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Le grand bilan du cahier des rookies NBA : 50 rookies passés au crible

Le petit monde des rookies est un univers à part dans une saison NBA. Toutes les deux semaines, Basket Infos vous propose d’analyser les performances, bonnes ou mauvaises, des débutants dans la grande ligue.

 

Observer un rookie en NBA, c’est être au croisement entre l’espoir et la réalité : l’espoir que le sacro-saint potentiel a fait naître chez les fans, les observateurs et la franchise qui l’a choisi le soir de la draft ; la dure réalité du jeu NBA et de l’adaptation à un contexte où le joueur n’est plus, comme en fac, le centre de son monde. Que le rookie dépasse les attentes, déçoive ou, au contraire, laisse un sentiment mitigé, on finit une rarement une saison en étant sûr de ce qu’un rookie pourra amener dans sa future carrière : l’impression reste souvent floue, tiraillée entre ce qu’on espère (l’accomplissement du « potentiel ») et ce qu’on observe.

D’où la forme un peu particulière de ce bilan : pas de ranking, ni de notes, mais un classement des rookies 2016-2017 par profil. Le profil prend en compte les attentes entourant le joueur avant la saison, attentes le plus souvent indiquées par son rang de sélection lors de la draft, et compare ces attentes avec ce qu’a montré le joueur pendant l’année. Cela conduit à déterminer le type de carrière que le rookie pourrait avoir.

(Par exemple, ci-dessous, vous verrez que Brandon Ingram est classé dans les profils Bradley Beal : ce qui signifie que, comme Beal, il a été choisi très haut dans la draft, et qu’il n’a pas montré qu’il ne pouvait pas être un aussi bon joueur que Bradley Beal dans le futur. Il pourrait aussi être meilleur, ou moins bon. Mais sa saison rookie ne permet pas encore de le déterminer. Au contraire, Kris Dunn est classé dans le profil Cody Zeller : à nos yeux, sa saison montre qu’il ne sera jamais assez bon pour être au niveau d’un Bradley Beal, et que sa carrière ressemblera sans doute à autre chose.)

Le profil n’a du coup rien à voir avec le style de jeu des joueurs choisis: Kris Dunn et Cody Zeller sont clairement deux joueurs très différents!

Evidemment, ce bilan n’a qu’une valeur de pronostic. Aucune conclusion n’est définitive, et certains joueurs nous donneront forcément tort dans le futur !

Trêve de discussions, passons à la description des profils avant de nous lancer dans l’analyse de la saison de 50 de nos rookies 2016-17.

Profil Derrick Rose : Joueur annoncé comme une superstar, si ce n’est un futur MVP, et qui le confirme dès sa saison rookie. Cette saison n’en comporte aucun.

Profil Bradley Beal : Joueur choisi dans la lottery, et dont la saison rookie ne contredit pas l’espoir qu’il devienne un jour All-Star, comme on l’attend d’un lottery pick. Ce qui ne veut pas dire qu’il le deviendra (Bradley Beal ne l’est toujours pas d’ailleurs), mais il en a clairement le potentiel.

Profil Draymond Green : Joueur choisi au second tour de la draft (Green a été choisi en 35e position en 2012) s’avérant un steal dès sa saison rookie. Green est un must, il suffit que le rookie montre les capacités à être un solide titulaire pour entrer dans la catégorie.

Profil Goran Dragic : Joueur choisi au second tour parce qu’il est Européen et que les franchises se méfient un peu, et qui aurait sans doute mérité un premier tour. Pour rappel, Goran Dragic a été drafté 45e en 2008. Par les Spurs, évidemment.

Profil Cody Zeller : Joueur choisi très haut dans la draft, dont la saison rookie met en lumière des limites sans doute rédhibitoires pour être All-Star. En revanche, un destin de très bon role player est en vue. Si vous n’aimez pas Cody Zeller (4e choix 2013), ça marche aussi avec Michael Kidd-Gilchrist (2e choix 2012) ou Marcus Smart (6e choix 2014).

Profil Noah Vonleh : Joueur apprécié des scouts à la draft, souvent choisi assez haut, qui ne joue quasiment pas durant sa saison rookie. Ce qui rend toute projection très floue.

Profil Rudy Gobert : Joueur assez haut dans les mock drafts, choisi bien plus bas que prévu le jour J, et qui montre lors de sa saison rookie qu’il pourrait bien être un steal, en fait. Exactement ce qui est arrivé à Rudy Gobert lors de la draft 2013.

Profil Gorgui Dieng : Joueur choisi dans la deuxième partie du premier tour (ou en toute fin de lottery), auteur d’une saison rookie correcte, sans soulever les foules non plus. Un destin de correct role player et de légère indifférence du public l’attend sans doute. A la Gorgui Dieng, 21e choix 2013.

Profil Quincy Acy : Joueur choisi au second tour, qui n’a rien d’exceptionnel mais en montre assez pour faire une carrière de journeyman. Comme Quincy Acy, dont personne n’est jamais fichu de dire dans quelle franchise il joue.

Profil Seth Curry : Joueur non drafté, passé par toutes sortes de purgatoires (la D-League, la Chine, l’Europe) avant de se faire une place en NBA. Déjà très content d’avoir été retenu par une franchise, mais peut devenir un role player sérieux.

Profil Mirza Teletovic : Joueur ayant fait une bonne partie de sa carrière en Europe, drafté ou non des années auparavant, et qui se décide à venir enfin en NBA. Avec plus ou moins de réussite.

 

Dans l’ensemble, cette classe de rookies est assez faible, comme je l’ai analysé ici. Mais elle pourrait aussi se révéler d’une grande profondeur, en fournissant un nombre très important d’excellents role players. Si vous voulez savoir mes choix pour le Rookie de l’année et les All-Rookie Teams, rendez-vous en fin d’article!

