Le Rebond ou la Chute, ou comment survivre au départ de son franchise player
La free agency NBA a, comme la nature, horreur du vide. A peine évaporé le suspense autour de LeBron James (et, par ricochet, le « Melodrama » épisode 2), voilà qu’est relancé le feuilleton qui avait occupé les colonnes jusqu’à la draft : le cas Kevin Love, aussi appelée « Love Story ». On le sait désormais, LeBron James voudrait que l’ailier-fort des Wolves le rejoigne à Cleveland, mais Minnesota ne veut lâcher sa star qu’à condition de récupérer Andrew Wiggins en échange, accompagné de quelques petits bonus (du genre un Anthony Bennett sans kilos en trop, si possible, et un ou deux premiers tours de draft, on n’est jamais trop prudent). Les rumeurs ne cessent d’enfler, la nuit dernière ayant apporté son lot de nouvelles informations. Pour faire pression sur le front office des Cavs, plus que soucieux de contenter James, Flip Saunders, le GM de Minnesota, joue un jeu dangereux, ménageant à la fois la chèvre de l’Ohio (oui, on veut Wiggins) et le chou de Golden State (si Klay Thompson est dans le deal, Love est à vous), si l’on peut se permettre la métaphore.
La situation des Wolves ne concerne pas seulement ces trois franchises, occupées à un poker menteur épuisant. Elle est l’expression plus générale d’un phénomène marquant de la NBA moderne, qui pose toutes sortes de problèmes quant à l’équilibre général de la ligue : la tendance des superstars draftées par une « petite » franchise à vouloir rejoindre un gros marché au bout de leur deuxième contrat. Depuis quatre ans, les cas se multiplient : LeBron James et Chris Bosh à l’été 2010, avec les répercussions que l’on sait, Carmelo Anthony en février 2011, au bout d’un cinéma pour le moins irritant, Chris Paul à la sortie du lockout, Dwight Howard à l’été 2012, après avoir joué à la girouette pendant une saison entière. Et maintenant, donc, Kevin Love.
(Le cas de Deron Williams est un peu différent, puisqu’il n’y a pas eu à proprement parler de feuilleton : son trade aux Nets est sorti de nulle part, prenant tout le monde au dépourvu. Mais les conséquences pour Utah ont été les mêmes que pour les autres franchises).
Minnesota se retrouve aujourd’hui dans la même situation que toutes ces franchises confrontées à la désertion de leur meilleur joueur. A Cleveland comme à Toronto, à Orlando comme à Denver ou New Orleans, un mot s’insinue peu à peu dans les esprits, à mesure que le départ du franchise player paraît inévitable : reconstruction. Un mot synonyme de plongée dans l’inconnu, de nouveau départ, de bases plus saines, de saisons au fin fond de la ligue, de titre dans 6 ou 7 ans, etc… Bref, d’un peu tout, du plus grand espoir à la peur du vide, du rêve du rebond à l’effroi de la chute.
Les Wolves ont au moins la chance de ne pas être les premiers à se retrouver dans cette situation, et de pouvoir évaluer ce qui ressemble à une bonne solution ou non. Cleveland, Toronto, Denver, Utah, Orlando, New Orleans : dans ces six là, quel est le meilleur modèle ? Qui Flip Saunders doit-il imiter pour limiter la casse ?
Commençons par le commencement : on ne sort jamais indemne de la perte de son franchise player. Croire que l’on peut garder une équipe d’une valeur identique est en bonne partie une illusion, même si l’exemple de Denver nous offre ce qui ressemble le plus à un démenti. Cela étant dit, plusieurs possibilités s’offrent au front office. Comme le franchise player en question a, en général, le bon goût de prévenir à l’avance qu’il en a plein les bottes et qu’il aimerait bien devenir une star dans une ville qui sait traiter les vedettes comme il se doit (Los Angeles, New York ou Miami, cochez la case), la franchise a quelques mois pour décider de la marche à suivre. Au choix :
1. Céder à la fatalité, faire le pari de la reconstruction en acceptant un échange autour de jeunes joueurs et de choix de draft.
2. Durcir le jeu, ne pas céder au chantage, et négocier la plus grosse contrepartie possible.
3. Jouer au kamikaze, et laisser partir son joueur sans contrepartie. Si une franchise en arrive là, c’est que son GM a voulu prendre la solution 2, et qu’il a mal joué le coup.
