Vincent Collet réagit aux propos de Gregg Popovich et donne ses clés de la demi-finale Argentine – France : « Les problèmes posés vont être totalement différents »
Yann Casseville (Basket le Mag) a pu s’entretenir avec Vincent Collet à Pékin avant la demi-finale de l’équipe de France face à l’Argentine, prévue ce vendredi à 14h heure française. Le coach des Bleus a d’abord réagi aux propos plein de classe de Gregg Popovich à l’égard du coach français et de son équipe suite à la victoire historique de l’EDF face à Team USA.
« Gregg Popovich est un coach fantastique mais aussi un grand homme. Il fait toujours preuve de respect envers ses joueurs mais aussi envers ses adversaires. Son attitude hier était incroyable. Il n’a pas cherché d’excuse, il nous a juste félicités. Il a dit qu’on ne pouvait pas parler des absents, que cette équipe était bel et bien Team USA, et il a raison. Malgré toutes leurs absences, avant hier, quand je regardais leurs matches, je pensais toujours qu’ils étaient les favoris de la compétition. Hier matin, j’espérais qu’on puisse les battre, mais je n’en étais pas sûr du tout. On a vraiment joué un grand match. » Vincent Collet
Tous les regards sont désormais tournés vers les Argentins, bourreaux des Serbes – deuxième grands favoris derrière les États-Unis en début de compétition – en quart de finale. Une équipe qui voudra profiter de son « euphorie » après avoir fait sensation en remportant cette rencontre avec la manière (97-87).
« C’est leur marque de fabrique. Ils ont gagné tous les matches, avec peut-être un parcours un peu plus aisé, mais ce n’est pas prouvé ; ils ont quand même battu la Serbie en quart. Et leur jeu, de toute façon, c’est d’essayer de mettre la folie. C’est ce qu’il faut qu’on évite. Contrôler le tempo. Regardez le nombre de possessions dans leurs matches et dans les nôtres, c’est une différence saisissante, c’est 100 à 85. Ça veut dire quinze possessions. C’est beaucoup. 100, c’est un jeu up-tempo. Et up-tempo, ça veut dire plus de difficultés à défendre, à ralentir l’adversaire, à tout contrôler, et ça, c’est leur avantage. Donc eux vont essayer de nous pousser dans ce type de match. Nous, il faut qu’on essaie de les pousser dans des matches qu’on maîtrise davantage. L’équipe d’Argentine court très bien. Elle est peut-être moins athlétique que la nôtre, par contre, dans le jeu de course, elle est magnifique. Ses deux petits, Facundo Campazzo et Nicolás Laprovíttola, sont de vraies mobylettes, et les ailiers, Nicolás Brussino, Patricio Garino, courent aussi, poste 4 avec Gabriel Deck, ça court aussi. C’est une équipe qui court très bien, et qui dans ce registre, n’a rien à envier à l’équipe de France. Mais on le sait. Il faut qu’on soit capable d’imposer. » Vincent Collet
Le technicien français voit un point commun entre cette équipe d’Argentine et la sienne.
Pour moi, c’est l’une des meilleures nations depuis le Mondial à Indianapolis en 2002. Cette équipe est une nouvelle génération, mais c’est amusant de voir Scola avec cette nouvelle génération. Heureusement, Manu Ginóbili n’est plus là ! On a vécu la même chose, il y a deux trois-ans, avec les retraites de Tony Parker et Boris Diaw. Ceux qui sont là aujourd’hui, ce que je leur ai dit il y a cinq-six semaines, quand on a commencé la préparation, c’est qu’on doit écrire notre propre histoire. Ce qui s’est passé avant, ce n’est pas nous. Nous, on doit faire quelque chose pour nous. Et je pense que c’est la même chose pour l’Argentine, même s’ils ont Scola avec eux, mais il est comme le grand frère. J’en ai plaisanté aujourd’hui avec mon assistant, quand on est arrivé dans le hall de l’hôtel, les Argentins arrivaient en même temps, et j’ai dit : «Je pourrais aller demander à Luis s’il est un frère du Luis Scola qui a été champion olympique en 2004» Vincent Collet
Pour lui, la clé de la victoire résidera dans plusieurs points bien différents de ceux sur lesquels il avait fallu se concentrer contre les USA :
Ce n’est pas juste mettre de l’intensité, de l’agressivité, c’est aussi avoir de l’intelligence pour contourner leur système défensif. C’est l’équipe qui fait le plus d’interceptions. Là où Team USA n’aidait pratiquement pas sur les actions de un-contre-un, eux font des aides très fortes, parfois même incontrôlées, ça peut être perturbant. Il faut qu’on s’adapte. Il y a ce qu’on sait avant de jouer un match – c’est pour ça qu’on fait de la vidéo – et souvent, ce qui est important, c’est ce qu’on ne sait pas, et comment on va s’y adapter, s’ajuster, au sein même du match. (…) On va jouer contre une équipe pleine de vice, de malice, qui a l’expérience de ces rendez-vous. Les problèmes qui vont nous être posés vont être totalement différents de ceux d’hier, mais à mon sens bien plus difficiles à résoudre. Vous avez raison de vous demander si on va avoir rebondi. Je crois que oui. Je crois que ce groupe a bien compris qu’il ne fallait pas s’endormir. Mais ce n’est pas suffisant, il va falloir qu’on soit très bon. C’est une demi-finale mondiale qui appartient aux deux équipes, qui ont les mêmes chances de pouvoir l’emporter. C’est un rapport de force. Il faut qu’on soit capable d’affaiblir leurs points forts, ils en ont de saisissants, et imposer nos caractéristiques. » Vincent Collet
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