StillBallin’s NBA Mock Draft: N°3, Washington Wizards
Dans quelques jours, les franchises les plus hauts placées dans la draft vont avoir la possibilité de se donner un énorme coup de boost jusqu’à pourquoi pas sortir leur équipe de leurs difficultés, grâce au renfort d’un des meilleurs jeunes joueurs désirant intégrer la grande ligue. Mais les erreurs seront cruelles et douloureuses dans ce moment crucial alors faire le bon choix devient une obligation qu’il n’est assurément pas facile de tenir. Joignons-nous à la réflexion pour quelques unes d’entre elles et voyons quelles genres de voies devraient-elles suivre. New Orleans (pick #1) et Charlotte (pick #2) sont déjà passé à la casserole, place maintenant aux Magiciens de Washington.
With the third pick in the StillBallin’s NBA mock draft, the Wizards select…
Bradley Beal, from Florida University
Maintenant que les Wizards ont réorienté leurs pieds dans une direction un peu plus pertinente que celle qui consistait à recruter des joueurs sans tenir compte de leur état d’esprit, on peut peut-être espérer voir une vraie équipe de basket prendre vie dans la capitale fédérale. Le départ de Nick Young (croqueur peu intéressé par la défense) et de JaVale McGee (ressort qui a pris la forme d’un humain), l’arrivée de Nené (ouvrier qualifié régulièrement élu employé du mois) et la promotion de Kevin Séraphin (apprenti sérieux et impliqué en avance sur son programme) ont remodelé l’effectif dans une forme, au niveau de l’attitude notamment, beaucoup plus propice à la victoire. Leur refus de se livrer à cette perversion qu’est le tanking (6 victoires de suite pour terminer la saison) en est un exemple plein de promesses. D.C. est sur la bonne voie donc il ne faut pas foirer ce très intéressant troisième choix de draft qui vient à point nommé.
Les Cieux semblent d’ailleurs approuver cette débauche d’efforts car ils lui ont offerts une excellente position dans une draft qui s’annonce vraiment aguichante. Mieux encore dans le cas de ces Wizards nouvelle version, les meilleurs prospects présentent un état d’esprit qui n’attire que des commentaires élogieux, au point parfois d’être considéré comme une véritable force. Dans ce petit groupe de postulants au monde professionnel qui se situe juste derrière Anthony Davis mais devant tous les autres, seul le pivot au potentiel dévastateur, Andre Drummond, affiche une fêlure de ce côté-là (sa motivation fluctuante). Tous les autres sont exactement le genre de personnalités qui renforcerait grandement la nouvelle façon d’être des Magiciens.
Dans ce lot, j’écarte les intérieurs, Drummond et Thomas Robinson (que j’ai drafté avec Charlotte mais qui sera peut-être encore disponible dans la réalité) parce que même si la paire de big men Nené-Séraphin aura ses limites, elle possède suffisamment de qualités pour que la franchise puisse capitaliser dessus et s’attacher à remplir d’autres secteurs comme tout particulièrement les postes 2 et 3. Il se pourrait que les Wizards aient un jour à changer cette raquette (problème de complémentarité?) mais c’est une question qui se posera quand il auront du mal à passer le cap de la bonne à l’excellente équipe. Pas avant. Pour l’heure actuelle, contentons nous simplement de remplir les trous béants. Michael Kidd-Gilchrist et Brad Beal, les deux prospects restants de ce groupe, ne valent de toutes façons pas moins qu’eux.
A première vue, Kidd-Gilchrist (voir profil au 2nd pick, Charlotte) collerait merveilleusement bien à une équipe qui possède déjà des joueurs talentueux et productif, notamment au scoring, comme NeNé, John Wall et peut-être Kevin Séraphin (Qui a dit Jordan Crawford? Tu sors.). Tout le travail de l’ombre qu’il accompli complèterait parfaitement avec les apports plus classiques des leaders pour former rapidement une véritable équipe capable de faire souffrir ses opposants par ses talents individuels et sa pression collective.
Toutefois, je crains de rencontrer un problème qui pourra assez vite s’avérer très gênant. Wall, Nené, Séraphin et Kidd-Gilchrist sont tous les quatre des joueurs qui scorent pratiquement exclusivement dans un périmètre proche du panier. Donc en les associant, je me retrouve avec une formation où 80% des éléments majeurs mettent leurs points dans la même zone. Une telle configuration est à elle seule un bâton dans les roues d’une équipe car ces joueurs majeurs dont aucun n’a les qualités de shooteur à distance pour être également dangereux à l’extérieur, se marcheront inévitablement sur les pieds. Évidemment, les défenses adverses devraient prendre un malin plaisir à profiter de cette situation où ils ne craindront pas de laisser des positions ouvertes de loin aux Wizards puisque de toute façon, ils ne les convertiront pas, en se contenter de se replier massivement dans la zone en question située à proximité du cercle pour assez facilement bloquer leurs attaques. Un embouteillage autant auto-infligé par ces Magiciens aidés de Kidd-Gilchrist qu’alimenté par leurs opposants.
La solution serait de les entourer d’éléments capables de rentrer régulièrement des shoots extérieurs pour obliger les défenses adverses à s’étirer jusqu’à la ligne des trois points et créer des espaces dans la raquette pour ceux qui y font leur beurre. Mais avec Wall, Nené, Séraphin et Kidd-Gilchrist, il ne resterait qu’une place sur le terrain pour un tel joueur, ce qui est à mon avis insuffisant pour réellement forcer les défenses à sortir de la zone (ou pour sanctionner avec suffisamment de force leur refus de sortir de la zone). Pour avoir cet équilibre, il en faudrait selon moi au moins deux aux côtés des deux puissants intérieurs et du meneur électrique. Et donc drafter un meilleur shooteur que l’ailier hyperactif de Kentucky.
