Stephen Jackson, leader malgré lui : « Je pense que ça va incarner le changement. La mort de mon frère va faire changer les choses »
Cela fait une semaine que l’ancien basketteur et rappeur George Floyd a été tué par l’officier de Police du Minnesota Derek Chauvin, étouffé à mort sous le genou de son bourreau. À l’heure où les États-Unis s’enflamment pour réclamer justice dans ce nouveau scandale racial, son ami Stephen Jackson est prêt à devenir la « voix » de ce mouvement.
« La première chose que nous nous sommes dite était : ‘Mec, qui est ton père ?’ Et à partir de là, simplement grâce à cette ressemblance, nous avons eu un lien. Nous sommes devenus proches. Comment j’ai eu ce rôle ? Pour être honnête avec vous, je ne m’attendais pas du tout à avoir ce rôle, à voir autant de gens attendre ce que j’avais à dire et quelle serait la prochaine étape. Je n’ai pas demandé à être dans cette position, mais j’endosse le rôle. Actuellement, je suis à terre et mon seul objectif est d’obtenir justice, être avec ces gens et d’essayer d’être un bon leader. » Stephen Jackson
L’ancien NBAer a expliqué que l’usage de la violence était le meilleur moyen pour que ces manifestations soient discréditées aux yeux du grand public. Il invite donc à ne pas tomber dans ce piège. Il a aussi incité les partisans d’un changement à se rendre dans les bureaux de vote.
« Nous devons être plus intelligents et ne pas tomber dans ce piège. Un parfait exemple : il n’y a pas de construction dans le centre-ville d’Atlanta, j’y vis. Mais à minuit, il y avait une palette de briques, au milieu du centre-ville, pour que les gens les jettent. Qu’est-ce que ça faisait là ? Nous devons aussi voter. Je ne parle pas simplement du président. Je parle des mairies, du chef de la police, des pompiers. Nous devons voter pour tout ça parce que ça compte. Tout ce que nous faisons actuellement pour protester, nous devons mettre la même énergie quand ce sera le moment de voter. » Stephen Jackson
Pour Stephen Jackson, il ne s’agit plus d’une question de communauté où seuls les Afro-Américains doivent prendre parti. Chacun, peu importe sa couleur ou son origine, se doit de réagir.
« J’ai tenu les autres ethnies pour responsables. Tu ne peux pas dire que tu m’aimes si tu n’es pas debout à mes côtés. Tu ne peux pas dire que tu aimais ma façon de jouer au basket et de gagner des titres si tu n’es pas à mes côtés quand j’ai le plus besoin de toi. » Stephen Jackson
Le co-animateur du podcast All the Smoke s’est ensuite exprimé sur les propos du commissioner de la NFL Roger Goodell, qu’il estime ne pas être sincère.
« Pourquoi le dire ? Nous savons que ça n’est pas sincère. On le sait. Tu donnes une mauvaise image de toi. C’est l’une des situations où tu ne devrais même pas parler. Ils ne devraient rien dire. Sinon, excusez-vous auprès de Colin Kaepernick. Si vous commencez à parler de ce genre de choses, excusez-vous auprès de Kaepernick. Ensuite, peut-être que nous l’accepterons. » Stephen Jackson
Suite à une autopsie indépendante, demandée par la famille de George Floyd, l’examen médical effectué par Michael Baden a rendu son verdict : la mort a bien été causée par une asphyxie au niveau du cou.
« C’est ce que nous savions déjà, il a été assassiné. Pression au niveau de son cou. Nous savions déjà qu’il avait été assassiné. Vous voyez, les gens qui protègent Chauvin agissent en dépit du bon sens. L’autopsie révèle ce que nous savions déjà : il a été assassiné. » Stephen Jackson
Pour lui, ce meurtre marquera le début d’un changement et la population ne lâchera pas le combat.
« Je pense que ça va incarner le changement. La mort de mon frère va faire changer les choses. Je pense que nous aurons des condamnations pour chacun d’entre eux. Je pense qu’ils sont en train de noyer le poisson parce que c’est la façon dont fonctionne le système. C’est pour cela que nous devons changer les règles. Ils se protègent les uns les autres. Mais nous allons nous battre. C’est un marathon. Et nous allons continuer ce combat, nous allons les battre. Nous n’allons pas nous arrêter. Ils seront fatigués d’entendre parler de George Floyd. Ils seront fatigués d’entendre son nom. Je vous le dis : je suis venu à Minneapolis en étant une personne différente. Je n’ai pas demandé à avoir ce rôle. Mais les gens ont besoin d’être menés, donc je dois le faire. » Stephen Jackson
Via ESPN