Evidemment, ce sont souvent les événements qui dictent la solution choisie, selon le nombre de franchises intéressées, les désirs du joueur lui-même (va-t-il prolonger ou non dans sa nouvelle équipe ?) et les contreparties possibles. Tous les GM de la ligue, dans ce genre de cas, veulent adopter la deuxième solution. La plupart, par manque de fermeté ou à cause des circonstances, n’y arrivent pas, et se rabattent sur la première ou, pire, la troisième. Dans le passé récent, seul Denver a réussi son coup, en profitant d’une équation extrêmement favorable, qui additionnait la bêtise du front office des Knicks (une valeur sûre, celle-là) et la difficulté de Carmelo Anthony à sacrifier quelques millions de dollars, dont on a encore eu une belle illustration cet été.
Denver, l’exemple à suivre
Rappelons le contexte : depuis le début de la saison 2010-2011, Carmelo Anthony, free agent en juillet suivant, déclare vouloir rejoindre les Knicks. Veto du tout nouveau GM, Masai Ujiri, qui opte pour la ligne dure : pas question de lâcher Melo. Anthony et ses agents auraient pu laisser filer, et attendre l’été. Idem pour New York, dont l’équipe, menée par Stoudemire, fonctionne à plein régime. Mais le clan Melo va faire une grosse erreur, qui a encore des répercussions (sportives, pas financières) aujourd’hui : forcer le trade pour conserver le contrat du joueur, et la possibilité d’une prolongation plus importante. Bêtement, le front office des Knicks suit le mouvement, de peur de ne pas récupérer Melo durant la free agency, et cède à toutes les exigences de Masai Ujiri : le 22 février, il envoie ainsi à Denver Wilson Chandler, Danilo Gallinari, Raymond Felton, Timofey Mozgov, son premier tour 2014 (qui s’est transformé en Gary Harris, #11) et deux seconds tours de draft. Dans l’histoire, les Knicks récupèrent Chauncey Billups, qu’ils amnistient neuf mois après pour faire de la place à Tyson Chandler. Une amnistie qu’ils n’auront plus pour couper Amar’e Stoudemire, transformé en un pré-retraité payé 20 m$ par an. Bref, une catastrophe, et un triomphe pour Denver, qui se construit l’effectif le plus profond de la ligue, atteint les 50 victoires en fin de saison et se qualifie encore très facilement pour les playoffs les deux saisons suivantes.
Denver est l’exception qui confirme la règle, ou la preuve qu’un bon GM peut bien se sortir d’une telle situation, selon le point de vue que l’on adopte. Mais Denver a aussi eu de la chance. Parce que Anthony voulait aller à New York, et nulle part ailleurs, et parce que le front office des Knicks a paniqué. Tout le monde n’a pas eu cette réussite, et la plupart des autres franchises confrontées au problème se sont retrouvées contraintes à la solution 1.
Splendeurs et misères de la reconstructions
Premier exemple, New Orleans avec Chris Paul. Les encore Hornets semblent d’abord suivre la voie de Denver, et négocient une grosse contrepartie avec les Lakers : un échange en triangle avec Houston où ils perdent Paul, mais récupèrent Goran Dragic, Luis Scola, Kevin Martin et un premier tour de 2012. De quoi rester compétitif avec des joueurs solides, et assurer l’avenir avec un rookie supplémentaire. Veto de la ligue, alors aux commandes des Hornets, qui cède à la pression des propriétaires, furieux à l’idée que les Lakers, à la sortie du lockout, puissent se renforcer de la sorte. Du coup, les Hornets doivent trouver un plan B. Ce sera les Clippers, avec un échange qui, cette fois, fait le pari de la jeunesse : NOLA récupère les prometteurs Eric Gordon et Al-Farouq Aminu, Chris Kaman et un premier tour de draft 2012 en provenance de Minnesota. Dans l’absolu, l’échange paraît intéressant pour les Hornets, qui semblent avoir de quoi rester compétitifs. Il va s’avérer une catastrophe : Gordon, vu comme l’arrière du futur avec ses 22 pts de moyenne aux Clippers, ne joue que neuf matchs pour sa première saison, multiplie les blessures et voit sa moyenne chuter à 15 pts lors de la saison dernière. Pire, les Hornets, lors de l’été 2012, se sont alignés sur l’offre salariale des Suns pour garder l’arrière, lui offrant 59 m$ sur 4 ans, un contrat démesuré qu’ils cherchent depuis à échanger, sans succès. Aminu, lui, a joué trois saisons correctes en Louisiane, sans jamais s’imposer comme un titulaire indiscutable, et va quitter la franchise cet été. Quant à Chris Kaman, il n’est resté qu’une saison à New Orleans. Avec le choix récupéré dans l’échange, les Hornets draftent en 2012 Austin Rivers avec le 10e choix, l’un des plus gros flops de l’histoire récente de la draft. Résultat des courses, trois saisons de suite avec un bilan largement négatif. Mais dans son malheur, la franchise a eu de la chance : ses mauvais résultats lui ont permis de drafter, en 2012, Anthony Davis, qui devrait être l’une des futurs superstars de la ligue. Mais, évidemment, cela n’était pas prévu lors du trade de Chris Paul. La lottery a tourné en leur faveur, corrigeant ainsi un début de reconstruction complètement manqué.
