La touche StillBallin

StillBallin’s NBA Mock Draft: N°1, New Orleans Hornets

 

Dans quelques jours, les franchises les plus hauts placées dans la draft vont avoir la possibilité de se donner un énorme coup de boost jusqu’à pourquoi pas sortir leur équipe de leurs difficultés, grâce au renfort d’un des meilleurs jeunes joueurs désirant intégrer la grande ligue. Mais les erreurs seront cruelles et douloureuses dans ce moment crucial alors faire le bon choix devient une obligation qu’il n’est assurément pas facile de tenir. Joignons-nous à la réflexion pour quelques unes d’entre elles et voyons quelles genres de voies devraient-elles suivre. Honneur au titulaire du premier choix de draft, évidemment.

With the first pick in the StillBallin’s NBA mock draft, the Hornets select…

Anthony Davis, from Kentucky University

C’est donc New Orleans qui a décroché le fameux premier strapontin. Un petit peu comme tout le monde, les deux premières choses que j’ai fait en l’apprenant a été d’imaginer Anthony Davis avec le maillot turquoise frappé de la guêpe et de penser que la théorie de la loterie truquée allait refluer au triple galop. Comment ne pas y penser en voyant le first pick tomber dans les mains d’une franchise fraîchement dépossédée de sa superstar et auprès de laquelle la NBA s’était fortement impliquée (gros effort pour la maintenir à New Orleans, gestion directe du changement de propriétaire, intervention dans les transferts)? Les coïncidences tombent un peu trop biens et l’histoire est un petit peu trop belle.

Toutefois, en y regardant d’un peu plus près, on aurait pu crier à la conspiration avec pas mal d’autres équipes. Si les Nets avaient été tiré au sort, on aurait dit que David Stern avait voulu donner un coup de pouce pour lancer cette franchise dans son nouveau et potentiellement très rémunérateur marché qu’est Brooklyn. Si ça avait été Portland (avec son vrai pick, pas celui des Nets), on y aurait vu une action de la ligue visant à rétablir un peu la balance de la chance pour cette équipe qui a reçu le ciel sur la tête deux ou trois fois ces derniers temps (Greg Oden, Brandon Roy et tout un tas de blessures temporaires et simultanées). Les Wizards? On aurait pu insinuer que la NBA avait voulu récompenser cette franchise catastrophique qui a enfin décidé d’arrêter de penser avec ses pieds (départ de quelques croqueurs et cas sociaux) et qui ne s’est pas vraiment laisser aller au tanking (six victoires de rang pour finir la saison). Et finalement, si ça avait été Charlotte, on aurait évidemment pensé qu’il aurait s’agit là d’un coup de main de Stern à Michael Jordan, lui qui a tant rapporté à la ligue.

New Orleans commencera ainsi la nouvelle année avec Anthony Davis (2m08, 19 ans). Ce n’est pas un secret de polichinelle, la franchise l’a confirmé quelques heures après la loterie. Et elle ne l’aurait pas fait que ça n’aurait rien changé. L’ailier fort filiforme et bondissant est trois ou quatre crans au-dessus des autres prospects présents à la draft. Il ne faut pas s’attendre à ce qu’il change tout de suite la face de la franchise mais comme je l’avais écrit il y a quelques temps, Davis a dominé la NCAA pour sa première saison universitaire (champion et joueur de l’année) alors qu’il est loin d’être un produit fini. Ce que j’entends par là, c’est qu’il a beau être le meilleur joueur de la NCAA, il dispose encore d’un énorme potentiel dans lequel il n’a pas tapé. Et ça, ça emplit la tête de tout un tas de fantasmes.

Davis n’est pas le genre de joueur qui enfonce une épée glacée dans le torse de l’adversaire en marquant 25 points quelques soient les efforts de celui-ci. Ce n’est pas ainsi qu’il a terrorisé le championnat universitaire. Son truc à lui était plutôt d’envelopper les rencontres de sa présence, à la fois partout, nulle part et insurmontable. En appuyant son activité incessante sur des aptitudes athlétiques ahurissantes, « The 6’10 » Cat » pose autant (plus?) de problèmes que n’importe quel scoreur inarrêtable. Car lui, à la différence de certains, sait brillamment se servir de ses monstrueuses caractéristiques physiques.

