Rookie Ladder, semaine 12: la draft 2013 a-t-elle le pire top 5 de l’histoire?

Tous les mercredis, Basket Infos vous propose un point sur les prestations des nouveaux venus en NBA, que l’on apprend à connaître, à aimer ou à détester, éventuellement. Quelques belles performances cette semaine, avec deux pointes au-dessus des 30 pions (Carter-Williams et Oladipo), et surtout un constat: le top 5 de cette draft est, pour l’instant, proche du catastrophique. Bien sûr, il ne s’agit que d’un jugement après 3 mois de compétition, mais on n’a pas souvenir d’avoir déjà vu une telle faiblesse chez les top picks. Les joueurs concernés ne donnent en tout cas pas tort aux observateurs qui, le soir de la draft, n’en croyaient pas leurs yeux de l’ordre des choix effectués par les franchises. Au point qu’un insider disait il y a peu que, si la draft se tenait aujourd’hui, les deux premiers choix seraient Carter-Williams et Antetokounmpo…

1. Michael Carter-Williams (Philadelphie) [=]

Stats : 34.6 min, 17.5 pts, 5.7 rbds, 6.7 pds, 2.5 ints, 0.6 cts, 3.4 bps, 41.4% tirs, 27.9% 3pts, 69.5% LF

Semaine très irrégulière pour MCW, très bon contre Charlotte (20 pts, 8 rbds, 7 pds), très mauvais contre Miami et Chicago avec un 6/29 et 10 turnovers cumulés, et à nouveau énorme contre Washington, où il a mangé John Wall (31 pts, 6 rbds, 5 pds, 3 stls). Ce n’est vraiment pas un shooteur, mais il laisse parfois une grande impression de facilité. S’il sort un match à 30 pts après chaque mauvaise performance, le titre de Rookie of the Year sera pour lui. Mais attention, le rookie wall guette.

2. Trey Burke (Utah) [=]

Stats: 30.9 min, 13.5 pts, 3.2 rbds, 5.6 pds, 0.7 ints, 0.2 cts, 2.1 bps, 39% tirs, 34.8% 3pts, 90.5 % LF

Ses deux doubles-doubles contre San Antonio (17 pts, 11 pds) et Detroit (20 pts, 12 pds, mais aussi 7 balles perdues) ont confirmé la tendance du moment : Burke est de plus en plus à l’aise dans son rôle de playmaker, le jeu du Jazz étant lui-même en train de se bonifier. Malheureusement, Trey est passé complètement au travers de la double confrontation face à Minnesota, à l’image de son équipe : 9 pts et 3.5 pds, à 30% de réussite. Encore trop irrégulier, donc, notamment au tir, où il ne parvient pas à dépasser les 40% de réussite.

3. Victor Oladipo (Orlando) [=]

Stats: 31.7 min, 13.4 pts, 4.3 rbds, 3.8 pds, 1.5 ints, 0.7 cts, 3.2 bps, 40.9% tirs, 28.3% 3pts, 75.7% LF

Monstrueux dans le marathon face aux Bulls, avec 35 pts, 4 rbds, 8 pds, 3 stls et… 8 turnovers, Oladipo a depuis égaré son shoot, puisqu’il ne tourne qu’à 29% sur les 3 matchs suivants. Heureusement, le garçon sait tout faire, et compense par son activité au rebond, en défense, et même à la passe (10 assists contre Charlotte). On n’a pas encore trop compris si le Magic le considère comme un meneur ou comme un arrière (lui non plus, visiblement), mais cela ne l’empêche pas d’être le seul top 5 de la draft à répondre aux attentes placées en lui. Un nouvel exemple avec cet enchaînement steal/gros dunk sur la tête de Gerald Henderson:

[youtube]http://youtu.be/g_2xKO6KXzo[/youtube]

4. Giannis Antetokounmpo (Milwaukee) [+1]

Stats: 23.2 min, 7.1 pts, 4.7 rbds, 1.7 pds, 0.7 ints, 0.7 cts, 1.6 bps, 45.1% tirs, 30.8% 3pts, 71.3 % LF

Le problème avec Antetokounmpo est qu’au vu de son potentiel, on a tendance à en attendre trop. Le rookie grec a un peu moins rempli la feuille cette semaine, mais a dévoilé une autre facette de son jeu, en se mettant à être diablement efficace derrière l’arc : 5/10 sur les deux derniers matchs, alors qu’il tournait à 27% sur la saison ! Il prend encore trop de fautes, ce qui l’empêche de rester plus sur le terrain. On imagine que la magnifique série des Bucks (9 défaites de suite) n’est pas ce qu’il y a de mieux pour avoir le moral, mais il progresse.

