Isiah Thomas : « On parle de Bird, Magic, puis on passe à Jordan, presque comme si nous n’avions pas existé »

Quand on évoque les meilleures équipes de l’histoire ou les légendes de la ligue, les Bad Boys de Detroit ne sont quasiment jamais cités. Et pourtant ils ont mis fin à la domination des Celtics et des Lakers, et ont aussi barré la route à Michael Jordan et ses Bulls. Menés par Isiah Thomas, Joe Dumars, Bill Laimbeer et Dennis Rodman, ces Pistons ont une mauvaise réputation que leur colle à la peau et ils n’ont sans doute pas la reconnaissance qu’ils méritent. A l’occasion des 30 ans de leur premier titre, ils ont été fêtés hier à la Caesars Arena. Thomas, leader de l’équipe, a le sentiment que les choses sont toutefois en train de changer un peu, notamment grâce au documentaire « 30 for 30 » d’ESPN, qui a dépeint l’équipe sous un jour différent, autre que cette caricature d’équipe de dirty players.

« C’est presque comme si les Bad Boys étaient devenus le choix du peuple, pas nécessairement le choix institutionnel. Nous sommes devenus les champions du peuple. Encore aujourd’hui on parle de Bird, Magic, puis on passe à Jordan, presque comme si nous n’avions pas existé. […] C’est comme ça qu’ils ont écrit l’histoire (rire). Il y avait une équipe après les Lakers qui a connu un parcours assez marquant de 1987 à 1991. Cette période de l’histoire, la NBA l’a gommée et a dit ‘Nous n’allons pas en parler. Nous allons enterrer ça.’ […] Par chance le documentaire ’30 for 30′ ça a été la première fois que collectivement nous avons pu avoir une voix, que nous avons pu parler et raconter notre histoire. Notre histoire a été racontée avec précision et cela a permis de corriger l’histoire. S’il n’y avait pas eu ce ’30 for 30′ nous aurions pu être oubliés. » Thomas

Le style de jeu très physique, parfois à la limite, et lent de l’équipe, était efficace mais pas forcément le plus spectaculaire et ils ont été tenus en quelque sorte responsable de cette tendance dans les années 90 en NBA.

« Toutes les choses négatives qui se sont produites dans les années 90 ils nous l’ont mis sur le dos.C’était le décret de la ligue. C’était aussi le message envoyé à certains membres des médias. La façon dont le jeu était devenu physique et que les équipes jouaient dans les années 90, c’était la responsabilité des Pistons. Et nous ne jouions même plus. Les équipes se battaient, il y avait des bastons et nous étions mentionnés. » Thomas

Via ESPN et Detroit News