Draft 2013: les meilleurs pivots

La draft 2013 est encore bien loin (27 juin), mais il n’est jamais trop tôt pour se familiariser avec les plus talentueux joueurs universitaires! Nous vous proposons donc un petit tour d’horizon par poste: après les meneurs, les arrières, les ailiers et les ailiers-forts, on en termine avec les pivots.

L'interrogation: Nerlens Noel

Pour être tout à fait honnête, j'avais écrit le profil de Nerlens Noel avant sa blessure de cette nuit. A l'heure actuelle, et tant que le verdict n'est pas tombé sur sa blessure, il est difficile de faire un pronostic sur l'impact de cet événement sur la draft 2013. S'il s'agit bien d'une rupture des ligaments croisés, deux possibilités: soit Noel décide de rester un an de plus à Kentucky, soit il se présente malgré tout, mais en prenant le gros risque de descendre plus bas dans la draft. Sauf, évidemment, si une équipe décide de le prendre dans le top 5 malgré tout. En attendant, voici le portrait de Noel tel que vous l'auriez lu si rien ne s'était passé:

Freshman, Kentucky. 2,08 m, 103 kgs.

Stats: 10,6 pts, 9,6 rbds, 1,7 pds, 2,1 int, 4,5 ctres (59% tirs) en 32 minutes.

Pour ceux qui ne suivent pas la NCAA, vous connaissez peut-être déjà la coiffure de Nerlens Noel. En-dessous de cette tour de cheveux, il y a un joueur, et pas n'importe lequel. Noel est tout simplement un défenseur d'exception, capable de changer le cours d'un match par la force de son seul impact défensif. Successeur d'Anthony Davis chez le champion NCAA, Noel n'a eu aucun problème à prendre la suite, en alignant les contres à une fréquence phénoménale (regardez sa moyenne!), avec une pointe à 12 blocks (!) contre Mississippi fin janvier. Son bilan offensif dans le même match? 2 points (à 2/8 sur la ligne)… Car le tout jeune pivot (18 ans à peine) est tout aussi faiblard offensivement qu'il est monstrueux de l'autre côté du terrain. Avec 7 shoots seulement pris par match, il est loin d'être la première option des Wildcats en attaque; quant à son pourcentage aux lancers, il est digne d'un Dwight Howard (53%). Mais un pauvre arsenal offensif n'est pas rédhibitoire pour un pivot NBA, la preuve éclatante en étant l'efficacité de Tyson Chandler, qui réalise pourtant un move offensif aussi souvent que Bargnani prend un rebond. Sauf catastrophe, il a sa place dans le top 3 assurée. Il est inconcevable que plus d'une équipe ou deux passent à côté d'un intérieur capable d'avoir un tel impact.

Pronostic actuel entre la 1ère et la 3e place.

2. Cody Zeller

Sophomore, Indiana. 2,13 m, 109 kgs.

Stats: 16,5 pts, 8,3 rbds, 1,2 pds (60,5% tirs) en 29 minutes.

Même poste, mais profil complètement différent de Nerlens Noel pour Cody Zeller. Frère de Tyler, drafté l'an dernier par Cleveland, Cody a bien plus de talent que son aîné, et notamment de talent offensif. L'intérieur d'Indiana est tout simplement le meilleur joueur au poste de cette classe de draft, avec une palette de scoring très large, ce qui n'est pas si fréquent en NBA. Très rapide pour sa taille, ce qui le rend intéressant dans le jeu en transition, il ne connaît pas de gros problèmes sur la ligne (75% sur ses deux années à Indiana), et est un rebondeur tout à fait correct. Toutes ces qualités faisaient de Zeller le favori au first pick en début de saison. Faisaient, car le Hoosier est en chute libre en ce moment: malgré quelques grosses performances ces derniers temps, les observateurs commencent à se demander si Zeller est vraiment prêt pour la NBA, ou du moins s'il peut être dominant, ce qui est ce qu'on attend, d'une manière ou d'un autre, d'un top 5 d'une draft. Le principal reproche qui lui est fait est de disparaître dans les moments décisifs, de ne pas jouer dur et de se contenter de se reposer sur ses acquis. Contrairement à Noel, Zeller n'apparaît pas comme un « game-changer »: le fait qu'il ne prenne que 9 shoots par match, notamment, pose question sur son instinct de tueur, d'autant qu'il ne compense pas franchement par son impact défensif. Cody peut remonter la pente, mais il lui faut faire vite, car l'étiquette est déjà bien accrochée. Sa March Madness se

ra très intéressant à suivre.

Pronostic actuel: entre la 4e et la 7e place.

3. Alex Len

Sophomore, Maryland. 2,16 m, 113 kgs.

Stats: 12,5 pts, 8 rbds, 0,8 pds, 2 ctres (54,9% tirs) en 27 minutes.