 

[highlight] HORS PROFIL [/highlight]

Joel Embiid (Philadelphie, #3)

La trajectoire de Joel Embiid est tout simplement unique. Quel joueur, dans l’histoire de la NBA, a attendu deux ans avant de faire ses débuts, a instantanément joué comme le meilleur pivot de la ligue, puis s’est blessé et a manqué la deuxième moité de saison ? Aucun. Le début de carrière d’Embiid ne ressemble à celui d’aucun autre joueur avant lui, ce qui rend très difficile toute projection dans le futur. Quand il est sur le terrain, Embiid est un cauchemar pour l’adversaire : un pivot immense, disposant de moves au poste, capable de shooter avec facilité derrière l’arc et, par-dessus le marché, un des meilleurs protecteurs de cercle de la ligue. Il faut redire les stats hallucinantes de l’intérieur camerounais : avec lui sur le parquet, les Sixers encaissaient 99.1 pts sur 100 possessions, ce qui en aurait fait la meilleure défense de la ligue ! Sans lui, ce chiffre chute à 108.1 pts. Mais faut-il avoir confiance en un joueur ayant déjà manqué deux saisons pour blessure et qui, lors de sa saison rookie, ne peut jouer que 31 matchs ? Les blessures vont sans doute lui coûter le titre de Rookie de l’année, mais le prix à payer peut être, pour les Sixers, bien plus dramatique si la santé d’Embiid continue à être un constant point d’interrogation. A l’heure actuelle, la seule chose qu’on puisse dire est qu’Embiid a disputé trente matchs parmi les plus impressionnants qu’il ait été donné de voir chez un rookie dans l’histoire récente de la NBA. En bonne santé, il sera une superstar, voire MVP. S’il ne cesse de rechuter, il sera sans doute l’un des plus grands « what if ? » de l’histoire de la ligue.

 

[highlight] PROFIL BRADLEY BEAL [/highlight]

Brandon Ingram (LA Lakers, #2)

Ingram est le rookie qui a le plus joué cette année (28.8 min/m), avec des pourcentages médiocres (29.2% à 3-pts, 62.1% aux lancers) et une défense erratique (le fait qu’il pèse deux fois moins lourd que ses adversaires ayant joué). Physiquement, il n’est clairement pas près pour la NBA, mais Luke Walton lui a donné des responsabilités intéressantes, notamment en lui confiant la balle sur pick & roll. Sa polyvalence – grande envergure, bonne mécanique de shoot, qualités de playmaking – va être précieuse dans le futur, à condition d’être patient. Dans un effectif des Lakers où le potentiel des jeunes reste une interrogation, il est celui qui rassemble le plus de qualités.

Retrouvez ici l’analyse du jeu de Brandon Ingram

Jaylen Brown (Boston, #3)

Ses responsabilités sont restées limitées en raison de l’épaisseur de l’effectif des Celtics : en gros, son rôle s’est cantonné à prendre des shoots en spot-up et à défendre. Sa palette offensive reste fruste, mais il a montré des signes encourageants, avec un bon 41% sur les shoots dans le corner et une réussite très correcte près du cercle (58.2%) ; son tir à mi-distance et en sortie de dribble est, en revanche, faible. C’est défensivement que Brown a montré le plus de choses : contrairement à Ingram, son physique est extrêmement impressionnant, alliant rapidité et puissance, ce qui lui permet de défendre sur les arrières comme sur les ailiers. Son énergie a été de ce point de vue très précieuse aux Celtics, qui devraient lui donner plus de responsabilité l’an prochain. Il a tout pour devenir un excellent ailier.

Retrouvez ici l’analyse du jeu de Jaylen Brown

Jamal Murray (Denver, #6)

Saison irrégulière pour Murray, sans qu’il y ait là rien de bien inquiétant pour un rookie de 19 ans.  Le jeune Canadien a été utilisé par Mike Malone comme un pur arrière, poste auquel il a pu faire admirer sa remarquable aisance à contourner les écrans, puis comme un meneur lorsque Mudiay est sorti de la rotation. Murray n’est clairement pas (encore ?) un vrai meneur, mais il a certaines capacités de playmaking, freinées par ses difficultés à conclure sur pick & roll et près du cercle. Son sens du shoot devrait suffire à lui garantir une longue carrière en NBA, ce qui n’empêche pas de voir en lui plus que cela : s’il parvient à développer ce qui est encore en friche – et il a largement le temps pour le faire – il peut devenir un redoutable combo guard. Par ailleurs, sa défense, quoique loin d’être exceptionnelle, n’a pas été abominable, une autre raison pour laquelle son potentiel semble supérieur à celui de Buddy Hield. Reste le mystère de sa place dans l’équipe des Nuggets, vu la très belle progression de Gary Harris.

Retrouvez ici l’analyse du jeu de Jamal Murray

Marquese Chriss (Phoenix, #8)

On avait très peur pour Chriss, dont le profil ultra-athlétique sans grand QI basket sentait le flop à plein nez. Bonne surprise, Chriss a réalisé une saison très correcte avec les Suns. Son adresse à 3-pts a été en augmentation constante, de 29.7% avant le All-Star Break à 36% après, tout comme sa concentration au rebond (de 3.5 à 5.9). En plus d’être une machine à highlights, il a aussi donné des aperçus du joueur qu’il peut devenir : un spécimen physique particulièrement polyvalent, capable de switcher sur des joueurs plus petits et de jouer près et loin du cercle. Dans le même temps, Chriss a aussi paru parfois perdu sur le terrain, en défense comme en attaque, ce qui ne permet pas d’exclure qu’il en reste à un stade de développement Jeff Greenesque. Mais si sa progression des deux dernières années se confirme, les Suns ont peut-être mis la main sur un joueur très spécial.

Retrouvez ici l’analyse du jeu de Marquese Chriss

Thon Maker (Milwaukee, #10)

Ceux qui ont regardé attentivement le premier tour opposant les Raptors aux Bucks ont dû remarquer que Thon Maker, en plus d’être titulaire, était surprenamment bon. Le choix de l’immense intérieur soudanais en 10e position avait suscité une certaine perplexité en juin dernier, qui n’a plus vraiment lieu d’être. Maker est un joueur à polir, mais son jeu a tout de ce qu’on attend d’un intérieur moderne : il est capable de shooter à 3-pts (37.8 % en saison régulière), de conclure près du cercle de manière correcte, de ressortir le ballon avec un habileté surprenante pour sa taille, de se déplacer rapidement et, par-dessus le marché, de protéger le cercle grâce à ses grands compas. Bien sûr, la puissance physique lui manque pour faire face aux golgoths des raquettes et son tir mi-distance est en friche. Mais Maker est sans doute, dans cette draft, le joueur qui se rapproche le plus de la fameuse « licorne », cet intérieur moderne capable de protéger le cercle et de défendre en périphérie et, offensivement, de shooter de loin. Autre bonne nouvelle pour lui : l’effectif des Bucks est assez flou à l’intérieur, ce qui devrait lui valoir de jouer régulièrement. Peut-être un des steals de la draft, en fait.