Justement, Brad Beal (1m93, freshman) a fait du shoot son arme de prédilection. Ne vous fiez pas au pourcentage peu engageant qu’il affiche cette année (33,9% à trois points sur 5 tentatives par match pour un pas si mauvais 44,5% de réussite globale), l’arrière originaire du Missouri est suivi depuis longtemps par le petit monde de la balle orange (la « preuve » si vous allez suffisamment loin dans l’article) et ses qualités de shooteurs ont toujours figuré en très bonne place dans leurs rapports. Ce manque de réussite est plutôt considéré comme un accident (jouer dans une équipe sans meneurs et avec des monomaniaques du tirs à la place n’a pas dû aider à avoir de bonnes positions de shoot non plus) et comme on l’a vu planter des paniers loin derrière la courte ligne des 3 pts de la NCAA sans effort, on se dit que la NBA n’a pas à s’inquiéter de ce côté-là.
Le Gator de Florida University (14,8 pts et 6,7 rebs) est toutefois loin de se résumer à son élégant shoot. Ce qui frappe peut-être d’avantage, c’est la justesse de son jeu. Sur le point de terminer sa dix-huitième année, il est bluffant de maturité, d’assurance et d’intelligence. Beal comprend et exécute parfaitement le genre de choses qu’il doit faire en tant que shooting guard et le genre de choses qu’il faut faire pour approcher le plus possible son équipe de la victoire. Effort collectif et défensif, jeu sans ballon, rebond (impressionnant ici: 6,7 par match, 7 fois au dessus de 10), il est loin du freshman classique qui doit généralement apprendre encore beaucoup en matière de fondamentaux et de science du jeu. Également solide manieur de ballon (il peut jouer meneur sur quelques séquences), slasher et défenseur, il est tout simplement un shooting guard talentueux, complet et abouti. A même pas 19 ans.
D’ailleurs, il n’a pas vraiment de défauts. Il a des limites ou des aspects dans son jeu qui sont améliorables mais dans chacun de ces secteurs, il ne descend pas en dessous d’un certain niveau. Tout ce qu’on pourra lui reprocher, c’est d’y être correct au lieu d’y être excellent. Exemple: il n’est pas un phénomène athlétique comme en raffole la NBA mais il reste dans la moyenne des postes 2 de la ligue en terme de taille, de vitesse et d’explosivité (il est même plutôt costaud pour cette position), et il paraît d’ores et déjà prêt physiquement pour jouer dans la cour des grands. Ainsi, il ne devrait pas souffrir d’un quelconque déficit athlétique véritablement handicapant face aux pros. Autre élément qui n’est pas un point fort mais qui n’est pas un point faible pour autant, sa faculté à se créer ses shoots, à jouer le un-contre-un.
Régulièrement comparé à Eric Gordon ou à une version compressée de Ray Allen, on peut être pratiquement certain qu’il sera un bon joueur NBA. Par contre, difficile de savoir à quel point. Il a été le joueur majeur le plus fiable de Florida dans une équipe talentueuse mais dépourvue de playmaker et blindée d’excités de la gâchette. Et avec cette seule saison dans une compétition valable à se mettre sous la dent, on en sait pas assez pour savoir si il peut être le leader d’une équipe, un lieutenant ou un simple titulaire. Devenir létal plutôt que simplement capable dans le un-contre-un et la création de ses propres occasions de tirs règlerait vraisemblablement la question.
A l’heure actuelle, je ne parviens pas à distinguer une réelle différence de niveau de jeu ou différence d’impact potentiel entre Brad Beal et Michael Kidd-Gilchrist. Mais avec le premier, je ne risque pas de rencontrer le syndrome de l’embouteillage dans la raquette qui serait fatale aux Wizards. Beal correspond parfaitement au genre de joueur qu’a besoin Washington du point de vue de l’attitude, de niveau de jeu et de la complémentarité. Voilà qui me paraît plutôt satisfaisant, non? Ça va lui faire tout drôle à John Wall de jouer avec des individus qui comprennent le basket et exécute les schémas tactique comme il faut.
J’apprends le transfert envoyant Rashard Lewis à New Orleans contre Emeka Okafor et Trevor Ariza au moment où j’écris ces lignes. Il y a des choses positives et négatives à dire à propos de cette transaction mais si Ariza retrouve le costume de simple role player défenseur/shooteur qu’il avait à L.A., le cinq Wall-Beal-Ariza-Nené-Séraphin paraît plutôt bien équilibré et complet sur le papier. Les Wiz’ commencent même à présenter une profondeur de banc intéressante (Okafor, Jan Vesely, Trevor Booker, Chris Singleton et, allez soyons sympa, Jordan Crawford en pétard ambulant sorti du banc). Si tout ce petit monde se trouve, on assistera peut-être à un magnifique retournement de situation par rapport au début de saison la saison 2011/2012.
Un autre intérêt de ce transfert est qu’avec la venue d’Okafor, la capitale fédérale a accumulé trois pivots calibrés starter. Or c’est une denrée plutôt rare. Une franchise en recherche plus ou moins désespérée d’un tel joueur pourrait être prête à lâcher du costaud contre Nené, Okafor ou Séraphin. Par exemple, Atlanta qui possède deux powers forwards d’élite et aucun pivot digne de ce nom pourrait offrir Josh Smith ou Al Horford en échange d’un des trois intérieurs. Portland pourrait aussi être intéressé et lâcher son 6ème ou 11ème choix de draft. Bref, il y a sûrement un coup à faire avec ces trois pivots.
Et sinon, c’est quand qu’on amnistie Andray Blatche?
StillBallin (http://unlimitednba.blogspot.fr/)