Un 7-footer avec une agilité folle, ça ne court pas forcément les rues. Ukrainien venu faire ses gammes aux States, le pivot de Maryland a tous les outils pour s'imposer en NBA comme titulaire, et a même des qualités qui peuvent faire de lui un All-Star. Mais ces talents restent pour le moment des brouillons: Len a certes progressé depuis l'an dernier, mais continue à être un peu hésitant en attaque, et à perdre trop de ballons. Son pourcentage aux lancers, même en amélioration, reste à peaufiner (65%). Comme beaucoup d'autres prospects, il a du mal à être constant, alors qu'il est capable de sortir des performances majuscules (23 pts, 12 rbds et 4 ctres en ouverture de la saison face à Noel et Kentucky). Un lottery pick à coup sûr, sur la base de son potentiel.

Pronostic actuel: entre la 6e et la 10e place.

4. Willie Cauley-Stein

Freshman, Kentucky. 2,13 m, 111 kgs.

Stats: 7,7 pts, 5,5 rbds, 1 pds, 1,7 ctres (64,6% tirs) en 20 minutes.

Les stats de Cauley-Stein n'ont rien de bien extraordinaire, mais le pivot de Kentucky a peu de minutes pour se mettre en valeur, John Calipari préférant aller doucement avec son jeune intérieur. Grand, rapide, il a les capacités de devenir un très bon défenseur. Un vrai QI basket, mais encore des millions de choses à apprendre techniquement, comme beaucoup de jeunes intérieurs. Son pourcentage aux lancers-francs, notamment, est dramatique (37,5%). Il gagnerait, lui aussi, à rester un an de plus à Kentucky, où il aurait sans doute plus de temps de jeu que sur le banc d'une équipe NBA.  L'un des meilleurs Wildcats dans la défaite de cette nuit face à Florida.

Pronostic actuel: entre la 14e et la 19e place.

5. Rudy Gobert

France, Cholet. 2,13 m.

Stats: 8,6 pts, 4,9 rbds, 0,3 pds, 2,1 ctres (72,2% tirs) en 20 minutes.

Avec Saric, Rudy Gobert est le seul joueur jouant en Europe capable d'être choisi au premier tour. Sa taille et son envergure en font un chouchou des recruteurs, qui seraient prêts à le drafter sur ces seuls critères. Heureusement pour lui, ce ne sont pas ses seuls atouts: le Français est très mobile pour sa taille, est diablement efficace en attaque (son pourcentage est magnifique) et progresse tout doucement aux lancers (68,6%). Bon contreur, il n'est en revanche pas ultra-rapide.Un potentiel énorme, reste à savoir si Gobert suivra les traces de Noah, ou plutôt celles de Petro et Ajinça. Lottery pick potentiel.

Pronostic actuel: entre la 15e et la 20e place.

6. Jeff Withey

Senior, Kansas. 2,13 m, 107 kgs.

Stats: 13 pts, 8,2 rbds, 0,9 pds, 4 ctres (56,1% tirs) en 30 minutes.

Sauf spectaculaire amélioration de son jeu offensif, le futur rôle de Withey en NBA est tout trouvé: pivot défensif, chargé de contrer tout ce qui bouge, puis de retourner sur le banc. Pas sexy pour un sou, trop vieux pour être choisi très haut, le Jayhawk n'en est pas moins l'assurance pour une équipe d'avoir une rotation rentable. Bon rebondeur et finisseur sous le cercle, très correct aux lancers: bref, un col-bleu de valeur.

Pronostic actuel: fin de premier tour.

7. Gorgui Dieng

Junior, Louisville. 2,11 m, 107 kgs.

Stats: 9,4 pts, 9,9 rbds, 2,3 pds, 2,6 ctres (49,6% tirs) en 31 minutes.

Même profil que Withey pour le Sénégalais de Louisville, avec de surprenantes qualités de passe en plus. Dieng est le genre de pivot ancré dans la raquette et qui n'en bouge pas. Très bon rebondeur, proche du double-double chaque soir. Offensivement, en revanche, ce n'est pas Byzance, mais il peut sans problème être un back-up de qualité en NBA, d'autant qu'il prend du muscle depuis la saison dernière.

Pronostic actuel: fin de premier tour.

Même si la blessure de Noel risque de faire baisser la draft en qualité, la cuvée 2013 est très prometteuse chez les pivots. L'interrogation, néanmoins, est toujours la même chez les big men: alléchés par le potentiel physique de certains jeunes, les GM font souvent le pari de drafter sur la foi du potentiel, passant outre des lacunes techniques béantes. Rien ne dit que cela sera le cas cette année, mais le risque est évidemment présent.

La présentation des prospects par poste est finie, mais on n'en a pas terminé avec cette petite preview de la draft: dans quelques jours, un débat sur qui doit être le first pick 2013. Stay tuned!