Dario Saric (Philadelphie, #12 en 2014)

Saric a fait une saison assez étrange, ayant du mal au démarrage avant de prendre les choses en main une fois Embiid blessé, puis de baisser de pied en fin d’année. Le Croate n’est sans doute pas une futur superstar, et ne sera peut-être jamais All-Star, mais il y a dans son jeu quelque chose du couteau suisse dont toute équipe rêve. Bon rebondeur, shooteur correct (31.1 % à 3-pts, ce qui n’est pas si mal pour un rookie), capable de se battre dans la peinture mais aussi d’apporter du playmaking, jouant, enfin, avec une énergie jamais démentie, Saric est le genre de joueur qui fait du bien dans une rotation par son utilité : même s’il n’est pas exceptionnel, il apportera toujours quelque chose. Ce qui pourrait le plus freiner sa progression est finalement l’effectif des Sixers : comment s’adaptera-t-il à Ben Simmons, poste 4 comme lui ? Les deux peuvent-ils jouer ensemble, notamment en défense ?

Retrouvez ici l’analyse du jeu de Dario Saric

 

[highlight] PROFIL DRAYMOND GREEN [/highlight]

Malcolm Brogdon (Milwaukee, #36)

Brogdon est, avec Saric, le favori pour gagner le titre de Rookie of the Year, ce qui serait une première pour un joueur choisi au second tour. Un tel exploit serait une preuve de la faiblesse de cette classe de rookies, mais cela ne doit pas occulter la saison remarquable du Président, comme on l’appelle dans le Wisconsin. Brogdon est tout simplement un role player parfait, dans la lignée d’un George Hill ou d’un Pat Beverley : grand et long, ce qui en fait une réelle arme en défense, il sait tenir une attaque en place (4.2 pds de moyenne), en gérant le rythme du pick & roll avec une assurance de vétéran ; c’est aussi un excellent shooteur (40.4 % à 3-pts), qui ne force que très rarement ses tirs. Sa capacité à se créer son propre tir est assez faible, et son âge « avancé » (24 ans) laisse supposer que sa marge de progression n’est pas démentielle. Quelle importance, à la limite, pour un joueur choisi si loin dans la draft, et qui ne semble même pas sentir la différence de niveau entre saison régulière et playoffs ? Durant la série contre Toronto, Brogdon a shooté à 47.6 % à 3-pts et tourne à 9 pts, 4.3 rbds et 3.5 pds en 32 minutes. Aux côtés d’Antetokoumpo, qui assure l’essentiel de la mène, Brogdon est un meneur parfait, même si les Bucks, pour passer un vrai palier, pourrait légitimement le préférer dans un rôle de back-up.

Retrouvez ici l’analyse du jeu de Malcolm Brogdon

Tyler Ulis (Phoenix, #34)

Ulis est petit et maigre. Ce qui a logiquement suffi à la faire descendre au second tour de la draft, alors même que tous les scouts s’accordaient déjà sur ses qualités basket. Bledsoe mis au repos en fin de saison, Ulis en a profité pour démontrer ce qu’il savait faire : en 15 matchs comme titulaire, il a tourné à 16.1 pts, 3.6 rbds et 8.5 pds ! Il ne faut jamais surinterpréter les stats réalisées en fin de saison dans une équipe qui tanke, mais Ulis a au moins montré que ses limites physiques – réelles, et évidentes en défense – ne l’empêchaient pas d’être un vrai joueur NBA. Même si sa petite taille l’empêche de voir parfaitement tout ce qui se passe, Ulis a un sens du jeu remarquable : sous sa direction, les Suns faisaient souvent mieux tourner le ballon qu’avec Bledsoe. Son shoot est plutôt efficace, mais sa sélection de tirs est étrangement anachronique : à l’heure où la NBA s’éloigne du tir mi-distance, lui prend 47 % de ses tirs dans cette zone, et seulement 11% tout près du cercle et 17 % derrière l’arc, où il est très moyen (26.6 %). Ce manque de variété est à travailler, et lui coûte évidemment en efficacité, les défenses adverses ayant tendance à accepter de concéder un tir mi-distance plutôt que tout autre shoot. Défensivement, Ulis se fait massacrer physiquement quand certains grands meneurs viennent le poster, mais il est aussi une vraie peste pour couper les lignes de passe et suivre son défenseur. On n’oserait franchement pas affirmer qu’Ulis tournera un jour, dans un contexte normal, à 16 pts et 8 pds de moyenne sur une saison ; mais les Suns ont au minimum trouvé un vrai bon back-up capable d’apporter sur 15 ou 20 minutes.

 

[highlight] PROFIL GORAN DRAGIC [/highlight]

Ivica Zubac (LA Lakers, #32)

On ne sait pas si on doit en rire ou en pleurer, mais les Lakers ont payé une fortune cet été pour un pivot, Timofey Mozgov, qui est moins bon que leur rookie choisi en début de second tour. Zubac inquiétait les scouts à cause d’une mécanique de shoot franchement peu fiable, mais le Croate a montré cette année de vrais progrès et une certaine appétence pour le shoot à mi-distance. Sa palette offensive est loin d’être celle de Joel Embiid, mais il est au moins capable de se créer de l’espace près du cercle, grâce à une certaine vitesse de pieds et son intelligence dans le placement. Zubac est aussi un rebondeur correct et un défenseur méritant, à défaut d’être efficace. Méfiance, tout de même : Zubac a aussi glissé jusqu’au second tour en raison de blessures récurrentes. Sa capacité à rester en bonne santé reste à prouver.

Willy Hernangomez (Knicks, #35 en 2015)

Ville différente, mais histoire semblable : un pivot vieillissant, signé (bêtement) à prix d’or et finalement dépassé par sa doublure, un jeune rookie européen choisi au second tour. Dans les rôles de Mozgov et Zubac, Noah et Hernangomez. L’aîné des deux frères (voir plus bas pour le cadet) a tranquillement pris position du poste de titulaire aux Knicks, en grande partie grâce à ses énormes qualités de rebondeur : sa marque de 20.4 de Rebound Percentage est une des meilleures de la ligue, qui compense un jeu qui, pour le reste, n’a rien de très exceptionnel. Hernangomez n’est pas un protecteur de cercle d’élite (0.5 cts en 18 minutes) et n’offre que peu de spacing en attaque, se contentant la plupart du temps de finir près du cercle par des dunks ou des layups (qui représentent 71 % de ses paniers). Le jeune espagnol a encore le temps de progresser mais, comme Zubac, il a au moins posé les bases d’une bonne carrière de pivot capable de jouer une vingtaine de solides minutes par match. Comme Zubac – qui a sans doute un peu plus de talent – l’avenir nous dira s’il peut faire mieux.