Beaucoup trop long (2m25 d’envergure de bras posés sur ses 2m08), bondissant, vif et coordonné pour être vrai, l’intérieur à la figure mal dessinée (fallait bien compenser quelque part) est une terreur tentaculaire en défense, toujours là pour empêcher de tourner en rond, d’accéder au cercle (4,7 contres par match) ou d’avoir une seconde chance (10,4 rebonds). Et si en attaque, il est un petit peu plus discret (14,2 points) et que sa palette offensive est encore maigre (peu productif au shoot, en drive ou dos au panier), son activité, son jump, sa longueur et son extrême vivacité en font un point de chute très efficace à proximité du cercle (62,3% de réussite aux tirs, 3 rebonds offensifs en moyenne). Moins présent de ce côté du terrain, il reste un contributeur précieux et une menace latente qu’il serait dangereux de négliger.

Le potentiel en la matière est là malgré tout. Il a été un peu sous-exploité en attaque cette année car Kentucky avait beaucoup d’options sur le terrain mais il a un avantage de vivacité et de qualités athlétiques pratiquement systématiquement sur ses adversaires et on l’imagine très bien recevoir la balle près du cercle et shooter loin au-dessus de son défenseur -trop court et/ou encore figé dans ses appuis- ou encore avaler les espaces plus vite que tout le monde pour inscrire un panier facile. A côté de ça, il a montré quelques timides promesses techniques et au shoot. Sa mécanique de tir plutôt correcte et son pourcentage aux lancers francs pas trop moche pour un intérieur (70,9%) sont autant de signes encourageants. L’autre gros chantier est l’addition de muscles. Du haut de ses 19 ans tout frais, il doit encore gagner en puissance car actuellement, il ne peut pas vraiment résister autant qu’il le faudrait dans les un-contre-uns défensifs dos au panier, refuser les positions préférentielles adverses ou encore prendre les siennes en attaque pour mettre des points. Il sera toujours filiforme mais vu son jeune âge, il n’a certainement pas encore fini de développer son physique.

Le potentiel y est donc quand même pour beaucoup dans la cote du super prospect, et bien souvent un « tiens » vaut mieux que deux « tu l’auras ». Mais il faut bien avoir en tête que Davis vient de loin et que tout est encore un peu nouveau pour lui. Il ne possède en effet ce corps hors norme que depuis une paire d’années après une incroyable poussée de croissance (environ 25 centimètres en quatre ans) et n’est donc ce joueur-là que depuis peu. Auparavant, il n’était qu’un arrière d’1m90 complètement inconnu, même au niveau local (et je cherche encore sur le terrain les moments où il est censé dribbler et shooter aussi bien qu’un shooting guard de bon niveau, comme l’annoncent certains). On peut donc considérer que sa carrière actuelle, sa seconde pour ainsi dire, n’est pour l’instant vieille que de deux ou trois ans. Sachant cela, son niveau actuel n’en est que plus impressionnant. Et surtout, on se prend à penser que le meilleur est à venir.

Traînant la réputation de quelqu’un de sérieux, travailleur, dévoué à l’équipe et mûr (toujours impassible sur le parquet, toujours en contrôle de ses émotions, je ne me souviens pas l’avoir vu une seule fois contester une décision arbitrale), Davis semble être exactement le genre de joueur susceptible d’aller loin dans son potentiel. Le simple fait que ses futurs coachs devraient apprécier son attitude et son engagement permanent me fait dire qu’il bénéficiera du temps de jeu et des conseils indispensables à la poursuite de sa progression.

Eric Gordon, la première arme des Hornets. 

