TJ McConnell : « C’est à ce moment que j’ai compris que le Process était terminé »
Aujourd’hui, les Sixers sont des prétendants au titre et possèdent dans leur effectif deux joueurs qui seront dominants dans les prochaines années (Ben Simmons et Joel Embiid) mais le chemin pour en arriver là a été très compliqué. Le Process lancé par Sam Hinkie a fait des Sixers une franchise historiquement nulle pendant trois ans avant que les jeunes recrutés via la draft ne parviennent à sortir les Sixers du bourbier dans lequel ils étaient enfouis. TJ McConnell, non-drafté à sa sortie de NCAA mais signé en 2015, se rappelle de ces moments.
« Je n’oublierai jamais quand nous avons touché le fond, c’était en décembre 2015. Nous avions remporté un seul match, pour 20 défaites et on jouait les Spurs à domicile. J’aimerais pouvoir vous dire qu’il y avait Tim Duncan, Tony Parker, Manu Ginobili, LaMarcus Aldridge, Kawhi Leonard… Mais ce n’était pas le cas. Tim, Manu et Kawhi étaient tous absents. Donc c’était notre équipe au complet contre Aldridge, Parker, et leur banc. Et ils nous ont battus de 51 points !! »TJ McConnell.
Lors de ce match, les fans ont même sifflé leurs joueurs tellement leur prestation était catastrophique.
« Un moment, j’ai passé le milieu de terrain avec la balle, je me suis créé un petit peu d’espace et j’ai pris un tir. J’ai fait un airball. Toute la salle nous huait, nos propres fans. Et c’est marrant parce que je me rappelle que je n’étais même pas blasé. Je suis presque certain que j’ai même fait un geste de la tête à la foule qui disait : « OK, vous avez raison, continuez de nous huer nous sommes pathétiques. » » TJ McConnell.
Et même si cette manière de fonctionner a finalement payé, le joueur de 26 ans n’a vraiment pas apprécié cette période de sa carrière.
« Perdre, c’est naze. Il n’y a pas de défaites cooles, on ne s’amuse pas quand on perd. L’équipe avec le plus de points gagne, les autres… On peut avoir les meilleurs slogans du monde, vous dire qu’il y a un plan… Si vous ne gagnez pas, croyez-moi, vous êtes juste des losers. » TJ McConnell.
Pour McConnell, le Process a pu fonctionner grâce à une seule personne : le coach Brett Brown.
« Oui, au final ça a marché, mais il n’y avait aucune garantie et parce que tout le monde a oublié un élément : le facteur humain. Pour moi, il n’a jamais été question du Process mais des gens. De personnes comme Brett Brown. […] Nous sommes un groupe très proche. On s’apprécie vraiment et on joue les uns pour les autres. À mon avis, tout ça part du coach. » TJ McConnell.
Beaucoup d’observateurs estiment que le Process a pris fin quand les dirigeants des Sixers ont fait venir Jimmy Butler contre Dario Saric et Robert Covington. Mais pas McConnell.
« Ils avaient six mois de retard, le Process s’est terminé dans notre vestiaire, à la fin de la saison après notre élimination contre Boston. […] Nous étions dégoûtés après le match. Il n’y a pas eu de discours dans le vestiaire, pas de mots réconfortants… Les médias attendaient ça de nous je pense, mais on ne se sentait pas comme ça. On était juste dégoûtés. Tout la ville était derrière nous, l’objectif pour lequel on avait travaillé toutes ces saisons était juste là, on l’avait. Et c’est à ce moment que j’ai compris que le Process était terminé. Le but, c’était de construire une équipe qui pourrait gagner le titre. L’année dernière ? C’était le cas. » TJ McConnell.
Le meneur tourne à 6,4 points, 2,9 rebonds et 4,9 passes décisives par match en carrière. Son énergie et sa hargne font beaucoup de bien aux Sixers en sortie de banc.
http://basket-infos.com/2018/12/21/interview-coach-k-zion-est-unique/