Paul Zipser (Chicago, #48)

Vous avez peut-être découvert Paul Zipser lors de la série contre Boston, en vous demandant qui diable était cet ailier titulaire de Chicago. Zipser a un physique d’une banalité affolante et donne l’impression d’être un spectateur venu dépanner à l’entraînement, mais l’Allemand s’est mine de rien imposé dans la rotation pourtant assez incompréhensible de Fred Hoiberg. Ses 16 pts lors du match 2 ont été son moment de gloire, où il a pu montrer à la face du monde son shoot extérieur (33.3 % en saison) et ses capacités athlétiques insoupçonnables. Zipser défend, shoote à 3-pts et dunke. Pas de quoi grimper au rideau, mais déjà pas mal à ce niveau de la draft. Une bonne carrière de 3 & D peut s’offrir à lui.

(Zipser a aussi un os surnuméraire dans le pied, ce qui doit sans aucun doute être très inconfortable. Il porte des chaussures spéciales pour cette raison.)

Alex Abrines (OKC, #32)

Annoncé comme la future star du basket espagnol, Abrines n’éblouit pas vraiment les foules pour sa première saison en NBA, mais son profil peut être capital pour le futur du Thunder. Le principal défaut d’OKC, on le sait, est le manque de spacing qui oblige souvent Westbrook à jouer au hero ball ; Sam Presti cherche depuis des années un ailier capable d’être une vraie menace à 3-pts sans être pour autant un complet trou noir en défense (coucou, Anthony Morrow), et espère l’avoir trouvé en la personne d’Abrines. Le jeune Espagnol a shooté à 38.8 % derrière l’arc cette année, ce qui est un chiffre plus qu’honorable, mais, freiné par les blessures, a plus de mal en playoffs (30 %). Le problème est qu’Abrines, pour l’instant, ne fait pas grand-chose d’autre. Sa défense est correcte, sans plus, il ne prend pas beaucoup de rebonds ni ne fait beaucoup de passes. Un profil unidimensionnel, donc, qui tient en partie à son utilisation mais qui peut lui offrir une place de spécialiste dans une équipe. A confirmer, tout de même.

 

[highlight] PROFIL CODY ZELLER [/highlight]

Buddy Hield (Sacramento, #6)

Saison compliquée pour Hield, envoyé en cours de saison à Sacramento dans le cadre du transfert de DeMarcus Cousins et cible, bien malgré lui, des railleries pour avoir été comparé par Vivek Ranadivé à Stephen Curry. Soyons clairs : Buddy Hield ne sera jamais Stephen Curry. Mais son hiver inquiétant avec les Pelicans a laissé place à plus d’optimisme après six bonnes semaines avec les Kings, où Dave Joerger lui a confié la responsabilité de gérer souvent le pick & roll, avec des résultats très encourageants. Son ratio assist/turnover reste négatif, ce qui exclut que Hield puisse devenir, à terme, un vrai meneur, mais cette arme supplémentaire nuance l’impression faisant de Hield un joueur complétement unidimensionnel. Ses 42.8 % de réussite à 3-pts avec les Kings sont en tout cas de belle facture. Hield semble pouvoir devenir un bon role player, dans le moule d’un JJ Redick, mais sa défense très faible, son âge et ses limites offensives rendent difficile de le projeter plus haut.

Retrouvez ici l’analyse du jeu de Buddy Hield

Kris Dunn (Minnesota, #5)

Pour un joueur choisi top 5 et présenté comme le successeur de Rubio à Minnesota, Dunn a clairement déçu cette année. L’ancien meneur de Providence est offensivement d’une faiblesse inquiétante : à part en transition, où son physique fait la différence, il n’a pas du tout rassuré sur son shoot, qui n’a tout simplement aucune consistance. Niveau playmaking, le bilan est moyen : quelques bons matchs (16 pds pour le dernier match de la saison) ne peuvent pas faire oublier un dribble parfois hésitant et une incapacité régulière à mener seul une attaque. En revanche, Dunn est déjà un monstre en défense, un domaine où les rookies souffrent pourtant régulièrement. Sa capacité à gérer les écrans, à forcer les pertes de balle ou à perturber le meneur adverse est impressionnante, tout comme son aptitude au contre en transition. Dunn n’est peut-être pas le meneur du futur de Minnesota, mais on peut l’imaginer comme une sorte de Tony Allen, capable de défendre sur trois positions et d’amener son énergie tous les soirs. Ce n’est pas forcément ce qu’on attend d’un 5e choix de draft, mais c’est un profil qui peut être capital dans un effectif.

Retrouvez ici l’analyse du jeu de Kris Dunn

 

[highlight] PROFIL NOAH VONLEH [/highlight]

Dragan Bender (Phoenix, #4)

Le quatrième choix de la dernière draft a participé à la moitié des matchs des Suns, la faute notamment à une grosse blessure à la cheville en février, et n’a été sur le parquet que 13 minutes en moyenne lorsqu’Earl Watson a fait appel à lui. Difficile de tirer un bilan à partir d’un si petit total, même si ses chiffres au shoot, notamment, sont assez catastrophiques (35.3 % d’adresse générale, 27.7 % à 3-pts). Bender n’est tout simplement pas prêt physiquement pour la NBA. Très mince, il se fait bousculer dès qu’il entre dans la raquette, ce qui explique qu’il soit tout simplement incapable de récupérer des fautes : en 43 matchs, il a shooté… 11 lancers-francs, et n’en a réussi que 4 ! Mais Bender n’a même pas 20 ans, et se renforcer physiquement devrait lui permettre de faire réapparaître ses qualités de passe ou de shoot. Les Suns ne peuvent qu’être patients avec un joueur qui, dès juin, était présenté comme un projet à long terme.

Jakob Poeltl (Toronto, #9)

Lui aussi lottery pick, Poeltl a encore plus de bonnes raisons d’avoir peu jouer : les Raptors sont une équipe de haut de tableau, ce qui rend l’intégration difficile pour un rookie, et ont énormément d’intérieurs dans leur effectif. Poeltl a participé à 54 matchs, avec 11 minutes de jeu en moyenne, mais son temps de jeu a été en hausse progressive, ce qui est toujours bon signe. Même s’il est difficile d’en tirer trop de conclusions, sa présence sur le parquet a confirmé certaines qualités : Poeltl lit très bien les coupes sous le panier, ce qui lui permet de marquer des paniers faciles ; c’est un excellent rebondeur offensif ; il a de vrais moves au poste, même s’il a rarement eu l’occasion de le montrer. En revanche, sa réussite au lancer est inquiétante (54 %), il n’apporte pas (encore ?) de spacing et est un peu léger en défense. Il mérite d’être revu, mais cela dépendra évidemment des choix faits par les Raptors cet été.

