Road to Superstar : Joel Embiid

Road to Superstar : Joel Embiid

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Cet article et la vidéo ont été réalisés en 2014, à la suite de la saison universitaire de Joel Embiid et avant que celui ni ce soit sélectionné en troisième position de la draft 2014. Parce que deux années sont une éternité à l’échelle de la NBA, il est temps de redécouvrir qui est Joel Embiid , quel genre de joueur il est (avec l’ajout de quelques nouvelles informations que nous avons sur lui deux ans plus tard), maintenant que l’ancien pivot de Kansas fait enfin ses premiers pas dans la grande ligue. 

Guillaume (@GuillaumeBInfos)

(2014) Bien moins médiatisé que les Andrew Wiggins, Jabari Parker et Julius Randle à l’aube de la saison NCAA, Joel Embiid n’aura finalement pas mis longtemps pour leur voler la vedette. Très tôt, le pivot de Kansas a attiré sur lui toutes les convoitises et s’est même vu promettre pendant très longtemps la place incontestée de numéro un de draft, avant que des problèmes de santé ne viennent remettre en cause l’unanimité de la chose. Il n’empêche, le Camerounais demeure un des meilleurs si ce n’est le meilleur talent de cette cuvée de draft, et conserve encore toutes ses chances de devenir le sixième 1st pick de l’histoire des Cleveland Cavaliers le 26 Juin prochain

(2016) Ce ne sera pas le cas. Embiid est victime d’une blessure durant un de ses workouts pré-draft, et se voit retirer (en plein mois de Juin, à quelques jours de la draft) le statut d’intouchable premier choix de draft. Un statut qui doucement, au fil des jours, retombe de plus en plus entre les mains d’Andrew Wiggins, qui sera effectivement sélectionné en tout premier ce jour-là. Rappelons que le Cleveland de l’époque ne possède pas de LeBron James dans ses rangs encore, ni même Kevin Love, et que les Cavs avaient jeté leur dévolu sur le Camerounais pour offrir un penchant intérieur à leur menace extérieure qu’était Kyrie Irving.

Ce n’est jamais sur le plan statistique qu’Embiid est parvenu à charmer les scouts NBA. Affichant des moyennes assez banales (11.2 pts, 8.1 rbs), il n’a jamais été un des meilleurs joueurs du championnat universitaire, jouant même relativement peu pour un titulaire NCAA (23.1 min/m), à fortiori un projeté numéro un de draft. Là où le Camerounais s’est vu attribué l’étiquette de meilleur prospect du pays, c’est sur sa combinaison rare de fantastiques qualités physiques et son sens du jeu impressionnant, d’autant plus pour un joueur qui n’a découvert le basket qu’il y’a un peu plus de trois ans seulement. C’est son potentiel sans limite qui attire l’attention, le joueur qu’il pourrait devenir plutôt que le joueur qu’il est actuellement.

D’un point de vue physique, Embiid est un spécimen unique comme on n’en voit pas tous les jours débarquer sur le devant de la scène. Très grand (7’0/2m13) et avec une gigantesque envergure de bras (7’5.75’’/2m27), il possède un remarquable charpente qu’il devra néanmoins continuer de solidifier (seulement 240 lbs/108 kg). Pour le reste, c’est un remarquable athlète, qui décolle rapidement du sol, et qui possède une mobilité et une agilité tout simplement exceptionnelles pour un joueur de ses dimensions.

De manière tout à fait effrayante, Embiid a su gommer en deux ans son seul défaut physique, à savoir son déficit musculaire. Prouvant au passage que cette charpente était bel et bien remarquable et que ses larges épaules pourraient en effet supporter une plus grosse masse musculaire. Il semble tout aussi agile mais est désormais aussi épais que n’importe quel pivot de la ligue. Presque de quoi ne pas regretter ces deux ans d’absence, dont il a su tirer profit. Presque.

Seul bémol incontournable : ses problèmes de santé. Blessé au dos, il a été privé de toute la fin de saison (tournoi de la Big 12 et March Madness). Etant donné l’historique de la draft et les risques qui résident autour de la sélection d’un pivot perçu comme fragile, on peut comprendre pourquoi Embiid a perdu ce statut de premier choix unanime qui fut le sien un temps. A l’image de Jabari Parker, son choix de ne pas participer au Draft Combine a dû prolonger les craintes de certains, mais les différents workouts très encourageants qu’il effectue depuis quelques semaines semblent avoir aidé à dissiper certains doutes.

