Inside NBA

Inside NBA : Miami ne rigole plus

Afin de ne rien manquer de la semaine en NBA,  Basket Infos vous propose un débrief complet par notre consultant NBA, Frédéric SCHWEICKERT, journaliste à l’Equipe (que vous pouvez retrouver chaque dimanche à 18h30 dans « NBA Sunday », sur la toute nouvelle chaîne de la TNT, l’Equipe 21). A travers cette toute nouvelle rubrique, il nous apporte donc chaque vendredi son analyse de spécialiste et abordera différents sujets qui feront probablement débat.

Ce n’est pas possible ! Il suffit que je prenne 15 jours de vacances pour que tout parte en c… ! Miami qui marche sur les traces des Lakers version « 70’s Show », Denver qui fait trembler tout le monde, les Lakers dans le Top 8 de l’ouest et New York qui ne fait plus illusion…Ils auraient au moins pu attendre que je rentre non ??

MIAMI NE RIGOLE PLUS

On a souvent dit que la seule équipe qui pourrait battre Miami cette saison, c’est le Heat lui-même. Parfois inconstant, souvent suffisant, les floridiens n’ont pas dominé le début de saison, et on se demandait réellement quelles étaient leurs chances de réussir le back-to-back. Oui mais ça, c’était avant. Depuis 24 matchs (le dernier en date contre Cleveland), James and co ne rigolent plus. Ils ont décidé de passer aux choses sérieuses, et avec les playoffs qui arrivent dans un mois, il n’y avait pas de meilleur moment pour montrer les gros bras. Emmené par un James de gala qui monte en puissance (si c’était encore possible) durant cette série en cours avec son panier de la victoire contre Boston et son TD chez les Cav’s, le champion sortant ne fait pas que battre des équipes de seconde zone, que même les cadors de l’Euroleague pourraient humilier sans retenue. Il a également l’audace d’aller se payer des gros, des contenders au titre en juin prochain. Et pas de quelques points : ce sont en général des corrections ! Plus facile même que contre des équipes beaucoup moins bien classé (à l’image du retournement de situation à la Q Arena…). La question est désormais sur toutes les lèvres : est ce que le record des Lakers de la saison 1971-1972 de 33 victoires de rang peut être battu ? Est ce que cette équipe de Miami est la meilleure de tous les temps ? Est ce que ce genre de série va leur assurer un nouveau titre ? Il ne faut pas s’enflammer. Certes les fans du Heat peuvent être rassurés : D-Wade tient son rôle de lieutenant à la perfection, Chris Bosh recommence à avoir un impact dans la raquette comme en PO l’an passé, le banc retrouve des couleurs à l’image de Ray Allen qui a connu un gros passage à vide. Mais attention. D’une part car la série de 33 victoires est loin d’être atteinte, et il y a deux déplacements à venir à Chicago et à San Antonio qui peuvent mettre fin à cet exploit. Ensuite, car il n’est pas impossible qu’Erick Spoelstra ou les joueurs eux même se relâchent et fassent l’impasse sur une rencontre. Ce qui pourrait les pousser à continuer d’accélérer ? La sensation d’être invincible d’une part, ce qui est important avant d’entamer les joutes de playoffs et surtout la lutte pour la place de numéro 1 de la ligue, assurant un avantage du terrain même en finale. Les paris sont donc ouverts…

Doug Pensinger/Getty Images

DENVER AUSSI SAIT ENCHAÎNER

Alors vous allez me dire, ce n’est pas non plus une série de 24 victoires, mais 14, c’est un record pour la franchise de Denver. Car oui, en ce moment, le cador de la conférence ouest se situe dans l’altitude du Colorado. Emmené par une troupe de jeunes loups qui a décidé de mettre le feu dans la hiérarchie bien en place de cette conférence, cette équipe est en train non pas de devenir un prétendant au titre (car la marche est encore trop haute) mais un vrai poil à gratter. Tout est réuni pour que cette équipe aille loin : la tête elle est sur le banc et elle s’appelle George Karl. L’un des meilleurs coachs de l’histoire de la ligue sait ce que c’est que de jouer une finale NBA. Il est intelligent, malin, et peut rivaliser avec n’importe quel coach de la ligue. Les jambes, se sont les joueurs qui portent la tunique des Nuggets. Une équipe parfaitement équilibrée, sans réelle star, mais avec des hommes qui ont des revanches à prendre. Galinari, pour avoir été dégagé du Madison Square Garden comme un malpropre juste pour que les Knicks récupèrent Melo. Iguodala, qui voulait avant tout restait à Philly mais qui a appris la mauvaise nouvelle alors qu’il était à Londres par une équipe de Philly aveuglée par la taille d’Andrew Bynum. Lawson qui prouve match après match qu’il a la carrure pour porter une équipe de gagnants. Faried le chien fou qui déstabilise les raquettes adverses. McGee qui prouve qu’il ne mérite pas que sa place dans des bêtisiers. Et le banc est tout à fait performant, avec plus de 43 points de moyenne sur la série ! Bref, il ne manque pas grand chose finalement pour que cette équipe tutoie les sommets. Mais tout cela est prometteur…

NEW YORK : LA FIN DU RÊVE ?