Deuxième exemple, Orlando. Les nerfs du Magic ont été mis à rude épreuve par le « Dwightmare », feuilleton insupportable dont on ne rappelera pas tous les rebondissements ici. Le fait est qu’Orlando a supporté les rumeurs de départ de Howard durant des mois, l’a prolongé d’un an, avant de céder devant l’offre l’envoyant aux Lakers dans un échange à quatre avec Denver et Philadelphie. Dans l’affaire, Orlando récupère Mo Harkless, Nikola Vucevic, Al Harrington, Aaron Afflalo, Christian Eyenga, Josh McRoberts et trois premiers tours de draft, dont l’un est devenu cet été Elfrid Payton. Harrington et Eyenga n’ont pas servi à grand-chose, McRoberts a été échangé six mois plus tard contre Hakim Warrick (qui n’a servi à rien du tout, pour le coup), mais Afflalo s’est avéré un très solide titulaire, frôlant le All-Star Game et Vucevic un des meilleurs jeunes pivots de la ligue. Harkless est encore en développement et on demande à voir ce que deviendra Payton, mais le Magic a eu le mérite de récupérer de jeunes joueurs prometteurs. L’échange d’Afflalo contre Evan Fournier, il y a un mois, relève de la même logique : reconstruire de fond en comble, en créant un groupe très jeune et en laissant le temps aux prospects de s’affirmer. La preuve avec les résultats : depuis le départ de Howard, le Magic a fini ses deux saisons sous les 30% de victoires, récupérant ainsi deux choix de drafts très haut placés, avec lesquels ils ont signé Victor Oladipo et Aaron Gordon. Contrairement aux Hornets/Pelicans, la solution 1 est ici voulue dès le départ, et assumée comme telle.
La tactique du Magic ressemble à celle du Jazz à partir du trade de Deron Williams : se contruire un noyau jeune, en écartant peu à peu les vétérans. Comme Utah a commencé à construire sa stratégie 18 mois avant Orlando, les résultats en sont plus facilement constatables. Rappelons que Utah avait obtenu en échange de son meneur Derrick Favors, Devin Harris, et deux premiers tours de draft devenus Enes Kanter et Trey Burke (par le biais d’un échange avec les Wolves). Si l’on enlève Harris et que l’on rajoute Hayward, cela nous donne l’armature de l’effectif actuel du Jazz, renforcé par les joueurs draftés grâce aux mauvais résultats : Alec Burks, Dante Exum, Rodney Hood. Le problème du Jazz est que le niveau de l’équipe a chuté avec le départ de Deron Williams, mais presque pas suffisamment : pendant trois saisons, l’équipe a lutté pour la 8e place à l’Ouest, ne récupérant aucun choix de draft vraiment intéressant. Ce n’est que l’été dernier, avec les départs de Jefferson et Millsap, que Utah a réellement parié sur les jeunes, plongeant du même coup aux fins fonds de la ligue. Une telle stratégie, qu’on peut qualifier de reconstruction différée, peut interroger : Utah a passé deux saisons et demie dans le ventre mou de la ligue, qui n’ont débouché sur rien d’autre qu’un premier tour de playoffs en trois ans. Au bout de ce cycle, le Jazz a laissé partir Jefferson et Millsap sans aucune contrepartie (!) et s’est retrouvé à peu près au même stade qu’est Orlando aujourd’hui, sans qu’on sache ce que valent des joueurs comme Kanter ou Burks.