Georgios Papagiannis (Sacramento, #13)

La grosse surprise de la lottery n’a pas encore convaincu qu’il n’était pas une énième erreur des Kings à la draft, et pour cause : on ne l’a pas vu de la saison, jusqu’à ce que les Kings lancent la machine à tanker et lui offrent des minutes. De ce qu’on a pu voir – à relativiser du fait du peu d’enjeu des matchs disputés –, Papagiannis a un profil de pivot à l’ancienne, jouant près du cercle en attaque comme en défense. Il semble capable de s’écarter quelque peu pour shooter, ce qui est bon signe pour le futur, mais le voir un jour capable de défendre sur les stretch 5 est très improbable. Sa protection de cercle paraît plutôt encourageante, malgré une verticalité pas folichonne. Bref, un joueur qui a montré des choses intéressantes, sans non plus éblouir les foules. Point positif, le Grec est encore très jeune. Quant à être convaincu par le choix des Kings de le drafter si haut, cela reste vraiment à voir.

Henry Ellenson (Detroit, #18)

Ellenson était sorti de la lottery le soir de la draft, alors qu’on pensait qu’il était capable d’avoir un impact dès sa première saison NBA avec son profil d’ailier-fort shooteur. Manqué : Stan Van Gundy n’a montré aucune confiance envers son rookie, qui n’aura mis les pieds sur le parquet que 146 petites minutes. Autant dire qu’on ne peut rien en conclure, si ce n’est que ces quelques minutes auront plus inquiété qu’autre chose du point de vue de son shoot (35.9 %), confirmant l’impression laissée en D-League (41.8 %, 32 % à 3-pts). A revoir quand il aura pris du muscle. Lui aussi n’a que vingt ans, rien ne presse encore.

DeAndre’ Bembry (Atlanta, #21)

L’un de nos chouchous à la draft pour son côté homme à tout (bien) faire, Bembry a passé la saison à cirer le banc, laissant l’autre rookie Taurean Prince (voir ci-dessous) briller à Atlanta. Bembry a joué moins de la moitié des matchs de l’année, pour 9.8 minutes de moyenne, pendant lesquelles il a manqué 17 de ses 18 tirs à 3-pts et 10 de ses 16 lancers-francs. Pas franchement éblouissant. S’il y a un domaine dans lequel Bembry a marqué des points, c’est bien la défense : Mike Budenholzer l’a lancé en fin de saison sur James Harden et LeBron James, et le rookie s’en est à chaque fois sorti avec les honneurs, montrant une dureté très intéressante.

Malik Beasley (Denver, #19)

Difficile d’avoir du temps de jeu quand vous êtes un rookie et que Jamal Murray, Gary Harris et Will Barton jouent au même poste que vous. Comme prévu, la saison a été longue pour Beasley (20 ans), entré en jeu pendant 23 matchs, pour 164 minutes disputées. Long et athlétique, Beasley a le profil parfait pour devenir un 3 & D de bon niveau, d’autant qu’il a été plutôt efficace lorsqu’il a foulé le parquet : ses 45.2 % d’adresse sont très encourageants, tout comme ses 32.1 % à 3-pts. Ses qualités physiques s’accompagnent d’un bon QI basket, ce qui laisse à penser qu’il devrait jouer plus l’an prochain, surtout si Gallinari venait à s’en aller. Prometteur, même si on l’a très peu vu.

Wade Baldwin IV (Memphis, #17)

Baldwin (21 ans) a bien commencé la saison, puis a complétement disparu de la circulation, finissant l’année avec 33 matchs joués. Il faut dire que son adresse a atteint des sommets de médiocrité : 31.3 % d’adresse générale, et un merveilleux 13.6 % derrière l’arc ! Avec son physique impressionnant, ses longs bras et son énergie débordante, Baldwin a le potentiel pour devenir un très bon chien de garde au poste de meneur, mais manque pour l’instant totalement de régularité. La majorité de sa saison s’est déroulée en D-League, où David Fitzdale espérait le voir mûrir et devenir un peu moins têtu. Baldwin n’a pas vraiment eu l’occasion de montrer ses progrès, mais on devrait le voir un peu plus l’an prochain.

Deyonta Davis (Memphis, #31)

Possible lottery pick, Davis avait chuté jusqu’en début de premier tour à la draft, où les Grizzlies avaient été tout heureux de le récupérer. Comme Baldwin, le jeune ailier-fort a passé la plupart de son temps en D-League et sur le banc et n’aura joué que 238 minutes en NBA. Plutôt adroit (51.1 %), Davis est un intérieur plutôt maigrichon, mais doté d’immenses bras qui lui permettent d’assurer une protection de cercle très honnête, en tout cas pour un rookie. Offensivement, on n’a pas vu grand-chose d’autres que des paniers faciles, mais ce petit impact défensif est déjà quelque chose sur lequel les Grizzlies peuvent s’appuyer pour l’avenir.

Dejounte Murray (San Antonio, #29)

Attention, possible steal. Descendu plus bas que prévu lors de la draft, Murray n’a que peu vu le terrain cette année, barré par Parker et Mills (à peine 300 minutes au total), mais a déjà montré son instinct de scoreur et son adresse (39.1 % à 3-pts), ainsi qu’un playmaking tout à fait correct. Il est trop tôt pour tirer des conclusions, mais avec un Patty Mills free agent cet été, on ne serait pas surpris que Popovich confie plus de responsabilités à Murray dès la saison prochaine.

Cheick Diallo (New Orleans, #33)

Diallo n’est apparu que dans 17 matchs cette saison avec les Pelicans, mais il a été plutôt convaincant dans le rôle de l’intérieur apportant son énergie et son lot de paniers faciles à l’intérieur. Le jeune Malien n’a pas énormément d’armes en attaque, mais il joue sans aucune timidité et a certaines qualités défensives. Les Pelicans ont plus besoin d’aide à l’extérieur que dans la raquette, mais Diallo peut au moins leur apporter une bonne quinzaine de minutes en sortie de banc.

