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Rajon Rondo du rôle de paria à celui d’élément crucial : « Plus personne ne voulait de moi »

Rajon Rondo joue actuellement un rôle déterminant avec les Lakers en finales NBA. Cependant ce qu’il faut noter c’est que son parcours entre son premier titre en 2008 et celui qu’il pourrait remporter cette année en 2020, a été plutôt tumultueux. Ceci dit, il a y a bien une scène sur laquelle le meneur de jeu n’a jamais déçu personne : les playoffs. Anthony Davis est bien placé pour en parler, lui qui a été son coéquipier en 2018 aux Pelicans.

J’en avais déjà entendu parler, mais c’est quand je l’ai vu face à Portland que j’ai su que c’était différent. Il me rappelle un peu LeBron. Mentalement il est ultra-concentré. Il regarde trois ou quatre de leurs matchs précédents et décortique leur jeu : leur attaque, ce que leurs gars aiment faire, ce qu’ils aiment lancer comme système, quand ils aiment les lancer, pour qui ils les lancent. » Anthony Davis

C’est ainsi que très vite, le surnom de Playoff Rondo lui a été donné. Pour ça, revenons lors de son passage à Boston entre 2006 et 2015. Leon Powe son ex-coéquipier jouait dans l’équipe adverse à Cleveland en 2010. Il évoque l’histoire de ce surnom.

Je pense que c’est Kendrick Perkins qui a commencé avec ça. Rondo nous détruisait et Perk n’arrêtait pas de crier ‘Playoffs Rondo’. » Leon Powe

Kendrick Perkins lui, ne se rappelle pas trop, mais ne nie pas que cette idée puisse venir de lui.

C’était peut-être moi qui ai commencé. Je l’appelais souvent comme ça parce qu’il avait l’habitude de prendre feu en playoffs. Son état d’esprit me rappelle Derek Fisher qui pouvait passer de 8 ou 9 points de moyenne en saison régulière pour soudainement exploser et passer à 16 dans un gros match de playoffs. » Kendrick Perkins

Pour le principal intéressé, cet état d’esprit dépend en grande partie de la confiance des coachs, qui dans sa carrière, n’a pas toujours été présente. Dès ses débuts Rondo avait la réputation d’être un gars têtu, qui faisait ce qu’il voulait et qui était sûr de lui, ce qui lui a valu quelques clashs avec son premier coach en NBA, Doc Rivers.

Rondo voulait un système qui selon lui allait fonctionner, mais Doc voulait appeler autre chose. Nous remontions le terrain et les deux étaient en train de se disputer. Doc criait : ‘Fais le système que j’ai dessiné !’ et Rondo lui répondait : ‘Ok, je vais le faire, mais ça ne va pas fonctionner’. » Leon Powe

Ce caractère, pas forcément facile à gérer tous les jours était cependant compensé par une vraie mentalité de compétiteur. Même si parfois, ça clashait, chaque coach pouvait être sûr qu’avec un Rondo sur le parquet, il aurait un joueur qui donnerait tout pour la win. Sauf qu’en janvier 2013, coup de bambou. Après avoir été sélectionné pour son 4e All-Star Game consécutif, le meneur se rompt les ligaments croisés.

Avant que je ne me fasse les croisés, j’étais un joueur différent. Quand j’ai repris, j’étais hésitant. L’action sur laquelle je me suis fait mal était un petit saut pour faire une passe comme je l’ai fait des milliers de fois. Puis à cause de ça, j’ai dû ré-apprendre à marcher. Ça m’a foutu en l’air mentalement. Je me suis vraiment demandé si je voulais recommencer à jouer. » Rajon Rondo

Quand enfin, Rondo a pu faire son retour, l’équipe des Celtics avait entamé le mode reconstruction. Les principaux joueurs étaient partis et Brad Stevens avait remplacé Doc Rivers. Si certains pensent que la relation entre les deux hommes n’a jamais fonctionné en raison du fort caractère du meneur, cela semble faux. Rondo visiblement, dispose d’un très grand respect pour Brad Stevens.

Je n’ai joué pour Brad que pendant un petit moment. Mais je n’oublierai jamais le temps qu’il a passé à vouloir me connaître en tant que personne plutôt que d’être blasé par le fait que j’étais perçu comme quelqu’un de difficilement coachable. » Rajon Rondo

Ceci dit, malgré le respect entre les deux hommes, Rondo fut ensuite transféré vers les Mavericks. Là-bas il découvrit la façon de faire d’un autre coach de renom : Rick Carlisle. Autant dire que ça a été la catastrophe. Quand le tacticien voulait augmenter la vitesse du jeu, Rondo lui, ralentissait et insistait sur le jeu demi-terrain. Les choses se sont envenimées à tel point que les Mavs décidèrent de l’écarter du groupe pour le premier tour des playoffs prétextant une blessure au dos inexistante.

