Analyse : comment Norris Cole a transpercé le cœur des Pacers

Auteur d’un début de match fantastique hier soir face au Heat, Lance Stephenson aurait clairement pu être l’homme du match en acs de victoire des Pacers. L’histoire aurait été belle, mais l’un des héros de cette rencontre, Norris Cole a décidé d’écrire une fin plus lumineuse pour le Heat. Placé en défense sur l’arrière d’Indiana dans le 4è quart-temps, le meneur de jeu floridien a effectivement clairement éteint celui que les fans appellent Born Ready, calmant par la même occasion, tout le public d’Indiana. Retour sur ces faits !

Même si LeBron James (22 points, 7 rebonds, 6 passes décisives) et Dwyane Wade (23 points, 5 rebonds, 5 passes décisives), ont réellement permis à Miami de s’imposer pour revenir à 1-1  dans cette finale de conférence Est, le facteur X de cette rencontre se nomme Norris Cole, qui en plus de son abattage défensif en fin de match, a aussi planté 11 points à 2 sur 2 à 3-points, face aux hommes de Frank Vogel. Wade a ainsi reconnu le travail de son coéquipier. Voici en effet ce qu’il a confié au Sun Sentinel :

Norris est l’un de ces gars qui adore défendre. Il a fait un super job sur Lance, en lui rendant chaque action difficile en deuxième mi-temps. »

Avant que Cole ne soit positionné sur le dos de Stephenson, ce dernier était alors en plein show. Avec déjà 10 points inscrits dans le 3e quart-temps, il avait rendu fou le public du Bankers Life Fieldhouse, menant tous ses coéquipiers dans son sillage, dans l’espoir de s’imposer une deuxième fois consécutive face au Heat.

C’est à ce moment-là que Erik Spoelstra (bien aidé par ses joueurs, on en parlera plus tard), a trouvé la faille. Quelle était à ce moment-là, la meilleure façon d’éteindre les Pacers ? Viser le cœur ! Et en annihilant Stephenson c’est toute une ville qui a arrêté de respirer. Norris Cole a ainsi enfilé sa plus belle cape de guerrier, pour jouer tout l’ultime quart-temps pendant que Mario Chalmers se tournait les pouces sur le banc. Udonis Haslem vante à son tour les mérites de son coéquipiers qui arbore fièrement sa coiffure flat top, si représentative des années 90, temps où la défense hyper-agressive était réellement à l’honneur dans la conférence Est.

Il est comme un petit bulldog. J’adore la façon dont il saute sur le ballon. J’adore son esprit de compétiteur. Il me fait penser à moi-même, mais en dehors de la raquette. »

Lors du match 1, Cole avait déjà défendu sur Stephenson, mais pas suffisamment longtemps pour que ce soit significatif en offrant la victoire au Heat. LeBron James avait alors déjà remarqué l’abattage défensif dont son coéquipier était capable. Voici en effet ce qu’il avait confié à la fin de cette rencontre :

Norris est entièrement dévoué à la défense. »

Ainsi toujours selon le Sun Sentinel, c’est bien le King qui a demandé à Spoelstra que Cole puisse switcher sur Stephenson, prouvant ainsi toute la confiance qu’il a en son coéquipier. Il faut dire, qu’en début de 3e quart-temps, Born Ready a enchaîné un alley-oop, un dunk dans le trafic après avoir crossé Wade, un and one acrobatique, puis un shoot à 3-points à neuf mètres, donnant six points d’avance à son équipe. Après cela, le Heat a logiquement pris un temps mort, LeBron James a parlé, et on connaît la suite… Au vu de la facilité avec laquelle il faisait le show, enchaînant les dribbles et les actions importantes, Stephenson ne devait pas se douter qu’il avait mis son dernier panier significatif de cette rencontre au vu de la main chaude qui lui brûlait les doigts depuis le début du match (25 points pour lui au total, mais aussi 6 rebonds et 7 passes décisives), et qui enflammait tout le public d’Indianapolis. Si vous avez manqué ça, petite séance de rattrapage :

Et finalement, toutes ces flammes finirent par être éteintes par un seul homme, le pompier de service, Norris Cole, qui d’un coup d’un seul, a complètement empêché Stephenson de toucher le ballon. Le facteur X du soir a parlé de ce moment crucial :

Lance adore danser avec la balle, il a le rythme et la fluidité d’une anguille. Ma force est la défense sur la balle. J’adore relever les défis, et je pense que ce match-up était idéal pour moi. Nous sommes donc restés comme ça, pendant que j’essayais d’être constamment entre lui et le panier. »

Une stratégie ultra-payante, car Stephenson, joueur connu comme très émotif, a ensuite vite perdu confiance, forçant, s’agaçant, et perdant toute efficacité. Cole est donc fier de son abattage.

Je peux vous dire qu’il était très frustré, car il n’arrivait plus à pousser le ballon. Je limitais toutes ses opportunités d’attraper la gonfle, et à chaque fois qu’il la recevait, j’étais collé à lui. Face à un gars comme lui, vous devez forcément être ultra-discipliné. »

Ce qui est intéressant dans cette histoire, c’est que Cole avait été réellement critiqué depuis le début de ces playoffs. Avant la rencontre d’hier, le meneur de jeu ne shootait qu’à 38% de réussite au tir sur la postseason 2014, et n’avait ainsi pu obtenir que 15 petites minutes de temps de jeu moyen, lors du deuxième tour face aux Nets. Mais encore une fois, King James est passé par là, et c’est une conversation entre les deux hommes qui a reboosté le jeune Norris Cole, promettant alors à son franchise player de franchir un palier pour la finale de conférence, conscient que les role players ne devaient pas se contenter de regarder le big three étriller ses adversaires. Il en parle :

Nous nous devions de faire ça. Je suis sûr que LeBron pourrait nous porter sur ses épaules pendant cette série, mais ce serait bien qu’il n’ait pas à scorer 50 points par match, pour que l’on gagne. Le banc n’a pas été suffisamment productif au second tour, contrairement à ce que nous avions pu faire au first round. Je lui avais promis que pour cette finale de conférence, nous allions nous défoncer pour lui. »

Au vu du déroulement de la rencontre d’hier, il semble que Norris Cole soit un homme de parole. En jouant le rôle de lance à incendie, il a ainsi réussi à éteindre le feu follet Stephenson, évitant l’explosion totale du Bankers Life Fieldhouse.

Frank Vogel devra donc trouver des solutions pour le match 3 à Miami, et même si Evan Turner est décevant depuis son arrivée aux Pacers, il est étonnant que ce dernier n’ait pas pu bénéficier d’une seule minute de temps de jeu hier. Capable d’apporter des solutions offensives variées et différentes de celles offertes par Born Ready, l’ex-Sixer a, durant sa carrière, régulièrement fourni de bonnes performances face à Miami. Vogel ferait peut-être bien d’expérimenter de nouvelles solutions, car si Stephenson est limité, on voit mal les Pacers s’imposer dans cette série, dans l’état actuel des choses… L’ancien numéro 2 de la draft 2010, qui tournait à 17,4 points par match en 54 rencontres disputées cette saison avec Philly, n’a pas pu perdre son talent du jour au lendemain… C’est donc peut-être vers lui qu’il faudra se tourner pour la suite…