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[Interview] Evan Fournier : « Revenir dans mon mode domination »

Le Français et le Monténégrin, parfait francophone, s’entendent comme larron en foire et détonnent dans l’univers policé de la NBA. Leur dernier jeu ? Interrompre les interviews en anglais de l’autre par des grossièretés – dans la langue de Molière – qui passent presque inaperçues (un « suce ma … » a pourtant était diffusé sur NBA.com récemment). Le franc-parler de l’arrière du Magic ressort aussi à propos d’un désintérêt médiatique pour les Européens aux Etats-Unis. Tout comme lorsqu’il explique à Basket Infos son passage à vide en début de mois, après un début de saison canon. C’est parti pour la prmeière partie de cette interview exclusive

Evan, ce jeu d’injures et grossièretés en public avec Nikola, c’est une manière de célébrer votre amitié ?

C’est un délire entre nous. On rigole. En plus (il marque une pause) personne ne comprend, donc c’est juste trop marrant (il pouffe de rire) ! Des fois ils (les journalistes américains) nous regardent et font « oui, oui », et nous on est là « mais non, non ! ».

Y a-t-il concurrence du coup ? Nikola doit maintenant faire mieux que le « suce ma … » qui est passé sur NBA.com ?

(Il rigole encore plus) Je ne pense pas qu’il pourra me battre là ! Je ne pense pas qu’il puisse faire mieux que ça. (Le numéro 9 d’Orlando réplique: « moi je suis quelqu’un de poli », suivi d’un « ah ouais d’accord » incrédule du numéro 10)

Revenons au basket, ça t’a fait du bien de faire une bonne sortie au Garden lundi, avec notamment deux actions qui scellent le match ?

Ça fait du bien. Le coach avait appelé un système pour moi, donc il fallait être à la hauteur. Comme je te l’ai déjà dit la semaine dernière (à Brooklyn), la confiance pour moi elle a toujours été là. C’est juste que j’avais du mal à me positionner et à me trouver. Mais j’avais toujours confiance en moi. La confiance, je ne la perds jamais. J’ai pu parler avec le coach, donc je me sens un petit peu mieux. Je suis plus impliqué dans le jeu donc ça paie, tout simplement. Il faut que je puisse me trouver sur le terrain, avoir mes repères. Quand tu hésites, c’est là que tu ne vas pas être efficace.

Comment cela se passait-il dans ta tête pendant ces difficultés en début du mois, après un début de saison exceptionnel ?

C’était toujours le même scénario. Donc c’était assez frustrant. Mais bon, on gagnait, alors c’était positif pour l’équipe. Je sais que je peux faire tellement que cela me frustrait de ne pas aider l’équipe comme j’aurais aimé. J’étais le meilleur joueur du début de saison, et d’un coup je me suis retrouvé un peu sur le côté. Donc bon, c’était frustrant. Mais c’est le basket.

Qu’est-ce qui bloquait ?

Clairement, je me cherchais. Tout simplement. Je cherchais des solutions.

Tu avais perdu ton toucher ?

C’est surtout que ce sont des tirs que je n’ai pas l’habitude de prendre car normalement, je ne joue pas dans ce système-là (il est passé du poste d’ailier à celui d’arrière). Manque de repères, très clairement. Et puis après c’est un engrenage. Tu en manques un ou deux et tu réfléchis plus. Du coup c’est beaucoup moins instinctif. Et c’est justement là où tu rates.

Tu te dis que c’était donc la position aussi ? Ça semble paradoxal, puisque tu préfères largement jouer 2 que 3….

Dans ce système, les deux positions sont complètement différentes, ça n’a rien à voir. Mais il y avait la place pour que je joue bien hein ! Je n’arrivais juste pas à jouer bien sur ce poste-là. Mais je n’avais pas envie de me concentrer là-dessus non plus. J’avais juste envie de revenir dans mon mode domination, c’est tout.

A suivre la seconde partie dans la journée

Propos recueillis par Antoine Bancharel, à New York

 

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