5. Tim Hardaway Jr (New York) [-1]

Stats: 18.8 min, 8.3 pts, 1.3 rbds, 0.8 pds, 0.5 ints, 0.1 cts, 0.5 bps, 45.2% tirs, 39.7% 3pts, 82.4 % LF

Le marasme qui entoure les Knicks serait-il en train de contaminer Hardaway ? Ou est-ce juste le début du rookie wall ? En tout cas, le shooteur de Big Apple est moins à l’aise ces derniers temps, ce qui se traduit par un temps de jeu fluctuant. Il est passé complètement au travers face à la grosse défense d’Indiana (0/5 à 3-pts), mais a à peu près surnagé dans le naufrage contre les Nets (11 pts). Rien de catastrophique, donc, mais une évolution à surveiller.

6. Kentavious Caldwell-Pope (Detroit) [=]

Stats: 24.6 min, 7.2 pts, 2.3 rbds, 0.9 pds, 1.1 ints, 0.1 cts, 0.4 bps, 39.6% tirs, 32.5% 3pts, 74.2% LF

Alors qu’il trouvait son rythme offensivement, Caldwell-Pope a rechuté cette semaine, en signant notamment un affreux 2/10 contre Washington. Son irrégularité au shoot reste son point faible, alors que le 5 des Pistons aurait bien besoin de son apport extérieur. Malgré tout très intéressant par son impact défensif et sa sobriété (très peu de balles perdues).

7. Pero Antic (Atlanta) [+3]

Stats: 14.9 min, 5.6 pts, 3.1 rbds, 1 pds, 0.3 ints, 0.3 cts, 0.8 bps, 44.2% tirs, 38.4% 3pts, 76.2 % LF

Le bond de la semaine est à mettre au profit de Pero Antic, essentiel dans le maintien d’Atlanta sur le podium de l’Est, malgré l’absence d’Al Horford. Le pivot macédonien continue de surprendre agréablement, dans son style de big man fan de shoot extérieur. Il n’a joué que deux matchs cette semaine, mais a tourné à 14 pts à 73.3 %, et 50% à 3-pts. Le tout en 24 minutes ! Un temps de jeu limité par les fautes, ce qui reste son vrai point faible. Une très bonne pioche de la part des Hawks.

8. Steven Adams (Oklahoma City) [=]

Stats: 15.4 min, 4 pts, 4.7 rbds, 0.8 pds, 0.5 ints, 0.8 cts, 1 bps, 49.1% tirs, 0% 3pts, 66.7 % LF

Il n’a pas les plus grosses stats de la ligue, mais Steven Adams continue à relayer Kendrick Perkins avec efficacité et à faire le ménage dans la raquette du Thunder. Un peu trop, même, puisqu’il a carrément été ejecté pour 6 fautes lors de 3 de ses 4 derniers matchs ! Avec mention spéciale pour le match contre Houston, où il a réalisé cette performance en 10 minutes. Peut-être un premier signe de fatigue, ce qui ne serait pas illogique.

9. Tony Snell (Chicago) [entrée]

Stats: 19.5 min, 5.9 pts, 1.9 rbds, 1.1 pds, 0.4 ints, 0.2 cts, 0.7 bps, 39% tirs, 33% 3pts, 70.8 % LF

Il frôlait le top 10 depuis un bon moment, le voilà enfin qui y rentre ! Depuis le départ de Luol Deng, Tony Snell joue beaucoup, et plutôt bien, à Chicago : en 22.5 minutes, il a ainsi des moyennes de 8.5 pts, 2.1 rbds et 1.1 pds, avec 43.3% de réussite (39.3% derrière l’arc). Il est encore trop irrégulier, et cette augmentation brusque de temps de jeu pourrait lui faire bizarre physiquement, mais les résultats de Chicago jouent pour l’instant en sa faveur : 6 victoires et 2 défaites sans Deng. Après Butler, voilà une deuxième belle réussite draftée assez loin pour le front office des Bulls.

