[Interview] Michael Beasley : « Je peux tirer depuis ma douche ! »
30 points samedi (tuant le retour de Melo au Garden au passage), 32 hier face aux Celtics (27 dans la seconde mi-temps, 17 dans le dernier quart), 28.3 pts sur les trois derniers matchs… « The Walking Bucket » est en feu, surtout en l’absence – ou manque de performance hier – de Kristaps Porzingis. Basket-Infos est allé à sa rencontre après le match.
Grosse victoire ce soir face aux Celtics, comment l’analyses-tu ?
Je pense que cela montre le caractère de notre équipe. Même quand on prend l’orage, on ne se défait pas et on refait la différence derrière. On est prêts à se battre. Cela s’est vu plusieurs fois dans la saison et on l’a encore prouvé aujourd’hui. C’est un super feeling, mais bon, il faut passer au prochain match. La soirée est terminée, il faut qu’on fasse comme si ça ne s’était jamais produit. Mais ça fait vraiment du bien. En plus on savait que c’était une grosse équipe, qui lutterait jusqu’au bout.
Effectivement, après avoir été dominés, ils avaient pris un avantage de 9 points dans le troisième, que vous remontez ensuite alors que KP est sur le banc, à quoi cela tient ?
Ça vient de notre énergie surtout. On ne leur donne aucune chance en contre-attaque, on essaie de ne pas être stoppés, on arrive à marquer sur trois ou quatre possessions d’affilée… On sait que Kyrie va faire sa soirée, donc pour moi il faut surtout qu’Al Horford ne rentre pas en rythme. Parce que s’ils ont les deux, là ça devient vraiment une équipe très difficile à arrêter (à noter aussi que les Cs ont eu le calendrier le plus dense de la NBA dernièrement : c’était leur huitième match en douze jours).
Vous aviez envie de prendre votre revanche et on sentait que c’était important pour eux aussi de gagner, ce match avait donc une saveur particulière ?
On peut dire ça. C’est une situation plus intense que d’habitude, car ils sortaient d’une défaite hier. Une belle défaite (d’un seul point, face à Miami, celle à New York constituant donc leur seule consécutive après les deux premiers matchs de la saison). Et nous on voulait prendre notre revanche par rapport à la raclée qu’ils nous avaient mis (89 – 110 le 24 octobre à Boston)… On ne voulait pas leur donner une deuxième victoire. On savait qu’en serrant la vis en défense, on aurait une chance. On bosse dur tous les jours là-dessus d’ailleurs, depuis le début d’année, et cela commence à se voir.
« M-V-P, c’était pour KP, non ? »
Le Garden a même chanté « M-V-P, M-V-P » à plusieurs reprises en ton honneur…
Ça fait plaisir, mais c’est surtout KP qui les mérite. J’ai juste pu marquer plus parce qu’il n’était pas sur le terrain, or on a besoin de lui. C’est sympa quand tu entends ça, mais quand même, c’était pour lui, non ?
Tu avais été titulaire les deux matchs précédent. Y a-t-il une différence pour toi entre être dans le cinq majeur ou pas ?
Sortie de banc, titulaire… Quel que soit le besoin de l’équipe, je le ferai. Même s’ils me demandent de faire la cheerleader sur le banc, pas de problème ! Je suis heureux d’aider cette équipe à gagner, point final.
Tu apprécies d’autant plus après les difficultés rencontrées dans ta carrière ?
Je suis juste là pour l’équipe. Quels que soient les besoins, au moment où c’est nécessaire, je suis là pour mes coéquipiers. Scoring, rebond (12 hier)… défense – j’essaie de faire de mon mieux en tout cas (rires) ! Je suis là. Et j’essaie de dire cela le plus humblement possible, mais j’aurai voulu en manquer encore moins (il a pourtant tourné à 13/20 contre Beantown).
On sent que tu prends du plaisir sur le terrain quand même…
J’adore jouer au basket ! Qui n’aime pas ça ? Il faudrait faire la fine bouche… Tes coéquipiers t’encouragent, c’est un plaisir total. Tu rentres des tirs, tu mets des stops en défense, tu pars en contre-attaque… c’est plaisant ! Surtout à mon âge. Il n’y a rien de mieux sur terre.
« Tous les tirs que je prends, je les ai pris des millions de fois dans ma vie »
Sans forcément être « dans la zone », avais-tu des sensations particulières sur le terrain ?
Je me suis senti bien. Mais normal. Je me suis juste senti comme moi-même. Je n’avais pas l’impression de prendre feu. J’ai l’impression que l’on a surtout fait des actions collectives, particulièrement en défense. Doug (McDermott) nous a offert un super tir en tête de raquette, Frank (Ntilikina) nous a donné deux gros trois points. Du coup j’ai l’impression que c’était plus impressionnant collectivement.
Non seulement tu scores beaucoup, mais de plein de manières différentes aussi. As-tu travaillé tous ces shoots, où y a-t-il aussi une part d’instinct ?
Tous les tirs que je prends, je les ai pris des millions de fois dans ma vie ! Tant que je suis dans les bonnes conditions sur le terrain, je sais que je peux les prendre. Je ne sais même pas quel type de shoot je prends d’ailleurs, ni de quelle manière… Mais je bosse dur avant. Tu sais quoi, je peux même rentrer un tir depuis la douche ! On ne sait jamais si ça va servir… Mais je bosse dur mon gars. Je bosse très dur même, à côté des matchs.
Anticipes-tu tes moves à l’avance, ou te viennent-ils directement dans l’action ?
Je n’y pense pas avant, je laisse la défense m’orienter dans un sens ou dans l’autre.
Propos recueillis par Antoine Bancharel, à New York