Bon, là encore, les doutes et prévisions se sont révélés justes, mais on s’en serait bien passé. Deux années blanches, des blessures et des rechutes, il y avait de quoi s’inquiéter (bien que seul Wiggins ait réussi à faire deux années pleines, Randle et Parker ayant également connu une presque saison blanche en tant que rookie, comme Exum en sophomore).

De deux choses l’une : on peut penser que la foudre ne tombe jamais deux fois au même endroit, alors trois fois encore moins, les probabilités sont du côté d’Embiid. Seulement à l’inverse, plus tu te blesses, plus tu rechutes (plus tu es enclin aux blessures en fait) et bien plus les probabilités que tu te re blesses sont grandes du coup. Devant ce paradoxe probabiliste, mieux vaut se la jouer lâche et se dire qu’on n’en sait rien (ce qui est vrai, d’ailleurs), en pensant à la fois à Sam Bowie dont le sort n’a cessé de s’acharner sur lui, et à Blake Griffin, qui depuis sa saison blanche post-draft n’a connu aucune rechute. Par ailleurs, a-t-on le droit de se questionner sur l’influence de l’environnement ? Le fait que rien ne presse à Philadelphie et qu’Embiid n’avait pas besoin de revenir vite (ou revenir tout court) n’a-t-il pas forcé le Camerounais à ne pas jouer du tout pendant deux ans, même des matchs en carton en toute fin de saison ? Aucun moyen de le savoir.

Embiid est d’ailleurs un excellent scoreur et finisseur à l’intérieur, précisément du fait de ses énormes mensurations et qualités athlétiques. Il représente un gigantesque cible dans la peinture, et devrait en toute logique exceller sur Pick&Roll dans une ligue où cet exercice est pratiqué à foison, avec plus d’espace pour opérer et de très bons meneurs passeurs aux commandes. Ses mains sont toujours prêtes à réceptionner un ballon, et il possède un très bon toucher de balle. Il est également très difficile de tenir à distance des panneaux et du rebond offensif (3.9 rbs.off/40min), et court en transition avec une fluidité et rapidité tout bonnement fantastique pour un pivot de son gabarit.

A l’heure actuelle il reste encore un peu fin et devra continuer à gagner en volume musculaire, mais il est déjà tout à fait capable de conclure très bien et très régulièrement malgré les contacts. Avec la facilité qui est la sienne de pouvoir jouer au-dessus du cercle il devrait faire partie des finisseurs d’élite de la grande ligue, flirtant ou dépassant même la barre des 70% de réussite au cercle comme ce fut le cas à Kansas. Toutefois, Embiid a cette tendance de ne pas être assez agressif pour conclure avec autorité, malgré sa capacité de pouvoir rapidement décoller du sol. Ses aptitudes physiques sont bien au-dessus de la moyenne mais il doit encore apprendre à en tirer le maximum. Jouer avec plus de dureté et monter au dunk plutôt que de se contenter d’un lay-up difficile en ne recherchant pas tant que cela le contact. C’est d’ailleurs un bon tireur de lancer franc (68%) qui provoquait déjà pas mal de fautes de par sa seule présence sous les panneaux, et qui gagnerait beaucoup à créer les contacts pour obtenir plus de points faciles depuis la ligne de réparation.

Son jeu au poste et les promesses entr’aperçues furent parmi les caractéristiques de son jeu qui lui ont attiré le plus de louanges cette année. Embiid possède d’ores et déjà une palette de moves impressionnante pour un joueur de son âge : très bon toucher de balle, capable de scorer des deux mains, sur hook shot, turnaround jumper ou en usant de son excellente vivacité. Son footwork est tout simplement exceptionnel, et il sait parfaitement user de ses énormes mensurations pour verrouiller son défenseur une fois la position établie et ainsi s’ouvrir de très bons angles de passe.

