Jouer ou ne pas jouer, du « 50-50 » pour Lou Williams : « On ne veut pas être une distraction »
Lou Williams s’est à nouveau exprimé sur le fait que la reprise de la NBA pourrait selon lui et un certain nombre d’autres joueurs représenter une « distraction » vis-à-vis du mouvement social antiraciste en cours aux États-Unis. Le 6ème homme de l’année en titre pèse le pour et le contre et ce serait pour lui encore du 50-50. Il devra informer son équipe d’ici la semaine prochaine dernier délai s’il ne souhaite pas rejoindre les Clippers en compétition à Orlando fin juillet.
« Le point soulevé par certains gars à propos du fait de ne pas jouer c’est en gros, ‘nous ne voulons pas être une distraction. Pour nous, le seul avantage de ne pas jouer c’est de rester concentré sur le combat. Ceci étant dit, la reprise est dans 6 semaine, et dans 6 semaines, les gens auront peut-être besoin de nous voir sur le terrain. Mais si davantage d’enfants ou d’adultes noirs qui font face aux violences policières se font tuer, et qu’on est toujours indignés, je ne sais pas si ce sera dans notre meilleur intérêt de jouer. Parce qu’on aura l’air de s’en moquer. Si on reprend, et qu’on parle de tout ça en coulisses, combien on utilisera vraiment cette plateforme ? Est-ce qu’on pourrait mettre un patch ‘Black Lives Matter’ sur notre maillot ? Ou quelque chose sur le terrain ? Qu’on puisse utiliser cette plateforme au mieux. Honnêtement, c’est difficile de prendre une décision, je suis à 50-50 honnêtement. » Lou Williams
Dans un tweet le 13 juin, Williams avait écrit ‘Je n’ai jamais dit que je ne l’allais pas jouer’. Les Clippers (44-20) sont deuxièmes de la conférence Ouest derrière les Lakers (49-14) à l’heure qu’il est.
« Ce sera facile de dire ‘Ces gars ne sont concentrés sur les problèmes de justice sociale’ quand le training camp et les matchs seront là, et c’est injuste pour nous. Si on est vraiment engagé pour cette cause, on n’a pas besoin de la moindre distraction, que ce soit du football, du baseball, LeBron James ou Tom Brady. On n’a pas besoin de distractions. Mais on ne saura pas ce qu’il en sera dans 6 semaines, donc on verra.
[…] Tout le monde essaie de trouver le meilleur moyen de se faire entendre. Parce qu’une fois qu’on sera à Orlando, vous nous dites qu’on pourra s’exprimer en conférence de presse, mais la réalité c’est que les médias ne veulent parler qu’à 2 ou 3 gars seulement. Ça met en sourdine beaucoup de gars qui ont des opinions, ça donne quoi pour le 8ème, 10ème gars sur le banc qui a une idée intelligente mais qui n’a pas la plateforme qu’un Lou Williams ou qu’un Kawhi (Leonard) ont ? »
Williams veut aussi que les joueurs puissent continuer à s’exprimer de plus en plus librement sur les sujets qui leur sont chers.
« Pour la première fois dans l’histoire du sport américain, tout le monde peut exprimer ses opinions librement, et c’est soutenu par des associations, ton équipe, tes coéquipiers. Rien qu’avec les Clippers, on a eu tellement de conversations sur la façon dont on veut faire avancer notre équipe. Quand je regarde notre équipe, je vois qu’on a un coach noir, un responsable de la préparation physique noir. Nous avons une assistante coach asiatique, donc il y a beaucoup de diversité dans notre franchise, et c’est la clé. On me tombe dessus parce que je dis qu’on ne devrait peut-être pas jouer. La réalité c’est qu’on a des millions de personnes dans la rue en train de protester. C’est la première fois dans l’histoire que les 50 États comptent des gens dans la rue en train de protester pour la même cause. On ne veut pas être une distraction. On veut être une aide supplémentaire pour cette cause. » Lou Williams
via ESPN