Il est bien loin le temps où, en début de saison, les observateurs voyaient en New York un possible prétendant au titre, la seule équipe de la conférence East à pouvoir contrarier les plans de Miami dans sa quête d’un back to back. Un début de saison canon avec quelques victoires de prestige, des stars qui cohabitent bien et qui se décident à défendre, Amare Stoudemire qui revient de blessure et qui annonce que le statut de 6e homme lui convenait parfaitement. Bref, le monde merveilleux au Madison Square Garden…Mais les nuages gris sont apparus au-dessus de la Big Apple, et Spike Lee et toute la clique des Fans des Knicks sont en train de se poser des questions. Car New York aujourd’hui ne fait plus peur. Pire, la bérézina est toute proche. Certes cette équipe reste sur 2 victoires de suite, mais auparavant, elle n’avait obtenu que 3 succès en 8 rencontres. Les raisons ? Des blessés en pagaille (et demandez aux Wolves ce que ça fait de perdre des joueurs clés…). Wallace, Chandler, Thomas, Shumpert, Stoudemire. Les « Suit and Ties » ont presque plus de gueule que les joueurs sur le parquet. C’est Kenyon Martin, arrivé de dernière minute, qui doit se taper tout le sale boulot dans la raquette en attendant le retour des renforts. Et que dire de Carmelo Anthony, longtemps absent et qui déclare qu’il ne sera plus jamais à 100% de ses moyens. Info ou intox ? A en croire son match face à Orlando, il semblerait que tout aille bien pour Melo. Mais on ne sait jamais. Il faut également se rendre compte que depuis quelques temps, les New-Yorkais ont oublié ce qui avait fait leur force en début de saison : la défense. Une valeur qui permet d’aller loin en playoffs, mais qui ne semble plus être une priorité des hommes de Mike Woodson. Et le coach commence à voir rouge, ce qui est normal pour un homme qui appuie tout son style de jeu sur cet aspect. Si New York veut jouer un rôle en avril prochain, il va falloir resserrer les rangs…

Noah Graham/Getty Images

LES LAKERS DANS LE TOP 8

On vient de parler de New York, les Lakers eux sont dans une dynamique totalement opposée. Alors oui, vous me direz que c’est encore loin du compte au vue des objectifs du début de saison. Mais il y a encore un mois, les chances pour que la franchise de Los Angeles atteigne le top 8 à la fin de la saison étaient très minces. Aujourd’hui se profile un alléchant San Antonio-L.A. Lakers au premier tour des playoffs, et personne ne voudra manquer ça. Car certes on a souvent (et à juste titre) stigmatisé les errements dans le jeu des hommes de Mike d’Antoni, on a souvent (et toujours à juste titre) mis en avant les dérapages hors des terrains de D-Howard ou Kobe Bryant. Mais rappelons une chose : les Lakers ont eux aussi des blessures en cascade et pas des moindre : Kobe, Dwight, Pau, Steve Nash. Tous ont raté des matchs cette saison. Comment voulez-vous qu’une équipe construite quasiment de toute pièce cet été puisse trouver des automatismes avec tant d’absent. Même s’ils lâchent quelques matchs encore un peu bêtement (comme face aux Suns), les californiens savent gagner les matchs importants pour cette course au playoffs. Attention, cadors de l’ouest, le loup est désormais dans la bergerie. Et si les Lakers arrivent à se maintenir en vue des PO, cela pourrait causer des dégâts…

TP ET RODRIGUE SE CROISENT A L’INFIRMERIE

 TP de retour cette semaine et Rodrigue se casse la main. Décidément, les français ne sont pas tous logés à la même enseigne. Et pour les deux des questions sur l’avenir se pose. Pour Parker, il va falloir évaluer son état de forme après quasiment trois semaines d’absence. Même si la reprise va être un peu compliquée, il reste encore suffisamment de matchs pour qu’il arrive en forme en playoffs et il sera plus frais que ses co-équipiers pour porter son équipe. Pour Beaubois, c’est un peu plus orageux. En fin de contrat cet été, ses blessures à répétition peuvent lui causer du tord. Est-ce que Dallas, où il  a du mal à s’imposer après une bonne année rookie, va le resigner ? Une autre équipe va-t-elle prendre le risque de le signer.

CE QUI A RETENU MON ATTENTION CETTE SEMAINE

Philly va devoir se consoler et attendre un peu plus longtemps que prévu pour voir le duo Holiday-Bynum se mettre en place. Le géant venu de Californie doit se faire de nouveau opérer des deux genoux…Dommage pour les Sixers qui n’ont plus grand chose à espérer cette saison, trop loin de la 8e place…Le revenant, c’est Jeff Green. Il y a moins d’un an, on se demandait s’il pourrait encore jouer au basket. Et cette semaine, il a sorti un match à 43 points contre le Heat. Pas mal du tout…Début cette semaine de la March Madness, l’évènement le plus fou de la planète. Imaginez un Superbowl qui durerait 15 jours !!! Et sans le tenant du titre Kentucky, le tableau est plus qu’ouvert.

 

Frédéric SCHWEICKERT

Propos recueillis par Patrick Parizot, pour Basket-infos

 

2 réflexions sur “Inside NBA : Miami ne rigole plus

  • Spreedog

    Toujours aussi bon de lire Inside NBA chaque vendredi !

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