La touche StillBallin

Basketball Manager: Ma partie, Episode 17

StillBallin s’est collé au jeu de simulation de gestion sportive « Basketball Manager » qui offre la possibilité à son possesseur d’enfiler le costume de General Manager d’une franchise NBA. Alors qu’il teste cette réplique version balle orange de Football Manager pour la première fois, le chroniqueur a décidé de relever l’un des défis les plus relevés de l’histoire de la célèbre ligue américaine: faire gagner un titre aux Timberwolves de Minnesota.

[Lire les épisodes précédents]

Je suppose que je n’arriverai pas à lourder Adreian Payne avant le coup d’envoi de la saison. Mon assistant GM Tommy Gillepsie -que j’imagine à peine sorti de l’adolescence et le visage enfariné de tâches de rousseur, allez savoir pourquoi- m’apprend qu’il n’a trouvé aucune offre suffisamment intéressante en échange de l’intérieur. Pourtant, je ne demandais pas grand chose. Un choix du second tour de draft ou un jeune arrière ou ailier au potentiel 3&D oublié quelque par sur un banc comme ce fut le cas naguère de Danny Green.

Gillepsie me rapporte toutefois que certaines franchises, telles que Los Angeles (the Clippers version), Detroit, Sacramento ou encore Indiana ont montré un léger intérêt pour le joueur, si jamais je voulais à mon tour m’essayer à l’exercice. L’assistant, manifestement zélé, ajoute qu’il a, à tout hasard, recensés les pistes de transfert existantes pour Payne, si on ne tenait pas compte des critères de la contrepartie que j’avais initialement définis. Peut-être cela pouvait-il malgré tout m’intéresser, a-t-il expliqué.

Par curiosité, j’ouvre le panneau de ces propositions de trades. Evidemment, tout ce qu’on me tend en échange du sophomore se constitue de joueurs au contrat épais et inutile que leurs propriétaires veulent extraire de leur masse salariale. Manifestement, certaines franchises n’ont d’intérêt pour le jeune intérieur uniquement parce qu’il pourrait leur permettre d’enlever une épine de leur pied. Je suis d’accord avec eux. Moi aussi je préfère garder Payne que récupérer les Chris Kaman, Spencer Hawes et JJ Hickson qu’ils m’offrent.

Tiens, Philadelphie fait également partie des acheteurs potentiels, mais seulement si j’accompagne mon joueur d’un ou deux choix de draft du second tour. En retour, ils veulent bien me donner les droits sur Chukwudiebere Maduabum (que les Lakers avaient drafté en 2011, a priori pour le simple plaisir d’entendre l’officiel de la NBA prononcer son nom). Les 76ers me proposent donc de les payer avec du pick pour qu’ils prennent à leur charge Payne. Chu Chu n’étant compris dans la transaction que pour répondre au moins fictivement à la notion d’échange exigé par le réglementation.

Le GM de la cité fraternelle ne cache même pas son sourire narquois. Le coût qu’il demande n’est pas négligeable mais il sait que son offre reste meilleure que les autres qui m’obligent à avaler un sale contrat tout en ayant toujours un chauffeur de banc à gérer. Il sait que je vais refuser pour le moment mais que si Payne en arrivait à plomber l’atmosphère de mon vestiaire à force de se plaindre qu’on ne lui donne pas sa chance, je devrais peut-être en venir à me tourner vers cette solution douloureuse.

Nous n’en sommes pas là et la saison avançant, des opportunités plus réjouissantes sont susceptibles de se présenter. Il suffira peut-être d’un ou deux blessés pour pousser une franchise à faire sonner mon téléphone, cette fois sans l’intention de m’arnaquer. En attendant, Payne reste un Wolf.

Je continue de parcourir mon courrier et tombe sur les rapports des scouts que j’avais envoyé observer un certain nombre de joueurs, autant pour mesurer la valeur de ces derniers dans ce monde virtuel et ainsi nourrir ma base de données, que pour mettre à l’épreuve mes recruteurs.

Ce sont les NBAers qui sont arrivés en premier. Mes trois scouts NBA partagent une opinion assez semblable de Bismack Biyombo, voyant dans le congolais une véritable force défensive qui éprouve cependant d’énormes difficultés de l’autre côté du terrain. Les opinions divergent par contre assez sérieusement sur le cas d’OJ Mayo, l’arrière shooteur drafté en troisième position de la draft 2008 et ancienne star superhypée des lycées, aujourd’hui simple solide rotation à Milwaukee.

