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Les two way contracts, la « pire chose qui soit arrivée aux joueurs depuis longtemps » selon un agent

Au début de la saison dernière, la NBA a créé un nouveau type de contrat : les two ways. Avec ces deals, les franchises peuvent maintenant signer deux joueurs en plus de leurs quinze habituels. Ces deux joueurs sont la plupart du temps mis à disposition de la G-League de la franchise mais ils peuvent passer en tout 45 jours avec l’équipe NBA avec qui ils se sont engagés, après quoi un contrat standard devra leur être proposé pour être conservés. Ce dispositif a reçu un bon accueil et permis à quelques joueurs de se révéler la saison passée, comme CJ Williams aux Clippers ou Torrey Craig à Denver. Mais, pour certains, les two ways contracts sont loin d’être aussi avantageux pour les joueurs qu’on pourrait le penser au premier abord.

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« Je pense que les two ways sont la pire chose qui est arrivée aux joueurs depuis un bon moment. » Un agent de joueurs NBA qui a souhaité rester anonyme.

Certes, ces fameux two ways permettent à 60 joueurs (deux par franchise) de se rapprocher de la NBA. Mais dans le même temps, les salaires perçus par ces derniers sont ridiculement faibles (par rapport à ce que touchent les joueurs NBA bien entendu). Les contrats standards minimums permettent aux joueurs de recevoir 838 464 dollars pour les moins expérimentés et 1 623 415 dollars pour ceux qui ont quatre ans d’ancienneté dans la ligue (les two ways contracts ne peuvent pas être proposés à des joueurs qui ont plus de quatre ans d’expérience). Le montant maximum qu’un joueur peut percevoir grâce à un two way contract est 275 000 dollars… Et la plupart reçoivent moins, puisqu’ils sont rares à jouer les 45 matchs nécessaires pour toucher cette somme.

« Les équipes violent explicitement les règles de compensation des two ways. Il n’y a pas de bonnes façons de réguler ces contrats et les agents ne touchent quasiment rien dessus. Les franchises mentent carrément pour essayer de voler de l’argent aux joueurs et de les exploiter. » Le même agent, toujours anonyme.

Mais ce n’est pas la seule manière qu’ont les franchises pour réduire au maximum leurs dépenses salariales comme l’explique l’agent BJ Bass.

« Avant, on pouvait signer des contrats partiellement garantis. Par exemple une équipe offrait 500 000 dollars et si le joueur n’était pas gardé au-delà du training camp, il allait en G-League et touchait ces 500 000 dollars. Avec les Exhibits 10 (un autre type de contrat ndlr), les équipes payent maintenant 50 000 dollars et peuvent transformer ce contrat en two way pendant 60 jours après la signature. » BJ Bass.

Ces changements ne touchent bien sûr pas les stars mais les joueurs moins connus et donc moins influents mais aussi plus nombreux. Ils se retrouvent à être payés beaucoup moins que par le passé et n’ont plus beaucoup de contrôle sur leur futur.

Un autre problème des two ways, c’est que les joueurs ayant signé ce type de contrat peuvent ensuite être « récupérés » seulement par l’équipe qui détient leurs droits. Cela limite évidemment les opportunités des joueurs, mais peut également poser problème aux franchises quand aucun de leurs two ways ne correspond au profil qu’elles recherchent.

« Avant, les équipes pouvaient accéder à tous les meilleurs joueurs de G-League si elles le voulaient ou en avaient besoin. Maintenant elles sont très limitées. Si une équipe a besoin d’un meneur, elle ne va pas pouvoir prendre le meilleur de G-League vu qu’il sera probablement verrouillé par une autre franchise avec un two way. Mathématiquement, elle ne pourra pas appeler les douze meilleurs meneurs (60 two way contract, douze pour chaque poste ndlr). Le système précédent permettait le « braconnage » comme c’était appelé (c’est comme ça que Dallas a récupéré Yogi Ferrell de Brooklyn ndlr). Mais ça marchait dans les deux sens et toutes les franchises pouvaient braconner chez les 29 autres. Si je faisais partie d’un front office, je préférerais l’ancien système. Les stats étaient quasiment toujours en votre faveur puisque vous aviez seulement une chance sur trente soit 3,3% d’avoir le meilleur joueur à un poste. Le braconnage vous permettait d’avoir accès aux 96,7 aux joueurs. Et chaque équipe avait le même accès, donc ça marchait pour tout le monde. » Un agent anonyme.

Pour BJ Bass, ces nouveaux contrats ont une conséquence qui n’était pas forcément prévue.

« Ça pousse les meilleurs talents à aller jouer en Europe et diminue ceux à disposition des franchises en G-League. » BJ Bass.

Mais tous les agents ne sont pas aussi critiques. Au final, ce nouveau système est désavantageux pour les meilleurs joueurs de G-League, ceux qui pourraient prétendre à un spot dans un roster NBA. Comme Briante Webber par exemple.

« Pour des gars comme lui, c’est naze. Les Rockets étaient complètement blindés. Ils lui ont filé un two way contract et l’ont coupé au milieu du mois de janvier. À sa place, je serais furax. Il y avait plus de gars à être en colère que de gars heureux la première année. » Un agent anonyme.

Mais permet à ceux qui seraient trop juste pour entrer en NBA de mettre un pied dans l’univers de la grande ligue.

« Mon client Reggie Hearn  (trois matchs joués avec les Pistons, 1 point de moyenne) n’aurait jamais pu jouer en NBA sans les two way contracts. » Ed Grochowiak, un agent.

Évidemment, ce n’était que la première saison de cette expérimentation et la NBA peut encore faire quelques changements pour que le dispositif fasse plus d’heureux. Des solutions existent, il suffirait, par exemple, de permettre à nouveau le braconnage si un joueur n’est pas appelé en NBA pendant un certain laps de temps ou encore augmenter les salaires.

Via Def Pen.

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Une réflexion sur “Les two way contracts, la « pire chose qui soit arrivée aux joueurs depuis longtemps » selon un agent

  • Cedrino47

    Sujet très intéressant et son de cloche toute aussi intéressante. Merci pour cette article.

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