peut me passer la balle. Ce genre de choses. C’est clair que ça aide, d’ailleurs je pense que c’est pour ça qu’en pré-saison je scorais beaucoup plus. Parce que j’avais Boris qui me servait le ballon. Maintenant c’est un peu plus compliqué d’avoir le ballon, mais bon, j’essaie de faire ce que j’ai à faire !

On a beaucoup parlé de ton contrat et tu as dit sur le moment ne pas avoir réalisé. C’est plus le cas désormais ?

Un petit peu. Après, je reste concentré sur la saison, de ne pas me disperser. Mais c’est clair que c’est bon de savoir que je suis à Utah pour un bon moment. Je suis content, mais maintenant c’est vraiment à nous de faire des résultats.

Quelque part, tu es prêt à tourner cette page et te concentrer sur le reste, avec les attentes que cela implique notamment ?

Bien sûr, ça te permet d’avoir un plan, un plan pour la suite. C’est ce que Gordon (Hayward) me disait : « Maintenant on peut aller de l’avant, maintenant on sait. Maintenant on connaît un peu les bases de l’équipe et autour de quoi – et qui – on construit ». Ça me donne une stabilité ça aussi.

Tu sens aussi les attentes qu’il y a derrière ?

Moi, je suis toujours exigeant avec moi-même. Contrat ou pas, ça ne changera pas cette exigence. Je ne pense pas que cela change vraiment comment j’aborde les matchs, ou en-dehors du terrain, ou comment je dois travailler pour progresser.

« Si je ne vais pas à la salle, je ne me sens pas bien »

 

Il paraît que tu bosses encore plus individuellement à la salle cette année…

Bien sûr. Même quand il y a des jours de repos, je continue d’aller à la salle. Je me sens mieux que si je n’y vais pas en fait. Il faut que j’y aille tous les jours. Donc autant y aller !

Il y a aussi un côté superstitieux là-dedans ?

Pas vraiment, mais bon c’est vrai que sur des trucs tout bêtes, même si je sais que ce n’est pas vrai, si je fais un truc avant le match et que je joue bien, bah je vais sûrement le refaire. Même si je sais que ça n’a aucun rapport. Juste comme ça (sourire)

Si tu n’y vas pas, tu ne te sens pas bien en tout cas…

Après, oui. C’est comme un rituel un peu, tu te dis : « Voilà, quand je suis allé hier à la salle, j’ai fait ça et j’ai bien joué. Donc si je n’y vais pas, peut-être je vais mal jouer ».  C’est une habitude à prendre et moi j’aime bien. C’est ce que les gens ne réalisent pas. Quand tu fais 2m13 ou 2m15, il y a des choses que tu dois faire en plus pour pouvoir rester sur le terrain. Travailler la mobilité, travailler physiquement… C’est vrai que cela ne se voit pas quand tu regardes un match. Tu vois un grand qui joue, tu te dis : « ah il est grand, il a de la chance », mais les gens ne voient pas le travail que tu dois faire derrière pour rester en NBA. Ce n’est pas facile physiquement.

Propos recueillis par Antoine Bancharel, à New York

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