Comme il l’avait fait pour Gorgui Dieng, Scout Marty Minlend me présente une analyse assez étoffée, tandis que Doug Calden est plus lapidaire, se contentant d’avancer des affirmations peut-être justes mais pas vraiment développées ou démontrées par des éléments concrets. Clairement un mauvais point pour lui mais c’est là sa façon de travailler qui est en cause, pas forcément la fiabilité de son jugement. Et c’est bien ce dernier point qui m’importe le plus.

Une mauvaise pensée me fait dire que ce Calden est un vieux de la vieille qui se fie uniquement à son œil expérimenté et estime ne pas avoir besoin de « ces conneries d’analytics », comme je m’imagine l’entendre dire de sa voix bourrue. Un rapide clic sur son profil me fait détrompe immédiatement. Le bougre n’a que 39 ans.

Comme la forme de son rapport, son avis sur Mayo est assez sec. Il lui reconnaît un certain talent de shooteur et même, à un degré moindre de playmaker et de défenseur, mais pour lui l’ancien Trojan d’USC n’est plus le compétiteur qu’il était. Calden parle d’un joueur qui n’a plus la confiance en lui d’antan et qui ne s’investit plus suffisamment dans ce sport pour être à la hauteur de son talent initial. Il en résulte selon lui un joueur de rotation utile mais sans plus.

Le troisième scout, Mark Vaughn, est un peu plus disert que Calden mais partage assez sensiblement son pessimisme. Pour lui, Mayo est aujourd’hui un shooteur simplement correct avec une sélection de tirs perfectible (49,3% eFG durant la saison 2014-15). Un scoreur pas assez adroit ou athlétique pour être efficace (17,1 pts rapportés sur 36 minutes mais avec un True Shooting percentage de 52,9%). Un playmaker parfois de très bon niveau (11 matchs à 5 assists ou plus en moins de 30 minutes en moyenne, durant la saison 2014-15) mais trop souvent premièrement intéressé par trouver son propre tir. Un défenseur capable mais inconstant. Un joueur qui peut parfois paraître un peu léthargique ou nonchalant sur le terrain.

Il est marrant de voir Marty Minlend présenter les mêmes éléments que Vaughn mais en tirer des conclusions assez différentes et plus positives. Le jeune scout reconnaît l’adresse insuffisante de l’arrière mais pense qu’il peut retrouver des pourcentages assez séduisants s’il est mis dans de meilleures conditions (un plus grand temps de jeu, un plus fort distributeur à ses côtés, etc). Il pense surtout qu’à défaut d’atteindre des sommets dans certains secteurs précis du jeu, Mayo affiche un volume de jeu assez complet, qui va du scoring, aux petits hustle plays, en passant par du playmaking et de la défense. Minlend estime que Mayo peut devenir un role player précieux, voire un « glue-guy », peut-être même jusqu’à occuper une place de titulaire dans ce rôle.

Qui a raison? Qui a tort? Minlend est en minorité face aux deux autres scouts mais peut-être est-ce lui qui est dans le vrai. Personnellement, j’ai toujours apprécié Mayo et donc je ne suis pas loin de penser comme lui, en descendant d’un degré ou deux dans l’enthousiasme toutefois. Mais je crains que l’opinion public et peut-être même également Basketball Manager, penche plutôt du côté de Calden et Vaughn.

Je ne peux pas vraiment leur en vouloir, c’est bien l’impression que donnent les apparences. Je me demanderai toujours ce qu’il serait advenu de ce joueur au talent indubitable et au jeu bien ciselé, s’il n’avait pas été la victime collatérale d’un revirement stratégique opéré par la franchise de Memphis. Mayo venait de conclure deux excellentes premières saisons dans la ligue (18 pts à 50 %eFG et 3 assists, 1 stl) quand Memphis a décidé de mettre un peu de mixité dans son cinq majeur lourd en talent pur (Marc Gasol, Zach Randolph, Rudy Gay, Mayo et Mike Conley) pour y insérer un peu de role players comme Tony Allen, Shane Battier et Sam Young.

Du point de vue collectif, la suite ne leur aura pas donné tort mais je ne pourrais pas m’empêcher de penser que cela a peut-être coûté une meilleure carrière au shooting guard. Il est cependant vrai aussi que l’élégant a également connu en parallèle pas mal de déboires. Un jour peut-être j’écrirai un article sur ce que ces Grizzlies-là auraient pu être s’ils avaient agi différemment.

