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[Interview fleuve 2/2] Rudy Gobert « J’aime quand tu sens que les joueurs transpirent le basket »

Suite et fin de notre très long entretien avec Rudy Gobert. Nous avons profité du passage du Jazz à New York pour aborder de très nombreux sujets avec lui: son nouveau rôle, son équipe et les fans d’Utah. Sans oublier quelques insolites…

La première partie est à retrouver ici

On pense toujours à votre défense, la meilleure de la NBA, mais on oublie souvent que vous êtes l’équipe qui fait le plus de passes par possession… C’est une source de fierté aussi grande pour toi que la défense – dont on sentait qu’elle te comblait absolument l’an dernier ?

Bien sûr ! C’est comme cela que l’on veut jouer. Notre coach a été dans le système des Spurs un peu (notamment en coachant les Austin Toros, leurs affiliés en D-League, désormais nommés Austin Spurs). C’est la manière dont il veut jouer. On n’a pas un joueur qui va monopoliser le ballon. On veut vraiment avoir un système un peu comme les Spurs. On bouge la balle, on fait passer la balle, et c’est dur à défendre.

Les Spurs, c’est un système que tu admirais avant même d’être drafté ?

Bien sûr ! En tant que joueur de basket, moi j’aime bien quand tout le monde fait tourner le ballon. C’est plus agréable à regarder que quand tu as un gars qui prend 30 shoots. Et qui au mieux en met 20 et au pire en met 5 quoi… J’aime bien quand tu sens que les joueurs transpirent le basket.

Tu as été pris en 27ème position, d’où ton numéro, et les Spurs avaient le 28ème choix… Ça t’a fait cogiter un peu ?

Pas vraiment. Sur le moment, je savais que j’allais partir en 27. Mais si Utah n’avait pas fait le move, j’aurais peut-être été aux Spurs… J’étais surtout content d’être drafté – et frustré de ne pas avoir été choisi avant aussi. Puis j’étais content d’avoir mon équipe. Je pense aussi que Utah a vu que je tombais un peu, donc ils en ont profité pour prendre Trey Burke et pouvoir m’avoir un peu plus tard.

Tu penses que vous avez un avantage en étant sur un plus petit marché : moins de pression immédiate peut-être ?

On a quand même une grosse fan base, même si ce n’est pas New York. Donc il y a toujours de la pression. On est attendu. On a des fans qui comptent beaucoup sur nous. Surtout avec l’histoire du Utah Jazz. L’Utah c’est quand même un grand état, donc tout les gens de l’Utah sont derrière nous. En terme marketing, on nous voit moins que à L.A., New York etc. Mais c’est important d’avoir ces fans. Et puis, je pense qu’en NBA tu as la pression partout. Peu importe l’équipe. Tu es en NBA. Tu as le même salaire que les joueurs dans un gros marché. Donc pour moi c’est la même pression.

C’est clair qu’en étant en plus la seule franchise sportive de l’état, vous portez tous leurs espoirs…

(Il prend une grande inspiration, comme s’il vivait leurs attentes) Bien sûr. Bien sûr. Et c’est bien ! Ça fait plaisir. Je sais que si on va en playoffs, la salle sera blindée et ce sera le feu, donc c’est l’objectif.

Tu as regardé ces séries historiques, contre les Bulls en finale notamment ?

J’ai regardé un petit peu ouais ! (Il acquiesce de la tête puis se retient légèrement) J’ai regardé un documentaire sur Michael Jordan un petit peu. Et puis j’ai vu certains de ces matchs…

Les derniers playoffs, c’était en 2012. Ça aussi ça compte…

Bien sûr. Ça ferait un bon départ. Ça montrerait qu’on est bien partis. Je pense qu’on peut battre n’importe qui en playoffs en plus. Une fois qu’on est en playoffs, pour moi, tout peut arriver. Ça serait une belle récompense par rapport au travail que l’on a fourni ces deux dernières années. Déjà, il va falloir qu’on se qualifie. Mais si on est au complet, je pense que les équipes n’ont pas trop envie de nous jouer. On peut les regarder les yeux dans les yeux.

Petite question insolite : il a été écrit que tu te brosses les dents juste avant chaque match (il a aussi la saine habitude de prendre le menu de la cafétéria de la salle, pour les médias et le personnel, contrairement à la junk food qu’ingurgitent plus de joueurs qu’on ne pourrait le penser)…

De temps en temps. Des fois je le fais à l’hôtel, des fois je le fais ici. Ça dépend. Mais c’était plus ma première année…

Tu as une manie sinon ?

J’ai une routine sur le terrain, avec la muscu ou avec mon repas aussi. Mais pas vraiment sinon. En fait, j’essaie de ne pas m’habituer à faire des trucs que, si un jour je ne les fais pas, du coup je vais me sentir mal tu vois… Je vais plutôt être concentré sur le match. (On pointe les deux bouteilles de Red Bull à ses pieds) Ça c’est la première fois tu vois. Et je ne vais pas forcément le refaire. Je suis juste un peu fatigué là (il sourit).

Peux-tu développer ta remarque sur Twitter, concernant les joueurs qui font de grosses stats mais n’aident pas forcément leur équipe ?

En général les fans regardent les stats tu vois. Alors qu’en fait tu as des mecs qui mettent 20 pts et 15 rbds… mais en face leur gars il score 25 points ! En défense pick & roll, ils ne sont pas bons et leur équipe se prend plein de paniers, en partie à cause d’eux donc… (Il pause) Parfois, tu vas faire une bonne défense, et souvent ça ne se voit pas sur les stats : tu ne vas pas prendre le rebond, tu ne vas pas contrer le shoot, mais tu aides ton équipe. Même le +/- des fois c’est… Il faut regarder les matchs, tout simplement, avant de parler… Mais bon, des fois c’est dur. Tout le monde n’a pas le temps. Même moi des fois, quand j’étais en France, je me réveillais et je regardais les stats. Mais bon, quand ton équipe gagne, généralement c’est bon signe.

Evan Fournier a semblé indiquer que tu parlais de « Blancôté » (Hassan Whiteside)…

Je ne sais pas qui c’est ça « Blancôté ». Il est pas mal « «Blancôté »… Tout le monde pensais que je parlais d’un joueur, mais je parlais de plusieurs joueurs, pas un en particulier. Mais c’est surtout les fans. Les joueurs, ils jouent. C’est surtout les fans qui jugent sur les stats.

Pour finir, d’où te vient cet œil au beurre noir ?

Ça, c’est Nicolas (Batum). Sur un rebond… Il m’a giflé la face ! Je lui ai envoyé un texto après, il m’a dit « c’est ce qui arrive » (il rit) !

Propos recueillis par Antoine Bancharel, à New York

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2 réflexions sur “[Interview fleuve 2/2] Rudy Gobert « J’aime quand tu sens que les joueurs transpirent le basket »

  • BorIsaiah_DioZingis

    Après la superbe interview de Terry Stotts, celle là est géniale. Je crois que vous posez toujours de très bonnes questions pertinentes. Vraiment super vos interviews.

  • Basket Infos

    Merci pour l'auteur !

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