Il est cependant regrettable de ne pas le voir utiliser sa puissance du tout (ou presque), préférant faire face au panier ou tenter de contourner son défenseur pour se créer un tir. Il est vrai qu’il manque sans doute de force dans la partie basse de son corps mais il n’a que très rarement fait face à des adversaires capables de répondre au challenge physique en NCAA, et n’a pourtant jamais tenté d’enfoncer son chemin jusqu’au cercle, en deux ou trois dribbles dos au panier. Là encore c’est une question d’apprendre à tirer profit de ses qualités physiques, de jouer avec plus de dureté et d’agressivité et d’être plus enclin à aller au contact.

C’est encore le cas. Embiid a encore tendance à faire face à son adversaire au poste, ou à déclencher un turnaround jumper plutôt que de lui rentrer dans le lard. Il est désormais équipé pour remuer n’importe quel intérieur de la ligue (ce n’était pas le cas à sa sortie de Kansas), à lui d’apprendre à le faire.

De même, aussi impressionnants que soient son footwork ou les quelques spectaculaires contre-moves démontrés à l’occasion, Embiid demeure encore très mécanique par moment ou pas toujours en équilibre. D’autant plus lorsque faisant face à des intérieurs typés NBA, possédant un gabarit du même acabit. C’est là-dessus que se fait sentir son inexpérience, mais on peut espérer en toute légitimité que viendront avec le temps une meilleure maîtrise de son sujet et de meilleures sensations.

Un domaine où on a d’ores et déjà vu Embiid faire de très grand progrès est sa capacité de réaction face aux prises à deux. Vraiment pas à l’aise en début d’année, il a ensuite fait preuve de beaucoup plus de patience pour attendre et déceler l’inévitable ouverture créée par la prise à deux. Il y a encore du déchet, mais on le voit précipiter beaucoup moins de passes tout en sachant ressortir très rapidement lorsque la bonne passe se présente. Sa très grande taille lui permet de bien voir le terrain et également de mieux résister à la double pression défensive sur lui. Enfin, il est même suffisamment à l’aise pour entamer son dribble et s’échapper de la prise à deux de cette manière.

Plus généralement, Embiid possède de bons instincts de passeurs pour le poste de pivot mais a encore beaucoup de progrès à faire en terme de prise de décision (là encore, mauvaise du fait en partie de son inexpérience). Si ses 2.3 ast/40min attestent parfaitement de son altruisme et de son excellente vision du jeu, ses 4.1 tov/40min sont en revanche un testament que le Camerounais peut (et doit) encore engranger du savoir-faire et apprendre à faire les bons choix au bon moment en fonction de ce que propose la défense adverse.

Si les Sixers ont bien fait leur boulot (il y a des raisons d’espérer, Colangelo n’est arrivé que très tard l’an dernier), Embiid a aussi profité de ses blessures pour se gaver de vidéos de match du matin au soir pour augmenter son QI basket. Dans ce cas-là, le rookie des Sixers devrait faire de meilleurs choix que le Jayhawk de Kansas qu’il était il y a deux ans.

Du reste, Embiid a su démontrer tout au long de la saison quelques signes rares mais encourageants en vue de l’obtention d’un tir fiable à mi-distance. C’est toujours difficile de juger correctement sur un nombre si peu élevé de tentatives, mais non seulement de s’être montré efficace sur ce petit échantillon, on a pu observer de bonnes mécaniques (à défaut d’être très rapides, comme pour la majorité des pivots) et un bon toucher de balle. De quoi imaginer que ce tir à quelques mètres du cercle viendra un jour parfaire son répertoire offensif.

De ce que l’on a vu pour l’instant, Embiid a non seulement confirmé son tir à mi-distance entraperçu en NCAA, mais il a même étendu sa portée de tir jusqu’à la ligne à trois points et dégaine avec facilité. A voir sur la longueur, mais s’il venait à confirmer cela, ce serait le jackpot pour Phily.

Défensivement, Embiid a la particularité de posséder un potentiel au moins aussi grand que son potentiel offensif, tout en offrant déjà plus d’assurances et de certitudes à ce moment présent.
Embiid est un excellent défenseur au poste, qui devrait souffrir face aux athlètes NBA tant qu’il n’aura pas gagné en puissance et solidité, mais qui possède un très bon footwork et peut contester les tirs très efficacement du fait de ses très longs bras. Sa vitesse latérale est superbe pour un joueur de sa taille, et il n’a aucun problème pour s’aventurer hors de la raquette et défendre d’une très belle manière dans le périmètre.

