Zion Williamson, une bête très souvent contrée; SVG : « C’est de la merde cette stat »
Dans sa 2ème saison NBA, Zion Williamson est en train de marquer les esprits à travers sa puissance, sa maturité, et son intelligence vers le cercle. Une tendance à aller vers le cercle qui peut lui coûter parfois de se faire contrer.
Zion Williamson est un véritable phénomène. Au moment de la draft 2019, tous les yeux étaient rivés sur lui. Depuis 2003 et LeBron James, jamais autant de pression médiatique n’avait été mise sur un numéro 1 de draft. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’ancien de Duke répond présent. Après des débuts compliqués avec notamment une blessure qui a repoussé ses débuts NBA, on a de suite vu toutes ses qualités dès qu’il a posé un orteil sur un parquet NBA. Même si le titre de rookie de l’année a été décerné à Ja Morant, Zion est déjà clairement le meilleur joueur de cette draft. Sa saison avec les Pelicans est juste hallucinante : 26,8 points à 62% de réussite au tir, 7,2 rebonds, 3,7 passes et une première nomination au all-star game. Des interrogations avaient été émises sur sa capacité à rester en bonne santé, pour l’instant, son corps tient le choc. Des interrogations légitimes quand on voit la bête, 2m pour 130kg, une sorte de mélange entre LeBron James et Charles Barkley. Jamais en NBA on a vu un profil physique de ce type.
Et ce n’est pas son style de jeu qui rassurera les personnes qui ont peur de le voir se blesser. Déjà, il provoque beaucoup à l’intérieur. Seulement 39 de ses 832 tirs ont été pris en dehors de la peinture. Le truc avec Zion Williamson, c’est que lorsqu’il va dans la peinture, il y va vraiment, il prend énormément de contact, mais le tout avec une finesse rare, on a beau le décrire comme une sorte de brute épaisse, son toucher main gauche, et son utilisation de la planche, font partie des meilleurs de la ligue. Un joueur qui ne cesse d’impressionner, même ses adversaires sont en admiration face à lui, comme Rick Carlisle, le coach des Mavs :
« Il vient sur vous comme le Acela* de Amtrak*. C’est le TGV qui ne s’arrête pas, il ne s’arrête ni à Westport ni nulle part ailleurs, il va juste directement à New York City. C’est phénoménal. »
Son approche en attaque lui vaut de se faire contrer à de nombreuses reprises. 2,1, c’est le nombre de fois que Zion se fait contrer en moyenne dans un match, une moyenne jamais vue depuis Shareef Abdur-Rahim en 1998/1999.
Des chiffres élevés qui s’expliquent assez facilement selon son coach, Stan Van Gundy :
« Zion va au panier plus que quiconque dans la ligue, et de loin. Quand vous y allez aussi souvent, vous allez forcément vous faire contrer. Donc en gros ce n’est pas un souci si vous y allez et que vous tirez à 3 mètres parce que vous ne pouvez pas aller jusqu’à l’arceau, et que vous ratez votre tir, mais ça ne va pas si vous vous faites contrer ? C’est de la merde cette stat. Qui s’en soucie ? »
Un Stan Van Gundy un peu virulent lorsque l’on évoque le fait que son joueur se fait contrer très souvent. Pourtant, avec 12,5% de tirs contrés, Zion Williamson est numéro 1 dans cette catégorie parmi les 100 joueurs qui ont tenté le plus de shoots cette saison. Si ces chiffres sont aussi élevés, c’est à cause de son style de jeu, mais aussi peuvent être à cause du fait que les arbitres oublient quelques calls faveur de l’ailier fort de 20 ans :
« Il représente d’énormes défis pour la défense et pour les arbitres. Il ne fait que créer des collisions sur le terrain » Rick Carlisle
« Si j’essaie de chercher un call, il se peut que je ne l’obtienne pas et que l’autre équipe soit déjà partie en contre-attaque. On m’a appris à jouer mon jeu et faire avec sans m’en préoccuper. » Zion Williamson
Cette saison, les Pels ont un gros défaut, le manque de spacing. Seulement 35,1% de réussite à 3 points, ce qui en fait la 8ème pire équipe de la ligue dans ce domaine. Aucun joueur du roster prenant plus d’un 3 points dans un match ne shoot à plus de 39%. Les défenseurs adverses en profitent donc pour se concentrer à l’intérieur, ce qui fait plus de joueurs sur Zion. Un phénomène qui peut expliquer le fait qu’il soit aussi souvent contré. Un manque de spacing problématique pour une équipe qui aspire à jouer la post season, et Stan Van Gundy le sait :
« Vous pouvez défendre de cette manière à l’intérieur seulement s’il n’y a pas de shooter sur le terrain. Si on apporte plus de spacing sur le terrain, vous ne pouvez pas faire ce genre de choses, et il faut qu’on en profite. Nous devons être meilleurs avec notre spacing et notre mouvement de balle. Mais nous devons rentrer nos tirs, ce que nous ne faisons pas »
Zion Willamson est un phénomène comme on en voit rarement en NBA, un joueur générationnel qui, si tout se passe bien, devrait laisser une empreinte indélébile sur la grande ligue. Les Pelicans ont dans leur rang un joyau, qui pourrait peut-être jouer ses premiers playoffs cette saison en cas de qualification en play-in.
*L’Acela est un train de la marque Amtrak réputé pour sa vitesse et parcourant 735km dans le Nord-Est des États-Unis.
Via FiveThirtyEight