Le cas Sekou Doumbouya inquiète; Benoist Burguet : « Je pense que, quelque part, il est en danger »
La première saison en NBA de Sekou Doumbouya a été des plus étranges. D’abord cantonné à la G-League, Dwane Casey jugeant qu’il n’était pas prêt pour la NBA et devait se développer, il a su saisir sa chance en janvier quand elle lui a été donnée. Il a réalisé 15 jours impressionnants, laissant entrevoir de bien belles choses, avec notamment un match à 24 points à 10/13 dans un succès face à Boston et 14 points à 54.4% dont 41.4% à 3-pts, 5.3 rebonds et 1 interception en 30.4 minutes sur une série de 8 matchs. Puis plus rien.
Il a même été vivement critiqué publiquement par son coach, dénonçant son manque d’implication et d’envie. Il n’a jamais réussi à réagir et à relever la tête, enchaînant les prestations bien fades. Il a terminé la saison de la sorte, limité à 5.2 points à 30.9% et 2.9 rebonds en 19.7 minutes sur les 15 derniers matchs.
Son comportement a fait parler durant la suspension puisqu’il avait décidé de rentrer en France, ce qui avait été découvert sur les réseaux sociaux. Les Pistons avaient expliqué être au courant et que le joueur souhaitait être proche de sa famille, mais il est possible que dans cette décision, toutes les parties n’aient pas été consultées. Quelques semaines plus tard, on apprenait que l’agence Comsport se séparait de lui, sans en donner précisément les raisons. Interrogé de nouveau par L’Equipe, Bouna Ndiaye n’a pas voulu en dire plus
« Cela ne sert à rien de cracher dans la soupe. Nous avons cru en lui, nous l’avons accompagné près de cinq ans et si nous devions le refaire, nous le referions sans hésiter. Nous n’étions simplement plus en phase, plus sur la même longueur d’onde. Ce n’est pas ainsi que je conçois la relation agent-client » Bouna Ndiaye
L’équipe explique que cela est sans doute lié au comportement du jeune ailier, et de son entourage direct, des potes d’enfance, dont l’influence ne semble pas être des meilleures. De plus, le Français n’a pas voulu que sa mère s’installe avec lui à Detroit et il a pris de la distance avec celui qui l’a découvert, et est devenu son mentor : Benoist Burguet. Ce dernier s’inquiète justement de la direction qu’est en train de prendre son protégé, qui n’est pas bien entouré.
« Des choses ont changé dans sa tête. J’ai passé du temps pendant le confinement pour essayer de comprendre. Il était là (à Orléans), pas bien loin, avec ses amis, mais je ne l’ai pas vu. Il zappe les gens qui lui veulent du bien, de nombreuses personnes qui l’ont aidé à être là où il en est aujourd’hui. Il ne parlait plus à ses agents non plus. » Benoist Burguet
Il confie également à L’Equipe que les Pistons l’ont appelé durant la suspension de la saison pour voir s’ils pouvaient l’aider, notamment pour l’entraînement, sachant qu’il était en France. Les Pistons auraient même contacté plusieurs de ses anciens coachs, afin qu’il soit bien entouré, sans doute inquiet que leur jeune ailier se soit isolé de l’équipe et du staff.
Sekou est encore très jeune, immature comme Dwane Casey l’a répété à plusieurs reprises, et tout cela est loin d’être dramatique et rédhibitoire pour le reste de sa carrière, mais à condition qu’il change rapidement de cap. On sait qu’en NBA, un joueur peut rapidement se retrouver du jour au lendemain sans club, et une mauvaise réputation est vite faite.
Je pense que Sekou n’a pas pris conscience de ce qu’il est aujourd’hui, un joueur professionnel. J’espère qu’il va réagir au niveau basket. On ne sait pas toujours ce qu’il se passe sur ce point. Il a publié des vidéos et dedans, pendant plusieurs mois, il n’y avait jamais de basket. Il a fallu demander à certains de ses amis de fermer des comptes Instagram. Mais je ne veux pas lâcher, je suis attaché à lui et je pense que, quelque part, il est en danger. » Benoist Burguet
L’intégralité de l’article et de l’interview de Benoist Burget est à retrouver dans L’Equipe, ici