L’ancien poulain de Calipari ne transformera pas les Hornets du jour au lendemain mais, nonobstant un petit temps d’adaptation peut-être, il devrait avoir un impact immédiat et faire un bien fou à cette équipe avant de devenir, un jour prochain, le plus gros problèmes des adversaires. Sans avoir à porter l’équipe tout de suite grâce à la présence d’Eric Gordon (j’y reviendrai) ou à tenir la raquette à lui tout seul puisqu’il sera associé au solide pivot Emeka Okafor (raison pour laquelle je ne transférerai pas le nigérian. Hein, quoi, quel transfert?), placé sous les ordres d’un excellent coach en la personne de Monty Williams, le number one pick me paraît être dans des conditions idéales à New Orleans. Et la suite des évènements risque de ne rien faire d’autres que d’aller en s’améliorant.

Les Frelons possèdent en effet encore un bon petit 10ème choix de draft (Kendall Marshall, Tyler Zeller?), une amnesty clause, un peu de place sous le salary cap et surtout, de grandes chances de conserver Eric Gordon. Si l’arrière désire en effet absolument quitter la Louisiane, il devra attendre une saison entière car étant restricted free agent, il ne pourra pas accepter une offre venant d’une autre équipe sans prendre le risque de voir New Orleans l’égaler et conserver son joueur même contre son gré. Ainsi, au minimum, les Hornets l’auront pour encore un an, un an pour lui montrer que la franchise affiche suffisamment de promesses (et en ce sens, Davis est un atout considérable) ou un an pour l’échanger contre une sympathique contrepartie.

Et ne vous y trompez pas, si New Orleans ne lui a pas accordé sa prolongation de contrat au montant maximum en cours d’année, c’était parce que le payer au prix fort est simplement la pire chose que la franchise pouvait craindre en le laissant tester le marché à l’intersaison. Alors autant le laisser voir le genre de choses qu’on lui propose. Si on lui fait des offres inférieures, les Hornets pourront l’égaler et le conserver à un prix moindre ; si on lui fait une offre maximum et qu’ils l’égalent, cela sera comme si ils avaient accepté la prolongation au prix fort d’il y a quelques mois ; et si personne n’ose lui proposer un contrat (par peur de se faire égaler ou parce qu’il demanderai trop d’argents), les turquoises seront peut-être en position de négocier un contrat un peu moins dodu que ce qu’il exigeait. Bref, laisser Gordon voir ce qu’on lui offre ailleurs est plus une bonne qu’une mauvaise chose pour les Hornets. Ainsi vont les vertus du concept de « restricted free agent ».

La seule inquiétude au sujet de l’avenir de la franchise qui tournicote autour de mon esprit concerne le poste de meneur. Les Hornets n’ont rien de valable à cette position clé pour l’instant et ils risquent d’éprouver d’immenses difficultés à en trouver un vraiment bon dans les temps qui courent. Après les avoir distribués à la pelle ces dernières années, la NCAA a un peu fermé les vannes et les autres franchises ne vont pas lâcher facilement ceux qu’ils possèdent. C’est un problème car à mon avis, ce poste sera le maillon décisif pour faire monter haut la doublette Anthony Davis-Eric Gordon. Peut-être que les Hornets pourront se débrouiller pour mettre la main sur Ty Lawson ou Brandon Jennings, tous les deux restricted free agents l’été prochain mais dont je ne suis vraiment pas sûr qu’ils désirent réellement faire de vieux os dans leurs équipes actuelles (surtout Jennings).

Les Hornets de New Orleans seront-ils capable de se hisser dans l’élite de la conférence Ouest et prendre la suite des vieillissants Spurs, Lakers et Mavericks? Ils en ont le potentiel, un petit peu comme les Clippers. D’ailleurs, verra-t-on un jour naître une belle rivalité au sommet entre ces deux équipes? Entre l’affrontement de deux ailiers forts numéro un de draft perçus comme le futur de la ligue mais affichant un profil radicalement différent (Anthony Davis et Blake Griffin) et bien sûr leur histoire commune depuis le transfert de Chris Paul et la talentueuse contrepartie qu’est Eric Gordon, il y a là aussi le potentiel pour.

StillBallin (http://unlimitednba.blogspot.fr/)

2 réflexions sur “StillBallin’s NBA Mock Draft: N°1, New Orleans Hornets

  • Ouin-Ouin

    Superbe article *Clap Clap*

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