Infos NBA

David Kahn raconte comment LaVar Ball n’a rien inventé en vue de la draft de son fils

LaVar Ball, l’homme le plus bavard et prétentieux du monde, est prêt à dire toutes les âneries possibles dans les médias du moment que cela entretient le buzz vis-à-vis de son fils, annoncé 2ème de la draft jeudi soir. Son père l’a fait savoir à tout le monde, il veut que son fils joue aux Lakers. Hors de question de faire un workout pour les Boston Celtics. Et il n’est pas le premier à manœuvrer ainsi avec sa progéniture.

Souvent, des membres de la famille d’un joueur travaillent avec l’agent de ce dernier pour s’orienter vers une franchise plutôt qu’une autre, en prenant en compte le futur temps de jeu et la place qu’occupera leur poulain dans sa future équipe. Généralement, cela se déroule ainsi : après la loterie, une équipe appelle l’agent du joueur pour arranger une visite pré-draft. L’agent répond ‘merci mais non merci’ si ce n’est pas un endroit où le joueur veut jouer. Si ce n’est pas assez clair, ce sera suivi par un appel privé de l’agent au management de l’équipe et parfois même au propriétaire, en demandant poliment à ces derniers de ne pas sélectionner leur joueur. Il existe des exemples de joueurs ayant spécifiquement demandé à ne pas être choisi par une équipe qui les a pris quand même après coup, mais cela ne se passe ensuite bien que dans de rares cas.

Un système expliqué ci-dessus par David Kahn, connu pour avoir drafté 3 meneurs de jeu sans sélectionner Stephen Curry (ni Ty Lawson) en qualité de président des opérations basket pour les Minnesota Timberwolves en 2009. Le malheureux a raconté son histoire à Sports Illustrated :

« En 2009, quelques jours après mon embauche le 22 mai, l’agent de Steph Curry me dit que le père de Steph, Dell, ne voulait pas que son fils soit drafté par Minnesota. ‘Avec tout le respect que je te dois’ m’avait dit Jeff Austin lors du draft combine de Chicago.

Jeff Austin, que je connaissais un peu, avait représenté Dell Curry quand il était joueur. Il gérait Steph en raison de sa connexion avec Dell et m’a dit que c’était une demande de la famille. ‘J’ai vraiment besoin de ton aide là-dessus’ m’a dit Jeff, en m’expliquant pourquoi il n’y aurait pas de visite. Ce message aurait pesé dans mon processus de décisions dans n’importe quelles circonstances, mais tout particulièrement à Minnesota. Immédiatement après mon embauche, les partenaires business de l’équipe et les abonnés à l’année me disaient ‘Tu n’attireras aucun free agent ici, les joueurs ne veulent pas jouer là où il fait froid’. J’ai donc pensé que ce n’était probablement pas le bon moment pour leur parler des Curry.

Que les fans soient si convaincus que les joueurs n’auraient jamais envie de venir à Minneapolis, ça m’a surpris. J’avais travaillé dans un autre petit marché, Indianapolis, pendant presque 10 ans et je savais qu’il y avait des avantages à être à New York ou Los Angeles. Mais nous n’avions jamais eu le sentiment d’être incapables d’être en concurrence pour les joueurs.

Ricky Rubio, un Espagnol de 18 ans, est venu compliqué les choses. Il avait un flair rare pour la passe, la mise en place des scoreurs et il m’avait captivé. Deux semaines avant la draft, j’ai fait un transfert avec Washington, en envoyant Randy Foye et Mike Miller pour le 5ème choix. Ça nous a permis de drafter Rubio, qui avait un énorme buyout sur son contrat qui allait sûrement l’empêcher de venir tout de suite, et dont beaucoup pensaient qu’il ne viendrait jamais en NBA et qu’il forcerait un transfert.

Donc nous avons les choix, 5 et 6. Prendre non pas un mais deux joueurs qui n’ont peut-être pas envie de jouer à Minnesota ? Ça aurait demandé de vraies cojones. Nous avons pris Rubio et Jonny Flynn, un meneur prêt à jouer en NBA et qui a joué 81 matchs pour nous avant de souffrir d’une terrible blessure à la hanche. À l’époque, le drafter avait beaucoup de sens, nous n’avions pas un seul meneur dans le roster et notre staff l’avait classé n°1 parmi les meneurs de jeu non seulement pour son jeu sur le terrain mais aussi pour ses qualités de leader, un fort besoin dans l’équipe.

Flynn était passé devant dans notre classement après un workout impressionnant avec Tyreke Evans (4ème choix), Brandon Jennings (10ème choix) et d’autres. L’absence de Curry n’était pas passée inaperçue. Rubio n’était pas là non plus, mais je trouvais ses talents de passeur et de défenseur extraordinaire pour un jeune de 18 ans, j’étais prêt à prendre le risque. C’était le joueur que je voulais.

Je ne partage cette histoire que maintenant pour 2 raisons. D’abord, Dell Curry a révélé la demande de sa famille à Minnesota l’année dernière, mais n’a pas fourni tous les détails. Il manquait une partie de l’histoire. Et pour des raisons évidentes, je n’ai jamais discuté de ça publiquement tant que j’étais en poste à Minnesota, cela aurait entretenu la peur des joueurs de venir ici (une peur qui n’est plus, selon moi).

Ensuite, LaVar Ball. Beaucoup de ce qu’il a fait ces dernières semaines a provoqué une quantité juste de surveillance si ce n’est de critique. Mais refuser que Lonzo fasse une visite à Boston en faisant ce qu’il peut pour conduire son fils dans l’équipe qu’il souhaite. Dans ce cas, il utilise le vieux playbook » David Kahn

via Sports Illustrated

Laisser un commentaire