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[Interview] Evan Fournier : « Tout le monde s’en branle de moi, ou même Nikola Vucevic »

Seconde partie de notre interview consacrée à Evan Fournier, qui évoque notamment ce changement de rôle dont il a eu du mal à s’adapter ces dernières semaines, son coach, ou encore le fait qu’on parle peu de lui.

La première partie est à lire ici

Qu’est-ce qui a permis de te débloquer, avec ces 3 bonnes performances sur les 4 derniers matchs ?

Je joue juste mieux et du coup le basket vient plus à moi. Tu sais, le basket, entre le succès et l’hésitation, c’est vraiment un fil très très mince et ça peut basculer à n’importe quel moment. Pour l’instant, cela se repasse mieux, je suis plus impliqué. J’espère que cela va continuer comme cela.

Ça vient donc vraiment de ton profil en fait : si tu n’es pas impliqué, tu n’es pas le type de joueur qui peut juste rester dans le corner et enfiler des perles à trois points…

Voilà. Moi, je ne suis pas un joueur comme ça. Il y en a. Un gars comme Kyle Korver par exemple – qui est un très bon joueur. Lui, ce qu’il fait, c’est du catch and shoot. Il attend la balle, dès qu’il reçoit il envoie. Moi, je ne suis pas du tout comme cela. J’ai besoin de créer. Je suis un créateur. Donc un créateur qui n’a pas la balle, c’est forcément un peu plus compliqué…

Du coup, avoir le coach qui appelle un système pour toi en fin de match, comme ce soir, c’est ce genre de moment dont tu as besoin ?

Ouais, tout simplement. Je pense que c’est un très bel exemple. Le coach a appelé ce système pour moi, ça m’a permis d’avoir un lay-up. Du coup on l’a refait juste après. J’ai anticipé l’écran, je me suis retrouvé seul à trois points et j’ai tiré (permettant au Magic de repasser à 94-100, exactement 2 minutes avant la fin). Après, ce n’est pas juste avoir des systèmes pour toi, mais au moins toucher la balle dans l’attaque.

Comment as-tu discuté avec ton coach, qui a la réputation d’être très dur, pendant tes difficultés du coup ?

Bah il n’était pas content. J’avais mes arguments. Tout le coaching staff était là. On a parlé très librement, sans aucune retenue. Très cru. C’est ce que j’aime avec ce coach, tu peux lui parler. Et de son côté, il ne va pas te faire de beaux discours dans le vent. S’il te dit que t’es nul, il te dit que t’es nul. Et s’il te dit qu’il faut que tu changes quelque chose, bah il faut que tu le fasses, tout simplement.

Tu dis aussi que c’est bien pour l’équipe d’avoir un coach comme cela…

Très clairement. Je pense qu’il faut un coach qui nous rentre dedans. Qui nous dit les choses. Sachant nos difficultés de l’an dernier, notre jeunesse…

Il insiste aussi beaucoup sur la défense, ça a été important ?

C’est vrai que l’on s’est beaucoup améliorés. C’est clairement notre priorité la défense. On travaille cela tous les jours. Et puis si tu peux enchainer les stops, ça donne de l’enthousiasme au groupe, du flot et du rythme en attaque.

Penses-tu t’être fait un nom en NBA ? Quand on regarde le guide de la saison NBA de Sports Illustrated, tu n’étais même pas mentionné dans toute la page, que ce soit par le journaliste ou le scout d’une équipe rivale…

Ça, c’est le côté business. Ce n’est pas très grave. Ce qui vend des papiers ou des maillots, c’est les joueurs qui sont draftés haut. C’est vrai que des fois c’est chiant, mais ce qui m’intéresse c’est le terrain. Ça ne m’étonne même pas. Ça a toujours été comme ça. Depuis que je me suis fait drafter. Quand tu viens d’Europe et que tu n’as pas de gros buzz, ça se passe comme ça. Pour Nikola (Vucevic) c’est pareil. Niko c’est Niko, mais tout le monde s’en branle. Bah, c’est vrai ! Malheureusement (le pivot le reprend : « non mais surveille ton langage, ils vont passer l’interview ça va faire tout le monde s’en biiiip »).

Propos recueillis par Antoine Bancharel, à New York

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