La puissance il l’a acquise, reste à voir s’il aura aussi l’agressivité et la dureté pour la mettre en pratique.

Embiid a également démontré de très belles aptitudes pour défendre le Pick&Roll. Très performant sur hedging (monter sur le porteur du ballon en sortie d’écran, puis revenir rapidement sur son propre attaquant), il est également capable de contenir les pénétrations, empêchant l’arrière de s’infiltrer dans la raquette après avoir passé l’écran, ou coulissant parfaitement latéralement pour finalement contester ou contrer le tir lorsque ce dernier parvient tout de même à se rendre au cercle.

De manière plus générale, c’est essentiellement de savoir-faire et d’expérience qu’Embiid manque cruellement. Malgré ce qu’il est déjà capabale de réaliser (et les progrès très conséquents qu’il a fait tout le long de l’année) il concède encore des paniers à l’adversaire par manque d’automatismes et de connaissances défensives. Bien fermer les angles au poste, ne pas mordre sur les feintes, reconnaître les situations, réagir à un intérieur qui glisse un écran, comprendre tous les angles d’un P&R, etc. Tout un tas de subtilités dans lesquelles réside le caractère d’élite d’un défenseur lorsqu’il les maîtrise à la perfection.

Ses qualités physiques/athlétiques ainsi que ses excellents instincts et timing en font un fantastique contreur (4.5 blk/40min) capable d’aller chercher des ballons très haut ou très loin là où d’autres intérieurs ne pourraient le faire. Il n’est d’ailleurs pas rare de le voir surgir comme un éclair depuis le coté faible pour venir détruire la tentative de lay-up d’un adversaire qui n’imaginait pas l’aide pouvoir arriver aussi rapidement et d’aussi loin.

En revanche on peut également voir dans sa défense loin du ballon un manque de savoir-faire, et même s’il performe déjà à un très bon niveau, Embiid devra veiller à continuer de développer son QI défensif. Il peut parfois faire l’erreur de quitter la ballon des yeux, aider quand il n’y en a pas forcément besoin, et n’a pas tout le temps la meilleure discipline qu’il soit. Il doit assimiler les principes défensifs de base, savoir quand aider, comment aider, dans quelle situation, avec quel angle apporter l’aide défensive, etc. Il est d’ailleurs très souvent gêné par des problèmes de fautes (5.8/40min) malgré de très gros progrès constatés tout au long de la saison. Sa longueur de bras, sa mobilité et son ahurissant volume de jeu qu’il peut couvrir très rapidement lui permettent de fréquemment rattraper quelques erreurs là où certains ne pourraient rien après avoir été mis dans le vent, mais cela ne peut pas marcher tout le temps et d’autant plus une fois en NBA. Le potentiel est certes là, mais il faut encore un peu de temps et d’expérience à engranger pour réellement exceller dans l’exercice.

Là encore, si tout a été bien fait, il a dû bouffer du film de match pour bien comprendre toutes les subtilités de la défense au basket. Un sport qu’à l’époque il n’avait découvert que trois ans auparavant. Aujourd’hui, il est censé avoir un œil un peu plus expérimenté et plus d’automatismes. Savoir les mettre en pratique est encore autre chose, mais ce serait déjà un bon début.

En définitive, Joel Embiid possède tous les ingrédients pour faire un numéro un de draft digne de ce nom. Il est encore très loin d’être un joueur accompli mais toutes les inquiétudes majeures de son jeu (très enclin aux turnovers, manque de dureté et d’un jeu complètement développé en attaque, manque de savoir-faire et de connaissances défensive) se font vite oublier par sa remarquable dynamique de progression et son immense potentiel des deux côtés du terrain. Il est un an plus âgé que ne le sont la majorité des freshmen de cette année (né en 1994), mais n’a finalement joué au basket de manière structuré que depuis trois ans et quelques à peine (à l’inverse, Wiggins évolue sur les circuits semi pro et autres championnats du monde junior depuis 4 ans déjà).