Mais revenons en à mon souci présent. Dans la vraie vie, face à plusieurs opinions divergentes venant d’individus dont je ne connais pas la justesse de jugement, j’irai voir de quoi il retourne moi-même en avalant une dizaine de matchs l’œil rivé au fer à souder sur la cible à analyser. Je ne suis toutefois pas dans la vraie vie.

En farfouillant dans le profil d’OJ, je vois qu’il a déjà bouclé trois matchs de pré-saison (8 pts à 41% et 2 assists en 23 minutes). Un clic droit sur l’un d’eux ouvre un menu déroulant deux options: « aller sur le match » et « aller sur la performance d’OJ Mayo ». Sélectionnant la deuxième occurrence, je me retrouve devant les statistiques, dans toutes leurs multiples formes, de l’arrière se rapportant à cette rencontre. Et là, miracle des temps modernes, je trouve un bouton qui me permet de revoir la partie dans tous les instants où Mayo était sur le terrain.

Les gars de Basketball Manager sont des grands malades. Cet outil est génial et simule parfaitement la position des GMs qui ne doivent pas faire autrement que de se faire livrer des caisses entières de ces vidéos de matchs ne retenant que les minutes jouées par le joueur visé. Je ne vais pas me laisser entraîner là-dedans. Basketball Manager est un jeu extrêmement chronophage et manger mes bolognaises au-dessus de mon clavier pour ne pas perdre du temps de jeu est déjà un pas dans la folie vidéoludique que j’ai franchi un peu trop facilement à mon goût. Je ne peux pas abandonner d’avantage de temps dans ce soft.

L’OJ Mayo que dépeint Minlend serait élément extrêmement intéressant pour soutenir mon noyau de jeunes loups, si je n’avais pas déjà un embouteillage sur le poste d’arrière shooteur. Celui décrit par les deux autres beaucoup moins. S’il s’en sent l’humeur, l’avenir me éclaircira peut-être la question, que ce soit lors des prochaines performances de Mayo ou en me montrant lesquels de mes recruteurs sont les plus fiables.

Parmi l’enfilade de rapports que j’avais commandé et qui me sont aujourd’hui livrés, tous méritent d’être conserver à l’esprit pour le futur, même ceux à l’enthousiasme unanimement modéré comme ceux correspondant au NCAAer Wayne Selden et aux internationaux George De Paula et Matt Lojeski. Ceux qui concernent les très jeunes prospects comme Skal Labissière et Dragan Bender sont en sucre mais ils sont aussi à prendre avec des pincettes, tant ces deux-là n’ont encore rien prouvé à un échelon suffisamment compétitif. Il faudra renouveler les évaluations plus tard dans la saison.

J’accorde un peu plus d’intérêt au rapport réalisé sur Nigel Hayes, combo forward qui va entamer sa troisième saison universitaire à Wisconsin U, finaliste du tournoi NCAA l’an passé. Le bougre présente quelques traits communs avec l’une des chimères les plus recherchées actuellement, Draymond Green. Le Warrior est un poste 4 de petite taille mais doté de longs bras, Hayes aussi. Green est un role player complètement dévoué à sa tâche, Hayes semble l’être aussi. Green est relativement adroit de loin, Hayes aussi (39,6% en 2,5 tentatives). Et surtout, Green est notamment connu pour sa combinaison de vitesse et de puissance dans le bas du corps qui lui permet de switcher en défense efficacement sur n’importe quel ailier ou intérieur, des plus vifs aux plus costauds. Hayes, semble bien disposer du même alliage.

Il faut bien plus que ces quelques caractéristiques rapidement listées pour faire un joueur de la trempe de Draymond Green. Mais cette combinaison d’éléments en constitue une part indispensable et les avoir est donc un sérieux pas dans cette direction. Hayes a le potentiel de Green. S’il tombe quelque part autour, ça serait toujours bon à prendre. On va le surveiller.

Pour finir, j’envoie mes trois scouts NBA ratisser le championnat, pour voir ce qui en ressort. Peut-être trouverai-je une perle cachée.

A suivre.

StillBallin (@StillBallinUnba)

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Une réflexion sur “Basketball Manager: Ma partie, Episode 17

  • WarriorsBlackKid #P

    Nicholson c'est la perle cachée qu'il faut en stretch four

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