Deux derniers exemples, pour finir, ceux de Toronto et Cleveland. Ces deux franchises ont subi sans vraiment le vouloir la solution 3, en laissant leur star aller au bout de son contrat. On sait la suite, Bosh et James qui vont à Miami, etc, etc… Dans ce cas-là, pas vraiment d’autre choix que de repartir de zéro, par la draft. A ce moment, la chance entre en jeu, et on peut dire que Cleveland en a eu, et a fait plus ou moins n’importe quoi avec. A part le choix de Kyrie Irving en #1 (2011), toutes les autres décisions de Chris Grant ont été discutables : drafter successivement Tristan Thompson (#4), Dion Waiters (#4) et Anthony Bennett (#1), ou encore recruter Andrew Bynum. Ce n’est que par le double effet d’une chance inouïe et d’une décision inattendue qu’ils ont à nouveau récupéré le first pick et Andrew Wiggins, puis vu LeBron James revenir chez lui. Toronto, de son côté, n’a guère fait mieux pendant un temps, magré des choix de draft corrects (Valanciunas en 2011, Ross en 2012). Contrats foireux (Bargnani, Gay), trades bizarres (Gay again), GM dépassé : l’ambiance a été morose au Canada jusqu’à l’arrivée de Masai Ujiri, qui a décidé de tout liquider pour… reconstruire à zéro. Sauf que rien ne s’est passé comme prévu, et que l’effectif qui devait permettre d’attraper Andrew Wiggins lors de la draft a finalement mené les Raptors en playoffs et à la 3e place de la conférence Est.
Que conclure de cette litanie d’exemples ? D’abord, que perdre son franchise player, avec ou sans contrepartie, est quasiment automatiquement synonyme de difficultés sportives immédiates. Pour en avoir une illustration statistique, j’ai compilé dans le tableau suivant les pourcentages de victoires de nos six équipes dans les deux saisons avant et les deux saisons après le départ de leur star :
Avant | Après | ||
Denver* | 63,5 | 64,4 | + 0,9 |
Utah* | 59,9 | 48 | – 11,9 |
Toronto | 44,5 | 30,4 | – 14,1 |
New Orleans | 50,6 | 32,4 | – 18,2 |
Orlando | 60,1 | 26,2 | – 33,9 |
Cleveland | 77,4 | 27 | – 50,4 |
* données sur deux saisons et demie, les trades de Williams et Anthony ayant eu lieu à mi-saison.
Les chiffres sont saisissants. A l’exception de Denver, qui a réussi l’exploit d’améliorer son bilan, toutes les autres équipes ont vu leur pourcentage de victoires chuter de manière importante, voire spectaculaire pour le Magic et les Cavs. Plus important, toutes ces équipes avaient des bilans positifs de prétendants aux playoffs, Toronto mis à part ; une fois leur franchise player parti, toutes se retrouvent avec des bilans de lottery team, sauf Denver et, à un degré moindre, Utah.
Deuxième conclusion : il est très rare que les choses se passent comme prévues lorsque vous perdez votre star. New Orleans pensait avoir récupéré une contrepartie intéressante, elle s’est révélée catastrophique, mais a permis de drafter Anthony Davis. Utah pensait faire une douce transition entre son effectif de playoffs et ses jeunes, cela n’a pas vraiment marché. Quant à Cleveland et Toronto, ils sont la preuve vivante que perdre son franchise player sans contrepartie est un aller-simple pour les dernières places de la ligue. Seuls Denver et Orlando ont à peu près tenu leur ligne, sans que l’on puisse, pour le Magic, juger de sa réussite. Surtout, tous ces exemples rappellent la difficulté d’une reconstruction : pour un Thunder ayant réussi toutes ces drafts et bâti une équipe candidate au titre, combien d’échecs, de groupe de jeunes moyens ou ne parvenant pas à jouer ensemble ? Le grand n’importe quoi des Cavs ces dernières années est un rappel cuisant du fait qu’avoir des bons choix de draft ne suffit pas à réussir.