10. Ben McLemore (Sacramento) [-3]

Stats: 23.6 min, 7.6 pts, 2.8 rbds, 0.9 pds, 0.5 ints, 0.2 cts, 1 bps, 36.3% tirs, 34.3% 3pts, 80% LF

C’est la crise pour McLemore, secoué par deux événements successifs : l’arrivée de Rudy Gay, qui lui mange ses tickets shoot, et son retour sur le banc au profit de Thornton. Résultat, il joue beaucoup moins, et les deux dernières victoires des Kings ont même eu lieu alors qu’il n’avait joué que 7 minutes et marqué… aucun point. Lors de ses deux autres sorties, il a été très propre, en shootant à 50%. Rebond attendu très vite.

Sort du classement : On est désolé pour Mason Plumlee (9e), qui rate aussi peu de shoots qu’en met Anthony Bennett, mais quand on ne joue presque plus, le top 10 vous expulse très vite…

Mentions

La révélation de la semaine est l’intérieur des Lakers Ryan Kelly, qui a signé une semaine à 14.7 pts et 5.7 rbds, en shootant à 51.4% ! Son profil d’intérieur qui s’écarte colle parfaitement avec le système D’Antoni. Il a d’ailleurs eu l’occasion d’assister à l’autre grosse perf de la semaine, puisque Kelly Olynyk a fait un carton contre les Lakers, avec 25 pts, 5 rbds et 7 pds. A confirmer, mais l’intérieur canadien de Boston a le top 10 en vue. Après un passage à vide, Hollis Thompson revient bien à Philadelphie, tout comme Shane Larkin, excellent avec Dallas depuis 3 matchs et auteur d’une pointe à 18 points. Enfin, deux pivots abonnés au banc ont profité des blessures pour se montrer cette nuit : 14 pts, 5 rbds et 2 contres pour Jeff Withey avec les Pelicans, pendant que Rudy Gobert alignait 8 pts, 6 rbds et 3 contres. On leur souhaite que ça dure.

Les flops

Cela a encore le temps de changer, mais il faut bien avouer que le top 5 de la draft 2013 n’est pas parti pour entrer dans les annales, ou alors d’une bien mauvaise façon. A part pour Oladipo (#2), c’est plutôt la galère générale pour les top picks. Le pauvre Anthony Bennett (#1) traîne sa peine sur le banc des Cavs depuis l’arrrivée de Luol Deng, et un passage en D-League semble désormais être la seule solution à court terme. Otto Porter (#3) joue de moins en moins avec Washington, barré par Webster et Ariza, et, même s’il montre un vrai QI basket, ses 1.8 pts à 30.9% dénotent un manque de confiance offensif. Vivement l’année prochaine pour lui. Beaucoup plus de temps de jeu pour Cody Zeller (#4) à Charlotte, mais aussi un pourcentage clamiteux pour un intérieur (37.4%). Pour lui aussi, c’est la confiance en son jeu qui semble pécher. Son coach lui-même l’avoue: Zeller n’est pas prêt. Alex Len (#5), enfin, est difficile à juger. Transparent jusque là, perturbé par des blessures, il a fait un bon match contre Denver (9 pts, 6 rbds). A confirmer sur la durée. Si on ajoute à cela la blessure de Noel (#6) et les difficultés de McLemore (#7), vous comprendrez que le haut la draft 2013 patauge pour l’instant dans la médiocrité.

On n’oublie pas pour autant de signaler un autre flop, même s’il n’a pas été sélectionné aussi haut : non seulement Shabazz Muhammad ne joue presque pas à Minnesote, mais quand on lui donne 7 minutes de jeu (samedi contre Utah), il trouve le moyen de tenter 5 shoots et d’en manquer 4 !

Les blessés

Nerlens Noel ne devrait pas tarder à découvrir la NBA, puisqu’il a annoncé que son retour était sur la bonne voie. On peut légitimement espérer le voir sur les parquets après le All-Star break. La tuile pour le rookie israélien de Dallas Gal Mekel, absent pour une durée indéterminée en raison d’une opération à un genou.