 

[highlight] PROFIL RUDY GOBERT [/highlight]

Caris LeVert (Brooklyn, #20)

La situation des Nets est tellement catastrophique qu’ils n’ont d’autre choix que de faire confiance à leurs rookies, ce qui est plutôt une bonne nouvelle pour ces derniers. En récupérant Caris LeVert lors de la dernière draft, Sean Marks avait fait le pari de faire confiance à un joueur pétri de talent, mais fragilisé par les blessures durant son séjour à la fac. Pour l’instant, le pari est réussi. LeVert a fait une saison rookie plus que correcte et est l’une des rares étincelles d’espoir dans l’effectif de Brooklyn : son profil de grand combo guard capable d’amener à la fois du playmaking et du shoot (32.1 % à 3-pts, 45 % au total) est très intéressant pour les mismatches qu’il peut créer des deux côtés du terrain. Sans être un meneur à plein temps, LeVert a cette capacité à gérer parfaitement le pick & roll, comme peuvent le faire DeMar DeRozan ou Rodney Hood, entre autres. Extrêmement athlétique, doté d’un premier pas très rapide, il peut finir de manière acrobatique près du cercle ou, grâce à sa taille et sa vision du jeu, servir un partenaire démarqué. Si on ajoute à cela sa prometteuse adresse de loin, on comprend que LeVert a tout d’un steal. Reste un gros doute, qui ne pourra être levé que sur la durée : pourra-t-il continuer sa progression sans se blesser ?

Skal Labissière (Sacramento, #28)

Annoncé comme le rival de Ben Simmons pour le first pick en début de saison dernière, Labissière a plongé lors de la draft à cause d’un mauvaise saison à Kentucky. Le départ de DeMarcus Cousins en février lui a offert du temps de jeu et a montré que le talent était toujours là, et qu’il ne fallait pas exclure que l’intérieur haïtien devienne un très solide joueur. Un match à 32 pts et 11 rbds contre les Suns (oui, bon, c’était les Suns) a particulièrement mis en valeur les qualités de Labissière : offensivement, il est capable de shooter à mi-distance (et sûrement, à terme, à 3-pts) et a quelques moves près du panier ; c’est un solide rebondeur, avec quelques aptitudes à protéger le cercle et la mobilité pour chasser l’intérieur adverse assez loin en périphérie. Comme beaucoup de rookies, il est encore trop frêle physiquement pour être vraiment efficace en défense ou pour s’imposer face à de solides défenseurs dans la raquette, mais Labissière a déjà effacé l’idée qu’il puisse être un flop complet. A confirmer sur la durée, mais le jeune Haïtien est un des rayons de soleil d’une tristounette équipe des Kings.

 

[highlight] PROFIL GORGUI DIENG [/highlight]

Taurean Prince (Atlanta, #12)

Le premier mot qui venait à l’esprit en parlant de Taurean Prince avant la draft était « 3 &D », et la saison l’a amplement confirmé. Prince est un très bon défenseur, qui offre ce mélange de rapidité et de puissance de plus en plus recherché dans la ligue pour couvrir différentes positions et s’adapter à un jeu où l’on switche de plus en plus les assignations défensives. Mike Budenholzer en a d’ailleurs été vite convaincu, puisqu’après l’avoir laissé sur le banc en début de saison, il l’a progressivement intégré à la rotation jusqu’à lui offrir une place de titulaire en playoffs ! Avec 32.4 % de réussite à 3-pts pour 1.7 tentatives par match, Prince n’est pas encore un sniper, et a d’ailleurs montré ses limites sur la fin de la série contre Washington. Une très belle carrière de role player l’attend néanmoins.

Domantas Sabonis (OKC, #11)

Sabonis est l’un des rookies qui a le plus joué cette saison, avec 81 matchs disputés pour 20 minutes de moyenne. Dès le début de saison, il a été propulsé dans le 5 de Billy Donovan, dans un rôle très différent de celui qu’il tenait à Gonzaga : de joueur dominant dans la raquette, il a dû s’adapter pour shooter de plus loin et étirer les défenses, ce qu’il a plutôt bien fait pendant un mois. Peu à peu, ses prestations sont devenues moins convaincantes, et il a fait les frais des arrivées de Jerami Grant et Taj Gibson. Manquant de puissance et de longueur de bras, Sabonis n’est pas un grand défenseur, et n’a pas encore les repères pour défendre en périphérie. Comme Abrines, Sabonis a pourtant une partie du futur d’OKC entre ses mains : s’il parvient à faire fructifier son shoot et son bon sens de la passe, il peut devenir le poste 4 qu’espère le Thunder, susceptible d’écarter les défenses autour du pick & roll Westbrook/Adams. La transition est loin d’être évidente pour un joueur qui doit repenser le jeu qui en avait fait une star à la fac, mais elle sera très intéressante à suivre dans le futur. Si le Thunder lui en laisse le temps, évidemment.

Denzel Valentine (Chicago, #14)

La polyvalence de Valentine n’a d’égal que ses limites physiques, ce qui s’est confirmé cette année à Chicago. Valentine a réussi à arracher un temps de jeu honorable au foutoir infernal qu’est l’effectif des Bulls, confirmant qu’il peut être un deuxième meneur efficace, un bon rebondeur et un shooteur très correct (35.1 % à 3-pts). Ses limites ont aussi sauté aux yeux, malheureusement : son déficit physique se fait sentir par son incapacité totale à finir dans la raquette, où son taux de réussite est un affreux 35.7 %, et en défense, où il ne peut pas suivre les joueurs les plus rapides, ni défendre au poste contre des arrières plus massifs. Avec plus de 70% de tirs pris derrière l’arc, il doit diversifier sa sélection de tirs pour avoir un apport offensif au niveau de son QI basket. Il n’est pas aidé par l’impression de navigation à vue de la franchise.

Juancho Hernangomez (Denver, #15)

Il est fort possible que le petit frère soit plus talentueux que le grand, Willy. Juancho a fait une saison discrète, dépassant rarement les 15 minutes de jeu, mais son adresse est une des plus hautes parmi les rookies, vu son poste (45.1 %, 40.7 % à 3-pts). Utilisé majoritairement en spot-up, le jeune ailier espagnol est déjà un shooteur très efficace, mais il est aussi très athlétique, capable de dunker avec férocité et de défendre très efficacement. Cette explosivité fait entrevoir un usage intéressant dans le rôle d’un ailier-fort small ball, capable de rouler vers le cercle et de switcher le pick & roll. Hernangomez reste limité par un dribble hésitant et un manque de création au tir, mais il est déjà un jeune joueur très prometteur. Role player est pour lui un niveau plancher, mais rien ne dit qu’il ne puisse pas aller plus haut.

Malachi Richardson (Sacramento, #22)

Enième rookie des Kings, Malachi Richardson a été handicapé en fin de saison par une blessure et a un avenir un peu flou à Sacramento, étant donné que l’effectif est rempli à ras-bord de jeunes arrières. Offensivement, Richardson est assez limité, puisqu’il ne compense pas son adresse très moyenne à 3-pts (28 %) par du playmaking, ce qui est toujours assez embêtant pour un arrière. Son potentiel athlétique est bien là, mais il ne respire pas le QI basket, pas plus qu’il n’impressionne en défense. Cela étant, il n’a pas énormément joué et reste très jeune. S’il parvient à améliorer son tir extérieur, il peut faire une carrière sympathique. On n’en mettrait pas notre main à couper, mais il n’y a rien de rédhibitoire encore.