Tout cela, on en convient, nous fait une belle jambe pour aider ce pauvre Flip Saunders. Puisque l’histoire montre que la réussite joue une part capitale dans une reconstruction, doit-il juste se laisser aller au hasard de ce qu’on lui propose ?
Minnesota au milieu du gué
Le problème, pour Minnesota, est que la franchise n’est pas exactement dans la même situation que les six autres. A l’époque où leur franchise player a décidé de mettre les voiles, Cleveland et Orlando sortaient d’un cycle où ils avaient fait une finale NBA (respectivement 2007 et 2009) et étaient en playoffs tous les ans ; le Denver de Melo et le Jazz de D-Will y étaient également chaque année, avec des pointes jusqu’en finales de conférence ; c’était un peu plus compliqué pour Toronto et New Orleans, mais Bosh et Paul avaient tout de même participé régulièrement à la postseason. Et Minnesota ? Eh ben, rien à se mettre dans l’escarcelle. Rien, mais rien du tout. Pas le moindre petit match de playoffs à se mettre sous la dent. Minnesota ne sort pas d’un cycle victorieux : elle n’y est jamais rentrée.
Le dilemme des Wolves, qui explique en partie l’attitude de Flip Saunders, est là : infliger aux fans une nouvelle période de reconstruction, c’est prolonger l’agonie d’une franchise qui n’a plus connu les playoffs depuis 2004, plus longue série en cours de la ligue. Il faut dire que les Wolves en ont soupé de la reconstruction, après le catastrophique règne du GM David Kahn (2009-2013), qui leur a fait gaspiller un nombre incalculable de choix de draft et de bons joueurs. En réalité, l’effectif de Minnesota a le profil salarial et sportif d’une franchise en train de se stabiliser après des années de transition : des gros salaires récents (Pekovic) ou à venir (Rubio), une tripotée de joueurs de complément et quelques rookies pour faire le compte. Transférer Love, c’est mettre tout cela en l’air sans que cela n’ait jamais porté ses fruits.
Pour Saunders, il n’y a pas vingt mille solutions. Il peut décide que la base de son effectif est solide, et il décide de ne pas y toucher, en essayant de remplacer Love par deux ou trois joueurs. La profondeur de l’effectif au lieu du go-to-guy, en somme. Il n’y a aucun doute sur le fait que le GM de Minnesota ait l’exemple de Denver en tête quand il cherche à obtenir de Golden State un package composé de David Lee, Harrison Barnes et Klay Thompson. Cela permet de récupérer un sous-Love (Lee) de remplacer Kevin Martin par un joueur plus complet et plus jeune (Thompson) et d’ajouter à tout cela un jeune prometteur (Barnes). Séduisant, mais risqué : car l’effectif des Wolves, avec Love, n’a pas atteint les playoffs, à cause d’un banc faiblard (ce que l’arrivée de Barnes ne suffit pas à combler) et d’une défense intérieure médiocre (Lee… pas la peine d’insister). Avec cet échange, le danger est de se retrouver avec un effectif correct, mais tout juste bon, à son maximum, à aller chercher la 8e place à l’Ouest, et encore. Et de devoir tout reconstruire à nouveau une fois prouvées les limites du roster.
Autre possibilité, récupérer des tours de draft et des jeunes. Flip Saunders n’en a pas envie, persuadé (pas forcément à tort) que les fans ne supporteraient pas une autre période de transition.
So what ? Dans son malheur, Saunders a une chance inouïe : que LeBron James veuille jouer avec Kevin Love. On l’a vu, Denver a réussi à se sortir brillamment du Melodrama en jouant sur le fait qu’une franchise, New York, avait besoin de Melo et était prête à tout pour le récupérer, même à faire n’importe quoi. Cleveland peut être le New York de la Love Story, si Saunders la joue intelligemment. Comme l’a montré Lucas récemment, LeBron James a très mal joué le coup en mettant la pression sur son front office pour récupérer Love. A Minneapolis, on sait désormais que les Cavs ont une peur bleue de déplaire au King, et qu’en faisant un peu de chantage, il y a moyen de récupérer une très grosse contrepartie. Saunders doit désormais être aussi malin que Masai Ujiri : être inflexible en réclamant Andrew Wiggins comme condition sine qua non pour que le transfert se fasse.