Le bougre a déjà 22 ans, mais il peut avoir un impact immédiat en NBA. D’un point de vue technique il sait déjà tout faire à peu près bien. Sa marge de progression se situe sur sa prise de décisions, et sur sa capacité à produire beaucoup, régulièrement, et à faire gagner. Pas une mince affaire, mais tout de même. On ne parle pas d’un freshman universitaire sélectionné sur son physique uniquement, dont la palette technique est quasi nulle, et qui après de grosses blessures, doit commencer à tout lui apprendre à 22 ans. Dans ce cas-là ce serait effectivement tard. Du genre Noah Vonleh (même draft) qui joue depuis deux ans mais a bien du mal à développer son jeu, devenant de plus en plus un prospect physique dont on n’aura jamais réussi à en faire un bon joueur de basket, et dont les chances d’y arriver sont inversement proportionnelles à son âge, qui ne va pas en diminuant. Embiid n’est pas dans ce cas du tout. Il a 22 ans, mais est prêt à impacter le jeu en attaque comme en défense.

Si sa blessure au dos demeure une des inquiétudes principales à son sujet, certains pourraient également en voir une autre au moins tout aussi importante dans le fait qu’il n’a finalement joué qu’une vingtaine de minutes par match en NCAA. Passer de ce rôle-là, finalement assez limité et protégé, à celui d’un pourquoi pas numéro un de draft à devoir porter les énormes attentes que ce statut-là confère n’est finalement pas chose aisée. Le risque de brûler les étapes et de se cramer les ailes en plein vol n’est pas néant. Toutes les promesses démontrées ne l’ont été finalement que sur ce temps de jeu limité de vingt minutes et des poussières. Qu’en sera-t-il lorsqu’il devra faire preuve d’autant d’énergie, d’attention, de concentration et de lucidité sur 30 voire 35 minutes de jeu et face à une bien meilleure compétition ?

Un pire scénario qu’on se doit d’imaginer, mais qui n’est finalement pas si catastrophique que cela (même si son développement s’arrête brusquement ici, Embiid restera un pivot défensif de qualité), d’autant plus quand on met en perspective le meilleur scénario possible. Oui, Joel Embiid reste un pari. Mais on ne le tente pas ce pari-là, on n’en tente aucun.

Lui qui s’est attiré à juste titre la comparaison avec Hakeem Olajuwon (en terme de projection future et évidemment pas pour mettre sur le même plan à l’heure d’aujourd’hui le Camerounais de 20 ans et le Olajuwon Hall of Famer) possède le potentiel pour devenir le pivot le plus dominant de la ligue. Des deux côtés du terrain. Rien ne garantit qu’il arrive à l’atteindre, mais c’est à ce point haut que se trouve son seuil maximum si rien ne vient freiner son étonnant et exceptionnel développement.

Tout reste à prouver pour Joel Embiid sur le terrain. Sur le papier, il demeure un des plus gros prospects de draft de ces dernières années, si ce n’est le plus gros. Karl-Anthony Towns est passé par là depuis, mais un Embiid en pleine santé est une version de Towns moins agile et moins à l’aise dans le périmètre, mais un peu plus longue, plus grande, plus athlétique, meilleure en défense et tout aussi calibré franchise player que ne l’est le Timberwolf. Patron attaque et défense, le jackpot.

Rien n’est fait pour l’instant bien entendu, à l’inverse de Towns qui a éclaboussé la ligue de tout son talent l’an passé, et a prouvé dans les faits et dans le jeu toutes les bonnes choses que l’on pensait de lui. Le Timberwolves reste devant dans les faits accomplis (une magnifique saison rookie, mais il n’a pas encore transcendé son équipe au point de la faire gagner d’ailleurs), mais Embiid a commencé la saison très fort en étant le point focal de l’équipe, quand Wiggins voyait pointer sur lui quelques projecteurs pour éviter qu’ils ne soient tous sur Towns, à l’inverse du Camerounais.

Sur le papier, c’est à ce point alléchant qu’est le potentiel de Joel Embiid. A tout ceux qui auraient oublié en deux ans. Ceux qui pensent être les premiers à le comparer à Olajuwon. Ceux qui ont jeté aux loups le brillant Sam Hinkie, et louent ce vil Colangelo qui, s’il ne fait pas trop de conneries, en récoltera malhonnêtement les fruits. Et ceux qui découvrent qu’en fait, oui, Embiid peut devenir un monstre.

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