Timothé Luwawu-Cabarrot (Philadelphie, #24)

Là encore, la prudence s’impose lorsqu’on raisonne sur des stats de fin de saison, mais les 12.6 pts, 3.7 rbds et 2.1 pds à 33% à 3-pts de Luwawu sur les vingts derniers matchs de l’année sont très prometteurs pour la suite. Luwawu a profité d’un roster des Sixers décimé pour s’imposer comme une solution très convaincante à l’arrière, prenant de plus en plus de responsabilités et améliorant constamment sa régularité au shoot. Agressif en attaque, ce qui lui permet d’obtenir régulièrement des lancers, comme en défense, c’est surtout par sa confiance en son tir extérieur qu’il peut être un atout considérable pour les Sixers, qui auront besoin d’étirer les défenses pour mettre en valeur les qualités de Ben Simmons. Bonne pioche pour Philadelphie, a priori.

Pascal Siakam (Toronto, #27)

Bonne surprise du début de saison, qu’il a débutée comme titulaire, Pascal Siakam a complètement disparu après les arrivées de Serge Ibaka et de PJ Tucker, sans que cela supprime la bonne impression qu’a laissée sa première saison à Toronto. Ailier-fort mobile et athlétique, Siakam a tout de l’energizer en sortie de banc, qui amène de la défense près du cercle et en périphérie et de la finition dans la raquette. Son arsenal offensif reste limité mais n’est pas sans promesses, notamment avec le développement d’un tir mi-distance pas inintéressant. Comme Poeltl, Siakam est à la merci des choix faits par Masai Ujiri à l’intersaison, mais il en a montré assez pour éveiller l’intérêt d’autres franchises si Toronto ne lui offre pas de temps de jeu dans le futur.

Retrouvez ici l’analyse du jeu de Pascal Siakam

 

[highlight] PROFIL QUINCY ACY [/highlight]

Patrick McCaw (Golden State, #38)

Annoncé comme l’un des possibles steals de la draft, McCaw n’a pas encore tout à fait confirmé, même s’il a joué un rôle non négligeable dans la saison des Warriors. Après tout, tous les rookies n’auraient pas pu décrocher régulièrement une quinzaine de minutes dans la meilleure équipe de la ligue. McCaw est un shooteur correct, mais pas exceptionnel, long et athlétique, assez efficace en transition. Son playmaking n’est pas aussi bon qu’espéré et il n’a aucun énorme point fort. Pour l’instant, il est un bon dixième ou onzième homme. A voir sur la durée s’il peut faire plus.

Isaiah Whitehead (Brooklyn, #42)

Il n’y a qu’aux Nets qu’un joueur comme Whitehead peut jouer plus de 22 minutes par match et être parfois titulaire. Non pas que Whitehead soit un mauvais joueur, mais c’est un shooteur médiocre (29.2 %) et un playmaker assez désordonné qui, dans une franchise normale, ne jouerait sans doute que dans le garbage time. Cela étant, Whitehead est assez fun à voir jouer. Il passe son temps à pénétrer à toute allure dans la peinture, à tourner sur lui-même et à aller défier sans aucune crainte les monstres des raquettes. Son envergure et ses atouts physiques sont réels, même si tout cela est encore très chaotique. Rien ne dit que Whitehead s’impose un jour ailleurs qu’aux Nets, mais il peut au moins faire une carrière honnête.

Andrew Harrison (Memphis, #44 en 2015)

Comme Whitehead, Harrison a beaucoup joué cette année, et comme Whitehead, cela est plus dû aux insuffisances du roster autour de lui qu’à un talent franchement au-dessus du lot. Dans une équipe de Memphis à la rotation très légère sur les ailes, Harrison s’est fait une petite place grâce à une bonne défense et une aptitude à dépanner à la mène sur quelques séquences. Offensivement, Harrison n’est fiable au tir dans aucune zone du terrain, ce qui explique sa formidable adresse de 32.5 %. Les défenses ne s’occupent même pas de lui, d’autant que sa finition près du cercle est très faible. David Fitzdale fait avec ce qu’il a, et Harrison a eu au moins le mérite d’en faire assez pour mériter ses minutes. Mais son potentiel est limité.

Retrouvez ici l’analyse du jeu de Andrew Harrison

Semaj Christon (OKC, #55 en 2014)

Voir le Thunder mené par Semaj Christon pendant les rares moments de repos de Russell Westbrook avait quelque chose de pathétique, a fortiori pendant les playoffs. Faute de mieux, Billy Donovan a fait jouer Christon en moyenne 15 minutes par match, un chiffre bien trop important pour un shooteur aussi épouvantable : 34.5 FG%, 19 3P%, 54.8 FT% ! Christon (24 ans) a mis deux ans pour débuter en NBA, passant par la D-League et l’Italie, et on comprend pourquoi. Il devrait être là pour faire le nombre en troisième meneur, pas plus.

Kay Felder (Cleveland, #54)

Felder est tout petit, mais est un athlète impressionnant, qui ravageait les défenses en NCAA. Au niveau NBA, c’est évidemment plus compliqué, et c’est déjà un miracle que Felder ait été un temps le back-up de Kyrie Irving. Depuis l’arrivée de Deron Williams, Felder a disparu de la rotation, mais il n’a pas à rougir de ses performances, même s’il n’a rien montré de phénoménal. Cleveland n’est peut-être pas la situation idéale pour lui.

 

[highlight] PROFIL SETH CURRY [/highlight]

Yogi Ferrell (Dallas)

Une des très bonnes suprises de la saison, même si on ne jurerait pas que Ferrell soit un futur titulaire dans la ligue. Débarrassé de Deron Williams, le poids léger Ferrell a fait une très bonne deuxième partie de saison à Dallas, s’avérant un shooteur extérieur efficace (38.6 %) et un meneur et défenseur respectable. A 24 ans, il n’a pas une marge de progression folle, mais il a de quoi devenir un bon back-up. Bonne pioche de la part des Mavs.