Why would A-Wiggins trump any offer for Love from Bulls or anyone else? Because Wiggins is potential superstar Wolves can’t otherwise get
— Marc Stein (@ESPNSteinLine) 22 Juillet 2014
Un échange à trois avec les Sixers, comme les dernières rumeurs le suggèrent, serait idéal et permettrait de résoudre à peu près tous les problèmes des Wolves : récupérer un joueur d’expérience (Thaddeus Young), une possible superstar (Wiggins) et un first pick en quête de rédemption, tout en nettoyant le roster de quelques gros contrats (Martin, Barea). Bref, garder l’effectif actuel en lui injectant de la profondeur et de la jeunesse. En récupérant Wiggins, Minnesota s’offrirait une reconstruction express, sans forcément jouer les playoffs immédiatement, mais en étant sûr d’avoir un avenir, ce que le passage par la case « draft », on l’a vu, ne garantit pas forcément. Encore moins lorsque les fantômes de l’ère Kahn traînent dans les coulisses du Target Center.
Tout le monde en est conscient dans la ligue : perdre son franchise player et reconstruire un effectif est une des choses les plus difficiles qui soient en NBA. Seuls un concours de circonstances et une bonne dose de sang-froid peuvent permettre de se sortir d’une telle situation sans trop de dégâts. LeBron James, en revenant aux Cavs, vient de créer ces circonstances. Flip Saunders doit sauter sur ce miracle. Toute autre décision plongerait les Wolves dans les affres d’une énième reconstruction, dont personne ne sait ce qu’elle pourrait bien donner.
Bel article, qui montre bien quels sont les problèmes.
Le problème est le même dans tous les sports, la NBA n'y fait pas exception, c'est le niveau qui en baisse, Il n'y a malheureusement plus de vagues de joueurs talentueux. On ne parvient même pas à citer les 15 premiers de chacune draft des dernières années, certains bons joueurs comme Rondo ont été drafté en 21ème position, on continue à regarder la NBA parce qu'on aime le basket, mais qu'on se le dise, elle ne fait plus rêver personne, le talent est en endormi.
Une année de fac est insuffisant pour atterrir en NBA, il faut en amont repenser la formation basket et dire à quelques jeunes que le basket pro n'est pas pour eux, ils n'ont pas le talent, les franchises ne sont plus patientes et ne travaillent plus sur le long terme, il faut revenir au fondamentaux du jeu, on voit fleurir trop de shoot à trois points, sans idée de jeu, dans le temps au faisait plus de mouvement pour atterrir au panier, les Larry Bird, les Johnson, Jordan, Olajuwon et consorts faisaient simplement plus de jeu, les défenses étaient plus mobiles et n'autorisait pas le flot de shoots à 3 points qu'on voit aujourd'hui.
Les Spurs dans les années 80 c'est juste impossible, aucune défense n'aurait permis ça, Miami et les autres l'ont permis. Les Franchises tente de conserver ce qu'ils estiment être leur franchise player à coût de millions, c'est un aveux d'impuissance, les joueurs eux restent pour les millions au lieu de tenter un vrai challenge sportif. Le même débats va resurgir l'an prochain, personnellement, je ne mise rien sur cette draft 2013, elle ne sauve rien. Il ne faut même pas essayer de comparer le basket aujourd'hui avec celui de l'époque, car il n'y a pas élément de comparaison. J'ai connu les 2 époques, je ne suis nostalgie de rien.
Bon article. Si les Wolves récupèrent Wiggins et Bennett, ça peut être sympa pour eux. Ne voulant pas de Love à Boston, je m'en fous s'il va aux Cavs.
Mais je suis d'accord avec le commentaire précédent, ça joue un peu trop le court terme la NBA, de manière générale. Et il y a trop de mouvements, une fois que la machine s'emballe c'est fini..oui bien sûr, le marché des FA, les transferts, les TD échangés, intriguent et suscitent notre intérêt, mais c'est bien aussi quand les équipes misent sur le jeu, et pas que sur les joueurs.(par contre de là à dire que les gars sont moins bons que leurs prédécesseurs des 80's ou 90's, c'est autre chose comme débat, et là je serais plus prudent)