Il n’était pas un bon fit. Nous étions bien pire pour lui en tant que fit que ce qu’il ne l’était pour nous. Mais j’ai quand même beaucoup de respect pour Rondo : il est l’un des plus gros compétiteurs all-time. » Rick Carlisle

La suite n’est pas beaucoup plus rose. Rondo débarque à Sacramento pour jouer avec George Karl et DeMarcus Cousins, le coach et la star de l’équipe qui constamment se prenaient la tête. Lors de la saison 2015-2016 Sacramento ne gagne que 33 matchs, Karl est viré et Cousins transféré. Rondo lui, qui n’avait signé que pour un an se retrouvait free agent.

Après ça, seulement une ou deux équipes m’ont appelé. Depuis Dallas, je sentais que certains voulaient m’exclure de la ligue. Beaucoup de joueurs sont blacklistés en raison de leur supposée attitude. Tout d’un coup, plus personne ne voulait de moi. » Rajon Rondo

Au final, un peu au dernier moment, l’agent de Rajon Rondo put trouver un accord avec les Bulls. Direction l’Illinois donc pour l’ancien des Celtics. Là, Rondo a commencé à prendre un rôle qu’on ne lui connaissait pas. Il a pris les jeunes sous son aile, notamment Bobby Portis et s’est positionné contre ses coéquipiers Dwyane Wade et Jimmy Butler lorsqu’ils avaient critiqué le manque d’effort de certains, allant même jusqu’à remettre en question leur leadership.

Ça a été très cool de sa part de prendre parti pour nous. Chaque vestiaire a besoin de quelqu’un qui n’a pas peur de la confrontation. » Bobby Portis

Cette saison les Bulls se qualifièrent en playoffs et affrontaient les Celtics. Mais au bout de deux matchs gagnés par Chicago dans lesquels Rondo brilla face à son ancienne team, celui-ci se cassa le pouce. Les Bulls échouèrent en 6 matchs.

Si Rondo ne s’était pas blessé nous aurions gagné cette série. » Bobby Portis

Lors de l’été 2017, le meneur de jeu est à nouveau free agent vu que les Bulls décident de le couper. Cette fois-ci, il reçoit davantage d’offres et c’est celle des Pelicans qu’il décide d’accepter. Là-bas, il pouvait retrouver DeMarcus Cousins, mais aussi apprendre à connaitre la star montante Anthony Davis. Le vétéran Jameer Nelson explique que Rondo a amené avec lui toute sa compétitivité, envoyant parfois des textos à 2h ou 3h du matin pour parler de basket à ses coéquipiers.

Rondo challengeait tout le monde, les coachs, les joueurs, le front office. Mais jamais il ne disait qu’il fallait faire telle ou telle chose pour le rendre meilleur. Ce qu’il voulait c’était toujours pouvoir tirer le maximum de l’équipe. » Jameer Nelson

Pour Alvin Gentry la présence de Rondo a beaucoup profité à AD.

Il a été énorme pour aider AD à passer à la vitesse supérieure. Il lui disait : ‘Mec, tu es meilleur que ça, nous avons besoin de plus venant de toi, tu dois jouer à un niveau qui nous permette de gagner des matchs’. Tout ça était un peu fou. Quand les playoffs ont commencé, Rondo est devenu une personne complètement différente. Je pense que c’est parce  qu’il savait qu’il allait jouer contre la même équipe, 4, 5, 6 ou 7 fois. Les ajustements sont importants et les tendances doivent être connues. C’est là que Rondo arrive toujours à prendre l’avantage. Quand un match devient cérébral. » Alvin Gentry

Après un an à NOLA, qu’il a mené au second tour, c’est aux Lakers que le meneur de jeu a signé. L’an dernier dans une équipe avec beaucoup de jeunes, c’était difficile pour lui de rester sage. Ceci dit, il a essayé de montrer l’exemple et de pousser LeBron James grand influenceur pour cette jeune team, à faire de même.

Quand les gars font les mêmes erreurs sans arrêt c’est dur de tenir sa langue. Alors j’ai essayé de faire en sorte que LeBron se concentre sur son body language. Ces gamins regardaient tout ce qu’il faisait. S’ils rataient quatre tirs de suite et que LeBron grimaçait, c’était terrible pour eux. Il était leur Michael Jordan. Ils ne voulaient pas le décevoir. Et si LeBron disait quelque chose de positif à des gars comme Brandon Ingram ou Kyle Kuzma, ils redevenaient immédiatement eux-mêmes. » Rajon Rondo

Si sur le terrain Rajon Rondo est un role player brillant, il est aussi un leader excellent dans le vestiaire. Son retour à Disney après une nouvelle blessure au pouce a fait un bien fou aux Lakers.

Je pense vraiment que son retour dans la bulle a sauvé la saison des Lakers. Ils étaient en difficulté sans lui. Il enlève de la pression à LeBron et à AD et il arrive à tourner la clé pour faire démarrer des joueurs comme KCP ou Kuzma en les mettant dans les meilleures positions possible pour réussir. » Kendrick Perkins

Ce tempérament est plus qu’utile dans cette équipe des Lakers. Alors bien sûr que Rajon Rondo est un mec à part. Bien sûr qu’il a des défauts bien a lui. Mais si vous voulez gagner un titre, Playoffs Rondo, dans un collectif, sera de toute évidence d’une aide fantastique.

Via ESPN

 

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