Rodney McGruder (Miami)

McGruder a galéré pour arriver en NBA (il est sorti de la fac en 2013), mais il a fini par s’imposer dans un effectif du Heat surprenant. Sans faire d’étincelles, McGruder a parfaitement rempli son rôle de col bleu, se chargeant notamment de défendre sur l’aile malgré sa taille moyenne pour le poste (1,96 m). Shooteur et playmaker correct, il a dépanné dans tous les domaines, au point que Spoelstra lui a offert 25 minutes en moyenne, l’un des temps de jeu les plus importants pour un rookie cette année. McGruder est un de ces joueurs féroces, qui ne lâchent jamais rien et compensent leurs manques par une agressivité sans faille. Dans une ligue où les bons défenseurs à l’aile sont plus recherchés que jamais, McGruder ne devrait pas manquer de boulot dans les années à venir.

Retrouvez ici l’analyse du jeu de Rodney McGruder

Troy Williams (Houston)

Troy Williams a passé 3 ans chez les Hoosiers d’Indiana avec Yogi Ferrell et, comme lui, n’a pas été drafté en juin dernier. Propulsé par les blessures dans la rotation de Memphis, il s’en est sorti honorablement, avec notamment un match à 18 pts contre Miami fin novembre. Coupé en janvier, il a rejoint les Rockets pour la fin de saison, scorant notamment 21 pts contre les Suns. Williams n’a jamais été un gros scoreur, son apport offensif ayant souvent été irrégulier à la fac. C’est en revanche un bon rebondeur et un passeur correct, qui peut être utile en fin de rotation. A revoir éventuellement.

Malcolm Delaney (Atlanta)

A 28 ans, Delaney a déjà bourlingué dans toute l’Europe avec beaucoup de succès avant d’avoir sa chance en NBA cette année. Une chance due à la faiblesse de la rotation des Hawks au poste 1, puisque l’arrivée de José Calderon en fin de saison l’a poussé au fond du banc. Il faut dire qu’avec une adresse générale de 37.4 % (23.6 % à 3-pts), Delaney n’a pas vraiment ébloui les foules, manquant souvent d’agressivité offensivement. Il va devoir rehausser son niveau l’an prochain s’il ne veut pas refaire un tour en Europe.

Derrick Jones Jr (Phoenix)

Jones s’est fait connaître par ses dunks fracassants, en jouant pourtant relativement peu (une petite trentaine de matchs). La fin de saison en roue libre des Suns lui a au moins offert un peu de temps sur les parquets, dont il a profité pour faire admirer ses qualités athlétiques et son incroyable efficacité près du cercle (67 % de réussite !). Le jump shot ? Il n’en a pour ainsi dire aucun, ce qui est embêtant. On imagine que le projet est d’en faire un spécialiste défensif, en espérant qu’il progresse ne serait-ce qu’un peu au tir. Le garçon est très jeune (20 ans), donc pourquoi pas, après tout.

Dorian Finney-Smith (Dallas)

Jouer 81 matchs avec 20 minutes de présence en moyenne est un sacré accomplissement pour un rookie non drafté. Que Dallas n’ait quasiment aucun ailier digne de ce nom a bien aidé, mais Finney-Smith peut au moins être fier d’avoir saisi l’occasion. Rien ne saute aux yeux dans ses stats (4.3 pts, 2.7 rbds, 0.8 pds, 37.2 FG%), mais sa défense a été impeccable tout au long de l’année. Comme Dallas a une option pour l’an prochain à moins d’un million, il devrait faire partie de l’aventure ; comme beaucoup, sa capacité à améliorer son shoot fera toute la différence entre un destin de journeyman et un poste de solide role player.

Ron Baker (New York)

Phil Jackson aime bien Ron Baker, puisqu’il lui a offert le poste de back-up de Rose après avoir coupé Brandon Jennings. Baker a un physique improbable et un passé d’auteur pour enfants, et est aussi un basketteur assez limité pour le moment. Sa fin de saison a été encourageante, mais il n’y a rien dans son arsenal offensif qui soit franchement impressionnant. Baker fait vivre la balle, défend avec acharnement, mais ses limites physiques sont réelles. Il a peut-être une chance de décrocher un contrat l’an prochain, mais c’est loin d’être joué.

 

[highlight] PROFIL MIRZA TELETOVIC [/highlight]

Tomas Satoransky (Washington)

Meneur de grande taille, Satoransky n’a pas tout à fait confirmé les attentes que les Wizards mettaient en lui cette saison, au point que Ernie Grunfeld a dû aller chercher Brandon Jennings pour muscler son banc. Le Tchèque a notamment connu une année très difficile au shoot extérieur (24.3 %) et dans la création offensive : avec lui sur le terrain, les Wizards marquaient 104.7 pts sur 100 possessions, contre 109.3 quand il est sur le banc. En revanche, l’équipe défendait mieux : 102.4 contre 107.8. Satoransky devrait avoir une saison plus productive l’an prochain, maintenant qu’il a pris le rythme de la NBA. Si les Wizards lui conservent leur confiance, évidemment.

Mindaugas Kuzminskas (New York)

Kuzminskas a réalisé une saison correcte, du moins selon les critères des Knicks. Le Lituanien a fait le boulot en sortie de banc, mais on ne peut pas dire qu’il ait donné non plus l’impression qu’il soit, à 27 ans, un joueur clé pour l’avenir de la franchise. En 10e ou 11e homme, c’est un joueur tout à fait acceptable. En attendre plus semble risqué.

Davis Bertans (San Antonio)

Ne vous fiez pas à ses statistiques modestes (4.5 pts, 1.5 rbds, 0.7 pds) : Davis Bertans a prouvé cette année qu’il pouvait devenir un joueur très utile pour Gregg Popovich, une fois qu’il aurait pris le pli de la NBA. Bertans a shooté cette année à 39.9 % à 3-pts, un excellent chiffre, et a montré une mobilité très encourageante : avec David Lee, LaMarcus Aldridge et Pau Gasol, San Antonio possède en effet des ailiers-forts peu mobiles, ce qui est un vrai handicap en défense. Bertans peut être une partie de la solution pour les Spurs, s’il se muscle un peu pour tenir le choc en défense. Sa polyvalence devrait lui valoir du temps de jeu l’an prochain, et on pourrait le voir apparaître au cours de la série contre les Rockets.

 

Rookie de l’année

Malcolm Brogdon

First All-Rookie Team

Malcolm Brogdon

Buddy Hield

Jamal Murray

Dario Saric

Joel Embiid

Second All-Rookie Team

Caris LeVert

Rodney McGruder

Brandon Ingram

Jaylen Brown

Willy Hernangomez

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3 réflexions sur “Le grand bilan du cahier des rookies NBA : 50 rookies passés au crible

  • astringues

    Il y a quelque chose de Delladova chez Ron Baker, une sorte de grind qui en fait un fan star…

  • Rapha

    C'est exactement ça!

  • WarriorsBlackKid #P

    Je serais tellement content que Brogdon soit ROY !

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